QI -Diplomatie française

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Le jumelage est l'un des outils privilégiés de cette contribution des villes à la consolidation de la paix, par exemple dans le cadre du conflit israélo-palestinien

(la ville de Bordeaux est jumelée avec Ashdod depuis 1984 et avec Ramallah depuis 2007 ; il en va de même pour la ville de Lille, jumelée avec Safed depuis 1988 et Naplouse depuis 1998). Les villes peuvent également organiser des actions de coopération plus consensuelles, en rassemblant autour d'un thème fédérateur (par exemple l'urbanisme et la gestion urbaine pour Rennes et Diyarbakir [Turquie], l'action culturelle de Nevers à Sremska Mitrovica en Serbie, l'action de protection du patrimoine pour Chinon et Louang Prabang, Laos, la formation des cadres de la ville pour Angers et Bamako au Mali).

La France est désormais considérée comme un partenaire incontournable et intégré

> Dans le domaine militaire La présence militaire française n'est plus considérée comme une menace mais comme un atout pour le Pacifique et sa stabilité. Avant tout au service de la sécurité des ressortissants français en Asie-Pacifique, les capacités militaires françaises sont mises au service d'une coopération régionale. Au-delà du Shangri-La Dialogue, la France prend une part active à la réunion des ministres de la Défense du Pacifique Sud. La France contribue également aux exercices militaires que sont leRIMPAC, le Pacific Partnership, le Cobra Gold, l'Ulchi Freedom Guardian, le Southern Katipo, le Kuru-kuru, le Takafula, etc... La France est également partie à de nombreux instruments et régimes de non-prolifération (TNP, CIAC, CIAB, MTCR, NSG, Groupe Australie, Arrangement de Wassenaar, Proliferation Security Initiative), ainsi qu'au QUAD (Quadrilateral Defence Coordination Group) avec les États-Unis, l'Australie, et la Nouvelle-Zélande afin de coordonner l'effort de sécurité dans le Pacifique, tant dans le domaine maritime, que l'accompagnement des États insulaires vers une gestion saine et durable des ressources halieutiques. >. Dans le domaine politique La France mène une politique globale d'influence dans le Pacifique. Nouméa accueille le siège de la Communauté du Pacifique (CPS). Une importance particulière a été accordée aux États du Pacifique (AOSIS) dans le cadre de la COP21, avec notamment l'organisation préalable du 4e Sommet France-Océanie. De même, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, membres associés depuis 2006 au Forum des Iles du Pacifiques, en sont devenues membre de plein droit en septembre 2016. La stratégie de coopération régionale ultramarine de l'Agence France Développement (AFD) améliore les relations entre les collectivités d'outre-mer et les Etats et territoires voisins en favorisant leurs échanges et leur complémentarité. Par exemple, la CoralReef Initiative for the South Pacific (CRISP), dotée à hauteur de 5 millions d'euros par l'AFD et de 2 millions par le Fonds français pour l'environnement mondial, et le projet RESCCUE ont pour objectif une approche économique des écosystèmes fragiles par une gestion durable de la biodiversité et l'adaptation et l'atténuation des effets du changement climatique. > La Nouvelle-Calédonie est également une base aux différentes opérations humanitaires que la France conduit dans le Pacifique, à l'image des Fidji après le cyclone Evan ou des Philippines après le cyclone Haiyan. Des actions de coopération au développement sont menées avec les États les plus pauvres que sont le Vanuatu, les Fidji, les Tonga, les îles Cook et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, la France coopère d'égal à égal. Ainsi, la diplomatie française en Océanie passe d'une diplomatie d'intérêts nationaux à une diplomatie d'exemplarité et de réconciliation par son opérationnalité.

L'article 55 et la supériorité des engagements internationaux sur les lois internes non constitutionnelles.

A. Le refus du Conseil constitutionnel de contrôler la conformité des lois aux engagements internationaux • Le CC a adopté, au regard de l'article 55, une position modulée mais dans l'ensemble négative : → Il reconnaît évidemment la valeur constitutionnelle qui s'attache à ses dispositions et sanctionne toute violation directe (ex : une loi limitant abusivement la portée de l'article 55 sera censurée). → Il refuse, en revanche, de sanctionner les violations indirectes résultant de la méconnaissance par une loi ordinaire des dispositions d'un engagement international → CC, 15 janvier 1975, IVG : il n'appartient pas au CC « d'examiner la conformité d'une loi aux stipulations d'un traité ou d'un accord international ». • La supériorité des engagements internationaux présente un caractère à la fois relatif et contingent : champ d'application limité du traité et dépendant du respect de la condition de réciprocité, à la différence de la primauté de la C° sur les lois qui est générale, absolue et définitive. • Ouverture toutefois avec la décision DC, 10 juin 2004, relative à l'économie numérique : le CC se reconnaît le pouvoir de contrôler la conformité des normes de droit communautaire dérivé dans l'hypothèse où celles-ci heurteraient une « disposition expresse de la C° » → DC, 27 juillet 2006, Droit d'auteur : CC y substitue la notion d' « identité constitutionnelle de la France » (à comparer au contrôle renforcé par la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe, arrêts So Lange). B. La position des juridictions judiciaires et administratives désormais harmonisée • Ce sont ces juridictions qui assurent la primauté des engagements internationaux par rapport aux normes françaises. Conseil d'Etat et Cour de cassation ne procèdent pas, à proprement parler, à un contrôle de la norme française par rapport à la norme internationale (aucun texte ne les charge d'un tel contrôle). Mais il arrive qu'au cours d'un litige des dispositions d'un engagement international et d'autres de droit interne (législatives ou réglementaires) soient simultanément invoquées alors qu'elles se contredisent → enjeu de détermination de la norme applicable. • Si la conformité des deux normes soulève un problème d'interprétation concernant l'engagement international, la juridiction saisie a longtemps dû sursoir à statuer pour s'adresser au Ministère des affaires étrangères, qui disposait d'une compétence exclusive. Position abandonnée aujourd'hui : les juridictions se reconnaissant désormais compétentes (sous réserve d'un renvoi préjudiciel à la CJUE). • Pendant longtemps, les juges ont refusé d'écarter une loi contraire à un traité lorsqu'elle lui été postérieure → Evolution de la jurisprudence : → C.cass, 1975, Société des cafés Jacques Vabres : primauté du droit UE sur une loi nationale même postérieure. → CE, 1989, Nicolo : primauté des traités européens sur la loi nationale postérieure. • Toutefois, il est essentiel de noter l'inapplicabilité de l'article 55 aux lois constitutionnelles : CE, 20 octobre 1998, Sarran → « la suprématie ainsi conférée aux engagements internationaux ne s'applique pas, dans l'ordre interne, aux dispositions de nature constitutionnelle ».

Liste des territoires à décoloniser

Fr : Nouvelle Calédonie, Polynésie Fr US : Guam, iles vierges UK : Malouines, Gibraltar, Iles Caiman

Les jumelages, origines de l'action internationale des collectivités territoriales

• le jumelage procède initialement d'actions de réconciliation entre peuples à la suite de conflits Le jumelage est « une relation d'amitié durable entre deux communes, scellée entre les citoyens en collaboration avec leurs autorités et les associations locales [qui] représente un contrat moral entre deux communes sans limites dans le temps [et] recouvre un champ d'action pluridisciplinaire et la participation directe des personnes ou de leurs groupements aux échanges ». La commune étant le niveau de base des collectivités territoriales et d'organisation de la vie sociale, l'objectif principal du jumelage repose sur les échanges de connaissances, d'expériences, et de savoir-faire en matière de vie locale. Avec la signature du traité de l'Élysée (1963), les jumelages franco-allemands connaissent un nouvel essor, et inaugurent un mouvement de jumelages plus large, au niveau européen. Les jumelages sont officiellement reconnus par l'ONU comme moyen de coopération internationale depuis 1971 et se basent sur des conventions portant sur l'ensemble des domaines de compétences des municipalités. • les jumelages ont évolué vers des actions de consolidation de la paix post-conflit dans une logique de solidarité La première Conférence mondiale sur la diplomatie des villes organisée à La Haye en juin 2008 rappelle que les villes peuvent, dans le cadre de leur action internationale, promouvoir la prévention et la résolution des conflits ainsi que la reconstruction après les conflits, afin d'instaurer la cohésion sociale et la stabilité́ nécessaire aux citoyens pour vivre ensemble dans la paix, la démocratie et la prospérité. L'Agenda de La Haye (2008) ouvre 5 perspectives d'action : 1) développer des initiatives de consolidation de la paix par les gouvernements locaux, 2) Obtenir la reconnaissance du rôle joué par les gouvernements locaux dans la consolidation de la paix, 3) Améliorer la qualité́ de la diplomatie des villes, 4) Promouvoir une culture de la paix, et 5) Aider les gouvernements locaux dans des situations de conflits violents.

La valeur des forces armées françaises est reconnue.

- Comptant quelque 265.000 hommes répartis entre les 4 armes (terre, mer, air, Gendarmerie nationale) - dotées d'un budget de 32 Mds € pour 2016 (2.2% du PIB), elles peuvent s'appuyer sur des matériels performants : 10 sous-marins (4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, 6 sous-marins nucléaires d'attaque), le porte-avions Charles de Gaulle, plus de 200 avions de combat (dont une petite centaine de Rafale), 200 chars Leclerc. - Leur capacité de projection permet à la France d'intervenir sur des théâtres d'opérations lointains dans le cadre d'opérations extérieures (« OPEX » - en particulier au Sahel et au Proche-Orient).

Cette ambition se traduit par une nouvelle gouvernance et de nouveaux outils adaptés aux enjeux de la diplomatie économique de la France

- Création de la direction de l'entreprise, spécialisée en complémentarité dans l'expertise sectorielle et l'animation des secteurs prioritaires à l'export. - Simplification du paysage des agences dédiés à la diplomatie économique : cotutelle exercée par le Quai d'Orsay sur les opérateurs économiques extérieurs de l'État : Ubifrance, Atout France, l'opérateur français en matière de tourisme, ou de la fusion de 6 agences d'expertise technique internationale en une appelée Expertise France. - Création du conseil stratégique de l'export pour coordonner avec l'ensemble des acteurs de l'export notre soutien public et privé aux entreprises. Création du conseil de suivi stratégique des politiques commerciales pour mieux coordonner avec les parties prenantes (société civile, entreprises, parlementaires, ONG, secteurs...) les positions françaises dans les négociations commerciales - « Tour de France des PME » pour expliquer son plan d'actions PME développé avec les PME lors d'un forum national des PME à l'export et de forums PME régionaux. - Co-animation le comité d'urgence économique pour le tourisme avec le ministre en charge du tourisme mis en place à Paris suite aux attentats de janvier et de novembre 2015, et à Nice suite à celui du 14 juillet 2016. Il coanime également à la cellule de continuité économique post-Brexit.

Si la diplomatie économique française existe, des atouts structurels ont limité sa nécessité

- De multiples facteurs de puissance ont traditionnellement motivé le caractére non prioritaire de cette politique: combinaison d'une série de facteurs d'attractivé structurels à la fois historiques (prestige d'une histoire connue dans le monde, qui participe également de son attractivité touristique), politiques (capacités militaires de projection, membre permanent du CSNU, réseau diplomatique universel, 3ème au monde...), culturelles (langue française, gastronomie, littérature...). La France conserve sa première place en matière de visiteurs étrangers (83 millions en 2013). - Depuis la seconde guerre mondiale, la France a néanmoins à la fois favorisé des relations économiques multilatérales et bilatérales : membre de l'OECE dès 1948 ; signature du GATT en octobre 1947 ; entrée en vigueur de la CECA en juillet 1952 ; création de la CEE en 1957. Les relations d'Etat à Etat, notamment dans la France du Général de Gaulle, restent un marqueur fort de la diplomatie économique française : ex : Accord de Commerce franco-japonais qui a été signé en 1963 ou plus récemment Partenariat global franco-coréen pour le XXIème siècle initié en 2004.

Rattrapée par la concurrence internationale, les performances économiques de la France se sont progressivement détériorées.

- L'émergence de puissances économiques exportatrices : La valeur des exportations mondiales de marchandises est passée de 2.000 milliards de dollars en 1980 à 18.000 milliards de dollars en 2013. Durant cette période, les pays émergents et les pays à faible revenu ont réalisé une part toujours plus importante des exportations mondiales de biens : ils réalisaient 43 % de celles-ci en 2013, contre 27 % en 1980. Ainsi, la Chine réalisait 12 % des exportations mondiales de biens en 2013, contre 1 % en 1980. - La balance commerciale de la France présente un déficit depuis 2000 : 67 milliards en 2012, 48,1 milliards d'euros à fin 2016.La France connaît une croissance économique très inférieure à celle des BRICS. Par ailleurs, on constate un déclin relatif et récent en termes de richesse et ce phénomène s'accentue sur les quinze dernières années : la croissance par tête du PIB est désormais, aux US, le double de la nôtre.

La France, tête de pont de l'Union européenne en Océanie

- La France est présente dans le Pacifique aux côtés du Royaume-Uni (12 territoires), des Pays-Bas (6 territoires) et du Danemark (1 territoire). Au total, 1 million d'habitants composent ces Pays et territoires d'outre-mer (PTOM) dont la décision d'association de 2001 a été renouvelée en 2012. - Quatre objectifs principaux sont poursuivis : l'accroissement de leur compétitivité, le renforcement des capacités d'adaptation, la réduction de leur vulnérabilité, et la promotion de leur coopération avec d'autres partenaires. A termes, les PTOM devront pouvoir s'inscrire dans les politiques européennes à l'horizon 2014-2020 (Erasmus, 2020, LIFE). - Selon la Commission européenne, certains problèmes nécessitent des solutions à l'échelon local : aussi le développement de petites économies insulaires doit passer par la recherche d'économies d'échelle et l'accès à des marchés régionaux. Les PTOM peuvent constituer des moteurs de développement dans leur zone géographique, et participer à la diffusion des valeurs européennes dans leur région. - Pour ce faire, les fonds alloués dans le cadre du Fonds européen de développement (FED) sont passés de 8 millions d'euros (IXe FED) 105 millions d'euros (XIe FED). La France contribue à hauteur de 19.5% à ces enveloppes. Le Plan Pacifique, qui est une initiative du Forum des Iles du Pacifique, vise des objectifs de croissance, de développement durable, de bonne gouvernance, et de sécurité.

Elevée au rang des priorités de l'action extérieure de la France, la diplomatie économique occasionne une extension du périmètre ministériel du Quai d'Orsay

- Le Quai D'Orsay devient en 2014 le MAEDI : rattachement des portefeuilles ministériels du commerce extérieur, mais également de la promotion du tourisme au Quai d'Orsay, avec un secrétaire d'État dédié auprès du ministre des Affaires étrangères, successivement, Fleur Pellerin et Thomas Thévenoud en 2014, puis Matthias Fekl depuis 2014. Le réseau économique français demeure néanmoins un réseau de la DG trésor. - Lancement de MAEDI21 en 2015, pour adapter et moderniser la diplomatie « globale », de la France. Campagne mondiale de promotion de l'image de la France, campagne appelée « Créative France » à l'hiver 2015, ciblant des pays où l'image de la France est un enjeu essentiel (en Allemagne, en Chine, en Corée du Sud, aux Émirats Arabes Unis, aux États-Unis au Japon, en Inde, au Royaume-Uni et à Singapour). Lancement à cette occasion d'un « mois de l'investissement international en France », appelé « Invest in France » en octobre 2015.

Enjeux des présences françaises contemporaines dans le Pacifique : Un potentiel économique fort mais difficile à exploiter

- Les Français dans le Pacifique participent de l'essor économique du Pacifique C'est une région riche en ressources, notamment naturelles, telles que les nodules polymétalliques, le cobalt, le platine, les terres rares et les hydrocarbures dont le cours a fortement augmenté ces dernières années en raison de la croissance chinoise. Le Pacifique recèle également d'importantes ressources halieutiques ou touristiques. Les communautés françaises y sont importantes et se concentrent en Australie (70 000 expatriés) et en Nouvelle-Zélande (6000 expatriés). La France y compte cinq ambassades mais l'action diplomatique française est avant tout économique et politique, à défaut de pouvoir conduire dans cet espace une politique culturelle plus approfondie L'Australie, par exemple, compte 400 implantations françaises pour 70 000 salariés, 18 milliards d'euros de chiffre d'affaires et a été la destination de 3.7 milliards d'euros d'exportations (2011). - Le développement économique se heurte toutefois à des contraintes fortes Paradoxalement, en dépit de ses atouts, le Pacifique peine à capter les flux de la mondialisation. Son éloignement des principaux foyers de population et de consommation mondiale, et la taille réduite des terres émergées, entrainent des coûts d'acheminement des différentes denrées et un coût de la vie et de la main-d'œuvre plus élevé. C'est un handicap vis-à-vis d'une meilleure intégration dans les flux commerciaux mondiaux ainsi qu'une entrave pour le développement du secteur du tourisme. L'éclatement géographique pose également les problèmes du contrôle du territoire par l'île centrale, des déplacements inter-insulaires, et accentue des asymétries de développement, par exemple par la spécialisation des ports, d'où un exode rural important (par exemple, entre 1983 et 2003, la population de Port-Vila est passée de 12 000 à 40 000 habitants) qui s'ajoute aux effets des migrations internationales. Enfin, en termes de développement durable, le GIEC (2007) a souligné que les îles du Pacifique n'émettent que 1% des gaz à effet de serre (GES) mais sont les premières victimes du réchauffement climatique. Elles sont particulièrement menacées par la montée des eaux ce qui accentue la vulnérabilité de ces territoires face aux catastrophes naturelles et aux effets du réchauffement climatique (par exemple, le point culminant de Tuvalu s'élève à 2m pour une population de 10 000 habitants, et 70 villageois de l'île Torrès sont devenus en 2004 les premiers « réfugiés climatiques » au monde).

Cinquième puissance économique (derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne) avec un PIB de 2181 Mds € (2015), la France dispose d'atouts importants dans la compétition mondiale :

- une croissance démographique soutenue (67 millions, soit +10% en 10 ans), - des infrastructures de qualité, - une épargne abondante, - un niveau d'éducation très élevé, - une énergie peu chère, - des pôles d'excellence industrielle (pharmaceutique, aéronautique, automobile, luxe, médias, matériaux de construction), - le 2e domaine maritime au monde, - une position géographique qui la place au carrefour de l'Europe.

...Menacée par les évolutions géopolitiques

1) Malgré une continuité remarquable côté français... -Françafrique résiste aux alternances. Réseaux Foccard utilisés par tous les présidents, années 80-90 réseaux Pasqua à droite, à gauche fils de Mitterrand, Jean-Christophe (surnommé papamadi). Années 2000 Robert Bourgui auprès de Chirac, avant de rallier Sarkozy en 2007. -Inconnue avec En marche et l'explosion du paysage politique français...mais PM ancien d'Areva. Afrique largement absente du débat présidentiel de 2017, mais deuxième déplacement à l'étranger PR Mali. 2) La Françafrique résiste mal à la fin de la GF et à la mondialisation -USA veulent prendre pied dans Afrique francophone une fois menace communiste écartée (cf arrière-pensées crise Rwanda). Autres pays intéressés, Chine en tête. - France passe dans années 2000 derrière la Chine (et les USA), qui devient 1er partenaire commercial de l'Afrique subsaharienne, Inde et même Allemagne également ont une présence accrue, alors que grandes entreprises françaises désertent le continent, hors matières premières. -Procès Elf et ses révélations, rôle trouble au Rwanda, « biens mal acquis »: Françafrique de plus en plus critiquée, influence politique en recul, cf en 2016 au Bénin Lionel Zinsou battu.

La Françafrique, symbole de l'influence française

1) Un mode de relations particulier -Dès les indépendances, mise en place Françafrique. Soutien aux régimes en place, en échange accès aux ressources et fonds pour les partis politiques français. -Homme clé : Jacques Foccard, conseiller aux affaires africaines à l'Elysée de 1960 à 1974, puis conseiller de Jacques Chirac 1986-88 puis 1995-97 (décès). -Une entreprise : Elf, contrôlée en majorité par l'Etat de sa fondation à son absorption par Total (1966-2000), diplomatie parallèle au service de la France et corruption en Afrique/en France. -Tolérance des autres puissances occidentales car barre la route au communisme. 2) Qui pérennise l'influence française en Afrique -Françafrique pétrie d'occulte, de soupçons et de non-dits... ce qui est sûr c'est que pendant guerre froide anciennes colonies et même pays auparavant sous tutelle belge gouvernements amis de la France (sauf la Guinée) ou le deviennent après coup d'Etat (Mali, Zaïre...). -Accords militaires, concessions pétrolières ou minières avantageuses, contrats de BTP, contrôle de la politique monétaire (jusqu'à l'arrimage du franc CFA à l'euro en 1999). - La Françafrique permet à la France de considérer l'Afrique de l'Ouest et centrale comme son pré carré. Incursion au Nigéria (Biafra) moins fructueuse toutefois.

...ne doit pas empêcher de réinventer les relations

1) Un outil précieux pour la France -Questions économiques (mais ce qui est bon pour Areva ne l'est pas toujours pour la France). Continent en croissance, même si plus manifeste en Afrique anglophone et lusophone. -Garder bastion d'influence + barrer la route à l'islamisme. -Démultiplicateur d'influence sur la scène internationale et porte d'entrée avec francophonie dans les pays en développement. 2) A préserver en le réinventant -Depuis 2012 approche moins paternaliste, plus directe (moins d'intermédiaires à la Bourgui ou Balkany) moins interventionniste, pilotée notamment par Le Drian, autocrates démonétisés lâchés sans états d'âme (Blaise Compaoré au Burkina) + -Ouverture vers Afrique non francophone, (Angola). -Poursuivre dans cette voie + jouer sur failles de la présence chinoise (réalise ses propres chantiers, peu d'emplois et de transfert de savoir-faire). -Coopération multiforme pas toujours pilotée par cabinets secrets (cf rôle croissant des collectivités locales), réaliser la perte d'influence économique, faire fructifier au mieux atouts de la France en Afrique (liens historiques et culturels). -Nouveauté du PR peut favoriser renouveau influence française.

Le poids des habitudes...

1) Une France toujours présente -Régulièrement annonce de la fin de la Françafrique : « relation nouvelle » promise par le candidat Sarkozy en 2006, démantèlement 2007 base militaires (sauf Djibouti et Libreville) et renégociation des accords de défense, suppression cellule africaine de l'Elysée -Mais dès 2008 JM Bockel, secrétaire d'Etat à la Coopération viré à la demande d'Omar Bongo pour avoir demandé la « fin de la Françafrique ». Renversement Gbgbo Côte d'Ivoire en 2011. -Hollande annonce à son tour fin Françafrique mais interventions au Mali et en République centrafricaine, tolérance vis-à-vis de N'Gesso et liens renoués avec Bongo. 2) A la demande des deux parties -Pour France il y a toujours influence économique à préserver, pétrole (Angola réelle diplomatie française Total) et uranium (Areva au Niger), contrats divers (Bolloré dans ports africains). -Pour dirigeants africains France toujours appui appréciable. -Forte influence des chefs d'Etat africains à Paris, relation moins à sens unique : avec corruptions partis politiques français désormais la France est plus dépendante de l'Afrique que l'inverse (Africa France pour le journaliste Antoine Glaser).

De la réconciliation au moteur franco-allemand

1/ Après-guerre, l'impératif de la réconciliation Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, une partie des élites européennes affirment leur volonté d'éviter les erreurs de l'après-Première Guerre mondiale et d'œuvrer à la réconciliation des ennemis de la veille, en premier lieu la France et l'Allemagne dont les trois guerres (1870, 1914-18, 1939-45) ont été en grande partie à l'origine des deux conflits mondiaux. > La déclaration Monnet-Schuman (9 mai 1950) exprime ce souhait d'une construction européenne fondée sur la réconciliation franco-allemande et en fixe la méthode : des « réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait ». La CECA fondée le 18 avril 1951, si elle vise aussi à exercer un contrôle sur la sidérurgie allemande, est surtout une première coopération institutionnalisée unissant les deux pays sans tutelle américaine. L'étape suivante est beaucoup plus ambitieuse : le projet de Communauté européenne de défense (CED), lancé par le traité de Paris le 27 mai 1952, institue une armée européenne, et des institutions supranationales. > Si une certaine méfiance subsiste, les deux pays relancent la construction européenne en 1955-1957, de la conférence de Messine en juin 1955 à la création de la CEE avec le traité de Rome le 25 mai 1957. Le rattachement de la Sarre à la RFA le 1er janvier 1957 lève un des derniers obstacles à une complète réconciliation. 2/ Une construction européenne dominée par le moteur franco-allemand L'arrivée au pouvoir du général de Gaulle en France ne remet pas en cause l'élan donné par la création de la CEE au rapprochement franco-allemand. Au contraire en 1963, la signature du traité de l'Élysée, en faisant de la France et de la RFA des partenaires politiques majeurs, consacre leur rôle de moteur au sein du processus européen. Si les relations entre De Gaulle et les successeurs d'Adenauer (Ludwig Erhard et Kurt Georg Kiesinger) sont mauvaises, si celles de Georges Pompidou et Willy Brandt restent médiocres, à partir de 1974 une série de couples de gouvernants vient véritablement incarner le moteur franco-allemand : Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt, premier réel « couple » franco-allemand, François Mitterrand et Helmut Kohl, Jacques Chirac et Gerhard Schröder, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. De fait, le couple franco-allemand joue un rôle décisif dans l'évolution de la construction européenne. D'abord en raison du poids de ces deux partenaires, pays les plus riches et les plus peuplés de la CEE (puis UE) même si les divers élargissements affaiblissent leur poids relatif. Enfin justement en raison de leurs divergences sur la finalité de la construction européenne : l'Allemagne est fédéraliste, alors que la France tient à une Europe des nations qui est dans les faits celle des gouvernements. Un compromis entre les deux pays est donc susceptible de remporter l'adhésion de la plupart de leurs partenaires. Les grandes avancées de la construction européenne sont par conséquent le plus souvent à l'origine des initiatives franco-allemandes : élection du Parlement européen au SU (1979), Système Monétaire Européen (mars 1979), accords de Schengen (1985), Acte unique (1986), monnaie unique (1999-2002), traité de Lisbonne...

Suite de la décolonisation

1960s : décolonisation fin 1980s : série de désastres, OMP, désastres humanitaires (sécheresse Ethiopienne qui a provoqué la chute du régime marxiste ; en Somalie résolution ONU pour acheminer l'aide humanitaire et rôle de l'Amisom). « syndrome vietmalien » (Vietnam/Somalie) - retrait américain de Somalie (puis plus d'intervention au Rwanda et en Bosnie) Golfe de Guinée : Liberia état failli - à peu près les mêmes enchaînements. Une partie de la population n'a pas reçu les ressources. Liberia : recolonisation par des descendants d'esclaves, acculturés aux US : accaparent les ressources (notamment diamants). Mouvement emmené par Charles Taylor ; Crise en Guinée, au Sierra Leone, et en Côte d'Ivoire => révoltes. Les conflits s'enchevêtrent. Erythrée : Etat totalitaire => migration. Afrique des grands lacs au début des 1990s : génocide rwandais et chute de Mobutu (1997).

Piliers de la Francafrique

2. Les piliers/instruments - Coopération de substitution : si les Etats fonctionnent, c'est parce qu'on a remplacé → envoi de coopérants par la France, y compris en matière de sécurité - Présence militaire : accords secrets. Bases : Bel Air à Dakar, Libreville, Djibouti, Tchad (Epervier). - Soutien au franc CFA : garantie par le franc puis par l'euro, par une BC. Parité fixe. Mais monnaie surévaluée → importations facilitées, mais pas bon pour dvper l'économie. On a voulu revoir la parité. → réserves à la BCE. Pb : le taux de change fixé par la France. - Relation directe entre l'Elysée et les chefs d'E (syndrome Foccart) : ils se sentent sécurisés. La relation officielle est assurée par De Gaulle, les arrières cuisines par Foccart (tout ce qui n'est pas présentable) → d'où notre pérennité. Les rapports personnels étaient ce que voulaient les chefs d'E. Mitterrand veut changer les choses - mais rôle de Guy Penne - Dérives affairistes : marginalisent le quai d'Orsay - présence des militaires importante. Certains ambassadeurs sont des anciens du renseignement ou militaires. Certains ambassadeurs durent 10-15 ans. - Privilégie le rôle des militaires et des services secrets : interventions militaires pour sauver des pays amis (Barracuda en Centrafrique, Gabon, Mali, Centrafrique). Dans cette relation particulière, pb des compagnies pétrolières (intérêts privés, financement des partis). - On a soutenu des chefs peu recommandables : Bocassa en Centrafrique, Mobutu au Zaïre, Omar Bongo au Gabon (Ali Bongo élu en 2016 de manière surprenante) - Relais de la Françafrique : existent encore mais qqs pays seulement (Gabon, un peu Côte d'Ivoire et Sénégal) → cf rôle de Bourgi (avocat qui a payé les costumes de Fillon) - Influence des hommes d'E africains en France : Ouatara avait bien cultivé ses réseaux (Antoine Glaser, Africafrance)

Interdiction du droit de Veto en cas de crime de masse. Inititiative portée par la France soutenue par plus de 80 pays.

70ème Assemblée générale des Nations Unies Déclaration politique sur la suspension du veto en cas d'atrocités de masse Présentée par la France et le Mexique Ouverte à la signature des membres des Nations Unies

Le couple franco-allemand apparaît sous de nombreux aspects sinon au bord de la rupture, au moins dans une période de tensions

> Des intérêts à nouveau divergents... La première divergence est économique : la reprise de la fin des années 90 est beaucoup plus marquée en France, et la croissance sur les années 2000-2005 est en moyenne de 2,1%, quand celle de l'Allemagne, plombée notamment par la réunification, est cantonnée à 1,1%. Les réformes structurelles allemandes, en 2003-2005, renversent cependant la tendance, amplifiée par la crise de 2008, qui voit le PIB de l'Allemagne chuter lourdement, mais se reprendre après, alors que la France est à la traine depuis. Conséquence, le taux de chômage allemand, qui était plus élevé que le taux français (9,8% contre 8,9%en France en 2003) est désormais beaucoup plus bas (4,2% contre 10,5% en France), l'excédent commercial allemand multiplie les records, les comptes publics allemands sont dans le vert, puisque le budget de l'Etat est en excédent depuis 2012 (et les Länder et les caisses de protection sociale à l'unisson), et la dette redescendue à 68%, contre 96% en France. Bref, il y a entre les deux pays un net décrochage, du moins à la seule lecture des statistiques purement économiques. Ce décrochage explique et amplifie les divergences face aux crises de l'UE. La réaction de l'Allemagne à la crise de la dette a été de prôner toujours plus d'austérité. En face, la France, que ce soit sous la présidence de Nicolas Sarkozy ou celle de François Hollande, a essayé de défendre une approche plus équilibrée. Même si dans les faits Angela Merkel a dû accepter les différents plans d'aide, l'apparent alignement de Paris sur les thèses de Berlin (c'est par le rétablissement des comptes publics que la croissance reviendra) suscite de plus en plus de critiques en France. D'un autre côté, une partie des milieux dirigeants allemands s'agacent de la politique monétaire accommodante de la BCE et de l'absence de réformes structurelles en France. Si la gestion de la crise de la zone euro apparaît comme aux mains du couple franco-allemand, les opinions de part et d'autre estiment que leur pays est à la remorque de son partenaire. Sur le plan international aussi, derrière l'unité de façade, les divergences sont nombreuses. Alors que l'élargissement de 2004 a renforcé l'influence de l'Allemagne en Europe de l'Est, la France est beaucoup plus active en Méditerranée et en Afrique. Le refus de l'Allemagne de soutenir l'intervention en Libye, puis son manque de participation au Mali ont été vécus comme un manque de solidarité. La décision d'Angela Merkel d'ouvrir les frontières aux réfugiés en août 2015 a été vivement critiquée y compris par le Premier ministre français. Enfin, alors que la France affiche son scepticisme devant le Tafta, l'Allemagne essaie de sauver le processus, et a obtenu (avec l'appui d'une majorité de pays dont l'Italie et l'Espagne) un simple ajournement à Bratislava le 23 septembre 2016. > ... qui nourrissent un éloignement croissant À mesure que le souvenir des guerres s'éloigne la réconciliation franco-allemande perd son caractère exceptionnel aux yeux des deux peuples. - Par ailleurs les multiples formes de coopération mises en place à la suite du traité de l'Élysée sont devenus, par manque d'intérêt des gouvernants, mais aussi des citoyens, une routine sans dynamisme. - Les deux peuples se connaissent de moins en moins : la pratique de la langue du voisin est en chute libre, tombée à 16% dans l'enseignement secondaire français et à 19% dans l'enseignement secondaire allemand. - Les responsables politiques, y compris le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, et parfois même Angela Merkel, critiquent la lenteur des réformes en France, voyant dans la faiblesse du principal partenaire un risque pour l'euro et l'économie allemande. En France, l'Allemagne, quand elle n'est pas érigée, de manière souvent là aussi caricaturale, en modèle de réformes économiques et budgétaires, est présentée de plus en plus par une partie de la classe politique et des médias comme la source des problèmes de la France et de l'UE, du fait du primat de l'austérité budgétaire et d'un euro qui serait piloté pour les seuls intérêts de l'industrie outre-Rhin.

L'article 55 de la Constitution permet l'introduction des engagements internationaux en droit interne.

> L'article 55 : le principe de supériorité et ses trois conditions • Art. 55 C°, complémentaire de l'alinéa 14 du préambule de 1946 : « La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international ». • La primauté des traités et accords sur les lois et autres normes juridiques inférieures est subordonnée à trois conditions : - cette primauté ne peut profiter qu'aux traités et accords régulièrement ratifiés et approuvés ; - la publication, essentielle pour que les dispositions des engagements deviennent opposables (invocabilité devant le juge) : normalement la publicité a lieu par insertion au JORF ; - la réciprocité attendue des autres Etats signataires du traité ou de l'accord. > Le contrôle de la régularité procédurale de la conclusion des engagements internationaux Dès lors que des conditions sont mises à la supériorité des engagements internationaux, il est normal qu'un contrôle puisse avoir lieu pour vérifier qu'elles sont bien respectées : → Ce contrôle n'est pas exercé à titre principal par le Conseil constitutionnel : il ne dispose que de compétences d'attribution et aucun texte ne lui donne compétence à ce sujet. Il ne pourrait donc en connaître que si un problème apparaît incidemment. → Pendant longtemps, les juridictions judiciaires et administratives, ont témoigné d'une très grande réserve, ne voulant pas s'immiscer dans le domaine diplomatique de l'exécutif, voyant dans les actes entourant la conclusion des engagements internationaux des « actes de gouvernement » dont elles ne voulaient pas connaître et ne se hasardant à vérifier que la publication parce qu'il s'agit de la condition de légalité la plus formelle et la plus externe. Cette JP timorée ne pouvait guère se maintenir à partir du moment où ces mêmes juges allaient donner leur plein sens aux dispositions de l'article 55 et faire prévaloir les traités et accords sur les lois internes mêmes postérieures (cf. infra). → Encore faut-il que ces engagements aient été régulièrement conclus : CE, Assemblée, 18 décembre 1998 → le CE se reconnaît le droit de vérifier la régularité de la ratification ou de l'approbation des traités et accords invoqués devant lui, de même qu'il en contrôle la publication → renforcement du contrôle de l'action diplomatique du gouvernement. NB : le CE demeure prudent et se refuse, dans le même arrêt, à se prononcer sur le choix du mode de conclusion des engagements internationaux - forme solennelle ou forme simplifiée - qui relève de la compétence exclusive de l'exécutif.

Pro-arabe, la politique française au Moyen-Orient s'est longtemps voulue indépendante des deux superpuissances américaine et soviétique

> L'orientation pro-arabe de la France à partir de 1967 a conduit la France à se constituer un réseau d'alliés privilégiés Historiquement, la France s'est longtemps targuée d'une relation particulière avec le monde arabe. Se présentant dès le début du XIXe siècle en protectrice des minorités chrétiennes du Levant, elle a hérité au lendemain de la première Guerre mondiale de deux territoires de l'ancien Empire ottoman, qu'elle a administrés dans le cadre de mandats de la Société des Nations : le Liban et la Syrie. Voulu par le Général de Gaulle, le revirement diplomatique de 1967 a accentué l'orientation pro-arabe de la politique française au Moyen-Orient. La France met en effet fin à l'alliance stratégique avec Israël contre Nasser (premier soutien des nationalistes algériens) pour initier une politique active de rapprochement avec le monde arabe, érigée désormais en priorité de la diplomatie française. Fondée sur un soutien aux droits des Palestiniens (comme le montre le rôle joué par la France dans la déclaration de Venise de 1980, rappelé par François Mitterrand devant la Knesset en 1982) et une coopération multiforme, la nouvelle politique française au Moyen-Orient a permis à la France de constituer rapidement un réseau d'alliés privilégiés : le Liban, l'Irak de Saddam Hussein et les monarchies du Golfe. La France avait noué par ailleurs des relations privilégiées avec la principale puissance non arabe de la région : l'Iran (visite du Président Giscard en 1974). > La politique arabe de la France au Moyen-Orient a permis à la France de s'affirmer comme une puissance régionale La France a su globalement tirer parti de son réseau d'alliances : • sa politique régionale, frappée au coin de l'indépendance vis-à-vis des deux superpuissances, lui a permis de ménager des pays tantôt très pro-américains (l'Iran du Shah), tantôt prosoviétiques (l'Irak) ; • au plan économique, la signature de grands contrats militaires et industriels (nucléaire, pétrole, automobile), notamment en Irak et en Iran, a accompagné le développement international de grandes entreprises françaises ; • au plan culturel, la France a pu ancrer son rayonnement sur un héritage culturel prestigieux, un réseau de centres culturels, la francophonie et des élites francophiles (parfois dans des territoires anciennement britanniques : ainsi l'Égypte ou la Jordanie).

Les bénéfices tirés par la France de la mondialisation sont toutefois limités par un manque de réformes structurelles

> La France a moins progressé que d'autres dans la nouvelle compétition mondiale - La mondialisation n'a pas induit une paupérisation de la France, dont le PIB/ habitant a continué de progresser sans discontinuer (exception faite des récessions de 1993 et de 2008). Toutefois, la France a moins bénéficié de la mondialisation que d'autres pays. Le PIB nominal de la France la classe désormais au 5e rang, derrière l'Allemagne. Son revenu/ habitant est désormais inférieur de 5% à la moyenne de l'OCDE (il lui était supérieur de 10% en 1980). - Au-delà des différences d'appréciation, la plupart des études convergent pour pointer plusieurs faiblesses obérant les bénéfices potentiels de la mondialisation pour la France : • une compétitivité hors-prix (qualité, innovation, design, image de marque, réseaux de distribution, services après-vente) à un niveau médian par rapport à celui des pays développés mais nettement inférieur à celui de l'Allemagne (DG Trésor, 2015), d'où une forte sensibilité des exportations françaises aux variations de prix (change, coût des matières premières notamment). Le niveau de R&D (2,3% du PIB) est sensiblement inférieur à celui de l'Allemagne (2,9%) et des États-Unis (2,8%), quoique supérieur à celui du Royaume-Uni (1,7%) et de l'Italie (1,3%). • une compétitivité-prix obérée par un coût du travail horaire (Eurostat, 2015) nettement supérieur en France (35,1€) à celui de l'UE (25€) ou de ses principaux partenaires : l'Allemagne 32,2€), le Royaume-Uni (25.7€), l'Espagne (21,2€) ou l'Italie (28,1€). • un environnement institutionnel terni par des relations sociales encore teintées de méfiance et des règles en matière d'embauche et de licenciement jugées nettement moins souples que dans les principaux partenaires de la France. > Les réformes actuelles doivent donc être amplifiées pour conforter l'insertion de la France dans la mondialisation Plusieurs réformes récentes sont de nature à conforter la place de la France dans la mondialisation. Il s'agit en particulier de la promotion de la diplomatie économique et des mesures visant à alléger le niveau des charges du travail et à fluidifier le marché du travail. Toutefois, le niveau de prélèvements obligatoires demeure à un niveau très élevé (44,2% du PIB en 2016) et les efforts engagés pourraient être amplifiés.

Le déclin des relais d'influence français traditionnels rendait nécessaire une reformulation de la politique

> La France a perdu peu à peu ses principaux relais d'influence Le réseau des alliances françaises s'est peu à peu défait : • la révolution de 1979 en Iran a constitué un double échec : alors que le départ du Shah a signé la fin de l'orientation pro-occidentale de l'Iran, la France a été incapable de tirer parti de l'asile qu'elle avait octroyé aux dirigeants du nouveau régime, au premier rang desquels l'ayatollah Khomeiny ; • le soutien français à l'Irak a pris fin lors de la première guerre du Golfe (1991), la France ayant par ailleurs échoué à empêcher la seconde guerre du Golfe (2003) ; • la guerre civile et la difficile reconstruction qui s'en est suivi ont laissé le Liban, exsangue, dans une position très fragile ; • le nationalisme arabe, pilier de l'influence française, est en déclin face aux contestations démocratiques et à l'essor de l'islamisme. > De nouveaux enjeux ont émergé Une nouvelle carte économique a émergé, marqué par un déclin relatif de puissances régionales (l'Iran et, dans une plus grande mesure, l'Irak) et l'essor très marqué de pays, en particulier dans le Golfe persique (émirats de Dubaï et du Qatar par exemple). La région a été touchée en 2011 par les printemps arabes, vague démocratique qui a provoqué manifestations (Bahreïn) et affrontements internes (Syrie, Yémen). Portée par l'émergence de mouvements terroristes (Al Qaida puis l'État islamique), l'affirmation d'une logique supranationale a ébranlé la logique interétatique sur laquelle reposait la politique de la France au Moyen-Orient : comme le montre l'engagement iranien en Irak, aux côtés de fait des États-Unis et de la France, les enjeux sécuritaires exigent moins la constitution d'une clientèle d'États amis que des alliances de circonstances.

Membre fondateur de nombreuses organisations internationales, la France reste attachée à ces enceintes multilatérales auxquelles elle contribue fortement

> La France a réaffirmé dans son livre blanc sur la politique étrangère et européenne (2008-2020) son attachement au processus multilatéral, notamment au sein de l'ONU. Ce choix se traduit en termes budgétaires : le financement consacré aux contributions régulières au sein des organisations internationales, y compris pour les opérations de maintien de la paix, a quasiment doublé en quinze ans, atteignant 794 millions d'euros en 2015, après un pic à 845 millions d'euros en 2013. Au total, ces contributions représentent près d'un tiers du budget du programme 105 « Action extérieure de l'État », soit deux fois plus que les crédits consacrés au réseau diplomatique. Parmi les 71 organisations internationales financées par la France, on compte notamment : • l'ONU : 108 millions d'euros ; • l'OTAN : 37,4 millions ; • l'OCDE : 21,5 millions ; • l'OMS : 21 millions ; • l'OSCE : 15 millions ; • l'UNESCO : 14 millions. Cette liste montre que l'émiettement des moyens souvent reproché à la France doit être relativisé. L'essentiel du budget est en effet absorbé par une quinzaine d'OI. En revanche, les contributions volontaires aux fonds et programmes de l'ONU demeurent faibles (12e et 20e rang) alors même que ces crédits sont directement fléchés vers des programmes présentant un intérêt particulier pour le pays donateur. Quant aux choix récents de la France de sortir de l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, institution spécialisée des Nations unies) en 2014, pour une économie de 6 millions d'euros, s'il constitue un épiphénomène, il n'en témoigne pas moins d'une réflexion accrue sur les résultats concrets des investissements consentis.

Les bénéfices tirés de la mondialisation par la France sont souvent sous-estimés

> La France a su tirer parti de la mondialisation • en capitalisant sur la libéralisation des échanges commerciaux et le développement de nouveaux marchés : la France est en 2016 le 1er fournisseur de l'Allemagne, le 2e de l'Italie et le 5e du Royaume-Uni. Depuis 2003, la part des exportations françaises à destination de la Chine a plus que doublé, passant de 3% à 6%. Plusieurs secteurs sont fortement exportateurs (agroalimentaire, automobile, aéronautique, énergie, pharmacie). • en s'affirmant comme l'un des centres d'accueil privilégié des flux de capitaux internationaux. Selon les dernières données disponibles (DGTrésor, 2013), elle détient ainsi le quatrième stock mondial d'IDE entrants (1 081 Mds $ fin 2013 selon la CNUCED), derrière les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. • en retirant un gain de pouvoir d'achat pour les ménages réel. Selon une étude récente (CEPII, 2013), l'importation de produits manufacturés en provenance de pays dits « de délocalisation » représente pour les ménages français un gain de pouvoir d'achat mensuel compris entre 100 et 300 €. • en faisant de la mondialisation un catalyseur du soft power culturel français : l'accélération des échanges touristiques comme culturels a indéniablement servi la diffusion de l'art de vivre à la française. > La mondialisation a permis à la France de maintenir - à crédit - son modèle En économie fermée, le double déficit français (balance commerciale et comptes publics) aurait inévitablement conduit la France à un plan d'ajustement structurel depuis longtemps. L'intégration financière internationale née de la mondialisation, en favorisant l'apparition de marchés financiers profonds et liquides, a en revanche permis le placement sans pression sur les taux d'intérêt d'une dette française en forte croissance (2.200 Mds € à fin 2016).

La France promeut toutefois une certaine vision de la mondialisation

> La France n'est pas sans réserve sur le principe de mondialisation. Les études d'opinion soulignent régulièrement la méfiance d'une majorité de Français à l'égard de la mondialisation. La désindustrialisation, le chômage, le dumping social, la perte d'identité sont autant de procès qui lui sont régulièrement instruits. Assimiler ces réserves à un refus de la mondialisation paraît excessif : un consensus relativement net existe au sein des partis de gouvernement en faveur de ce mouvement. Inversement, les partisans d'une démondialisation peinent à formuler des propositions concrètes. > La France soutient ainsi le principe d'une mondialisation régulée, comme le montre son vif attachement français à plusieurs principes • la promotion de l'exception culturelle, notion apparue lors des discussions de l'Uruguay Round (1993). La France a ainsi été à l'initiative de l'élaboration de la Convention mondiale sur la diversité culturelle - dans le cadre de l'UNESCO (2005) - et de l'Organisation internationale de la Francophonie (2005). • l'indépendance nationale, sensible dans la doctrine stratégique militaire française (maintien d'une force nucléaire autonome) ; • la promotion du multilatéralisme et de la coopération internationale : jalouse de son indépendance, la France promeut néanmoins une forte coopération dans le règlement des problèmes internationaux (transparence financière, lutte contre le réchauffement climatique - cf. fiche sur la COP21). • le soutien à l'aide au développement, dont la France souligne régulièrement la nécessité et qui a fait l'objet d'une importante rénovation à partir de 2014 ; • l'hostilité à une libéralisation déséquilibrée, d'où son refus actuel du traité de libre-échange transatlantique.

La diplomatie économique : quel rôle réel pour le ministère des Affaires étrangères et du Développement international ?

> La diplomatie économique est tout d'abord la réunion de deux mots, diplomatie et économique, la diplomatie relevant historiquement du Quai d'Orsay en France. C'est avant tout de la diplomatie, où le facteur politique est prépondérant, ce qui est nécessaire pour arbitrer la défense de nos intérêts économiques, en particulier dans les régions et les pays les plus compliqués. Nos intérêts économiques en Iran, en Arabie saoudite, à Cuba, dans une bonne partie de l'Afrique ou à Taïwan ne peuvent pas se défendre sans pleinement prendre en compte nos intérêts politiques et de sécurité. La bonne conjugaison des deux aspects est une nécessité, que le rattachement du portefeuille du commerce extérieur aux Affaires étrangères permet, alors que l'opposition structurelle entre Bercy et le Quai d'Orsay compliquait la coordination et la cohérence de notre politique étrangère. Cependant, le caractère inachevé de la réforme menée par Laurent Fabius serait porteur de futurs problèmes selon certains observateurs, qui notent que la rivalité structurelle entre les deux ministères pourrait rapidement revenir sur le devant de la scène. > De plus, les ministères des Affaires étrangères sont traditionnellement les ministères des crises internationales. Les MAE s'intéressent naturellement à l'une des crises mondiales majeures du moment, la crise économique. Cette crise économique systémique dévaste nos économies depuis 2008, modifie les équilibres économiques et par voie de conséquence les rapports de force géopolitiques. Des pays comme le Canada, la Slovaquie ou l'Australie ont fusionné depuis longtemps à leurs réseaux diplomatiques et économiques. Bercy a cependant souvent critiqué la faiblesse du Quai d'Orsay en matière économique, reprochant notamment à nombre d'ambassadeurs leur méconnaissance en matière de diplomatie économique. Les ministères des Affaires étrangères, c'est également les ministères de l'influence dans le monde. Et les entreprises sont souvent les premiers ambassadeurs de leur pays d'origine dans le monde. L'effet de marque et d'origine en fait un vecteur d'influence majeur, Coca Cola et Mac Donald's en sont l'exemple pour les États-Unis. > Cela explique que le Quai d'Orsay ait chargé son opérateur Business France de mettre en oeuvre une campagne mondiale de communication sur l'image de la France, appelée « Créative France », ainsi qu'une campagne de « pitch » pour les investisseurs internationaux, appelée « Invest in France », qui s'appuient toutes les deux largement sur des exemples et le témoignage de dirigeants d'entreprises françaises ou étrangères implantés en France

La reformulation actuelle de la politique française au Moyen-Orient est ambitieuse laisse entière de nombreuses questions

> La nouvelle politique de la France repose sur deux piliers principaux La reformulation à l'œuvre découle en premier lieu du soutien à l'opposition au régime des Assad : au Liban (2005) puis en Syrie (2011), une diplomatie des valeurs en rupture avec le soutien aux régimes autoritaires qui caractérisait la position française (soutien à Saddam Hussein en 2003). Associé à l'opposition française au nucléaire iranien, elle rapproche la France des grandes puissances sunnites.: le Qatar, grand soutien du printemps arabe, sous la présidence Sarkozy, l'Arabie Saoudite, sous la présidence Hollande.. Ce resserrement des liens économiques se traduit notamment par la signature de contrats d'armement très importants avec plusieurs des Etats du Golfe (avions Rafale, chars Leclerc), le développement d'une coopération militaire (ouverture d'une base militaire à Abu Dhabi) ou des investissements très importants (France troisième investisseur en Arabie saoudite, Total premier investisseur étranger au Yémen). Enfin, à partir de 2014, la politique française au Moyen-Orient change à nouveau de priorité : suite aux attentats et à la résilience du régime syrien, soutenu par la Russie, le soutien à la démocratie cède la place à la lutte contre le terrorisme, ce qui conduit la France à un très fort investissement sécuritaire dans cette région : membre de la coalition internationale formée en 2004 contre Daech, la France est l'un des principaux contributeurs aux actions militaires menées dans ce cadre. Dans le cadre de l'opération Chammal, la France mène depuis 2014 en Irak et en Syrie des opérations aériennes, ainsi que des actions de conseil et de formation des forces de sécurité irakiennes et des groupes rebelles syriens modérés. > La reformulation de la politique française au Moyen-Orient fait l'objet de critiques pour partie infondées Les critiques envers la diplomatie française : l'alignement sur les monarchies du Golfe, si elle permet à la France d'enregistrer des gains économiques, tend à lui faire perdre l'influence résultant de son attachement traditionnel aux droits de l'homme. Par ailleurs, certaines des nouvelles alliances françaises apparaissent singulièrement risquées à moyen terme pour les intérêts français. D'inspiration wahhabite, le régime de l'Arabie saoudite affiche une position ambiguë vis-à-vis de l'islamisme radical. L'extrême droite reproche ainsi à la France de s'aligner sur les positions américaines, d'oublier son rôle de contrepoids à Washington, de protection des minorités religieuses (chrétiens) et de déstabiliser des régimes autoritaires mais stables comme celui de Bachar el Assad. Ces critiques méritent toutefois d'être nuancées. La politique de la France au Moyen-Orient présente en effet certaines continuités : les positions françaises demeurent inchangées sur des questions cruciales (ainsi les conditions de règlement du conflit israélo-palestinien ou les droits des minorités). La politique antérieure de la France au Moyen-Orient n'était pas insensible aux questions économiques. Enfin, force est de constater que la reformulation de la politique de la France au Moyen-Orient paraît d'autant plus difficile, dans une zone qui est sans doute la plus instable au monde actuellement, que les États-Unis semblent eux-mêmes sur le déclin et que de nouveaux acteurs, Russie et Iran voire Turquie, y gagnent une influence nouvelle.

Le succès - réel - de la politique arabe de la France au Moyen-Orient doit toutefois être nuancé

> La politique arabe de la France au Moyen-Orient s'inscrit au cœur d'une région très convoitée Au plan économique, le Moyen-Orient détient 2/3 des réserves mondiales, plaçant les économies des pays développés en situation de dépendance très forte. Sécuriser les approvisionnements apparaissait d'autant plus crucial depuis la création de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP). Fondée à Bagdad en 1960 par les 5 principaux pays producteurs de pétrole (Venezuela, Irak, Arabie saoudite, Iran, Koweït) pour riposter aux baisses de prix du pétrole décidées par les compagnies pétrolières occidentales, l'OPEP a longtemps fait planer un risque fort de choc de coût sur des économies développées alors très fortement consommatrices d'énergie. Au plan stratégique, la région constitue un carrefour puisque située au croisement de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie. Dans le contexte de la Guerre froide, le réseau d'alliances déterminait pour l'URSS l'accès aux mers chaudes depuis la Mer noire. L'influence communiste était sensible dans plusieurs pays (Iran, Irak, Syrie, Turquie). > Dans ce contexte, la politique d'influence française s'est heurtée à plusieurs difficultés La première d'entre elles résidait dans le jeu de puissances : • revers de son orientation pro-arabe, la marge d'action française dans le règlement du conflit israélo-palestinien a eu une portée limitée, en raison de la méfiance persistante d'Israël ; • le très fort investissement des États-Unis dans la région s'est traduit par la constitution de chasses gardées (l'Arabie saoudite, Israël) où l'influence française était très limitée. La seconde difficulté rencontrée par la France a tenu à la difficulté de transformer une image positive en gains politiques précis. Si ses chefs d'État (notamment Charles de Gaulle et Jacques Chirac) ont longtemps joui d'une forte popularité, celle-ci ne s'est pas forcément traduite par un surcroît d'influence : le contraste entre, d'une part, la vague de francophilie au Moyen-Orient consécutive au veto français à l'ONU en 2003 et, d'autre part, la virulence des opinions publiques arabes lors du débat sur le port des signes religieux dans l'espace public (en 2004) souligne en creux toute la difficulté à capitaliser sur une simple image médiatique.

Une mécanique qui demeure fragile

> Le plus souvent, les opérations extérieures menées par la France s'inscrivent dans cadre européen, multinational (ONU) ou international (coalitions). > De plus, le traitement d'une crise suppose des actions en aval de l'intervention militaire, avec des actions de consolidation au plan civil et en termes de reconstruction et de développement. Or il s'avère que la prise de relais international est peu efficace. Là où la France se décide en 48 heures, il faut quatre ou cinq mois à l'Union européenne ou à l'ONU. En outre, les moyens fournis, surtout lorsqu'il s'agit de personnels militaires, ne sont pas adéquats, qu'il s'agisse de software (concepts opérationnels et lignes de décision) ou de hardware (équipements). Les forces multinationales éprouvent également des difficultés à se coordonner avec les autres intervenants, notamment l'ONU dans le cadre de ses opérations de maintien de la paix. Cette situation a conduit la France à privilégier les interventions autonomes, même si c'est en appui ou en coopération avec des forces internationales. Il n'en demeure pas moins que cette situation est loin d'être satisfaisante. Par ailleurs, les opérations extérieures ont un coût important. Un coût humain, d'abord, car les pertes en vies humaines sont parfois élevées. Un coût financier également : depuis 2011, ce coût s'élève, chaque année, à plus d'un milliard d'euros (872 millions en 2012) et à plus de 5,5 milliards d'euros sur la période 2011-2015.

Des interventions militaires nombreuses, hier comme aujourd'hui, et une présence militaire conséquente

> Les accords de défense entre les pays de l'Afrique francophone et la France permettent aux États signataires de faire appel à la France pour les aider directement à assurer leur sécurité, y compris en cas de troubles internes. La doctrine de non-ingérence dans les affaires intérieures africaines affirmée successivement par L. Jospin puis D. de Villepin était censée mettre fin à ces pratiques. Elle a plutôt abouti à un déplacement de l'influence française au sein des instances internationales, en particulier l'ONU, pour peser sur les « sorties de crise ». > De 1964 à aujourd'hui, on dénombre 43 interventions françaises sur le sol africain, notamment au Tchad entre 1983 et 1986 (opérations Manta et Épervier pour contrer les velléités d'annexion du nord du pays par le colonel Kadhafi), au Rwanda en 1994 (opération Turquoise) et plus récemment au Mali et en Centrafrique. Ces interventions n'ont parfois pour seul but que le maintien de régime « amis » (Omar Bongo au Gabon entre 1967 et 2009 ou Paul Biya au Cameroun depuis 1982). > Encore aujourd'hui, la présence militaire française demeure conséquente. Elle s'est récemment réarticulée autour de la zone sahélo-saharienne, s'étendant de la côte Atlantique au golfe d'Aden, pour mieux contrer la menace terroriste. A terme, la France souhaite organiser un maillage permettant d'agir avec une plus grande réactivité en maintenant une présence permanente d'environ 3 000 hommes. > Au total, en 2014, la présence française sur le continent est estimée à environ 10 000 hommes, dont près de la moitié appartient aux forces prépositionnées, réparties sur trois bases permanentes : 2 900 soldats à Djibouti (contrôle de la mer rouge), La Réunion (1 460 hommes) et 800 au Gabon (plate-forme aérienne des opérations françaises en Afrique). A noter que la base maritime au Sénégal a été récemment fermée. D'autres forces sont également présentes respectivement en Côte d'Ivoire (450 hommes), en République centrafricaine (1 600), au Mali (1 000 hommes encore sur place) ou encore au Tchad (950) sans oublier certaines interventions ponctuelles (ex : la lutte contre la piraterie maritime au large de la Somalie) ou sous commandement européen ou onusien.

Ce que change concrètement la diplomatie économique en France

> Les activités de diplomatie économique, qui sont aussi anciennes que la diplomatie elle-même. La réforme en cours en France depuis 2012 vise à améliorer le fonctionnement du soutien aux entreprises, à aligner l'ensemble des processus des différents ministères impliqués en un seul et même processus interministériel unifié et commun à tous les ministères, de la définition des priorités à l'évaluation de leur mise en œuvre. Si ces efforts ont formellement abouti, les relations de travail entre les administrations, et entre administrations et l'opérateur Business France, ne sont pas forcément aussi fluides que ne l'exigerait l'intérêt général, la démarche de réforme entreprise ayant crispé, notamment au sein de la DG Trésor. > Dès 2013, cela s'est traduit par la création d'une direction dédiée aux entreprises réunissant l'ensemble des services du Quai d'Orsay compétents en matière économique pour mettre en œuvre la diplomatie économique. Des Représentants spéciaux du ministre pour la diplomatie économique (PDG, anciens PDG ou anciens ministres de premier plans...) ont été nommés afin de porter les dossiers à un niveau politique, des ambassadeurs pour promouvoir les régions le désirant ont été désignés, le réseau diplomatique et économique enfin se redéploye en direction des pays émergents afin de favoriser la présence du réseau du Quai d'Orsay dans les pays à fort potentiel économique, intéressant les entreprises françaises. > Suite au remaniement d'avril 2014, cela se traduit concrètement par la mise à disposition du ministre des Affaires étrangères et du Développement international et de son nouveau Secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur et du Tourisme des services compétents de la DG Trésor, de la DGE (ex-DGCIS), ainsi que des réseaux économiques à l'étranger. Cela se traduit également par la cotutelle exercée par le Quai d'Orsay sur les opérateurs économiques extérieurs de l'État, ses bras armés, qu'il s'agisse d'Ubifrance ou de l'AFII, fusionnées dans une seule agence appelée Business France, d'Atout France, l'opérateur français en matière de tourisme, ou de la fusion de 6 agences d'expertise technique internationale, dont FEI du Quai d'Orsay et l'ADETEF de Bercy, en une nouvelle AFETI (Agence française de l'expertise technique internationale), appelée Expertise France. > Depuis 2014 et le rattachement du commerce extérieur au Quai d'Orsay, la DG Trésor, qui conserve l'expertise et la connaissance des marchés internationaux, reste l'acteur majeur du commerce extérieur, en particulier en matière de financement des entreprises (qui dépend des ministères financiers) ou de politique commerciale. La direction de l'entreprise, créée par M. Fabius au Quai d'Orsay, s'est spécialisée en complémentarité dans l'expertise sectorielle et l'animation des secteurs prioritaires à l'export. Matérialisé par une convention entre le Quai d'Orsay et Bercy, cette articulation et cette complémentarité fonctionnent aujourd'hui. > Matthias Fekl, le secrétaire d'État au commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l'étranger depuis 2014, qui s'occupe également des négociations commerciales multilatérales (TTIP, CETA...) porteuses d'enjeux structurels pour notre société et notre économie, a créé le conseil stratégique de l'export pour coordonner avec l'ensemble des acteurs de l'export notre soutien public et privé aux entreprises. Il a également créé le conseil de suivi stratégique des politiques commerciales pour mieux coordonner avec les parties prenantes (société civile, entreprises, parlementaires, ONG, secteurs...) nos positions dans les négociations commerciales, préparé par 7 groupes de travail thématiques qui permettent de coordonner au niveau d'expertise voulu et de détail chaque position. Engagé en faveur de plus de transparence dans le commerce international, il a mis en place un rapport annuel sur l'export et sur les négociations commerciales au Parlement, afin de pouvoir rendre compte et engager le débat sur son action dans ces deux domaines. > En résumé, la diplomatie économique est une réforme organisationnelle importante du Quai d'Orsay, qui a formellement renforcé la coordination avec Bercy, et mis une impulsion politique forte sur le soutien aux entreprises, qui a cependant été vécue comme une sorte de dépossession au sein du ministère de l'Économie. > La diplomatie économique représente maintenant 40% de l'activité de nos ambassadeurs et touche l'ensemble des domaines et services du ministère des Affaires étrangères : la formation, dont le volet économique est renforcé, le fonctionnement de l'administration centrale et des ambassades, ou encore les relations du ministère avec les entreprises, notamment les PME, et avec les autres acteurs de l'exportation française, notamment les ministères financiers, les opérateurs de l'État ou les régions.

L'incertitude de l'évolution des relations entre la métropole et ses territoires d'outre-mer

> Les collectivités françaises sont un atout de taille Les trois collectivités françaises dans le Pacifique sont dynamiques (50% de la population y a moins de 24 ans) et en termes de contribution au PIB régional, la Nouvelle-Calédonie se classe 3e, (26 500 euros par habitant), juste devant la Polynésie française (17 300 euros par habitant). > La principale activité économique est la pêche, qui représente environ 8 000 emplois. Sur les 50 000 tonnes annuelles (2011), la Polynésie française en fournit 12 500, la Nouvelle-Calédonie 3 500 et Wallis-et-Futuna 600. > L'accès aux ressources minières est en plein essor. La Nouvelle-Calédonie possède 10% des réserves mondiales de nickel. Les champs hypothermaux et l'exploration offshore sont également en pleine expansion. > Le patrimoine naturel est en cours de valorisation, notamment via sa reconnaissance par l'UNESCO. La France, la Nouvelle-Calédonie et l'Australie sont ainsi mobilisées sur un projet conjoint sur la mer de Corail depuis 2012. > Ces perspectives de développement sont toutefois limitées par les capacités d'infrastructures (la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont distantes de dix jours de mer, et 2 000 km séparent la Nouvelle-Calédonie de Wallis et Futuna), une faible articulation entre la recherche et l'industrie, des partenariats publics-privés et une coopération régionale modeste, ainsi que des crédits européens insuffisants. Aussi, la stratégie « Nouvelle-Calédonie 2025 », lancée en 2008, est un schéma d'aménagement et de développement devant permettre rééquilibrage et développement durable.

Les OPEX : des opérations d'une grande diversité

> Les principales opérations extérieures, plus ou moins récentes, sont les suivantes : • opérations achevées : EUFOR Tchad-RCA (République centrafricaine), 2008-2009, d'une durée de 15 mois; opération Boali en RCA de 2002 à 2013 (11 ans), qui a précédé l'opération Sangaris actuellement en cours; opération Serval au Mali, janvier 2013-1er août 2014, soit 18 mois, prolongée par l'opération Barkhane, qui n'est pas encore achevée; opération Pamir en Afghanistan de 2001 à 2014 (13 ans); opération Licorne en Côte d'Ivoire de 2002 à 2015 (13 ans); opération Trident au Kosovo de 1999 à 2015 (15 ans); opération Épervier au Tchad, de 1986 à 2014 (28 ans), prolongée par l'opération Barkhane en cours; opération Harmattan en Libye, intervention aérienne du 17 mars au 31 octobre 2011; • opérations en cours : opération Chammal, au Levant, depuis septembre 2014 (deux ans); opération Barkhane au Sahel, depuis août 2014 (plus de deux ans); opération EUNAVFOR Atalante au large de la Somalie, depuis décembre 2008 (bientôt huit ans); opération Corymbe dans le Golfe de Guinée, depuis 1990 (26 ans); opération Daman au Liban, depuis 1978 (38 ans). Aucune de ces opérations ne concerne un engagement dans un conflit interétatique. C'est notamment le cas de l'engagement dans la FINUL (Force internationale des Nations unies au Liban), qui est une force d'interposition avec Israël. En fait, le seul conflit interétatique dans lequel la France s'est engagée concerne la première guerre du Golfe en 1991, contre l'Irak. Un cas particulier doit cependant être signalé : les opérations d'assistance à la défense de l'espace aérien des pays baltes (opération Air Baltic), qui visent implicitement la Russie et, depuis 2014, l'opération Ambre d'assistance fournie à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la surveillance du cessez-le-feu dans la région de Donetsk en Ukraine (suite aux accords Minsk 2).

Le cadre juridique français de la coopération décentralisée

En France, la coopération décentralisée désigne l'ensemble des formes de coopération que les collectivités territoriales françaises ou leurs groupements sont amenés à développer avec des autorités ou des collectivités locales étrangères. Les collectivités territoriales sont autorisées à conclure des conventions en ce sens depuis la loi du 6 février 1992relative à l'administration territoriale de la République. La loi Oudin-Santini du 9 février 2005 autorise les collectivités territoriales françaises, les établissements publics intercommunaux et les syndicats des eaux et/ou d'assainissement à mobiliser jusqu'à 1 % de leur budget eau et assainissement pour financer des actions de coopération internationale dans ces secteurs (article L. 1115-1-1 CGCT). Enfin, la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles est venue renforcer l'action extérieure des collectivités territoriales (article L. 1115-5 CGCT).

Historiquement, la France s'est attachée à conserver des liens forts avec l'Afrique francophone

> Personnalisation de la relation entre l'Élysée et les chefs d'États africains, maintien d'une présence militaire forte et partenariats économiques privilégiés constituent le socle de ce qu'il est convenu d'appeler la politique africaine de la France. > Dans son acception plus réductrice, voire polémique, le vocable de « Françafrique » désigne quant à lui l'établissement de relations personnelles exclusives avec des « régimes clients » en échange d'une protection des intérêts français. Dès les années 60, dans le sillage de la décolonisation, la France développe une série d'instruments, tant pour préserver son influence culturelle (création de l'OIF en 1970) et économique (accès aux matières premières stratégiques comme l'uranium au Niger) que pour lutter contre l'avancée du communisme, dans un contexte de guerre froide. Le maintien d'une présence militaire importante et l'aide bilatérale gérée par le ministère de la Coopération (ancien ministère des Colonies) constituent des outils privilégiés pour maintenir des liens étroits. A cela s'ajoute le poids déterminant de la « cellule Afrique » à l'Elysée, notamment avec Jacques Foccart sous de Gaulle.

Cadre juridique et doctrine d'emploi

> Plusieurs textes ont défini les opérations extérieures, par leurs objectifs et leurs modalités : livres blancs sur la défense de 2008 et 2013, lois de programmation militaire. Il en résulte la définition suivante, tirée d'un rapport parlementaire (Sénat, 13 juillet 2016, rapport d'information sur le bilan des opérations extérieures, par les sénateurs Jacques Gautier et al.) : > les opérations ou interventions extérieures, décidées par le président de la République en conseil de défense, ont pour objectif d'assurer, par la projection de capacités militaires en unités constituées, à distance du territoire national, la protection des ressortissants français à l'étranger et la défense des intérêts stratégiques et de sécurité de la France, ainsi que de ses partenaires et alliés; elles visent également à permettre à la France d'exercer ses responsabilités internationales; > ces opérations sont menées dans un cadre national, multinational (OTAN ou Union européenne) ou international (ONU). > Les décisions d'intervention sont prises par le président de la République sur le fondement de l'article 15 de la Constitution de 1958 (chef des armées, présidence des conseils et comités de défense nationale) et de l'article 5 alinéa 2 (le président de la République est le garant de l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire). > Dans ces domaines, la suprématie du chef de l'État est consacrée, le rôle du Premier ministre (responsable de la défense nationale selon l'article 21 de la constitution) consistant à assurer la mise en œuvre les décisions stratégiques. > Parmi les critères de décision d'une opération extérieure définis par le livre blanc sur la défense de 2008 (mais non repris dans celui de 2013, même si, globalement, ils sont suivis) figure la nécessité de respecter la légalité internationale : droit de légitime défense individuelle ou collective (article 51 de la charte des Nations unies), décision du conseil de sécurité des Nations unies, mise en œuvre des accords internationaux de la France (accords de défense, alliances, droit international). De fait, presque toutes les opérations extérieures ont été menées dans le cadre d'une résolution du conseil de sécurité des Nations unies ou au titre de la légitime défense (de la France ou sur demande d'un gouvernement étranger, par exemple, l'Iraq ou les pays sahéliens), notamment, s'agissant de cette dernière, l'intervention en Syrie motivée par les attentats terroristes sur le territoire national. Dans plusieurs cas, ces opérations ont été menées dans un cadre international ou en appui à une intervention multinationale : Pamir et Trident (OTAN), Licorne (CEDEAO - Communauté des États d'Afrique de l'Ouest - puis ONU/ONUCI), RCA-Tchad, Sophia et Atalente (Union européenne).

L'échec syrien, symptôme des limites de la diplomatie française

> Premier pays a appelé à une réaction rapide face au massacre chimique de la Ghouta, le 21 août 2013, la France n'est pas parvenue à fédérer une coalition autour d'elle. Le refus américain d'intervenir en Syrie suivi d'un accord bilatéral Washington-Moscou pour le démantèlement des armes chimiques a révélé en creux les limites d'une diplomatie française dont la singularité et l'indépendance affichées pèsent d'un poids relatif sur la scène internationale. En outre, le choix d'une rhétorique de la « punition » est apparu dissonant avec la préférence habituellement affichée pour des solutions respectueuses du fonctionnement, même imparfait, des Nations Unies. > La décision de participer aux bombardements des troupes de Daech sur le sol syrien a marqué une nette inflexion diplomatique de la France, qui se refusait jusqu'à présent à cette solution, de peur de renforcer Bachar el-Assad. Mais c'est avant tout l'intervention militaire russe d'octobre 2015 qui a permis de rééquilibrer le rapport de force en faveur d'el-Assad. Et si la France dénonce depuis de longs mois les crimes de guerre perpétrés par le régime, cette stratégie de la dénonciation se heurte à la réalité d'un conflit où la militarisation a pris le pas sur la diplomatie. > S'agissant du conflit israélo-palestinien, si les déclarations du président ont été jugées trop nettement pro israéliennes après les premiers bombardements de Gaza en juillet 2014, il n'y a pas de changement radical de la doctrine diplomatique, fondée sur l'équilibre, alors même, qu'au demeurant, l'influe

Une redéfinition du partenariat économique

> Si la France peut toujours s'appuyer sur le pilier économique et financier que constitue la zone franc (14 pays, 135 millions d'habitants), la mondialisation a largement entamé l'empreinte économique de la France sur le continent. > La part des échanges commerciaux entre la France et les pays africains n'a cessé de se réduire (la zone franc représente 0,96 % des exportations de la balance commerciale française) et l'Afrique représente aujourd'hui un marché de plus en plus concurrentiel pour les entreprises françaises (notamment la Chine et les opérateurs locaux). La France n'est plus le partenaire principal de l'Afrique mais un acteur majeur parmi d'autres pays (la Chine, l'Inde notamment au Kenya, les États-Unis ou encore le Brésil), qui ont investi le continent. > En outre, il est incontestable que la politique africaine de la France occupe une place moins exclusive qu'auparavant. Au fil des années, la France a diminué les moyens alloués à l'Afrique, qu'ils soient financiers (aide publique au développement) ou militaires. > L'Afrique a reçu 54% de l'aide bilatérale en 2010, soit 3,2 milliards d'euros (contre 2,9 milliards en 2009). L'Afrique subsaharienne bénéficie de 45% de l'opération, soit 1,6 milliards d'euros. Enfin, la France affirme un intérêt croissant pour les pays situés hors de l'Afrique francophone, en particulier le, Nigéria et l'Afrique du Sud, destinataires à eux seuls d'environ 30 % des exportations françaises en 2012 (soit environ 4 milliards d'euros). La Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Gabon, le Cameroun, le Congo, l'Angola, le Togo et l'Ile Maurice totalisent environ 40 %. Ces 10 pays constituent 70 % des exportations françaises en Afrique subsaharienne.

Des résultats plutôt satisfaisants sur les plans politique et opérationnel mais qui demeurent mitigés

> Sur le plan politique, les opérations extérieures de la France ont permis d'atteindre des résultats tangibles, en général en termes de stabilisation dans les situations de crise : rétablissement de l'ordre (Côte d'Ivoire, Sahel), arrêt des exactions d'un gouvernement (Libye), interposition entre forces rivales (Liban), sécurité maritime (Atalante/Océan Indien), lutte contre des groupes terroristes (Syrie). Toutefois, ces résultats sont difficiles à pérenniser, soit en raison de dégradation récurrente de la situation (RCA), soit parce que des actions plus politiques de consolidation sont nécessaires en aval. Mais, d'une manière générale bien qu'avec des exceptions, les opérations extérieures ont permis d'assurer un niveau satisfaisant de sécurité dans les pays concernés. > Politiquement, ces opérations ont également permis à la France de maintenir sa position sur le plan international, notamment en termes d'influence. Cependant, des interrogations subsistent quant à la soutenabilité de ces interventions et sur l'adéquation de cet instrument pour préserver un standing international. > Enfin, même si ce n'était pas le but recherché, ces opérations extérieures ont permis de favoriser les exportations françaises d'armements. Le rapport 2016 sur les exportations d'armements relève ainsi que "le fait que les équipements soient en service dans les armées françaises et utilisés quotidiennement en opération, dans des conditions difficiles, constitue non seulement un argument de vente sans équivalent et donc un atout considérable pour les industriels, mais également un attrait majeur pour les les pays tiers."

Le ministère des Affaires étrangères a dû s'adapter tant aux évolutions géopolitiques qu'aux contraintes budgétaires internes

> Un budget fortement contraint par la situation budgétaire du pays La France dispose du troisième réseau diplomatique mondial après les États-Unis (168) et la Chine (164). Elle compte au total 163 ambassades, 16 représentations permanentes et 92 consulats. Dotée d'un budget de 3,02 milliards d'euros pour 2017 (soit une baisse de 38 millions d'euros et de 1,24 % par rapport à 2016 pour un total de dépenses représentant 1,3 % du budget de l'État), la mission « Action extérieure de l'État » regroupe trois programmes : • le programme 105 « Action de la France en Europe et dans le monde », qui inclut la diplomatie dite politique ; • le programme 151 « Français à l'étranger et affaires consulaires » ; • le programme 185 « Diplomatie culturelle et d'influence » • auquel il convient également d'ajouter le programme 209 « Solidarité à l'égard des pays en développement », ce qui porte alors le budget total à 4,78 milliards d'euros. Pour ces trois programmes, le plafond d'emploi est fixé à 12 040 postes. Au total, depuis 2012, près de 600 emplois ont été supprimés au sein du ministère, dont une diminution de près de 20 % au sein du réseau culturel, de 4,4 % le de diplomatie générale et de 0,9 % pour le réseau consulaire. Au total, entre 2006 et 2015, le ministère a supprimé près de 2 000 emplois, soit une baisse d'environ 13 %. La France contribue également au financement du budget de l'ONU et des organisations internationales : les dépenses consacrées aux contributions internationales et aux opérations de maintien de la paix atteindront 835,6 millions en 2017 (en baisse de 10,6 % en raison de la diminution de coût des OMP). Les opérations de maintien de la paix constituent le poste de dépenses le plus significatif : 410,3 millions d'euros en 2017. En outre, 218,7 millions d'euros sont destinés aux contributions internationales payables en devises, en baisse de 19,7 millions d'euros (- 8,3 %) et 40,3 millions d'euros sont destinés aux contributions européennes, principalement pour le Conseil de l'Europe, et 166,3 millions d'euros sont inscrits pour les contributions internationales payables en euros, en hausse de 6,1 millions d'euros (+ 3,8 %) liée au coût de la mission d'observation de l'OSCE en Ukraine nécessaire à la mise en œuvre des accords de Minsk. > Si l'universalité du réseau diplomatique n'est pas remise en cause, le rééquilibrage des moyens se poursuit en fonction des intérêts prioritaires de la France. Préconisée par le livre blanc sur la défense sur la politique étrangère et européenne de la France, l'adaptation du réseau diplomatique français aux priorités en matière de politique étrangère est en cours. Toutefois, à une remise en cause de l'universalité du réseau ou la création d'ambassades régionales a été préférée une évolution du périmètre et des effectifs de certains postes, après analyse des zones géographiques jugées prioritaires. L'approfondissement de la modularité du réseau diplomatique se traduira par plusieurs évolutions au cours des prochaines années : • un redéploiement progressif vers les zones géographiques d'avenir, dont les pays émergents (e.g. : Inde et Brésil) se traduisant par un renforcement des effectifs et des crédits dédiés au détriment notamment des ambassades européennes ; • une diminution de 5 % à 10 % d'ici à 2017 des effectifs des plus grosses ambassades (Washington, Londres, Berlin), en insistant en particulier sur les emplois dédiés à la gestion ; • une réduction des effectifs dans 12 nouveaux postes dits de « présence diplomatique » (Moldavie, Seychelles, Zambie, etc.), qui verront leurs missions recentrées sur des missions prioritaires (action politique, diplomatie économique, protection d'urgence des compatriotes). 13 postes avaient déjà été touchés en 2015 et, à terme l'ensemble des 32 postes constituant le groupe des « petites ambassades », composées de chancelleries au format réduit (soit l'ambassadeur et un ou deux conseillers) sera concerné Cette réflexion sur le dimensionnement du réseau s'est également appuyée sur une gestion immobilière optimisée aboutissant à une politique de cession très dynamique (e.g. : Kuala Lumpur) pour un total de 250 millions d'euros), dont la majeure partie des recettes est affectée au budget du MAE pour racheter des locaux, les rénover ou renforcer leur sécurité. Cette problématique de sécurisation des ambassades, notamment les plus exposées, est très prégnante: le Quai d'Orsay y consacrera 56 millions d'euros en 2016 (40 millions d'euros en 2014). En outre, une politique de co-localisation des sites diplomatiques avec d'autres pays, s'est concrétisée en 2009 avec la construction d'une ambassade franco-allemande au Bangladesh, dont l'achèvement est prévu en 2016 (un autre projet est en cours à Séoul). Enfin, à cette modularité du réseau se superpose une modularité des emplois. Ainsi, certaines fonctions de représentation pourtant progressivement être fusionnées : un consul général pourra par exemple diriger l'Institut français local ou assumer le rôle de représentant d'UbiFrance. Mais cette réflexion reste encore embryonnaire.

Un couple pourtant incontournable dans une Europe en crise, mais qu'il faut revivifier

> Un couple incontournable face à la crise européenne A plusieurs reprises, l'un des deux partenaires a flirté avec un autre membre de l'UE ; ce fut notamment le cas lorsque Tony Blair était Premier ministre britannique, courtisé tant par Lionel Jospin et Jacques Chirac, avec le sommet de Saint-Malo en 1998 consacré à la défense, que par Gerhard Schröder (manifeste Blair-Schröder en 1999). Mais la position singulière du Royaume-Uni au sien de l'UE, même sous Tony Blair, a toujours empêché d'en faire un partenaire de rechange crédible. Les bonnes relations de la France avec l'Italie n'ont de même jamais pu paraître en mesure de remplacer le moteur franco-allemand, même si Matteo Renzi a essayé après le Brexit de se poser en troisième partenaire du moteur. Face à la crise de l'UE, crise économique, crise budgétaire, crise politique avec le Brexit, et enfin crise identitaire avec la question des réfugiés, le couple franco-allemand apparaît plus que jamais nécessaire, car lui seul a les ressources et l'influence pour dégager des solutions permettant de relancer l'édifice européen. Mais cela suppose de s'extraire de la routine d'une relation devenue bancale. > Une nécessaire réinvention du couple franco-allemand Le moteur franco-allemand doit repartir et pour cela se réinventer. Cela ne passe pas nécessairement pas de nouvelles institutions, le cadre existant est déjà largement suffisant, mais il faut lui insuffler un nouvel esprit. Cela passe nécessairement par : • Une mise au clair des ambitions de chacun pour le futur de la construction européenne, en n'hésitant pas à accepter l'existence de points de désaccord • Une visibilité plus grande de la part de la France de ses choix diplomatiques et économiques, quels qu'ils soient, l'Allemagne assumant les siens jusqu'à présent • Une valorisation de la France de ses atouts par rapport à l'Allemagne (influence sur la scène internationale, capacité d'intervention extérieure, réseau diplomatique), qui peuvent être la contrepartie d'une politique budgétaire plus souple de l'Allemagne

Une coopération approfondie entre les deux pays, même si n'exclut la persistance d'intérêts divergents

> Une coopération approfondie et dans de nombreux domaines Le traité de l'Élysée, signé le 23 janvier 1963, met déjà en place un cadre de coopération entre les deux pays dont il n'existe pas d'autre exemple dans le monde (cf annexe). La coopération institutionnelle est renforcée au cours des décennies suivantes. Le couple franco-allemand s'appuie aussi une série de liens économiques et sociaux : • les jumelages (premier jumelage en 1962 entre Montbéliard et Ludwigsburg) • les échanges scolaires (lycées franco-allemands et baccalauréat franco-allemand, lancés en 1972, classes bilingues, voyages scolaires...) • des projets économiques et commerciaux, comme Airbus (lancé en 1969). • au plan militaire, la brigade franco-allemande (créé en 1989), noyau dur de l'Eurocorps (créé en 1992) >. Cette coopération n'exclut toutefois pas des intérêts divergents - Dès la conclusion du traité de l'Élysée, ces divergences éclatent au grand jour : le Bundestag impose en effet au chancelier Konrad Adenauer l'inclusion d'un préambule au traité rappelant le rôle primordial de l'alliance américaine, à la grande fureur de De Gaulle. En effet pour la France l'alliance avec la RFA et la construction européenne sont un moyen d'affirmer l'indépendance de la France face aux Etats-Unis et d'appuyer sa politique de puissance : de Gaulle déclarait ainsi « en Europe la France est le cavalier et l'Allemagne le cheval ». Pour la RFA, la construction européenne est un processus avant tout économique et politique, et n'est nullement en contradiction avec l'alliance américaine, seule à même de garantir la sécurité de la RFA face au bloc de l'Est. De plus, la France refuse toute perspective fédérale, alors que la RFA milite longtemps pour le renforcement de la supranationalité. - Sur le plan économique aussi les intérêts des deux partenaires sont en partie divergents. Non seulement en raison de la concurrence entre entreprises allemandes et françaises, mais aussi parce que les choix économiques de la France et de l'Allemagne ne sont pas toujours coordonnés. La RFA privilégie la plupart du temps une politique de l'offre, appuyée sur une politique monétaire restrictive, y compris sous les chanceliers sociaux-démocrates, alors que la France a une approche en général beaucoup plus colbertiste et keynésienne. - Le zénith du moteur franco-allemand, au début des années 90 et au début des années 2000, coïncide aussi avec un alignement des situations des deux pays : une croissance faible, un chômage élevé, des déficits galopants, qui poussent les deux pays à obtenir l'assouplissement des critères de Maastricht (en mars 2005), et une prise de distance de l'Allemagne par rapport aux États-Unis, qui culmine en 2003 quand la France et l'Allemagne s'opposent à l'invasion de l'Irak par la coalition menée par les États-Unis.

La mise en place en France de la diplomatie économique : une extension du périmètre ministériel du Quai d'Orsay

> Une première étape de cette réforme interne au Quai d'Orsay s'est conclue avec le rattachement en avril 2014 des portefeuilles ministériels du commerce extérieur, mais également de la promotion du tourisme au Quai d'Orsay, avec un secrétaire d'État dédié auprès du ministre des Affaires étrangères, successivement, Fleur Pellerin et Thomas Thévenoud en 2014, puis Matthias Fekl depuis 2014. Devenu le « pôle diplomatique de l'État », et de son action extérieure, le nom du Quai d'Orsay a évolué en ministère des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI) afin de marquer cet élargissement de compétences. Cependant, suite à une forte opposition à Bercy (revendication publique d'Arnaud Montebourg, intervention du syndicat des conseillers commerciaux contre leur rattachement au Quai d'Orsay), Laurent Fabius perd l'arbitrage concernant le rattachement administratif au MAEDI du réseau économique français, qui reste donc un réseau de la DG Trésor1. > La deuxième étape a été lancée en août 2015 par Laurent Fabius avec un ambitieux plan de transformation du Quai d'Orsay, appelé MAEDI21 ou ministère du XXIè siècle, à la semaine des ambassadeurs, pour adapter et moderniser la diplomatie « globale », de la France, « acteur global » reconnu sur la scène internationale, indépendant, attendu et entendu. > Cette deuxième étape a par exemple donné lieu à une campagne mondiale de promotion de l'image de la France, campagne appelée « Créative France » à l'hiver 2015, ciblant des pays où l'image de la France est un enjeu essentiel (en Allemagne, en Chine, en Corée du Sud, aux Émirats Arabes Unis, aux États-Unis au Japon, en Inde, au Royaume-Uni et à Singapour). Cette deuxième étape comprenait le lancement d'un « mois de l'investissement international en France », appelé « Invest in France » en octobre 2015, qui termine sa deuxième édition en octobre 2016, et qui a donné lieu chaque année à de nombreux échanges organisés entre des investisseurs cibles intéressés par le marché français et des ministres ou des ambassadeurs dans les principales capitales économiques du monde.

La France dans le Pacifique : une puissance embarrassante progressivement tolérée

> Une présence héritée de l'époque coloniale Les actuelles collectivités d'outre-mer que possède la France dans le Pacifique sont l'héritage de la « guerre des pavillons » qui opposa la France aux autres puissances occidentales désirant établir des possessions en Océanie. Etablissements français d'Océanie (EFO) : tout d'abord la Polynésie française en 1842, puis la Nouvelle-Calédonie en 1853 et enfin Wallis-et-Futuna en 1887-1888. Grâce à ces territoires, la France compte 62% de sa ZEE mondiale (11 millions de km2) dans la zone pacifique. > Bien que le Livre Blanc de 2008 ait préconisé une réduction de moitié des capacités françaises dans le Pacifique, la présence militaire française y demeure relativement importante. En effectifs, la France dispose, au sein des forces armées de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie, de 2 500 militaires, de deux frégates, trois patrouilleurs, quatre avions de surveillance maritime, quatre avions de transport tactique et une demi-douzaine d'hélicoptères, auxquels s'ajoutent les moyens à disposition des douanes et de la gendarmerie nationale. > Cette présence s'inscrit dans un contexte de réaffirmation de la vocation française de puissance dans le Pacifique, comme l'ont soulignées les récentes déclarations successives du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l'occasion du Shangri-La Dialogue à Singapour.

Moyen-Orient

D'origine anglo-saxonne (Middle East), le Moyen-Orient désigne la zone comprise entre la rive orientale de la Méditerranée et la frontière orientale de l'Iran. Le périmètre géographique de cet exposé comprendra donc les pays suivants : l'Iran, l'Irak, le Koweït, les Émirats arabes unis, Oman, le Yémen, l'Égypte, la Turquie, le Liban, la Syrie, la Jordanie, Israël et, last but not least, les Territoires palestiniens.

Une interrogation réelle demeure quant à l'avenir des collectivités françaises en Océanie

A terme, une contradiction risque d'apparaître entre l'article 74 de la Constitution qui donne la priorité aux intérêts de la République sur ceux des Communautés d'outre-mer, et l'article 73 de la Charte des Nations Unies qui donne la priorité aux intérêts des habitants des territoires dépendants. La France est parvenue, dans le Pacifique, à conduire une politique de décolonisation sans transfert de souveraineté. Depuis 2008, la Direction générale des Outre-Mer (DGOM) gère l'administration du Programme 123 « conditions de vie des Outre-Mer » et exige un dialogue paritaire et consensuel entre l'État et les gouvernements des PTOM. Ainsi, 10 contrats de développement ont été lancés en Nouvelle-Calédonie et des contrats de plan Etat-Région (CPER) ont été développés en Polynésie Française (2008-2013), à Wallis-et-Futuna (2012-2016), et en Nouvelle-Calédonie (2011-2015). Au total, 2.5 milliards d'euros sont transférés chaque année aux collectivités d'outre-mer. Sur le plan politique, les accords de Matignon-Oudinot (1988) puis l'accord de Nouméa (5 mai 1998) prévoient que « l'organisation politique et sociale de la Nouvelle-Calédonie doit mieux prendre en compte l'identité kanake » et entérinent la notion de « destin commun ». D'après la loi organique du 19 mars 1999, la Nouvelle-Calédonie n'a pas la personnalité juridique internationale. Son article 218 prévoit par ailleurs l'organisation d'un référendum local sur le statut institutionnel d'ici 2018, au terme d'un transfert de compétences de l'État à la Nouvelle-Calédonie.

À rebours de toute tentation isolationniste ou autarcique, le choix par la France de la mondialisation apparaît constant depuis les années 1980/ 90

Au plan économique, la France soutient le processus de libéralisation des échanges, à la fois dans un cadre européen (traité de Rome de 1957) et international. Après une participation sans faille au cycle de libéralisation des échanges et des investissements, engagé depuis 1945 (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce dit GATT, accords de Genève de 1947), elle est membre fondateur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC, 1994). La France est liée par de nombreux accords de libre-échange, désormais négociés dans le cadre de l'Union européenne. Corrélativement, sous l'influence de l'UE, la France a favorisé l'intégration internationale de son économie à partir des années 1980 par un mouvement de déréglementation-privatisation. Au plan juridique, la France soutient de manière très active l'émergence d'une justice internationale universelle. Initiatrice en 1948, avec René Cassin, de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), elle a été l'un des promoteurs les plus actifs de la création de la Cour pénale internationale, instituée par le traité de Rome (1998, entrée en vigueur au 1er juillet 2002). Son soutien à cette juridiction est systématique, notamment au sein du Conseil de sécurité, en qualité d'auteur ou de co-auteur de toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU faisant référence à la Cour pénale internationale (Darfour, Mali, Côte d'Ivoire et Syrie notamment). Au plan politique, les positions diplomatiques françaises contribuent au renforcement d'une communauté internationale au-delà des logiques étatiques et nationales. Au nom des droits de l'homme, la France est favorable au droit d'ingérence et au concept de responsabilité de protéger les populations. Elle soutient le règlement concerté des principaux fléaux internationaux (terrorisme, lutte contre les proliférations, réchauffement climatique) et le principe de diversité culturelle.

Les organisations internationales, un enjeu d'attractivité non négligeable

Au total, 15 % des organisations internationales (dont les instances européennes à Strasbourg ainsi que l'UNESCO et l'OCDE à Paris) sont implantées en France. Cette statistique plutôt flatteuse résulte néanmoins d'un acquis de longue date et non d'une attractivité récente. On ne compte ainsi aucune création récente d'OI en France, hormis ITER (réacteur testant la fusion nucléaire) en 2013 dont le siège est situé à Cadarache (Bouches-du-Rhône), soit 400 fonctionnaires internationaux, 3 000 emplois indirects et 230 millions d'euros de contrats pour les entreprises françaises. Cette moindre attractivité de la France ne s'explique pas seulement par un rééquilibrage en faveur des émergents, mais tient aussi à une politique de lobbying moins volontariste, alors même que les infrastructures, le système de santé et la qualité de vie y sont parmi les meilleures au monde. À cela s'ajoute la question de la neutralité politique, qui explique sans doute en partie la préférence affichée pour la Suisse, l'Autriche ou la Belgique. Au-delà de la stricte question de l'influence, les OI représentent également une manne financière non négligeable, eu égard aux salaires élevés dont bénéficient les fonctionnaires internationaux. Exonérés d'impôt sur le revenu, ils contribuent néanmoins à la vie économique de leur ville d'implantation (les retombées annuelles liées à la présence de l'OCDE et l'UNESCO à Paris sont estimées à 400 millions d'euros).

La France a longtemps été est une puissance dérangeante

De 1966 à 1996, 119 essais atmosphériques et 181 explosions souterraines ont été réalisés par le Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP). Au milieu des années 1980, la France se trouve mise en difficultés dans le Pacifique. L'affaire du Rainbow Warrior en 1985 vient détériorer encore les relations avec la Nouvelle-Zélande. De plus, au sein de « l'arc mélanésien des crises », le soutien de la France au coup d'État à connotation ethnique du Colonel Rabuka aux Fidji en 1987 puis le drame kanak de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie en 1988 achèvent d'effrayer l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Le 30 septembre 1990 est rendue la sentence arbitrale entre la France et la Nouvelle-Zélande. Elle impose la création d'un fonds de réconciliation et d'amitié, abondé par la France à hauteur de 300.000 $. Cela permettra une réintégration de la France dans la communauté pacifique. En 2003, le Forum France-Océanie est créé par le président Jacques Chirac dans le but d'améliorer les relations diplomatiques après les essais nucléaires à Mururoa. Ces dernières années, les relations entre la France et l'Australie connaissent un nouvel essor, avec notamment l'inhumation de restes de soldats australiens de la Première guerre mondiale dans le cimetière militaire de Fromelles en 2010, l'inauguration d'un partenariat stratégique en 2012 et la visite d'Etat du Président de la République en Australie en 2014. En 2016, le constructeur naval militaire DCNS a remporté un appel d'offres australien pour 12 sous-marins.

Evolution des OPEX

Dès les années 1960 et la décolonisation, l'armée française a été envoyée sur des théâtres extérieurs au territoire national pour y conduire des opérations extérieures (OPEX), interventions armées répondant à des objectifs de politique extérieure et de sécurité. Les plus marquantes, au début, ont été menées dans le cadre des accords de défense conclus avec des pays d'Afrique noire, ainsi qu'au Liban. Depuis 2008, la fréquence de ces interventions s'est accentuée et elles se sont diversifiées. Elles s'inscrivent dans un cadre juridique plus précis et répondent à une doctrine d'emploi mieux définie. Elles s'expliquent également par un contexte d'instabilité plus marqué.

Cependant, les interventions militaires extérieures ne sont qu'un moyen de mettre fin à des situations de conflit et de stabiliser les pays concernés. L'intervention militaire en elle-même n'est que le premier pas d'un processus de rétablissement d'une situation politique et économique.

Elle doit être suivie d'opérations de reconstruction et de développement qui échoient à d'autres acteurs, en général les acteurs publics et privés (ONG) du développement, dans le cadre d'un effort concerté de la communauté internationale. Ceci nécessite une approche globale des problèmes de stabilisation. C'est une voie dans laquelle la France s'est engagée (avec l'adoption d'une première stratégie Sahel), ainsi que l'Union européenne (qui a adopté en 2014 et 2015 des plans d'action golfe de Guinée, Sahel et Corne de l'Afrique). L'approche globale vise à régler rapidement et durablement une crise, en mobilisant tous les moyens nécessaires en termes de sécurité, de gouvernance et de développement économique et social, ainsi que de prévention des conflits. Ces moyens vont audelà des seules capacités d'un pays comme la France et impliquent donc une concertation européenne - notamment à travers une programmation conjointe des pays membres qui sont disposés à intervenir - et internationale.

Actualité france et mondialisation

En 2016, la France a exprimé son refus du traité de libre-échange (TAFTA) aujourd'hui négocié par l'Union européenne (UE), une décision qui souligne une fois de plus l'ambivalence de Paris face au processus de mondialisation

France et Antonio Guterres

En 2016, la France a soutenu la candidature d'Antonio Guterres au secrétariat général des Nations unies, signe de l'importance qu'elle accorde à la plus importante des organisations internationales (OI).

La nécessaire coordination avec la diplomatie nationale : l'exemple français

En France, l'article L1115-1 du CGCT pose la règle selon laquelle la coopération décentralisée est conduite « dans le respect des engagements internationaux de la France ». Les intérêts de l'État comme des collectivités territoriales sont souvent convergents, à l'image des enjeux d'attractivité du territoire et de développement touristique. Certains évènements d'ampleur internationale peuvent également nécessiter un soutien diplomatique multilatéral en sus d'un appui local solide, à l'image de l'accueil et de l'organisation de jeux olympiques ou d'exposition universelle. La ville de Paris est par exemple candidate pour accueillir les Jeux olympiques de 2024, ainsi que l'exposition universelle de 2025, après avoir déjà accueilli celles de 1855, de 1867, de 1878, de 1889 et de 1900. Ce type de manifestations permet à l'État et aux collectivités territoriales concernées de travailler conjointement à la promotion de thématiques communes aux agendas politiques. Les expositions universelles en sont particulièrement représentatives : si au 19e siècle, l'agriculture, l'industrie et les beaux-arts étaient mis à l'honneur, la candidature pour 2025 ambitionne de promouvoir celle de la place de l'Homme au cœur des territoires. Pour autant, le principe d'autonomie des collectivités territoriales (article 72 de la Constitution) peut parfois conduire à des incohérences. La décision du maire de Paris de faire « citoyen d'honneur de la Ville de Paris » le Dalaï-Lama en 2008 avait par exemple été considérée par les autorités de la République populaire de Chine comme une « ingérence ». C'est la raison pour laquelle l'action extérieure des collectivités territoriales doit être menée en coordination et en collaboration avec le gouvernement central : loin de remplacer la diplomatie traditionnelle des États, dont les collectivités territoriales ne peuvent égaler les moyens, l'action à l'international des collectivités territoriales doit se construire de façon complémentaire à celle de l'État, en vue de développer des dépendances et de convergences. À cette fin, la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée (CNCD, article L.1112-6 CGCT), a été réformée successivement en 2006, en 2008 et en 2014. Composée à parité de représentants des associations nationales de collectivités locales et de tous les ministères concernés par la coopération décentralisée, la CNCD est un espace de dialogue et de concertation ayant pour mission de formuler toutes propositions visant à améliorer et renforcer les modalités d'exercice de la coopération décentralisée. Le ministre des Affaires étrangères et du Développement international déclarait à ce propos lors de la séance plénière de 2013 : « S'il ne peut y avoir à l'évidence qu'une seule diplomatie française, il existe de nombreux acteurs pour la mettre en valeur et en pratique. Cette diversité est une force, notamment la richesse d'action des collectivités. C'est ce que j'ai appelé "la diplomatie démultipliée ». Dans le cadre du renforcement du partenariat entre l'État et les collectivités territoriales en matière d'action extérieure de ces dernières, 13 Conseillers diplomatiques ont été créés en septembre 2016 auprès de préfets de région. Leur objectif est de faciliter les relations entre les services centraux et déconcentrés de l'État et les acteurs régionaux à l'international afin d'assurer la cohérence et l'efficacité de l'action extérieure de la France dans son ensemble. Leur expertise en matière de relations internationales fonde la plus-value de leur insertion à l'échelon local. Enfin, le 23 novembre 2016, un Livre blanc Diplomatie et Territoires, issu d'une large consultation, a été publié par le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international afin d'impulser un nouvel élan à l'action extérieure des collectivités territoriales en assurant la cohérence de l'action extérieure de l'État. Ce Livre blanc reconnaît notamment la contribution des collectivités territoriales au rayonnement de la France, à l'attractivité des territoires et à la solidarité internationale. Il souligne également le nécessaire renforcement des capacités des collectivités ainsi que leurs moyens d'action dans une logique de partenariat.

Le Traité de l'Élysée, ou « Traité sur la coopération franco-allemande », signé le 22 janvier 1963 au palais de l'Élysée,

Il a trois objectifs : > sceller symboliquement la réconciliation franco-allemande > créer entre les deux peuples, et en particulier leurs jeunesses, une véritable amitié ; > favoriser ainsi la « construction de l'Europe unie ». Le traité de l'Élysée fixe les objectifs d'une coopération accrue entre l'Allemagne et la France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l'éducation. Il établit un programme pour l'organisation de sommets militaires ou inter-gouvernementaux, afin de soutenir une coopération dans de nombreux domaines, au nombre desquels les Affaires étrangères et la Défense. Aux niveaux politique et institutionnel, le Traité met en place un calendrier contraignant de rencontres régulières à tous les niveaux (chefs d'États et de gouvernement, ministres, hauts fonctionnaires), destiné à susciter entre les deux pays un réflexe de coopération. Ces dispositions ont été par la suite précisées et prolongées par la mise en place de nouvelles structures de concertation. Ainsi, en 1988-1989, à l'occasion du 25ème anniversaire du Traité, ont été créés le Conseil économique et financier franco-allemand (CEFFA), le Conseil Franco-Allemand de l'Environnement (CFAE) et le Conseil Franco-Allemand de Défense et de Sécurité (CFADS). Au niveau culturel, la société civile est encouragée à s'associer à la réconciliation par le biais de jumelages, d'institutions binationales ou d'associations. Aujourd'hui, 3 institutions franco-allemandes sont également emblématiques de la richesse et de l'originalité de cette coopération : l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ), créé dès 1963 en vertu du Traité de l'Élysée, qui a permis le développement d'échanges entre les 2 pays ; la chaîne de télévision ARTE, dont la création a été décidée en 1990 et qui est une chaîne de référence pour la culture aujourd'hui, au-delà de l'Europe ; l'Université franco-allemande, créée en 1999 lors du Sommet de Weimar, sous forme d'un réseau d'accords entre universités françaises et allemandes, qui accueille chaque année plus de 6 000 étudiants.

Face à la régionalisation croissante des conflits, la France est confrontée aux limites de sa puissance

L'accession à la présidence de François Hollande a été marquée par un activisme diplomatique aux résultats plutôt contrastés, notamment en Syrie, tandis que la projection de nos forces militaires, principalement en Afrique, a permis des avancées plus positives. >. En Afrique, les opérations au Mali et en Centrafrique ne doivent pas faire oublier un rééquilibrage de la relation entre la France et le continent Les interventions françaises au Mali (opération Serval de janvier 2013- juillet 2014) puis en Centrafrique (opération Sangaris de décembre 2013 à octobre 2016) témoignent de l'influence et du rôle toujours prééminents de la France en Afrique de l'Ouest. L'opération en Mali, dans son versant militaire, peut être considérée comme une réussite. Dictée par des objectifs clairs (stopper l'ennemi, aider le gouvernement malien à reconquérir le pays et détruite les terroristes), l'opération Serval a permis un reflux rapide des terroristes et une restauration de l'unité menacée du pays. Reste que la question de l'intégration de la minorité touarègue reste prégnante ainsi que le défi de la reconstruction d'un État affaibli. En Centrafrique, l'affrontement entre Séléka musulmans et les anti-balaka, groupes d'autodéfense chrétiens fidèles à l'ancien président Bozizé, a dégénéré en guerre civile et conduit à une intervention d'une mission onusienne, la MISCA, (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) et des forces françaises dans le cadre de l'opération Sangaris. Désormais achevée après une phase de retrait progressif en 2016, cette opération a permis une stabilisation de la capitale Bangui et d'éviter un massacre de la population musulmane, qui n'avait pas les moyens de se défendre. L'opération de sécurisation a également permis un progressif retour à la stabilité, notamment sur le plan politique, avec l'élection de Faustin-Archange Touadéra à la Présidence de la République en mars 2016. Mais au-delà de ces deux opérations militaires, la position de la France vis-à-vis de l'Afrique témoigne toujours d'une certaine ambiguïté. Publiquement, le président Hollande a affiché l'ambition de mettre fin au modèle de la « Françafrique », soit le contrôle des intérêts français par le biais de relations personnelles et exclusives avec des chefs d'État peu soucieux du bien-être de leur population. Si le temps où la France installait des chefs d'État au pouvoir en l'échange d'un accès aux matières premières stratégiques est terminé, l'on assiste, en creux, à une forme de retournement du jeu souligné par l'indépendance grandissante des dirigeants africains, notamment au Niger, au Tchad ou au Congo, qui n'entendent plus se laisser dicter leur conduite. La France, désormais concurrencée par d'autres pays, à commencer par la Chine, conserve certes son influence, ne serait-ce qu'à travers sa présence militaire, mais n'est plus qu'un acteur parmi d'autres sur le continent. La promesse, au demeurant vague, de doubler les aides et investissements français pour l'Afrique à 20 milliards d'euros en 2018 paraît difficile alors même que le total de l'aide publique au développement est en baisse continue depuis quatre ans et de 10 % en 2013 (elle se situe à 8,3 milliards d'euros en 2014).

France et Pacifique

La France est présente dans le Pacifique au travers de trois collectivités d'outre-mer, à savoir: la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis-et-Futuna. Au total, la France compte dans la zone 500 000 habitants répartis sur 23 300 km² de terres émergées. La zone économique exclusive (ZEE) conséquente s'y élève à 7 millions de km². De fait, ces territoires font de la France un État à part entière du Pacifique. En 2013, le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale insistait sur la place prépondérante de l'Asie-Pacifique. La même année, le colloque « La France dans le Pacifique : quelle vision pour le 21e siècle ? », organisé par le Sénat, proposait un exercice prospectif et soulevait l'enjeu de la protection des importantes ressources disponibles et leur valorisation, ainsi que l'insertion de cet espace économique dans une zone qui est devenue le centre de gravité de l'économie mondiale.

Le cadre européen de la coopération décentralisée

La coopération territoriale européenne (INTERREG) est l'un des trois objectifs de la politique de cohésion. Elle est financée par le FEDER à hauteur de 7,75 milliards d'euros pour la période 2014-2020. L'on distingue trois niveaux de coopération : • transfrontalière : pour les régions séparées par une frontière européenne et pour celles voisines de pays potentiellement candidats ; elle doit permettre de compenser les handicaps liés à la frontière en expérimentant de nouvelles formes d'actions publiques et de gouvernance ; • transnationale : elle soutient les priorités stratégiques, notamment en matière d'innovation et de compétitivité, d'environnement et de gestion des risques, ou encore d'accessibilité et transports, dans 13 zones spécifiques (par exemple « Espace alpin », « Mer Baltique », « Europe du Sud-est », « zone caraïbe »...) ; • interrégionale : elle permet la mise en réseaux et l'échange d'expériences au travers de quatre programmes pour l'ensemble des régions de l'UE. Selon la Convention-cadre de Madrid du Conseil de l'Europe de 1980, les collectivités peuvent mettre en œuvre des compétences qu'elles détiennent en vertu de la législation nationale, mais sont dans l'obligation de coopérer exclusivement dans le cadre leurs domaines de compétences. En tout état de cause, elles doivent justifier d'un intérêt local à agir afin de pouvoir ratifier des conventions de coopération ou des euro-districts.

Célébration du TRaité de l'Elysée

La célébration du 40ème anniversaire du Traité de l'Élysée, le 22 janvier 2003, a été l'occasion de donner un nouvel élan à la coopération franco-allemande : décision de célébrer la journée franco-allemande tous les 22 janvier, tenue des Sommets franco-allemands bimestriels prévus par le Traité de l'Élysée sous la forme de Conseils des ministres franco-allemands (CMFA) réguliers, désignation dans chaque pays d'un Secrétaire général pour la coopération franco-allemande (SGFA), coordonnant la préparation, la mise en œuvre, le suivi des décisions des instances politiques de concertation et le rapprochement des deux pays dans les instances européennes...La coopération culturelle et éducative s'approfondit avec la signature d'un accord sur l'équivalence des diplômes professionnels entre les deux pays, des mesures pour l'encouragement de l'apprentissage de la langue du pays partenaire et l'édition pour la rentrée 2006 d'un manuel d'histoire commun pour les classes du lycée, présentant le même contenu dans les deux pays. Pour le cinquantième anniversaire du Traité, plusieurs rencontres entre les institutions françaises et allemandes ont lieu. Un conseil des ministres binational présidé par François Hollande et Angela Merkels est tenu au Bundestag le 22 janvier 2013, à la suite duquel s'est tenue une déclaration fixant un certain nombre de grands axes politiques de leur action commune. À cette occasion, une conférence de presse conjointe des deux dirigeants a eu lieu, et une déclaration, dite « déclaration de Berlin », présenta les priorités du couple franco-allemand, notamment la construction européenne et la jeunesse.

Le soft power culturel français est indéniable. Première destination touristique mondiale, la France peut s'appuyer sur un patrimoine exceptionnel (comparable à l'Italie), un art de vivre envié (gastronomie, mode, horlogerie, verrerie et argenterie de luxe).

La langue française (274 millions de locuteurs en 2015, 5e langue la plus parlée au monde) est également un relais d'influence important, qui pourrait être conforté par l'essor actuel d'une partie de l'Afrique.

En 2016, à l'occasion d'un sommet de l'Union africaine (UA) consacré au golfe de Guinée, la France a réaffirmé sa participation à la sécurité maritime de la zone.

La politique africaine de la France constitue à elle seule un élément singulier et spécifique de notre politique étrangère. Cinquante ans après les indépendances, le débat récurrent sur la fin ou la permanence de la « Françafrique » témoigne sinon d'un malaise au moins d'une ambiguïté sur les relations entre la France et ses ex colonies, alors même que la politique africaine de la France ne se limite nullement à son ancien « pré carré ». Toutefois, la fin de la guerre froide, la mondialisation, le changement de génération de dirigeants, tant en France qu'en Afrique, contribuent à remodeler progressivement les comportements.

L'émergence de nouveaux pays conjuguée à une stratégie d'influence moins efficace que par le passé nécessitent une réflexion accrue sur la place de la France au sein des OI

La présence française au sein des OI constitue incontestablement un vecteur d'influence, à la fois horizontal (le maintien de relations quotidiennes avec nos partenaires) et vertical (la transmission d'informations, y compris par des canaux informels aux administrations centrales et aux représentations permanentes). La France a toujours veillé à ce que des postes-clés soient confiés à des Français au sein des OI, notamment au FMI (J. de Larosière, Michel Camdessus, Dominique Strauss-Kahn, Christine Lagarde), à l'ONU (Jean-Marie Guéhennno, ancien secrétaire général adjoint au département des opérations de maintien de la paix ; Hervé Ladsous occupant actuellement le même poste) à la BCE (Jean-Claude Trichet) ou à l'OMC (Pascal Lamy). Au total, environ 160 000 Français dont 1200 fonctionnaires travaillent au sein des OI, soit 10 % des effectifs (deuxième rang derrière les États-Unis). Ce chiffre élevé tient à la fois à des considérations historiques (la France étant membre fondateur de la majorité des OI) et à la localisation de certaines d'entre elles sur le sol français (UNESCO et OCDE à Paris) ou à Genève, ce qui facilite le recrutement sur place. Toutefois, la conjugaison de deux facteurs laisse entrevoir une possible baisse de l'influence française au sein des OI : • la sur-représentation française au sein de la galaxie onusienne devrait à moyen terme aboutir à un rééquilibre en faveur de pays moins bien dotés, notamment les grands émergents ; • une perte relative de leadership politique au sein des instances européennes. La France s'y place en seconde position avec environ 4 600 fonctionnaires, derrière la Belgique (6 900) et le Royaume-Uni (2 000). Mais le récent renouvellement de la commission devrait marquer une baisse de l'influence hexagonale avec un seul directeur de cabinet de nationalité française placé auprès d'un commissaire européen (P. Moscovici) contre cinq Allemands et trois Britanniques. En outre, tant les postes de directions que les échelons intermédiaires ne sont pas suffisamment investis par les Français alors que les Allemands et les Britanniques pèsent d'un poids plus important à des postes stratégiques. Au sein de la Commission européenne en particulier, la présence des Français apparaît satisfaisante (environ 500 fonctionnaires) mais de nombreux départs à la retraite d'ici 2020 nécessitent une réflexion accrue pour entretenir un « vivier » suffisamment étendu pour assurer une présence à l'ensemble des échelons de l'institution. On remarquera à ce titre que les récents résultats des concours européens apparaissent décevants pour la France, avec un nombre de lauréats insuffisant. Signe d'une influence en baisse - mais aussi des élargissements successifs - l'usage du français apparaît en net recul au sein des institutions européennes, à l'exception de la Cour de Justice, où le français demeure la langue du délibéré - les arrêts de la Cour et du Tribunal sont rendus en français, puis traduits dans toutes les langues officielles de l'Union. Plus préoccupant, au sein du Parlement européen, la France n'a réussi à conserver que deux présidences de commission (Budget/Jean Arthuis et Pêche/Alain Cadec), contre quatre sous la mandature précédente. De même, la France compte peu de coordinateurs. Au FMI, si l'ancien économiste en chef était français (Olivier Blanchard), le conseil d'administration et les échelons dirigeants comptent très peu de ressortissants, alors même que la France forme de nombreux économistes reconnus. Au total, si l'effet d'optique est favorable à la France au regard des effectifs présents, les postes d'influence lui échappent désormais trop souvent en raison d'un ciblage insuffisant des postes dits « à enjeux » ou d'une concentration excessive sur les seuls postes les plus prestigieux, par définition peu nombreux. Or, si le lobbying français au plus haut niveau est parfois efficace, cette culture est moins diffusée et intégrée s'agissant de postes moins visibles mais stratégiquement cruciaux

L'affaire du Rainbow Warrior désigne la destruction du navire amiral de l'organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow Warrior, par les services secrets français le 10 juillet 1985, ainsi que ses suites médiatiques, politiques et judiciaires.

Le navire, à quai en Nouvelle-Zélande, était paré à appareiller pour l'atoll de Moruroa afin de protester contre les essais nucléaires français. L'opération fut commanditée par le ministre de la Défense français Charles Hernu, avec l'autorisation explicite du président de la République française François Mitterrand (selon le témoignage de Pierre Lacoste, patron de la DGSE)1. L'opération fit un mort : Fernando Pereira, photographe, membre de l'équipage de Greenpeace. Cet acte de violation de la souveraineté de l'État néo-zélandais fut à l'origine de tensions entre les deux pays et eut des impacts en termes de relations politiques et économiques.

La France dispose d'atouts de premier plan pour peser sur la mondialisation : réseau des ambassades et des instituts français.

Le réseau diplomatique français est le 3e au monde (2016) : 162 ambassades, 16 représentations permanentes auprès d'organisations internationales, 91 consulats généraux et consulats. Ce réseau a été modernisé pour s'adapter explicitement à la mondialisation actuelle, dans le cadre d'un Livre blanc (2008, sous l'égide d'Alain Juppé) : création au sein de l'administration centrale d'une Direction générale de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats (DGMDP), redéploiement des moyens et effectifs de l'Afrique et l'Europe vers l'Asie, nouvelle classification des ambassades (entre « postes à missions élargies », « postes à missions prioritaires » et « postes à missions spécifiques »). La France dispose par ailleurs d'un réseau culturel étoffé (96 Instituts français, plus de 800 alliances françaises). Enfin, son siège permanent au Conseil de sécurité à l'ONU de la France est un atout précieux.

Les maires semblent de plus en plus à même de conduire la diplomatie de leur ville

Les maires ont toujours été des figures fortes de l'action extérieure des collectivités territoriales, et tout particulièrement ceux des grandes métropoles de l'archipel mégalopolitain mondial. Parmi les plus célèbres, l'on peut mentionner Michael Bloomberg à New York, Boris Johnson à Londres, Shintaro Ishihara à Tokyo. Il est également intéressant de souligner que de nombreux maires disposent d'une stature politique forte à même de les faire accéder ensuite à la présidence de leur État, à l'image de Jacques Chirac à Paris, Lee Myung-bank à Séoul, Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, Ahmadinejad à Téhéran, Jiang Zemin à Shanghai, Willy Brandt à Berlin-Est... Les maires des grandes villes sont donc en mesure de : • conduire des actions d'ordre international de façon autonome, à l'instar de l'initiative « Maires pour la paix », fondée en 1982 par le maire d'Hiroshima, et dont le réseau comptabilise désormais 5 238 villes dans 153 pays ; • d'influencer les priorités de l'agenda politique mondial, à l'image de l'« Istanbul Water Consensus » (56 pays) lancé par le maire d'Istanbul et du Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI) à la suite de l'initiative de la municipalité de Mexico « Local Government Declaration on Water » (2006) ; • être associés à la mise en œuvre des politiques globales à l'exemple d'ONU-Habitat qui a créé en 2000 l'« UN Advisory Committee of Local Authorities » afin de fournir une instance de dialogue directe entre l'ONU et les représentants des gouvernements municipaux dans le monde, et a été chargé par l'AGNU de la mise en œuvre des OMD dans les zones urbaines. Cette influence croissante a pour corollaire le développement d'une professionnalisation des actions à l'international avec des services administratifs spécialisés dans ce type de politiques au sein des collectivités territoriales, notamment à des fins d'attractivité et de promotion territoriales. Ce phénomène s'est particulièrement intensifié en France dans les années 1990, au lendemain des réformes de décentralisation. De plus, les 13 grandes régions issues de la réforme territoriale intervenue en 2015 à la suite de l'adoption de la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe), accentue la régionalisation de l'État et favorise l'émergence de figures politiques fortes au plan national en les personnes des présidents de grandes régions, qui à moyen terme pourront être également à leur tour en mesure de jouer un rôle de taille en termes d'action internationale des collectivités territoriales, ainsi qu'au niveau de l'association de ce niveau de collectivités aux politiques mondiales

De façon générale, la coopération décentralisée recouvre pour les pouvoirs publics « l'ensemble des actions de coopération internationale menées par les collectivités territoriales : jumelages, coopérations, projets de développement, échanges techniques, opérations de promotion économique coopération transfrontalière ».

Les motivations de l'action internationale des collectivités territoriales peuvent relever de motifs politiques, économique, social, humanitaire, ou encore historique et mémorial. Leurs actions peuvent concerner l'ensemble des coopérations concernant : la culture, le tourisme, le patrimoine, l'éducation, l'enseignement et la formation, le développement rural et agricole, le sport, les politiques de développement, l'eau et l'assainissement des déchets, l'aménagement du territoire, le développement urbain, les infrastructures, les transports, les technologies de l'information et de la communication, l'aide aux pays du Sud, la santé, la coopération scientifique, universitaire et de recherche, l'environnement, le changement climatique, et l'énergie.

The IISS Asia Security Summit: The Shangri-La Dialogue (SLD) is a "Track One" inter-governmental security forum held annually by an independent think tank, the International Institute for Strategic Studies (IISS) which is attended by defense ministers, permanent heads of ministries and military chiefs of 28 Asia-Pacific states. The forum gets its name from the Shangri-La Hotel in Singapore where it has been held since 2002.

The summit serves to cultivate a sense of community among the most important policymakers in the defence and security community in the region. Government delegations have made the best out of the meeting by holding bilateral meetings with other delegations on the sidelines of the conference. While primarily an inter-governmental meeting, the summit is also attended by legislators, academic experts, distinguished journalists and business delegates. The participants have included Australia, Brunei, Burma(Myanmar), Cambodia, Canada, Chile, France, Germany, India, Indonesia, Japan, Laos, Malaysia, Mongolia, New Zealand, Pakistan, People's Republic of China, Philippines, Russia, South Korea, Sri Lanka, Singapore, Sweden, Thailand, East Timor, United Kingdom, United States and Vietnam.

Actu couple franco-allemand

Née de la volonté d'éviter une nouvelle guerre européenne après 1945, la réconciliation franco-allemande s'est d'emblée placée sous le signe de la construction européenne. La coopération entre les ennemis héréditaires de la veille a tellement été poussée que l'expression de couple s'est imposée pour désigner le rôle moteur de la France et de l'Allemagne dans l'édification de la CEE puis de l'UE. Aujourd'hui cependant le couple franco-allemand semble en panne, au sein d'une UE dans la tourmente. Non seulement les deux pays ne sont plus toujours d'accord sur la direction à imprimer à l'UE, mais le caractère spécial de la relation entre Paris et Berlin ne paraît plus tenir qu'au niveau gouvernemental : les deux peuples se connaissent de moins en moins bien, et on peut même constater la résurgence d'un sentiment anti-allemand en France, allant de pair avec un euroscepticisme grandissant. Enfin, dans une UE à 28 (jusqu'au départ du Royaume-Uni), l'idée d'un directoire franco-allemand docilement suivi par ses partenaires est de moins en moins valide.

Définition de la mondialisation

S'il n'existe pas de définition canonique de la mondialisation, celle-ci peut se définir comme un processus d'accélération à l'échelle mondiale des échanges humains, économiques, juridiques et socioculturels à l'échelle mondiale et l'homogénéisation qui en découle. Si la mondialisation actuelle - la deuxième après celle de 1870-1914 - se dessine peu à peu à partir des années 1980, avec l'accélération des échanges commerciaux et des flux de capitaux, pour s'affirmer pleinement à partir des années 1990 en englobant d'autres aspects, notamment culturels.

La diplomatie reste largement l'apanage du Président

« Domaine réservé » au chef de l'État ou du moins « partagé », la politique étrangère reste en grande partie l'apanage de l'Élysée et cette tendance n'a fait que s'accentuer avec la réduction à cinq ans du mandat présidentiel. Alors que la Constitution précise seulement qu'il revient au Président d'accréditer les ambassadeurs étrangers (art. 14) et de négocier et ratifier les traités (art. 52), le général de Gaulle a imposé dès le début de la Vème République une vision et une pratique marquées par la prééminence du chef de l'État. Le Président entre en relation avec les chefs d'État étrangers, assure la représentation de la France sur la scène internationale et, de manière générale, définit les grandes orientations diplomatiques de la France (la reconnaissance de la Chine sous de Gaulle, la crise des missiles sous Mitterrand, le refus de l'engagement en Irak sous la présidence Chirac, l'intervention en Libye sous la présidence Sarkozy, les interventions au Mali et Centrafrique sous la présidence Hollande). L'action du Premier ministre et celle du ministre des Affaires étrangères sont étroitement concertées avec le Président de la République et les divergences éventuelles font l'objet d'un arbitrage de l'Élysée. La réforme constitutionnelle de 2008 a néanmoins renforcé les pouvoirs du Parlement, qui doit obligatoirement être saisi lorsqu'une intervention à l'étranger excède quatre mois (art. 35). Au total, la conduite de la politique étrangère de la France reste marquée par la verticalité et la concentration des décisions. Le projet de création d'un Conseil de l'action extérieur de l'État, sur le modèle du Conseil de défense, pour définir les orientations stratégiques en matière de politique étrangère, n'a ainsi jamais vu le jour, malgré les recommandations en ce sens formulées en 2008 par Livre Blanc sur la politique étrangère et européenne de la France.

Sans qu'on puisse la circonscrire à ces éléments, cette synthèse est habituellement résumée, depuis le général de Gaulle, sous le vocable de « politique de grandeur».

À grands traits, la diplomatie française sous la Vème République a su développer une synthèse originale fondée sur une préférence affichée pour le multilatéralisme onusien, le maintien d'une influence particulière en Afrique, la défense de « l'exception culturelle » et le refus de l'alignement systématique avec les États-Unis.

Vers une forme de normalisation de la politique africaine française Il serait illusoire de chercher une rupture dans la politique africaine de la France; plutôt des inflexions successives, parfois contradictoires, visant à la fois à normaliser la relation franco-africaine tout en maintenant un lien privilégié. Plusieurs éléments ont convergé vers cette normalisation

• l'intégration du ministère de la Coopération en 1999 au sein du ministère des Affaires étrangères à l'occasion de l'alternance en 1997 n'a pas été remise en cause - malgré l'opposition initiale de Jacques Chirac ; • la fin de la « cellule Afrique » sous la présidence de N. Sarkozy qui, sans mettre entièrement fin aux pratiques anciennes, a contribué à clarifier la position française et à marginaliser les « réseaux Foccart » ; le récent discours du président Hollande sur la fin de la « Françafrique » ; la mort de plusieurs chefs d'État africains emblématiques de la « Françafrique » : Félix Houphouët-Boigny en 1994, Omar Bongo en 2009 ; • l'émergence d'un discours et de pratiques axés sur le soutien au multilatéralisme plus qu'à une relation franco-africaine exclusive (CEDEAO ou la Communauté de Développement de l'Afrique australe - SADEC) complété par un soutien financier à ces instances ; • le soutien au projet de création d'ici 2015 d'une force africaine de réaction rapide qui succéderait au programme Recamp (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix) et serait capable d'intervenir sur tout le continent. Ce projet n'a toutefois pas encore abouti à ce stade ; • • sur le plan politique, la France semble désormais réticente à influencer, de façon plus ou moins oblique, les processus démocratiques internes propres à chaque pays d'Afrique (exemple récent de la réélection controversée d'Ali Bongo au Gabon). En définitive, la politique de la France en Afrique ne peut plus être analysée en termes de « pré carré » mais au cas par cas. Paradoxalement, si la France n'a plus les moyens ni l'envie d'être le « gendarme » de l'Afrique, les interventions récentes au Mali et en Centrafrique, sous mandat onusien, témoignent de son influence militaire persistante. Le partage du « fardeau » avec les pays africains est l'objet de discussions depuis de nombreuses années mais, à l'heure actuelle, il n'y a toujours pas de force africaine réellement opérationnelle. Enfin, la concurrence accrue des grandes puissances telles que les Etats-Unis et la Chine - dont témoignent les nombreuses visites officielles sur le terrain depuis une dizaine d'années et la création d'un forum de coopération Chine-Afrique - manifeste un intérêt renouvelé pour le continent noir même si la France demeure la puissance dominante en Afrique de l'Ouest.


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