17ème siècle

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Exemples du roman baroque

L'Astrée d'Honoré d'Urfé ; Clélie de Madeleine de Scudéry

la pastorale

genre romanesque, dramatique et poétique qui peint la vie et les mœurs champêtre. Illustré par des œuvres aristocratiques qui mettent en scène les amours de bergers de fantaisie dans un nature idyllique. Exemple : La Solitude de Saint-Amant

Caractéristiques de la préciosité

la délicatesse, le romanesque, les analyses psychologiques, la relation amoureuse, les énigmes, la poésie, la virtuosité stylistique, l'idéalisme.

l'esprit de géométrie

la faculté de raisonner ; les principes sont des principes connus sur lesquels on ne peut que bien raisonner

le baroque

la mise en abyme, les contrastes et le mélange des genres, les débordements narratifs, les débauches d'action et de passion, les ornements, les éblouissements ou les artifices du style

Zayde (1670)

L'action se situe en Espagne au IXe siècle et conte les amours de Consalve, fils du comte de Castille et de Zaïde, fille d'un prince musulman converti au catholicisme. La documentation nécessaire pour évoquer l'Espagne doit beaucoup à l'histoire des guerres civiles de Grenade de Ginès Pérez de Hita traduite en français en 1608. L'œuvre comporte de nombreuses digressions contrairement à la concision dont fait preuve Madame de La Fayette dans son roman phare La Princesse de Clèves, mais reste supérieure au roman galant de la même époque.

Le roman romanesque

(le roman d'imagination, d'idéalisation et d'illusion ; le roman « héroïque ») se situe à la transition entre une littérature mythique ou épique et une littérature prosaïque et correspond plus ou moins au roman baroque.

Cinna (1641)

L'empereur Auguste a jadis fait exécuter Toranius, le père de la jeune Émilie qu'il considère désormais comme sa fille. Émilie, amoureuse de Cinna, lui demande de sauver son honneur en tuant Auguste, sans quoi elle ne l'épousera pas. Cinna, aidé par son ami Maxime, organise alors un grand complot contre l'empereur afin de l'assassiner...

Maximes et sentences morales (1678)

L'ouvrage s'inscrit aussi dans cette démolition de toutes les illusions de la génération précédente : humanisme, stoïcisme, idéalisme, héroïsme. Pourtant l'auteur croit aussi à l'amour, à l'amitié, au courage, aux grandes vertus ; il déplore qu'elles n'existent que rarement et il les vénère assez pour en dénoncer les contrefaçons, les imitations frauduleuses, les perversions. Le choix de « maxime » relève sans doute d'une tradition mondaine, voire précieuse, du goût des salons pour l'expression rare, surprenante, pour la « pointe » et le paradoxe, et il ne faut pas méconnaître la part de l'humour, de l'ironie, du jeu raffiné et ingénieux.

le baroque

L'époque est hantée par une spiritualité intense, qui s'efforce d'en appeler à Dieu seul contre le monstrueux tumulte du monde : seul moyen de dénier à la mort sa trop visible victoire.

Maximes et sentences morales (1678)

L'œuvre est née sous le double signe de l'augustinisme et de la mondanité. Le jansénisme de Port-Royal imprégnait le cercle où évoluait La Rochefoucauld, ce qui explique la présence chez lui des grands thèmes pascaliens : la corruption foncière de l'homme, sa « misère », son moi concupiscent, etc. Seulement l'anthologie ne débouchait sur aucune théologie édifiante et réconfortante.

Les romans baroques

technique narrative qui cultive la luxuriance et la mobilité ; le récit principal apparaît, disparaît, réapparaît, morcelé par d'autres récits, eux-mêmes interrompus ; les récits rétrospectifs ; les changements de point de vue ; les répétitions, les inversions des motifs, des situations ; les errances du héros ; les déguisements, les fausses identités, les métamorphoses ; la violence, l'horreur, l'érotisme.

La Bruyère, Les Caractères (1694)

« Tout est dit et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. »

Roman

« histoires feintes d'aventures amoureuses, écrites en prose avec art, pour le plaisir et l'instruction des lecteurs » (P.D. Huet 1669).

Le Roman comique (1651-57)

À cette intrigue principale s'ajoute de nombreux épisodes burlesques ayant pour héros le nain Ragotin, petit avocat ridicule, épris de l'Étoile, le vieux comédien La Rancune, malin et hargneux, et de pittoresques comparses. Outre des récits rétrospectifs, dont celui des amours contrariées du Destin et de l'Étoile, des nouvelles, adaptées de l'espagnol, s'insèrent dans le cours de l'histoire. Idées clés : le roman des comédiens ; se nourrit d'une observation aiguë de la vie provinciale ; le romancier se moque même de son roman, s'immisçant dans l'œuvre, la commentant sur le mode ironique ; le roman démystifié.

Jean de la Bruyère (1645-1696)

écrivain et moraliste qui a écrit Les Caractères (1688-1694), inspiré des Caractères de Théophraste (qu'il a également traduit). Précepteur du petit-fils du Grand Condé, chez qui il observe les mœurs de la cour. Élu à l'Académie française en 1693, il est partisan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes.

le baroque

Cette sensibilité noue des rapports évidents avec un sentiment religieux exacerbé, dans les deux camps, par le scandale même de la division, et des massacres perpétués au nom du Christ.

l'esprit de finesse

le cœur (l'intuition, l'instinct ou idée immédiate de la vérité) ; les principes ne se laissent pas manier aisément et on les sent plus qu'on ne les voit

Style attique

style clair, purifié, qui n'accepte pas l'obscurité (cf. Boileau)

Le baroque

une notion appliquée par des historiens de l'art à l'esthétique picturale et architecturale née de la Contre-Réforme, esthétique qui prétend conduire à la vérité par le chemin de l'illusion. Le regard est emporté au-delà de lui-même et mené aux abords de la contemplation.

Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de La Fayette (1634-1693)

écrivaine qui a écrit La Princesse de Montpensier (1662), Zaïde (1669-1671) et La Princesse de Clèves (1678). Née dans une famille de petite noblesse mais riche, elle est cultivée et bénéficie de puissantes protections. Elle est nommée demoiselle d'honneur de la reine Anne d'Autriche à l'âge de seize ans et épouse le comte de La Fayette à l'âge de vingt-et-un ans. Son époux, sans qu'il y ait rupture, séjourne la plupart du temps dans ses châteaux en Auvergne, et elle se fixe à Paris, dans on bel hôtel de la rue de Vaugirard. Elle a pour amie et protectrice Madame, la belle-sœur du roi ; elle est très liée avec Mme de Sévigné, sa parente, et des esprits d'élite comme Segrais ; elle va à la Cour, hante les salons, intrigue et observe. Vers 1665 une tendre et solide amitié se noue entre elle et La Rochefoucauld, qui sera désormais le compagnon le plus sûr et l'ami le plus éclairé, ainsi qu'un collaborateur.

Maximes et sentences morales (1678)

œuvre de La Rochefoucauld né d'un jeu de société mondain. Il s'agissait à l'origine de se divertir en inventant de belles « sentences » ou « réflexions morales » qu'on se communiquait, souvent par écrit, que l'on confrontait, que l'no améliorait en commun. Le propos était de brosser « un portrait du cœur de l'homme. » Étaient mis à nu les vrais ressorts de la conduite des hommes : l'amour-propre, les humeurs, la fortune. Tout était mascarade, fausseté, mensonge, mystification dans les comportements et les mœurs. L'ouvrage était loin de se présenter comme un traité ou une analyse suivie. Il se contentait d'égrener une succession de formules sentencieuses ou « maximes », une kyrielle de constats lapidaires ou d'aphorismes brillants.

Les Caractères (1694)

œuvre moraliste de Jean de la Bruyère qui regroupe en chapitres des réflexions, remarques, des maximes et des portraits (ex : le riche, le pauvre, le bavard abusif, la malade imaginaire, l'égoïste, l'hypocrite). Le propos est d'analyser et de décrire l'être humain, les singularités et les étrangetés de la nature humaine, ses passions, ses contradictions, ses faiblesses. L'originalité de l'œuvre est dans les nombreux portraits, moraux et satiriques, qui finissent par constituer une comédie humaine. Idées clés : une critique des institutions et des préjugés ; une écriture fragmentaire ; une variété formelle ; une critique politique modérée

Principaux représentants du baroque

Agrippa d'Aubigné (1552-1630), Pierre Corneille (1606-1684) et Honoré d'Urfé (1567-1625).

Histoire comique des États et Empires de la Lune et du Soleil (1657)

Assisté du démon de Socrate qui lui traduit le langage lunaire, le narrateur y débat de tout - mœurs, nature, croyances - sans préjugés. Romanesque, vision, imagination, réalité, expérimentation scientifique et ironie se mêlent alors pour enquêter sur le monde, les hommes et la matière.

Le roman romanesque

Bien que la matière soit plus humaine, moins extraordinaire, plus vraisemblable que celle des romans chevaleresques, par exemple, l'histoire est exceptionnelle et fait renaître l'héroïsme et le surhumain sous des formes plus actuelles : le héros mythique est devenu un « personnage » de roman, qui devient un « héros » de roman. L'aventure du héros transcende la réalité quotidienne et réintègre les grandeurs anciennes dans l'univers romanesque.

la doctrine malherbienne

Ce que la Pléiade conseillait pour enrichir le vocabulaire, Malherbe le rejette afin de l'épurer : néologismes, provincialismes, archaïsmes, termes techniques, mots composés, et mots bas. Le résultat sera un vocabulaire abstrait, impersonnel, et incolore. La syntaxe doit être naturelle et standardisée.

Correspondance (1646-1699) de Madame de Sévigné

Ces lettres sont rédigées principalement à l'intention de sa fille, la comtesse de Grignan, mais aussi de son cousin, le comte de Bussy. À travers cette écriture mondaine, l'écrivaine cultive une esthétique moderne par sa qualité affective et naïve. Idées clés : l'autoreprésentativité ; l'émergence du sujet féminin dans un contexte de modernisation esthétique et affective ; une correspondance privée ; « journalistique » ; une chronique mondaine, sujets anecdotiques, des reportages, des commérages ; une écriture littéraire mais sans rien d'appliqué ni de trop précieux ; un « style négligé » ; la passion maternelle ; une œuvre autobiographique, une introspection ; le lent apprentissage de soi, un cheminement intérieur

Chapitre 1, Des ouvrages de l'esprit, Les Caractères (1694)

Entreprendre un ouvrage est une tâche ardue : « Tout est dit et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. » Il faut contenter des lecteurs peu perspicaces, des critiques envieux (Arsène) et des auteurs vaniteux (Théocrine). La seule solution est de retourner vers la simplicité et le naturel, à l'instar des Anciens.

la doctrine malherbienne

Il faut que les allusions mythologiques soient connues de tout le monde et que les différentes parties du poème soient clairement distinguées. La prosodie doit suivre des règles sévères. Malherbe bannit le hiatus, l'enjambement, et la coupe à l'hémistiche. Il veut que la rime soit aussi riche pour l'œil que pour l'oreille, et il exclut des rimes à base de noms propres, de mots composés, ou de mots à racine semblable. Il cherche en général une langue pure, claire, précise, et logique.

L'honnête homme

« Cultivé sans être pédant, distingué sans être précieux, réfléchi, mesuré, discret, galant sans fadeur, brave sans forfanterie, l'honnête homme se caractérise par une élégance à la fois extérieure et morale qui ne se conçoit que dans une société très civilisée et très disciplinée. »

Le libertinage

Critique envers le dogmatisme, ce courant de pensée refuse la notion de système philosophique ; il se constitue davantage sur une pluralité d'essais philosophiques portant sur divers thèmes, convergeant dans une même critique de la religion et du dogme.

La carte de tendre

Dans Clélie de Madeleine de Scudéry, lors d'une journée avec Aronce, Herminius, Horace, Fénice, amante de Célère, et ce dernier, Clélie explique sa conception de l'amour et de l'amitié, avec cette carte, qu'Herminius lui a demandé en lettre. Clélie lui envoie donc une carte avec de réelles vallées, montagnes, villes, etc. Célère a conservé cette carte qu'il montre à Lysimène. Cette carte contient trois villes, Tendre-sur-Inclination, Tendre-sur-Estime, Tendre-sur-Reconnaissance, qui peuvent être atteintes de différentes façons, qu'elle nous explique. On sait grâce à cela qu'Aronce est en avance sur Horace, dans la course pour Clélie. La carte vise à traduire par l'image quatre notions fondamentales en amour : la reconnaissance, l'estime, l'inclination et la tendresses. Dans leurs analyses psychologiques les personnages de Clélie ne cesseront de se référer à cette carte.

Le burlesque

Dès le début du siècle, l'opposition à l'esprit précieux apparaît dans des œuvres d'inspiration bourgeoise et populaire, de tradition rabelaisienne. Charles Sorel (1599-1674) évoque dans l'Histoire comique de Francion (1622) des aventures grossières et bouffonnes dans des milieux louches de débauchés et de voleurs. Dans Le Berger extravagant (1627), il s'amuse à parodier les romans romanesques. On a vu que Saint-Amant est précieux et burlesque à la fois. Le burlesque, sorte de préciosité « retournée » par parti pris de vulgarité, s'accompagne parfois chez Scarron d'un étonnant réalisme ; chez Cyrano de Bergerac, au contraire, il se double de fantaisie. Dans l'art de Furetière, enfin, la réaction anti-précieuse s'exprime par un réalisme qui tend à la peinture exacte de la vie.

Blaise Pascal

En 1646, deux jansénistes l'ont convertie à une fois plus exigeante, celle de Port-Royal. La nuit du Mémorial a marqué en 1654 sa « seconde conversion » au sévère christianisme augustinien. Il partageait son temps entre le monde, la science et Dieu. Il fréquentait la haute société, faisait paraître des traités scientifiques ou séjournait avec les solitaires à Port-Royal des Champs. Il travaillait aussi à une Apologie du christianisme. En 1659, une grave maladie l'a emmené à orienter plus nettement sa vie vers le mysticisme et la pratique de la charité chrétienne : sa piété se faisait fervente et scrupuleuse. Après sa mort à 39 ans, sa famille et les Messieurs de Port-Royal ont publié les fragments de l'apologie entreprise, qu'ils ont appelés Pensées. Esprit supérieur, âme fervente et intransigeante, il a été un homme de science et de foi.

Histoire comique des États et Empires de la Lune et du Soleil (1657)

Ensuite, il arrive à la Lune, où tout s'inverse (miroir). On y appelle la Terre la Lune, les vieux obéissent aux jeunes, la virginité est un scandale. Le suicide, infiniment recommandable, se fait en cérémonie : on y boit le sang du suicidé, et on s'accouple ensuite pour que le mort revive dans les enfants qui naîtront.

Satire

Selon la tradition de la rhétorique et d'après les règles du laus et vituperatio, elle se doit de corriger les mœurs douteuses grâce à un style assez libre et parfois mélangé qui loue la vertu et blâme les vices ainsi que la folie humaine.

Horace (1640)

La pièce, dont l'action se situe à l'origine de Rome, débute dans une ambiance tragique : la famille romaine des Horaces est unie à la famille albaine des Curiaces. Le jeune Horace est marié à Sabine, jeune fille albaine dont le frère Curiace est fiancé à Camille, sœur d'Horace. La guerre fratricide qui éclate entre les deux villes rompt cette harmonie. Pour en finir, chaque ville désigne trois champions qui se battront en combat singulier pour décider qui devra l'emporter.

La Princesse de Clèves (1678)

Son mari est torturé par la jalousie, et il finit par croire, sur un faux rapport, que sa femme est infidèle ; il meurt de désespoir. La princesse refuse d'épouser Nemours : elle est remplie du chagrin et du remords. Elle lui avoue cependant pour la première et la dernière fois qu'elle l'aime. Elle se retire de la Cour, puis du monde, pour achever dans la solitude et la piété une vie qui sera courte et laissera « des exemples de vertus inimitables ». L'histoire se passe dans l'espace d'une année : un amour passionné est né et grandit sans autre issue que la fuite et le renoncement.

les libertins

Sur le plan politique, ils considèrent que les prêtres participent à la domination des princes sur les peuples, régnant sur eux par la superstition. Alors que la monarchie française repose sur une légitimité divine, on comprend facilement la menace que pouvaient représenter des individus se voulant indépendants de toute contrainte religieuse ou moraliste, établie par l'Église, l'État ou la Tradition

Auguste

« Je suis maître de moi comme de l'Univers. » (citation de quel personnage de Cinna de Corneille)

Exemples du roman antiromanesque

Le Roman comique de Paul Scarron ; Le Roman bourgeois d'Antoine Furetière.

Maximes et sentences morales (1678)

Le contraste est saisissant entre le pessimisme de la réflexion et le parti pris esthétique, le goût de la perfection formelle, de la réussite stylistique.

Histoire comique des États et Empires de la Lune et du Soleil (1657)

Le narrateur se trouve d'abord dans la Nouvelle-France, où il est soupçonné de magie par le vice-roi et les Jésuites.

Le féminisme précieux

Les précieuses refusaient que l'amour ne fût qu'un brutale jouissance ou une conquête égoïste qui les ravalent au rang d'objet, et elles prétendaient, pour sauvegarder leur dignité d'être humain, le spiritualiser en le dégageant de l'instinct naturel, vulgaire ou grossier. Les milieux précieux dénonçaient les servitudes du mariage et proposaient le célibat comme le meilleur moyen de préserver l'indépendance féminine, surtout dans la second génération, plus bourgeoise, et plus éloignée des libertés de la haute aristocratie.

L'écriture moraliste

se caractérise par le choix d'une forme discontinue : l'essai montaignien qui va « à sauts et à gambades » (Montaigne, Essais, III, 9) sans obéir à une organisation préétablie, la collection de maximes chez La Rochefoucauld, le choix de recueil par La Bruyère, ou de fables chez La Fontaine.

les libertins

Matérialistes, ils considèrent que tout dans l'univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de Créateur.

La Rochefoucauld

Moraliste, au sens du XVIIe siècle, c'est-à-dire psychologue et sociologue, cet écrivain s'est consacré, comme Pascal, à une véritable anthropologie, qui est devenu sous sa plume le procès impitoyable de l'être humain.

L'homme est à la fois grandeur et misère

Pascal dénonce le stoïcisme d'Épictète qui ne voit que la grandeur de l'homme et le scepticisme de Montaigne qui n'en voit que sa misère : « C'est donc de ces lumières imparfaites qu'il arrive que l'un, connaissant les devoirs de l'homme et ignorant son impuissance, se perd dans la présomption, et que l'autre, connaissant l'impuissance et non le devoir, s'abat dans la lâcheté. »

Principaux représentants de la préciosité

Philippe Desportes (1546-1606) ; Vincent Voiture (1597-1648) ; Madeleine de Scudéry (1607-1701) ; Mme de La Fayette (1634-1693).

Le Cid (1637)

Rodrigue et Chimène s'aiment et sont destinés l'un à l'autre, mais au cours d'une querelle le père du jeune homme, Don Diègue, est souffleté par celui de la jeune fille, don Gomès. Rodrigue tue l'offenseur en combat singulier. Chimène réclame la tête de ce meurtrier qu'elle continue à aimer. L'Infante, secrètement amoureuse de Rodrigue, a de l'espoir en voyant Rodrigue libéré de Chimène, mais elle y résiste : elle ne doit pas être vaincue par sa passion. Les Mores, cependant, surviennent aux portes de la ville. Rodrigue court au combat et en revient vainqueur, reconnu désormais comme étant le « Cid » par les vaincus. Chimène persiste à demander son châtiment. Son amant lui offre sa vie, mais elle s'en remet à un champion pour défendre sa cause en champ clos. Rodrigue est de nouveau victorieux ; Chimène doit enfin se soumettre aux volontés du roi, qui lui ordonne de pardonner et d'épouser, lorsque son deuil sera fini, celui qui de son côté volera de victoire en victoire.

La Princesse de Clèves (1678)

Un court roman en quatre parties qui dit le goût amer de l'amour adultère pour une femme mariée et fidèle. A la Cour du roi Henri II paraît un jour une jeune fille de grande naissance et d'une rare beauté. Sa mère, qui lui a inculqué la méfiance de la passion et le culte du devoir et de la vertu, la marie à un homme qu'elle ne fait qu'estimer, le prince de Clèves. L'amour de ce dernier ne parvient pas à éveiller le cœur de la jeune femme, qui se met à brûler un peu plus tard, pour un autre, le duc de Nemours. Sa mère, qui l'aidait à résister à son coupable passion, meurt. Mme de Clèves ne peut plus ignorer l'amour fervent que lui porte M. de Nemours. Elle avoue ses sentiments à son mari pour ne pas succomber et pour se fortifier dans son devoir.

Imagination

Un fragment des Pensées de Pascal qui s'inspire largement des Essais de Montaigne. Situé dans la liasse intitulée « Vanité », il s'inscrit dans un thème plus vaste, celui des « puissances trompeuses » (les sens, l'amour-propre, les coutumes, l'opinion, etc.) qui égarent l'homme, l'empêchent d'accéder à la vérité, et sont autant de preuves de la « vanité », c'est-à-dire au sens le plus profond du terme, de l'inanité de la condition humaine, de sa profonde « misère ».

Le Roman comique (1651-57)

Un persécuteur jaloux, le baron de Saldagne, enlève Angélique en la prenant pour l'Étoile, dont il est amoureux. La troupe se lance à sa poursuite, retrouve la première pour apprendre que la second a été enlevée à son tour. Mais le Destin finit par délivrer l'Étoile et découvre que le prévot La Rappinière, qui a pris les comédiens sous sa protection, a joué dans l'affaire un rôle fort louche. La troupe peut enfin donner des représentations à Mans.

solitude

au XVIIe siècle, un lieu éloigné de la fréquentation des hommes ; décrit le cadre des poèmes intitulés « La Solitude » de Théophile de Viau et Saint-Amant, ainsi que celui du poème « Le Promenoir des deux amants » de Tristan L'Hermite

Antoine Furetière (1619-1688)

auteur de La Nouvelle allégorique ou Histoire des derniers troubles arrivés au royaume d'Éloquence (1658), du Roman bourgeois (1666) et du Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots français tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts (1690, publication posthume). Reçu à la Compagnie de l'Académie en 1662 grâce à La Nouvelle Allégorique, il en a été à cause du Roman bourgeois et de son projet de Dictionnaire, rival de celui de l'Académie (qu'il juge incomplet).

Gabriel de Guilleragues (1628-1685)

auteur des Lettres portugaises (1669), dont il se présente anonymement comme le simple traducteur. On ne découvre son identité d'auteur du texte qu'au vingtième siècle. Issu du milieu parlementaire bordelais, il exerce d'abord la fonction de secrétaire ordinaire de la chambre et du cabinet de Sa Majesté, et ensuite celle de l'ambassadeur à la cour ottomane.

François VI de La Rochefoucauld

auteur des Maximes (1664). Né dans une très illustre famille, alliée aux rois de France, sa jeunesse est celle des Grands de son époque, livrée à l'amour et à l'ambition. Il participe dans l'entourage comploteur de la reine Anne et de la duchesse de Chevreuse, aux conspirations ourdies contre Richelieu, voire contre Louis XIII. Devenu l'amant de Mme de Longueville, sœur de Condé, il s'engage dans la Fronde, mais ses folles équipées signent l'arrêt de sa carrière politique en lui valant l'inimitié du nouveau souverain. Rentré en grâce en 1659, il ne sera jamais bien en Cour. Il n'a plus qu'à se consacrer à des activités mondaines et littéraires, fréquentant les salons de Mme de La Fayette avec qui il se lie d'une tendre amitié, et de Mme de Sablé, laquelle présidera au jeu des maximes. La première édition des Maximes et sentences morales est de 1664, et le succès est tel qu'il y a aura cinq éditions successives, remaniées et augmentées par l'auteur.

Blaise Pascal

auteur des Pensées (1670) ainsi que d'un Traité des sons (1634), Essai sur les coniques (1640), Comparaison des Chrétiens des premiers temps avec ceux d'aujourd'hui (1655). Issu d'une famille qui appartenait à l'élite sociale et intellectuelle de son temps, il a été très tôt associé aux travaux scientifiques de son père et admis dans les cercles savants de Paris. Avec sa famille, il fréquentait le monde, reçu dans l'entourage de Richelieu et de la reine Anne. La famille était chrétienne sans être dévote.

Paul Scarron (1610-1660)

auteur du Roman comique (1651-1657) ; représente le genre burlesque dans la comédie du XVIIe siècle.

les romans baroques

des histoires longues et touffues qui s'étendent sur plusieurs tomes (roman-fleuve). Ils sont caractérisés par la cultivation de l'extraordinaire, voire le merveilleux. Ils sont typiques sous le règne de Louis XIII

la doctrine malherbienne

dispensé oralement par François de Malherbe (la seule trace écrite étant les notes qu'il a mis en marge de son exemplaire des œuvres de Desportes).

Style asiatique

style fleuri avec beaucoup d'images, où l'exagération est acceptable (cf. Ronsard). Condamné en France avec la montée du classicisme.

Pierre Corneille (1606-1684)

dramaturge qui a écrit L'Illusion comique (1636), Le Cid (1637), Horace (1640), Cinna (1642), Polyeucte (1643), Rodogune (1645), Sertorius (1662) et Suréna (1674). Un des trois grands auteurs de théâtre du XVIIe siècle en France. Son œuvre est abon-dante et variée, puisque Corneille s'est illustré tant dans la comédie que dans la tragédie. Auteur baroque (L'Illusion comique, 1636), Corneille donne aussi au classi¬cisme français quelques-unes de ses plus grandes oeuvres (Horace, 1640 ; Cinna, 1642 ; Polyeucte, 1643). Sa pièce la plus connue reste néanmoins Le Cid (1637), une œuvre qui suscite en son temps la controverse (la fameuse que¬relle du Cid), en raison des libertés prises par l'auteur avec les règles strictes de la tragédie classique.

Auguste

empereur de Rome. C'est un homme public entre les mains duquel est déposé tout l'ordre du monde. Avant, quand il était encore Octave, il gouvernait la République en commun avec Antoine et Lépide ; c'était l'époque du second triumvirat (alliance publique entre Octave, Antoine et Lépide pour constituer une magistrature ayant tous les pouvoirs qui a ensuite donné naissance à l'Empire). Les personnages se souviennent de lui comme d'un gouvernant sanglant, un tyran qui a fait assassiner, pour des raisons politiques, son tuteur et consul Caïus Toranius, le père d'Émilie.

Roman épistolaire

genre romanesque où le récit se construit non par la voix d'un narrateur, mais par le jeu d'une ou de plusieurs correspondances données pour vraies. Un des plus connus est les Lettres de la religieuse portugaise (Guilleragues, 1669), qu'on a longtemps considérées comme des lettres authentiques. Le discours épistolaire est plus libéré que celui du discours romanesque (plus normalisé) par sa prétention à l'authenticité. Le genre est souvent associé aux femmes aux XVIIe siècle, ou du moins, à la voix féminine.

le moraliste

il refuse par le fragment le discours construit, démonstratif et prescriptif, et conteste ainsi la posture d'autorité et de savoir qui y sont attachées et qui sont précisément celles du « moralisateur », c'est-à-dire du théologien ou de l'apologète. Le choix de la forme discontinue, soit en privilégiant le désordre (Montaigne), soit en valorisant la brièveté de la notation (La Rochefoucauld, La Bruyère), rend compte et atteste de l'infinie diversité des comportements humains et de la complexité d'un réel désormais sans cohérence ni signification assurée.

le classicisme

inspiration antique ; l'utilisation d'une langue claire et précise ; la recherche de l'harmonie, de l'ordre, de la mesure, du Beau et du Bien ; le respect de la règle des trois unités au théâtre (temps, lieu, action) ; le respect de la vraisemblance et de la bienséance ; le rationalisme ; une prédilection pour l'examen critique et l'analyse psychologique, la volonté de maîtriser les troubles et les passions de l'être ; une impersonnalité ; le culte de la nature humaine et de la vérité ; élévation de vues et perfection formelle

« l'affaire du potage »

le commencement d'une querelle qui a opposé Mathurin Régnier et François de Malherbe. Malherbe avait été lié d'amitié avec Regnier, dont il estimait les ouvrages à l'égale de ceux des Latins. Un jour qu'il fut dîner chez Desportes avec notre Régnier, ils arrivèrent pendant que l'on était à table. Desportes se leva pour recevoir ses nouveaux hôtes avec civilité ; et, sans songer que le moment était peu favorable, il offrit un exemplaire de ses psaumes à Malherbe. Celui-ci, dans sa brusque franchise, lui répliqua qu'il les avait lus, qu'il était inutile que Desportes se dérangeât pour les aller chercher, parce que son potage valait mieux que ses psaumes. Regnier, choqué de cette malhonnêteté, non seulement ne voulut plus revoir Malherbe, mais encore composa contre lui sa neuvième satire, adressée à Rapin.

Caractéristiques du romanesque

les amants parfaits ; les obstacles et les péripéties ; les histoires extraordinaires, les personnages hors du commun ; les comportements sublimes, les sentiments quintessenciés. Un intérêt dans la vérité affective. Ce genre de roman s'associe plus à l'aristocratie.

La société mondaine

les membres des familles de la noblesse et de la haute bourgeoisie ; les membres de cette société se défendent d'être auteurs de profession ; ils écrivent pour leur plaisir, ont un faible pour « l'impromptu » et pratiquent les petits genres à la mode.

Anciens (La Querelle des Anciens et des Modernes)

menés par Boileau, soutiennent une conception de la création littéraire qui repose sur l'imitation des auteurs de l'Antiquité. Cette thèse est fondée sur l'idée que l'Antiquité grecque et romaine représente la perfection artistique, aboutie et indépassable. Jean Racine traite ainsi dans ses tragédies (Phèdre par exemple) des sujets antiques déjà abordés par les tragédiens grecs. La littérature doit respecter les règles du théâtre classique, élaborées par les poètes classiques à partir de la Poétique d'Aristote. Écrivains : Nicolas Boileau, Antoine Furetière, Jean Racine, La Fontaine, Jean de la Bruyère.

Pensées (1670)

mélange de ses réflexions et notes de lecture qui sont rassemblées à partir du classement effectué dans des papiers retrouvés après la mort de l'auteur. Cette œuvre posthume est principalement une apologie, c'est-à-dire une défense de la foi et de la religion chrétienne contre les sceptiques et les libres penseurs. Le projet apologétique montre que l'Homme, dans son orgueil et son amas de concupiscence, ne peut trouver la paix intérieure et le véritable bonheur qu'en Dieu. Selon lui, c'est la relation brisée entre l'Homme et son Créateur qui produit chez l'humain l'insatisfaction constante de la vie qu'il mène et le désir d'oublier, par le « divertissement », qu'il est mortel et a besoin de la Grâce. Pascal soutient que l'Homme est à la fois misère et grandeur, rien et tout, limité bien qu'aspirant à l'infini. Sa capacité de penser, son désir de l'illimité et sa quête insatiable de bonheur sont la trace laissée par Dieu dans son esprit qu'il a créé pour le connaître et l'aimer.

L'Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre

oraison funèbre de Bossuet prononcée le 21 août 1670 à la suite de la mort subite d'Henriette d'Angleterre, l'épouse du duc d'Orléans, frère du roi, âgée de 26 ans. Dans la première partie, il parle de « ce qu'une mort soudaine lui a ravi » (la grandeur et la gloire) pour montrer la vanité de la grandeur, des qualités de l'esprit et même de la sagesse. Il évoque de manière lyrique le récit de la mort de la princesse pour en tirer la leçon du néant de la grandeur humaine. Dans la seconde partie, il parle de « ce qu'une sainte morte lui a donné » : en mourant jeune, la princesse a été épargnée des tentations de la grandeur humaine, comme celle de s'admirer secrètement elle-même. Il conclut en faisant appel à l'auditoire d'entendre la leçon de cette mort.

René Descartes (1596-1650)

philosophe, mathématicien et physicien qui a écrit Discours de la méthode (1637), Les Méditations métaphysiques (1641) et Les Passions de l'âme (1649). Considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne. Comme Galilée, il se rallie au système cosmologique copernicien ; mais, par prudence envers la censure, il « avance masqué », en dissimulant partiellement ses idées. L'influence de René Descartes sera déterminante sur tout son siècle : les grands philosophes qui lui succèderont développeront leur propre philosophie par rapport à la sienne, soit en la développant (Arnauld, Malebranche), soit en s'y opposant (Locke, Hobbes, Pascal, Spinoza, Leibniz).

Bossuet (Jacques-Bénigne) (1627-1704)

prêtre et docteur en théologie ; archidiacre de Metz (1652-1659) ; précepteur du Dauphin (1670-1680) ; évêque de Meaux (1681-1704). Il apprend l'art de la prédication de saint Vincent de Paul, et écrit de nombreux méditations, sermons et oraisons funèbres (dont L'Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre) ainsi que des œuvres théologiques et pédagogiques. La prédication de Bossuet est claire, dirigée au cœur, fidèle aux écritures, logique et lyrique ; son éloquence est subordonnée à la sagesse. Il n'a pas peur de rappeler aux « grands » de son époque le « néant de toutes les grandeurs humaines ».

Modernes (La Querelle des Anciens et des Modernes)

représentés par Charles Perrault, ils soutiennent le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV, et affirment au contraire que les auteurs de l'Antiquité peuvent être dépassés, et que la création littéraire consiste à innover. Ils militent donc pour une littérature adaptée à l'époque moderne et des formes artistiques nouvelles. Ils sont inspirés par Descartes et Pascal, qui ont substitué au respect de l'autorité des anciens l'idée de la souveraineté de la raison. Les écrivains : Charles Perrault, Fontenelle, Abbé d'Aubignac, Pierre Corneille*, Molière (iconoclaste).

Louis XIII (1601-1643)

roi de France et Navarre 1610-1643. Son règne, dominé par la personnalité du cardinal de Richelieu, principal ministre d'État, est marqué par l'affaiblissement des grands et des protestants, la lutte contre la maison d'Autriche et l'affirmation de la domination militaire française en Europe pendant la guerre de Trente Ans. De son mariage avec l'infante Anne d'Autriche, il a tardivement deux fils : Louis XIV, qui lui succèdera, et Philippe, duc d'Anjou puis d'Orléans, dit « Monsieur, frère unique du roi », fondateur de la maison Orléans.

Le Roman comique (1651-57)

roman burlesque et satirique de Paul Scarron (1610-1660). Le roman raconte l'histoire d'une troupe de comédiens ambulants arrivant un jour dans la ville du Mans. Parmi eux, sous le nom d'emprunt du Destin se cache un jeune homme de bonne famille, et sous celui de Mlle de l'Étoile son amie, qu'il fait passer pour sa sœur ; quant à Léandre, c'est un jeune bourgeois entré dans la compagnie pour l'amour d'Angélique, fille de la comédienne La Caverne.

Le roman « antiromanesque »

roman de l'imagination contrôlée, de la représentation, voulu fidèle, de la réalité ; le roman réaliste, de la contre-illusion. Les « histoires comiques » de l'âge baroque exemplifie cette tendance et cet intérêt dans la vérité sociale. Ce genre de roman trouve son statut dans la parodie et la démystification du roman idéalisateur (un détournement des clichés romanesques). Ce genre de roman s'associe plus à la bourgeoisie.

Clélie (1654-1660)

roman précieux de Madeleine de Scudéry qui offre une représentation romanesque de la société précieuse et galante, dépeignant ses idéaux mondains, mais également sa conception de l'art de vivre en société et de l'art d'aimer. L'action romanesque s'efface peu à peu pour céder la place à des conversations morales et des analyses psychologiques qui élaborent un sociabilité nouvelle. La carte de Tendre, représentation topographique et allégorique de la conduite et de la pratique amoureuse, se trouve dans ce roman. Le roman raconte l'histoire d'Aronce et Clélie, deux jeunes amants, qui doivent célébrer leurs noces lorsqu'un tremblement de terre les sépare. Aronce échappe à la mort et ne pense qu'à sauver Clélie. Retrouvant les parents de Clélie dans un tombeau que le séisme avait ouvert, il espère la revoir. Mais Sulpicie lui dit avoir vu Horace près de sa fille avant que les cendres ne recouvrent le paysage. Aronce se met donc à chercher, mais ne la trouve pas. Il en vient à espérer être mort lui aussi, si Clélie a péri dans cette catastrophe. Un retour est alors opéré sur le cycle de leurs amours et fait découvrir au lecteur les péripéties par lesquels sont passés les deux jeunes gens avant de se retrouver.

Les Lettres portugaises (1669)

roman épistolaire de Guilleragues, qui se présente anonymement comme le simple traducteur du texte. Le roman contient cinq lettres d'amour d'une religieuse portugaise (Mariane) adressé à un amant qui l'a abandonné. Le texte a longtemps été considéré comme l'édition d'une correspondance authentique et non comme une œuvre de fiction, grâce au fait que les lettres paraissent écrites au fil de la plume, sans construction savante. Idées clés : la forme du monologue ; la voix féminine dominante ; l'influence de la tragédie racinienne ; l'opposition entre la raison/la passion ; le retour à la lucidité et la catharsis ; l'écriture « naturelle », sans artifices apparentes ; le discours épistolaire libéré.

Cyrano de Bergerac Savinien (1619-1655)

romancier, dramaturge et lettriste qui a écrit l'Histoire comique des États et Empires de la Lune (1657), du Soleil (1662), Le Pédant joué (1654) et La Mort d'Agrippine (1654). Son œuvre s'inscrit dans le courant libertin. Influencé par : Démocrite, Pyrrhon (sceptique), Socrate, Épicure, Pierre Gassendi, René Descartes (sa physique, pas sa métaphysique), Charles Sorel, Campanella. Connaissance scientifique assez solide, philosophie matérialiste (voire animiste).

Madeleine de Scudéry (1607-1701)

romancière qui a écrit Clélie (1654-1660). Née au Havre, orpheline, elle reçoit une éducation d'une solidité rare pour son sexe, qui contrebalance son goût précoce des romans, et elle se fixe à Paris où elle tient un salon. Elle se passionne pour la Fronde ; plus tard elle reçoit une pension de Fouquet. Mais elle n'a à souffrir ni de l'échec de l'une ni de la chute de l'autre. Ses romans, que son frère signe pour la bienséance sans que l'on soit même absolument sûr qu'il en écrive les récits de batailles, font les délices du public français et étranger. Après Ibrahim (1641), où revivent les paysages de Provence traversés naguère par l'auteur, les dix volumes d'Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653) tracent les portraits des héros de la Fronde, les dix volumes de Clélie (1654-1660) animent autour de la Carte de Tendre la société des samedis.

Bossuet

« La grandeur et la gloire ! Pouvons-nous encore entendre ces noms dans ce triomphe de la mort ? »

Discours de la méthode (1637)

texte philosophique rédigé directement en français et publié anonymement par René Descartes. Ce discours marque une rupture avec la tradition scolastique (trop spéculative) et se présente comme un plaidoyer en faveur d'une nouvelle fondation des sciences sur des bases plus solides. Idées clés : « le bon sens » ; une méthode composée de quatre règles pour éviter l'erreur ; une philosophie de doute ; « je pense donc je suis » (cogito ergo sum) ; une morale provisoire et quatre maximes de conduites ; la théorie des « animaux-machines » ; les hommes doivent se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » par le progrès des techniques, l'amélioration de la médecine.

Le libertinage

un courant de pensée né au XVIe siècle en Italie (Cardan, Paracelse, Machiavel), puis continué au siècle suivant par Gassendi, inspiré par les théories du philosophe Épicure. Affirmant l'autonomie morale de l'homme face à l'autorité religieuse (aspect surtout spéculatif de la liberté d'esprit), il débouche au XVIIIe siècle sur la forme moderne de l'esprit critique : appliqué à la réalité, expérimental.

Le classicisme

un courant littéraire qui s'est développé pendant le règne de Louis XIV, bien que l'appellation date du XIXe siècle (Stendhal, Racine et Shakespeare). À l'époque, la France connait une période prospère durant laquelle le roi contribue au dévelop¬pement des arts, notamment grâce au mécénat. Par ailleurs, la cour devient un lieu de festivités où se jouent de nombreuses pièces de théâtre. C'est également à cette époque que le cardinal de Richelieu crée l'Académie française dont le but est de doter la langue française d'un dictionnaire, d'une grammaire et d'une poétique. La fin du courant et marquée par la querelle des Anciens (les classiques) et des Modernes.

Le « pari de Pascal »

un fragment probablement à l'intention d'un public des libertins qui prend la forme d'un dialogue. L'argument tente de prouver qu'une personne rationnelle a tout intérêt à croire en Dieu, que Dieu existe ou non. En effet, si Dieu n'existe pas, le croyant et le non-croyant ne perdent rien ou presque. Par contre, si Dieu existe, le croyant gagne le paradis tandis que le non-croyant est enfermé en enfer pour l'éternité.

Fragment

un genre littéraire dont les origines sont anciennes (sentences et apophtegmes de la littérature grecque et latine ; aphorismes, pensées, épigraphes, maximes, morales des fables, proverbes, devises, etc.) mais qui s'est surtout pratiqué à partir du XVIIe siècle en France (notamment à partir de la Première journée de Théophile de Viau, 1623). Il se caractérise par une esthétique de la discontinuité (le fragment est considéré pour lui-même, sans référence à une organisation englobante) qui correspond à une perception éclatée, décousue du monde, dans laquelle l'unité et les certitudes ne sont plus essentielles. Exemples : Les Caractères de La Bruyère (1694) ; Les Pensées de Pascal (1670) ; Les Maximes de La Rochefoucauld (1678).

Honoré D'Urfé (1567-1625)

un écrivain français et savoisien, auteur du premier roman-fleuve de la littérature française, L'Astrée. Le plus pur produit d'un milieu aristocratique et cultivé, tout à la fois italien et français, de goût comme de formation, il est un esprit avide connaissances, un grande amateur d'arts et de belles lettres. Chevalier de Malte, il s'engage à fond aux côtés des Ligueurs dans la guerre civil ; aussi la défaite de son parti le contraint-elle à s'exiler un temps à la tour de Turin. À Paris, il se lie d'amitié avec Malherbe et paraît à l'Hôtel de Rambouillet. Il a vécu tout autant en grand seigneur, fort mêlé aux luttes et aux intrigues de ses pairs, qu'en homme du monde et de culture.

Nouvelle

une fiction narrative brève plus concise et plus vraisemblable que le roman épique baroque. Ce genre commence à dominer à l'époque de Louis XIV avec le classicisme. Caractérisé par la simplicité, la sobriété, et le pessimise, sa montée correspond au déclin du pouvoir de l'aristocratie sous Louis XIV, qui s'enferme dans une vie oisive et mondaine, mais désenchantée. La nouvelle historique lie la fiction narrative brève à l'Histoire, mais il ne s'agit plus de l'Histoire de fantaisie, lointaine, mythique et défigurée par les anachronismes de l'âge baroque, mais de l'Histoire des Valois et des Bourbons. Bien qu'il se classe plutôt parmi les romans par sa complexité, longueur et densité, La Princesse de Clèves (1678) s'inspire de ce genre.

Histoire comique des États et Empires de la Lune et du Soleil (1657)

une nouvelle initiatique de Cyrano de Bergerac, publiée après sa mort. Elle relate un voyage imaginaire sur la Lune. Ce récit de voyage hétérodoxe est régulièrement interrompu par des propositions fantaisistes qui développent des arguments capables de miner durablement les vérités et les croyances au nom d'une liberté matérialiste.

La querelle des Anciens et des Modernes

une polémique née à l'Académie française en 1687 et qui agite le monde littéraire et artistique de la fin du XVIIe siècle.

le baroque

une vision du monde pessimiste, l'instabilité, le mouvement, la métamorphose, l'illusion (théâtrale en particulier), le goût des masques et des travestissements.

Madame de Sévigné (1626-1696)

une épistolière française qui fait bonne figure par son charme et son esprit dans la haute société parisienne du temps. Elle mène une vie mondaine et enjouée. Son œuvre, constituée pour la plupart des lettres destinées à sa fille, Françoise Marguerite, s'inscrit dans le développement d'une subjectivité propre à son époque. Idées clés : l' autoreprésentativité ; l'émergence du sujet féminin dans un contexte de modernisation esthétique et affective ; une correspondance privée ; « journalistique » ; une chronique mondaine, sujets anecdotiques, des reportages, des commérages ; une écriture littéraire mais sans rien d'appliqué ni de trop précieux ; un « style négligé » ; la passion maternelle ; une œuvre autobiographique, une introspection ; le lent apprentissage de soi, un cheminement intérieur

La préciosité

variante du baroque en France ; recherche la distinction du langage et des sentiments, tirant cette esthétique vers plus de galanterie. Le terme de « précieuses » date de 1654 et s'applique à des femmes de la bonne société qui voulaient imprimer une distinction éloignée du commun à leurs personnes. Ce phénomène social se développe surtout dans les salons (la « Chambre bleue » de l'Hôtel de Rambouillet de Mlle de Scudéry).

Le roman fleuve

vaste roman en plusieurs tomes (L'Astrée, Clélie)

Maxime de La Rochefoucauld

« Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés. »


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