Littérature
Litote
Atténuer l'expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins. Exemples: "Va, je ne te hais point" (= déclaration d'amour) "Ce garçon-ci n'est pas sot" (= il est intelligent)
Médicis
Donne sa chance à l'avant-garde littéraire du moins au début même s'il se dit toujours différent - Prix Médicis nouvelle, essai, étranger, ...
Diaphore
Répétition d'un mot ou d'un groupe de mots, mais dans des sens différents, en ajoutant une nuance de signification. (Exemples: C'est pas la pêche qui donne la truite, c'est la truite qui donne la pêche. Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas.)
Réduplication
Répétition de mots qui sont placés côte à côte. (Ex: "La mer, la mer, toujours recommencer" - P. Valéry, Le Cimetière marin)
Épenthèse
ajout au milieu d'un mot ("merdre" au lieu de merde)
Parenthèse (parembole)
ajout d'un mot ou d'un groupe de mots à une phrase, qui est dissociée de la phrase par une mise entre parenthèses. Ça peut aussi être des tirets.
Prolepse
anticiper une situation qui se produira plus tard dans la chronologie du récit (contraire du flash-back).
distributeur
celui qui va déposer les livres aux points de vente, celui qui s'occupe de la circulation matérielle et physique du livre, du stockage et du transport. Il s'occupe aussi des flux financiers, des achats et des ventes.
diffuseur
celui qui va proposer les ouvrages aux libraires et aux points de vente à partir d'un catalogue. C'est une démarche de marketing commercial.
Cote
combinaison de chiffres et lettres qui permet de classer un livre dans un bibliothèque.
Exténuation
consiste à donner à son propos une dimension neutre, anodine, alors qu'on veut faire passer quelque chose de remarquable. (Exemple: "un homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé.")
Hyperbate
figure qui consiste à ajouter un mot ou un groupe de mots à la fin d'une phrase, alors que la phrase paraissait terminée. (Exemples: Une vaste explosion, de rire notamment. ; "Les enfants quand ils pleurent, sont plus heureux que nous quand nous rions, et quand ils sont malades ils sont plus malheureux que tout au monde. Et plus touchants." - Charles Péguy)
Hyperbole
figure de style qui consiste à créer une exagération et permet d'exprimer un sentiment extrême, de manière à frapper les esprits, et qui utilise souvent les superlatifs. (Exemple: un cheval qui va plus vite que le vent, c'est à mourir de rire)
Gradation (climax)
figure de style qui progresse dans la phrase en utilisant des termes de plus en plus forts. (Exemple: "Je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent." - L'Avare)
Prétérition
figure qui consiste à parler de ce dont on dit qu'on ne va parler. Excessivement courant. (Exemples: - Je n'ai pas besoin de vous rappeler que... - Inutile de présenter aujourd'hui notre orateur: - Je ne suis pas compétent pour vous dire que...)
Collection blanche
(la grande collection de littérature française chez Gallimard, elle date de 1911) - être publié dans la blanche est ce qu'il y a de mieux pour un écrivain
Couverture
(première, deuxième, troisième, quatrième). La quatrième de couverture = dos du livre.
Emmanuel Carrère
* La moustache (1986) * La classe de neige ( 1995) * L'adversaire - Jean-Claude Roman (2000) * Limonov (2011) * D'autres vies que la mienne (2009) Quelques traits - Le genre qu'il exploite, c'est raconter une histoire en racontant pourquoi il la raconte. C'est une façon de prendre un lecteur par la main. Il appelle ça le roman sans fiction. C'est un genre proche de l'écriture journalistique (proche du projet de Patrick Deville). Il dit que c'est une enquête, un travail journalistique. - Roman sans fiction Il est journaliste - c'est un intellectuel et écrivain reconnu qui a publié de nombreux articles. Il dit qu'il n'y a pas de différence qualitative. "Non seulement le travail de journaliste me sert-i pour écrire mes livres, mais je ne vois pas du tout de discontinuité entre celui-ci, tel que j'ai eu l'occasion de le pratiquer, et le travail littéraire. S'il y a une difference, elle est quantitative. Dans un livre, on a plus d'espace, de temps, de possibilités de creuser, de liberté. Mais qualitativement, je ne fais pas de différence." - Quelle place prend celui qui raconte? Est-ce que c'est une place neutre/objective? Carrère a opté pour être là. Ses textes parlent en "je". On sait que c'est lui qui parle. On a un portrait mais aussi un autoportrait diffracté. Dans d'autres vies que la mienne, on apprend des choses sur le monde (famille, monde juridique) mais aussi sur Carrère. "Parlant des autres, je parle forcément de moi". Il montre aussi qu'il évolue à travers son écriture: "Je préfère ce qui me rapproche des autres hommes a ce qui m'en distingue. Cela aussi est nouveau". —> Carrère a toujours été plutôt solitaire, ayant du mal a communiquer avec les autres. Les différentes therapies lui ont permis d'arriver a cette conclusion. Il se présente aussi comme l'auteur d'autres textes. Il parle d'écrire "L'adversaire" dans un autre livre. - "J'y reconnais aussi une part de moi-même... Mais moi j'ai eu de la chance, j'ai pu en faire des livres de mon mal plutôt que des métastases et des mensonges".—> on est tous Jean Claude Roman - Le role de témoin: il prend la position de témoin dans ses livres. Il se pose toujours la question de la légitimité: Est-ce que j'ai le droit de raconter ca? Dans d'autres vies que la mienne, il dit que c'était une oeuvre de commande (parents de la petite fille morte dans le tsunami lui avaient demandé de le raconter) D'où l'apparence d'enquête. Et d'où le refus de la fiction, l'affirmation qu'il s'en tient aux faits. Mais il raconte, donc il n'est jamais tout a fait éloigné de la fiction. Il y a des choses qu'il doit imaginer. - Il est exigeant avec le lecteur. Mais en meme temps il veut aussi offrir un certain confort.
prix Renaudot et l'Interallié
Au départ ces prix étaient des canulars Prix décernés par les journalistes car ils s'ennuient en attendant de savoir qui va recevoir le prix ; pour tromper l'ennui, ils vont décerner des prix Le Renaudot (pourquoi Renaudot : Théophraste Renaudot, 1930, inventeur du premier journal français) : 10 journalistes attendant le prix Goncourt, récompense un roman au « ton et style nouveau », on prévoit deux gagnant au cas où l'un des deux reçoit le Goncourt L'Interallié : dans l'attente du Femina, jury fait de lecteurs et des journalistes, récompense un texte, essai ou roman écrit par un journaliste
Femina
Avait un autre nom : Vie heureuse, magazine féminin Juré : vingt femmes de lettres réunies autour d'Anna de Noailles. Pourquoi 20? pour avoir un homme, il faut deux femmes (10 hommes au Goncourt) —> Ironique Prix créé en réaction au prix Goncourt: un des jurés du Goncourt aurait dit « pas de jupes chez nous » Elles contestent le choix des Goncourt : elles pensent que les hommes du Goncourt n'ont pas donné leur prix à une femme qui aurait dû le gagner Inaugurent le mécénat d'éditeur : éditeur Hachette subventionne le prix Femina Existe toujours rivalité entre les deux prix : chacun veut le décerner en premier En 1931, Antoine de St Exupéry reçoit le Femina et donc il n'a pas pu avoir le Goncourt En 2000 : accord pour décerner le prix en alternance : mais ils ne l'ont pas respecté Prix Femina de l'essai, de l'étranger : prix se diversifie Maintenant 12 femmes : que des femmes même de nos jours Pendant les années de guerre (Occupation de 4ans) pas de prix : le Goncourt n'a arrêté qu'un an En 1944, le prix a été attribué à la collection de Minuit « sous l'oppression » montrant l'éthique des membres de ce comité. En 1995, Emmanuel Carrère reçoit le prix avec La classe de neige.
pontuation
Bibliothèque d'Alexandrie (3e-2e siècles ACN) On dit que la ponctuation est née à cette époque. On attribue aux conservateur de la bibliothèque d'Alexandrie l'invention de la ponctuation. Ils ont inventé 3 signes, trois points différents qui sont apparemment les signes fondateurs de la ponctuation. * le point parfait: il se place après la dernière lettre du dernier mot dans le coin supérieur, il indique que la phrase est terminée (=equivalent au point final actuel) * le sous-point: dans le coin inférieur après la dernière lettre d'un groupe de mots, qui correspondrait sans doute a notre virgule * point médian: se met au milieu, correspond sans doute au point virgule Ce sont avant tout des marques de diction. Saint Jerome (4e siècle PCN - scriptio continua > scriptio per cola et commata) Saint Jerome va organiser la Bible autrement, faire des colonnes, diviser le texte. C'est a lui qu'on attribue le premier exemple d'usage reel de la ponctuation. En faisant ca, il fait passer l'écriture de la scriptio continua. À l'époque, on écrit tous les mots les uns après les autres. 16eme siècle: après l'invention de l'imprimerie, Etienne Dolet écrit un premier traité de ponctuation. Le premier vrai manuel de ponctuation, on le doit a Dolet (humaniste, 1540). Dans ce traite, on trouve les points, virgules, points d'exclamation, etc. A cette époque-là, la ponctuation fait toujours reference a l'oral. L'art d'indiquer dans l'écriture par les signes reçus la proportion des pauses que l'on doit faire en parlant. quasiment jusqu'au 19eme siècle, la ponctuation est considérée comme la mise a l'écrit des pauses orales. XIX siècle: La ponctuation, l'orthographe est très normée. On constate un changement important: toutes les definitions de la ponctuation font reference a la syntaxe et au sens, dont a l'écrit. On voit que petit a petit, la fonction grammaticale de la ponctuation prend le pas sur la fonction respiratoire. Aujourd'hui, la ponctuation s'appauvrit beaucoup. Ca peut causer des problèmes de sens. Il sont parfois classés - meme si ces categories sont fluctueuses. marquer des pauses (virgule, point virgule) ponctuation expression (interrogation, exclamation, suspension)
Goncourt
C'est le prix littéraire français le plus ancien et l'un des plus prestigieux. Le Goncourt a été créé en 1903 par les frères Goncourt, société d'écrivains professionnels Créé en opposition à l'Académie Française parce que jusque-là elle était la seule à décerner des prix littéraires et elle ne reconnaissait jamais un genre « moins noble » comme le roman, uniquement la poésie, tragédie, pourquoi rejeter les romans? Balzac, Zola, Maupassant ont posé leur candidature de nombreuses fois sans succès, bien qu'ils soient considérés comme des références littéraires. On va appeler le Goncourt la petite académie ou « l'académiette », composé seulement d'écrivains. Une élection à l'académie française entraîne un renvoi. 10 membres/ couverts (les membres de l'académie vont se réunir chaque mois au restaurant Drouant sauf en été où ils lisent pour choisir le prochain lauréat) : constitution d'un groupe lié par le goût de la littérature. Très vite, le Goncourt va devenir important. Dès 1915, l'Académie Française va créer un prix du roman en réaction. Normalement on ne peut pas avoir deux fois le prix Goncourt : en 56, Romain Gary obtient le Goncourt mais en 75, il gagne encore après avoir changé de nom.
Le récit de filiation
C'est un courant qui fait aujourd'hui partie de l'autofiction. Quelques traits Lien avec l'autobiographie et le récit de soi. On dit que ce sont des substituts d'autobiographie - on ne raconte pas sa vie mais la vie de ses proches - on fait le détour par les parents pour en fait parler de soi, pour se comprendre dans cet héritage-là. Lien très clair avec la psychanalyse, car la famille est le lieu de genèse de l'individu. Si on comprend qui nous a précédé, on comprend une partie de nous. Emmanuelle Carrère a aussi écrit un roman russe - l'histoire de sa mère. Elle présente elle-même ce texte comme une sorte d'auto-psychanalyse. Dimension d'enquête, pas de linéarité (souvent le texte ne respecte pas la chronologie) et restitution. C'est plus une enquête, avec des événements, des récits, des photos. Cette dimension d'enquête va avoir une conséquence sur la forme du texte, qui va être hésitant. Le texte va dire "je crois que c'est comme ça", et cette hésitation est assumée. D'où un lien indéniable avec la question de la fiction. Le texte hésite toujours entre la biographie et la question de la fiction, car l'auteur est contraint de suppléer le manque d'information et donc de le combler par l'imagination. Rendre hommage, même maladroitement. Importance d'une dimension sociologique, proche des théories de Bourdieu ou de Foucault. Ces textes abordent souvent la classe sociale, la difficulté de s'arracher à cette classe sociale. Tonalité mélancolique - ces textes oscillent, naviguent entre le texte de deuil et le fait de célébrer cette perte. On a envie de rendre hommage et en même temps de dire au revoir. Annie Ernaux: récit des rapports de la narratrice par rapport à son père, qui a toujours peur de ne pas être au bon niveau social par rapport à ses clients. La fille quitte ce milieu pour faire des études et donc change de milieu social et modifie son rapport à son père. Les vies minuscules = 8 textes centrés autour d'une vie chacun = 8 personnes qui ont été importantes dans la vie de l'auteur. Quelques titres La place (A. Ernaux, 1983) Vies minuscules (P. Michon, 1984) E. Carrère, 2007 Nous deux suivi de Da solo (N. Malincoli, 1993 et 1997) Les champs d'honneur (J. Rouaud, 1990) - grand-pers Rien ne s'oppose à la nuit
Nouveau roman
Disparition du héros Disparition de l'omniscience de l'écrivain ou du narrateur: on ne sait pas ce qui se passe dans la tête de chaque personnage. Disparition de la cohérence et de la linéarité de l'intrigue. Disparition de la description psychologique des personnages Destruction de l'illusion romanesque. Quand on lit un roman balzacien, l'auteur fait tout pour faire croire que c'est la réalité, que c'est la vie. Ici, on essaye de montrer tous les ressorts du roman, comment il est construit. On attire l'attention sur les procédés d'écriture pour montrer que c'est de l'écriture et non la réalité. La présence singulière des objets Crise de l'histoire, du personnage réduit à une conscience anonyme Les auteurs dont on parle sont les héritiers du Nouveau roman. Mais il y a quand même eu une évolution. Si on lit Almendros, on remarque qu'il y a une histoire. —> un petit retour vers l'histoire, l'intrigue et le personnage.
(Une) Hypallage
Figure de style qui consiste en la construction de mots où deux termes sont liés syntaxiquement alors qu'on s'attendrait à voir l'un des deux rattaché à un troisième (concerne souvent les adjectifs). Cette figure crée une sorte d'indécision entre les choses et les êtres. Souvent, elle va permettre de personnifier des choses ou des inanimés. (Ex: "Un marchand accoudé sur son comptoir avide" Mobilier de jardins heureux)
Nicolas Bouvier
Figure phare du XXème siècle dans l'écriture de voyage. Il est Suisse. Né dans une famille bourgeoise, très cultivée, un peu austère et rigide. La petitesse du territoire suisse, la rigidité/froideur de son milieu familial vont très vite lui donner l'envie de voir le monde. Il dit que s'il est parti, c'était pour retrouver l'émotion qui était absente dans sa famille. Apres ses études, à 24 ans, il décide de partir vers l'Est sans esprit de retour. Il part avec un ami: Thierry Vernet. Ils achètent une petite voiture (Fiat Topolino). Il prévoient 2 ans, ils ont de l'argent pour 4 mois. --> "L'usage du monde" --> "Le poisson scorpion" (Ceylon) --> "Chroniques japonaises" --> "Le journal d'Aran et d'autres lieux" (Irlande, Corée, Xi-an) Itinéraire dangereux, difficile. Le sens de l'itinéraire: d'abord l'Asie (grand-mère), l'Europe (mère), l'Amérique (fille). Il estime qu'il est important de connaitre d'abord l'Asie. Art du voyage: - la lenteur et la disponibilité - les défaites et les déroutes (il relativise sa souffrance à celle des autres) - l'exercice de disparition (il pense qu'on ne peut pas découvrir le monde sans perdre un peu de soi) Il faut payer, souffrir, que ça vous coûte, pour que le voyage prenne sens. - le respect d'autrui - il prend le point de vue de l'autre. --> Bouvier parvient a à voyager au XXème parce qu'il est curieux, parce qu'il voyage lentement, parce qu'il parle des points négatifs. L'art du récit - L'humour: façon légère de raconter les choses. - Le sens de la formule (il parle et écrit en maximes) "Mais c'est le propre des longs voyages que d'en ramener tout autre chose que ce qu'on y allait chercher" - même dans l'écriture, Bouvier disparait - Mélange des genres : autobiographique, lettres de voyage, journal de bord, documentaire/essai - L'art du portrait - Utilisation de beaucoup de métaphores et comparaisons - Usage de la citation - Plaisir de l'adjectif: au moins 3 sinon il n'arrive pas à décrire correctement - Mélange de registres lexicaux - Des influences et des hommages —> il a beaucoup de "dettes" envers de écrivains qui l'ont aidé à vivre.
Chiasme
Figure qui consiste à juxtaposer, coordonner deux syntagmes qui sont identiques dans leur construction mais présentées en ordre inverse. (Ex: Ce n'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme.)
Emphase
Figure qui recourt à l'exagération. Se dit en général du ton d'un discours. (Exemple: "Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable Un malheureux pécheur tout plein d'iniquités Le plus grand scélérat qui jamais été. Chaque instant de ma vie est chargé de souillures, Je ne suis qu'un amas de crimes et d'ordures.")
Sylvain Tesson
Fils d'un chroniqueur et journaliste connu, Philippe Tesson. Né en 1972. Géographe, voyageur, et écrivain. Version assez classique du récit de voyage, mais quand même intéressante du voyage actuel. C'est un mélange de voyage lointain/aventureux, et en même temps on y trouve aussi un voyage immobile (dans les forêts de Sibérie), et il y a aussi une réflexion sur le voyage. Donc on peut lui reprocher une réflexion sur l'existence. Il donne beaucoup d'avis tranchés sur ce que doit être l'existence. Il y a pas mal de critiques de Tesson et ses textes. Coté médiatique: c'était quelqu'un qui acceptait de participer aux émissions de télé (un peu vulgaire). Il est un peu égocentrique - chose qu'il reconnait. Il cherche à se mettre en avant, à éprouver des choses, à faire des choses extrêmes. C'est une orientation assez particulière du voyage. Il a vraiment tourné autour du monde (+ que Bouvier). Il a réfléchi sur sa façon de voyager et sur ce que ça pouvait apporter ou ne pas apporter.
style
Le Robert: dans le langage, en art et dans le comportement * Langage: Ensemble de moyens d'expression (vocabulaire, images, tours de phrase, rythme) qui traduisent de façon originale les pensées, les sentiments, toute la personnalité d'un auteur. * Art: Manière particulière (personnelle ou collective) de traiter la matière et les formes en vue de la réalisation d'une oeuvre d'art. * Comportement: Façon personnelle d'agir, de se comporter: manière d'être Le style est compliqué parce qu'il dénote l'individualité, la singularité d'une oeuvre, la nécessité d'une écriture, et en même temps une classe, une école, un genre. Trois caractéristiques selon Laurent Jenny (spécialiste du style) Au sens large: manière, caractéristique d'une forme. Le style n'est pas le propre de la littérature ou de l'esthétique qui concerne tous les domaines humains. Individualité et généralité Le style, c'est toujours un ensemble de singularités qui se proposent à une généralisation. Le style ne s'identifie pas à une personne mais à une individualité construite par l'interprète et qui peut être de dimensions. Ex: Picasso et le cubisme. Une personne peut avoir plusieurs styles. Le style est fait de formes caractéristiques qui sont répétables et répétées. A partir du moment ou un peintre peut faire plusieurs fois la même chose, ça peut être considéré comme un style. Le style est aussi imitable. Ensemble de traits qui peuvent être généralisés: répétés, imités, etc. Le style touche plus qu'un individu. L'intentionnalité La manière caractéristique doit être (en partie) intentionnelle. On ne va pas parler du style des montagnes. L'auteur/peintre veut créer cela de cette manière. Organicité (ou caractère structurel) Le style, ce n'est pas l'addition de différents traits qui n'auraient pas de lien entre eux, c'est toute une série de caractéristiques qui tiennent ensemble, qui sont structurés, qui ont une cohérence, et qui peuvent être interprétés en terme de signification (on peut leur donner du sens).
Jean Echenoz
auteur phare de Minuit (avec JP Toussaint) Prix Goncourt en 1999 avec Je m'en vais Prix Médicis en 1983 avec Cherokee Oeuvre foisonnante, pas que l'auteur de fiction biographique, il a écrit plein de choses. * Envoyer Spéciale (2016) * Ravel (2006) - 10 dernières années de la vie de Maurice Ravel * Courir (2008) - Emile Zatopek * Des éclairs (2010) - Tesla
Synecdoque
cas particulier de métonymie où il y a entre les deux termes un rapport d'inclusion (le genre pour l'espèce, la partie pour le tout) Exemple: mettre le nez dehors, trouver un toit, il nous manquait un bras pour effectuer ce travail
Énumération
consiste à dénombrer à la suite les différents éléments d'un tout, ou les différentes particularités d'une entité. (Ex: Dans les forêts de Sibérie - tous les livres qu'il a amené.)
Prosopopée
consiste à faire parler ou faire agir un objet, une idée, comme si c'était une personne.
Néologisme
création d'un nouveau mot à partir d'une racine lexicale existante ("Le coeur fou robinsonne à travers les romans")
Collection folio
date de 1972. Elle se subdivise en plusieurs sous-collections: junior, essais, histoire, etc.
Collection
désigne une série d'ouvrages chez un éditeur qui ont un caractère commun, qui ont une certaine unité. Parfois très bizarre. Classique: collection policière (thématique). Parfois le format, le nombre de pages (ex: 128).
Lipogramme
enlever une lettre - typique de la littérature à contrainte (Ex: George Perec - La disparition = livre écrit sans la lettre "e")
Euphémisme
expression atténuée d'une notion dont l'expression directe aurait quelque chose de choquant. (Exemple: mal-entendant = sourd, personne à mobilité réduite = handicapé)
Antiphrase
façon d'employer un mot dans le sens contraire du sens véritable par ironie par exemple. (Exemples: "C'est du propre" - pour un travail bâclé ; "C'est super." - c'est nul [Almendros)
Oxymore
figure de style qui rapproche deux termes qui normalement s'opposent. Ce n'est pas une erreur, c'est plutôt une façon de faire jaillir une image dans l'esprit du lecteur. (Exemples: Voilà un beau jeune vieillard pour 90 ans - Le malade imaginaire ; Cette obscure clarté - Le Sid ; Un silence assourdissant)
Antithèse
figure qui met en lien deux réalités, deux idées opposées représentées par des mots ou des groupes de mots. Autrement dit, il s'agit de travailler sur les contrastes, les oppositions d'idées. (Exemples: L'être et le néant - Sartre, le chêne et le roseau - Fable de La Fontaine)
Métonymie
figure qui permet de désigner quelque chose par le nom d'un autre élément du même ensemble en vertu d'une relation suffisamment nette. Mise en présence d'éléments appartenant au même champ sémantique (Boire un verre).
Mot forgé
forme de néologisme: ce mot n'est pas fondé sur des racines existantes. (Ex: Henry Michaux - Le grand combat: "Il l'emparouille te l'endosque contre terre...")
Homéotéleute
forme de rime à l'intérieur de la phrase, très utilisé dans les publicités (ex: du pain, du vin, du Boursin)
Apostrophe
interpellation directe (souvent "Ô")
Aposiopèse
interruption brusque du discours pour traduire une émotion, hésitation (Exemple: "Je suis... n'avez-vous jamais vu de fausse monnaie?" - Marivaux)
Inversion
inverser l'ordre classique ou prévu des éléments de la phrase. (Exemple: "Sous le pont Mirabeau coule la Seine")
Calembour
jeu de mot qui consiste à employer un mot dont la forme/le son peut évoquer deux sens. Double interprétation possible. Effet comique qui résulte de cette double interprétation. Joue sur l'homophonie. (Exemples: Tous les matins, je me lève de bonheur (Jacques Prévert) ; Entre deux mots, il faut choisir le moindre (Paul Valéry) ; C'est pour qui la bière? - C'est pour la mort! [mise en bière = entrer dans le cercueil])
Contrepétrie
jeu de mot qui consiste à intervertir des lettres ou syllabes de deux mots pour créer un sens très différent du premier sens, qui est souvent vulgaire. (Exemples: Rabelais: Panurge disait qu'il n'y avait qu'une antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse. Quel sinistre mot/Quel ministre sot)
Tranche
le livre a trois tranches. Ce sont les autres côtés que le dos. Supérieure, inférieure, et de coté.
Jaquette
le livre est recouvert d'une couverture de protection amovible, souvent avec une illustration. Cette jaquette est assez prisée des collectionneurs.
Comparaison
mettre en miroir deux éléments et utiliser le second pour représenter de façon plus concrète et explicite le premier. En théorie il faut un comparé, un comparant et un mot comparatif (comme, tel)
Métaphore in absentia
métaphore implicite car elle ne donne que le comparant (La meute chassait à cour dans les escaliers —> on n'a plus que le comparant). Ex: "Je traverse des chaos de banquise. La neige a déposé une crème blanche au-dessus des tranches bleues. Je marche dans le gâteau d'un dieu boréal. Parfois le soleil illumine la pointe des glaçons."
Catachrèse
métaphore lexicalisée/figée qui n'est plus ressentie comme une figure. On a oublié son origine. On parle de figure éteinte. Ex: les pieds d'une table, les ailes d'un moulin, un bras de mer, la tête d'un clou.
Métaphore in praesentia
métaphore où on a le comparé et le comparant. (Ex: "La nuit remplit les creux, s'infiltre entre les champs, une marée d'ombre qui recouvre tout peu à peu.")
Personnification
présenter un objet/un lieu/une idée comme un être vivant (Exemple: "Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux" - Rimbaud)
Métaphore filée
quand on continue une métaphore dans un texte, en utilisant des mots du même champ lexical. (Ex: "Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin")
Ressassement
quand un mot ou groupe de mots est répété un nombre exagéré de fois (Ex: Eric Chevillard [Oreille rouge]: "Le Peul est Peul à 100%. Peul des pieds à la tête. Peul aussi quand il dort. Paul prisonnier consentant du Peul. Peul comme nul ne saurait l'être et surtout pas le Massai, bien trop Massai pour cela, Massai jusqu'au bout des ongles, Massai encore quand il pense à autre chose, irrémédiablement et définitivement Massai, en chacun de ses gestes, en chacun de ses actes, Massai. Peul Peul est Massai Massai.")
La Pléiade
qui réunit les plus grandes oeuvres du patrimoine littéraire et philosophique français et étrangers, avec papier bible très fin et agréable au toucher, la couverture est dorée a l'or fin, elle date de 1931 - entrer dans la Pléiade est une consécration qu'on ne fait en général pas de son vivant. Ces livres rassemblent souvent l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur + commentaires critiques et références.
Périphrase
suite de mots, locution, qu'on emploie pour designer quelque chose alors qu'on aurait pu en utiliser qu'un seul. (Exemples: le 7ème art = le cinéma; le pays du soleil levant = Japon, le plat pays)
L'écriture de soi
synonyme = autobiographie: tendance à écrire sa vie et la faire lire. Comment expliquer l'importance de l'autobiographie aujourd'hui? (2 raisons) * Il y a toute une série de réserves, de réticences à parler de soi qui sont tombées. C'est Michel Foucault qui a parlé du souci de soi. Ex: réseaux sociaux. * C'est une période qui est marquée par la désillusion des grands projets collectifs (fin 20ème) On a le développement d'une forme d'individualisme et donc une porte ouverte à la possibilité de s'exprimer. La littérature pratique cette écriture de soi mais aussi se méfie de l'écriture de soi. On parle donc de variation autobiographique car c'est très inventif. Il y a ce désir de parler de soi dans la littérature, mais la littérature va inventer des nouvelles formes d'écriture Ex: l'autofiction Retour en arrière: quelques traits de l'écriture de soi avant l'autofiction L'autobiographie était fondée sur un pacte de vérité - l'auteur dit au début: "Je vais vous raconter ma vie", et on doit croire que c'est vrai. Ce n'est pas un roman. C'était souvent un geste tardif. On racontait sa vie souvent qu'en fin d'existence, après avoir publié quantité de livres, fait quantité de choses. Ex: Mémoires de De Gaule. Il y avait une certaine unité à ce récit: scolarité, études, engagement, etc. C'est normal, puisque c'était un geste tardif. À la fin de notre vie, on voit les choses un peu plus clairement. Maintenant on a "le nez dans le guidon".
Métaplasme
terme générique qui regroupe une série de figures dans lesquelles on altère un mot, en général par suppression ou ajout.
isbn
un code, un numéro international qui permet d'identifier chaque édition de chaque livre édité, de manière unique, quelque soit le support (électronique ou papier). C'est une norme qui est parue en 1972, et qui a été revue en 2006 pour rajouter des chiffres, ce qui permet d'enregistrer plus de livres. Il y a des agences dans différents pays qui gèrent ces isbl. Il y a 5 zones, parties différentes. Le 978 du départ identifie le produit comme étant un livre. Le chiffre suivant (1) désigne la zone géographique, le pays et parfois la zone linguistique. [2 = zone francophone]. Ensuite la troisième zone désigne l'éditeur. La 4eme zone: série de chiffres qui désigne le numéro du livre chez l'éditeur. Dernier chiffre tout seul est une clé qui vérifie que l'ensemble des chiffres précédents est bon.
Anagramme
un mot formé par la transposition des lettres d'un autre mot, jeu littéraire très prisé Ex: Marguerite Yourcenar - Crayencour Les anges de la télé-réalité = L'étalage de telles âneries (Anagrammes à la folie de Jacques Perry-Salkow et Sylvain Tesson)
Bandeau
va ceinturer le livre, et quand le livre parait, il alerte les consommateurs qu'un livre a reçu des prix littéraires.
épreuve
version non corrigée d'un livre qui précède la publication. On reçoit en general plusieurs épreuves.
Nouveau Nouveau Roman
Écriture contre le roman classique traditionnel Personnages réduits à une conscience anonyme, pas de description psychologique Souvent une idée de voyage et de rupture ("Un été" s'ouvre sur une rupture) Les personnages principaux et narrateurs sont assez loin des héros classiques de roman: souvent leurs actions sont ordinaires et les possibilités de suite avortent, comme dans la vraie vie. Neutralisation de l'émotion, même pour des événements majeurs/importants. Par contre les actions banales/éléments qui n'ont pas d'importance sont décrites en long et en large. On dit que c'est un romanesque du peu qui caractérise cette écriture blanche. Dans la salle de bain, le narrateur s'intéresse à l'infime, du quotidien, du microscopique (fissure, lavabo, robinet), avec une étrangeté qui se dégage. C'est un appel à regarder ces détails microscopiques de la vie et de les percevoir comme étant tout aussi romanesques que Balzac. Les narrateurs de ces histoires ont une certaine difficulté d'expression. On a l'impression que le narrateur se cherche, hésite, et qu'il fait part de cela aux lecteurs. Les phrases sont souvent interrompues, avant qu'elles ne deviennent quelque chose de littéraire et de travaillé. On a souvent des phrases plutôt courtes et arrêtées en plein vol. Remarque: ceci est vrai pour beaucoup d'écrivains, mais leur style peut changer après (ex: Toussaint)
Métathèse
on modifie la consonne et on la met à un autre endroit (l'aréoport, un infractus)
Mot-valise
procédé de type néologie très présent dans la langue française né chez Rabelais où on fusionne deux mots ensemble, et en général par le biais d'un segment commun (ex: velib = vélo + liberté, couriel = courriel + électronique)
Allitération
répétition de consonnes au sein d'une phrase qui va produire un effet Ex: "pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?"
Assonance
répétition de voyelles ou d'un groupe de voyelles. Ex: "les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone" - Verlaine
Gémination
doubler la première syllabe d'un mot (ex: fifille)
Prosthèse
(Métaplasme) ajout d'un phonème au debut d'un mot (Camileri, auteur italien qui écrit avec toute une série de termes qui viennent d'un dialecte sicilien - comment fait le traducteur? il ajoutre des A: Mais lui il s'était areveillé une fraction de seconde avant l'alarme, il lui avait assuffi du déclic du ressort qui mettait en mouvement la sonnerie.)
Aphérèse
(Métaplasme) chute d'un phonème, d'une lettre au début d'un mot (car, bus)
Syncope
(Métaplasme) chute d'un phonème, d'une lettre au milieu d'un mot ('sieur, p'tit)
Apocope
(Métaplasme) chute d'un phonème, d'une lettre en fin de mot (télé, trois heures du mat)
prix populaires
- Décerné par le peuple : grand prix RTL livre, prix roman Fnac, prix des lectrices ELLE, grand prix marie claire du roman d'émotion - Nombre d'entre eux émergent dans les années 70 - Créés par journaux et station de radio en contestation aux académies : ce sont des amateurs de livres qui vont donner les prix - Priorité n'est plus la valeur littéraire mais la volonté d'être incorruptible, l'honnêteté des lecteurs —> on promeut la lecture et les lecteurs plutôt que les auteurs
libraire
Celui qui va vendre l'ouvrage. Il doit parfois marchander avec le diffuseur.
L'écriture des autres ou "fiction biographique"
C'est un genre d'écriture qui est incontournable aujourd'hui. veine de fiction biographique On ne parle plus vraiment de biographie car il y a beaucoup de changements par rapport à la biographie traditionnelle. Par exemple, souvent l'auteur se cherche dans la figure de l'autre. Il existe un collection chez Gallimard qui est emblématique de cette écriture: "L'un et l'autre" (1989) —> L'un et l'autre = l'auteur et son héros secret. Dans ces livres, on ne demande pas a l'auteur de s'effacer. C'est un récit subjectif. Par opposition, les biographies traditionnelles, c'était juste l'autre. Exemples: Nelson (Caprice de la reine, J. Echenoz) L'incipit de L'adversaire (E. Carrere) Caractéristiques: raconter la vie d'autrui par évocation, sans tout retracer ni raconter tous les details —> texte qui procède par touches, sans volonté de créer un ensemble ni de créer la continuite d'une vie. ces touches concernent davantage l'auteur que l'oeuvre. Ex: Nelson —> c'est un grand amiral mais on n'en parle pas. Charlotte —> grand peintre, mais on en apprend plus sur sa vie que sur sa peinture. reverie narrative de l'auteur, qui va raconter une vie en faisant part de ses doutes, hypotheses, voire en se permettant d'inventer (impensable pour une biographie traditionnelle). L'auteur fait de la recherche, trouve des documents mais il imagine à partir de ces documents. L'acte meme d'imaginer est dit dans le corpus du texte. Ces fictions biographiques sont des fragments de vie articulés. Ces fragments ne sont pas forcement célèbres ou déterminants dans la vie de la personne. On découvre un personnage mais aussi l'affleurement de la sensibilité de l'auteur. —> d'ou l'idée que ces fictions sont une espece de dialogue avec autrui postulat: La vie d'autrui n'existe pas en dehors de celui qui la raconte —> toujours un point de vue subjectif allusions au doute, aux questions —> on trouve des phrases du type: "On dit que...", "One ne sait pas si..." Part critique et analytique. Du registre de l'essai-fiction Ces fictions biographiques sont tout le temps en train de se renouveler - jamais le meme moule. Quelques textes contemporains D. Foenkinos: * La délicatesse (2009) * Le potentiel érotique de ma femme (2004) * Les souvenirs (2011) * Charlotte (2014) - prix Renaudot et Goncourt des lycéens. Retrace la vie d'une artiste, peintre allemande et juive qui s'appelle Charlotte Salomon. Elle est morte très jeune (26 ans) à Auschwitz. C'est l'histoire du coup de foudre qu'éprouve Foenkinos à l'égard de ses tableaux. Elle a une histoire de famille très dramatique et triste, tout cela avant sa fin tragique. Elle était exilée en France, et entre 1940 et 1942, elle va peindre sa vie. Ce livre a été extrêmement critiqué.
(un) Hendiadys/Hendiadyin
Consiste à dissocier en deux éléments une formulation qu'on aurait pu faire en un seul. Exemples: "Après le souper, quand la soirée était belle, nous allions encore tous ensemble faire quelque tour de promenade sur la terrasse pour y respirer l'air du lac et la fraicheur" - l'air frais du lac "Elle et ses lèvres racontaient" - Paul Éluard. —> surement pas à l'examen car difficile à repérer
Zeugme
Consiste à faire dépendre d'un même mot deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents, en sous-entendant un adjectif ou un verbe déjà exprimé, en créant un effet de surprise. Un "raccourci" saisissant qui rompt avec la norme et qui force à réfléchir et lire différemment. (Exemples: "Les bleus gagnent avec Zidane et la manière" "Après une matinée de jardinage, et qu'elle eut retrouvé sa chaise longue" - Echenoz)
Antanaclase
Diaphore qui se produit dans un dialogue
La série noire
Elle date de 1945. Romans noirs et policiers. Couverture mythique. Jacques Prévert (aurait trouvé le titre) et Picasso (aurait dessiné). Exemples: La sirène rouge de Dantex; Total Kheops de Jean Claude Izzo.
Métaphore
Emploi d'un terme concret pour exprimer une notion abstraite par substitution analogique, sans qu'il y ait d'élément introduisant formellement une comparaison. L'analogie est implicite et moins intelligible qu'une comparaison.
Asyndète
Figure de style fondée sur la suppression des liens logiques et des conjonctions dans une phrase. C'est une forme d'ellipse. (Exemples: "Les prix sont libres. (et) Vous êtes libres. (mais) Ne dites pas oui à n'importe quel prix" ; "La pluie, le vent, le trèfle, les feuilles sont devenus des éléments de ma vie. Des membres réels de mon corps" ; "Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.")
Patrick Deville
Il a commence chez Minuit (écriture minimaliste) puis il a change d'éditeur (Seuil) et de style. Sa carrière littéraire est liée a un projet et a ses voyages. 2001: devient directeur de la MEET 2004: Pura Vida: Vie & Mort de William Walker (filibustier de la fin du 19eme siècle, qui a voulu conquérir des pays d'Amérique Latine et qui est devenu président du Nicaragua avant de se faire assassiner). 2009: Equatoria (vie de Pierre Savorgnon de Brazza, explorateur en Afrique > Brazzaville) 2011: Kampuchea (vie de Henri Mouhot, chasseur de papillon qui a découvert les temples d'Ankor Wat) 2014: Viva (vie de Trotsky et Malcolm Lowry) Quelques traits communs de cette série: - approfondissement historique et géographique - portraits d'aventuriers, de savants - on découvre ces vies sous la forme de carnets de notes de journal de voyage - Collection "Fiction & Cie" (Seuil) - romans sans fiction —> ca nous fait penser a l'auto fiction personnages du XIX siècle - il rumine le monde, mêlant politique, science, histoire.
imprimeur
Il réalise un BAT (bon à tirer: fichier informatique avec la dernière forme avant l'impression): il va envoyer le manuscrit mis en forme à l'éditeur, qui va le soumettre à l'auteur. Une fois qu'on est d'accord, il y a l'imprimatur —> OK ça peut être imprimé Il y a deux types d'impression aujourd'hui: - numérique: on passe directement de l'ordinateur à l'imprimante - qualité moins bonne, mais moins coûteuse - offset: ancien procédé - plaques métalliques revêtues du film du manuscrit. Il faut imprimer le texte et la couverture. Puis viennent les étapes de reliure et assemblage.
L'écriture "blanche" ou "minimaliste"
L'écriture blanche est une invention de Roland Barthes en 1944, en parlant de l'Etranger de Camus. L'expression est aussi employée par deux autres auteurs: Jean Cayrol et Maurice Blanchot. Quand Barthes parle de l'écriture blanche chez Camus, il dit que c'est "une sorte de langue basique, élémentaire, également éloignée des langages vivants et du langage proprement dit". Il voit une langue nouvelle qui n'est pas le langage littéraire comme on le trouvait jusque là, ni le langage oral. Il appelle ça le degré zéro de l'écriture. Ça désigne deux choses: permet de créer d'une part une "distance narrative" et d'autre part un "minimalisme stylistique". L'écriture blanche trouverait son identité dans l'éloignement par rapport aux formes littéraires. (abandonner l'élégance, l'ornementation). D'une certaine façon, c'est une forme négative. L'écriture blanche vise a mettre de côté l'analyse et le sentiments et d'ouvrir les yeux du lecteur sur le potentiel frictionnel du monde, à faire attention au monde et à ses détails. Est-ce qu'il y a une dimension philosophique? Il y a certainement une critique d'une société qui a perdu ses repères, de plus en plus apolitique, désengagée et individualiste. Il y a aussi une forme d'humour et d'ironie de la part du narrateur pour faire réfléchir à ça. "La salle de bain" de Jean-Philippe Toussant est un roman phare de ce courant. "Un été" d'Almendros s'inscrit aussi dans cette mouvance L'Étranger de Camus Éditions de Minuit
Dans les forets de Sibérie
Le voyage immobile. Il a l'impression de tourner autour de la planète pendant des années et se promet de rester en place pendant 6 mois. C'est quelque chose d'original et pourtant le voyage immobile a déjà marqué la littérature au 18ème avec De Maistre. Structure de récit assez classique - achats, préparatifs - arrivée, Installation, nettoyage - vie - retour Le style - lexique soigné - beaucoup de comparaisons, métaphores, images (typique de Tesson) - peut-être même un peu trop (prose qui se veut poésie, impression qu'il cherche à faire du style) - Il aime bien les aphorismes: un peu moralisant quand on en a à toutes les pages. - Il joue beaucoup sur les oppositions - parfois très tranché et pas nuancé: bruit/calme, solitude/foule, foret/ville —> on sait toujours où lui se situe - Parmi les choses qui lui ont été reprochées, les remerciements: il y a l'entreprise Millet. "superproduction hollywoodienne qui raconterait la vie de l'abbé Pierre". - subventionné, sponsorisé par France Culture "beaucoup d'efforts pour se mettre à nu dans une forêt" - critique qu'il a du essuyer Intérêt de l'expérience et de la réflexion sur l'existence et la vie moderne. Ça donne à réfléchir sur le monde L'image qu'il donne de la Sibérie est assez juste.
6 Règles d'écriture posées par George Orwell
N'utilisez jamais de métaphore ou de figures de style que vous avez souvent lu, pour éviter les clichés. Préférez toujours un mot court à un mot long (à prendre avec des pincettes) S'il est possible de supprimer un mot, faites-le. Préférez le mode actif au mode passif. N'utilisez jamais une expression étrangère, un terme scientifique ou de jargon s'ils ont un equivalent dans la langue courante. Mieux vaut désobéir aux règles énoncées ci-dessus qu'écrire des choses épouvantables.
L'autofiction
Origines C'est un écrivain, Serge Doubrovski, qui crée ce terme à propos d'un de ces textes intitulé Fils. Depuis ce moment-là, le terme d'autofiction a pris une ampleur considérable, pour qualifier des récits personnels plus ou moins fictifs. C'est devenue une sorte de tendance contemporaine, un courant littéraire. Doubrovski est un écrivain qui a fait de sa vie un sujet d'écriture. Il a une véritable obsession de soi et une volonté de se raconter. Professeur et écrivain, il a eu une vie de souffrances, de maladie, et de scandale, dont un scandale très célèbre: Le livre brisé de 1989, qui a obtenue le pris Médicis, qui retrace la déliquescence de son couple, la fin d'une histoire d'amour. Il publie son livre, et sa femme se suicide. (À partir du moment où c'est de l'autofiction, rien n'est clair) Aujourd'hui, l'autofiction, la suite de l'autobiographie, c'est quoi? L'écrivain revendique le droit de jouer avec les événements. L'autofiction est une construction et non un compte rendu. C'est une construction assumée. Avant on avait plutôt tendance à dire "Je vais rendre compte/relater ma vie". L'autobiographie n'est plus séparée du roman. Ce n'est plus un genre à part. Avant il y avait le roman et l'autobiographie. Maintenant cette frontière n'existe plus. Il y a un dialogue entre les deux genres. Le mouvement qui anime, motive l'écrivain est celui d'un approfondissement, d'une recherche de soi. On écrit pour approfondir sa connaissance de soi. On écrit pour mieux se connaitre, même si c'est une formule très clichée et banale. Le morcellement du récit. L'autofiction, ce récit contemporain-là est morcelé, fragmenté. L'écrivain privilégie un moment, un instant, un épisode, et on n'a plus une linéarité, un trajet construit a posteriori. C'est plutôt l'idée de capter quelques instants dans l'existence. —> Tout cela est typique d'aujourd'hui Ce récit, c'est trois oppositions ambiguïté, jeu entre la réalité et la fiction ce qui est de l'ordre du privé et ce qui est de l'ordre du public (est-ce que j'ai le droit de parler des autres personnes dans ma vie?) Est-ce qu'on dit la vérité ou est-ce qu'on ment? Exemples: - L'amant de Marguerite Duras C'est un roman mais il y a des indices importants qui font croire que la narratrice est Marguerite Duras. Il n'y a pas de pacte autobiographique. Ça peut très bien être de l'autofiction. - La Place et Une passion simple de Annie Ernaux/Les années. La Place = la vie de son père. Elle parle d'elle et de son père. "Je sais que le roman est impossible". Pour elle, elle ne peut pas écrire de fiction, elle doit parler d'elle. "L'écriture plate me vient naturellement" - Un roman français de Beigbeder, prix Renaudot. Cette autofiction, ce nouveau visage de l'autobiographie, brouille la frontière des genres. Fin 20ème, début 21ème, l'autobiographie se mêle intimement au roman, à tel point qu'il est difficile de faire le partage entre les deux. Tous les écrivains qui se lancent dans cette perspective-là essayent de creuser des moments de leur existence (moment de garde-à-vue, divorce, déménagement), pour approfondir sa connaissance de soi. Tous les écrivains qui s'y engagent font d'une certaine manière face à un dilemme, qui est d'une part le lien originel avec l'autobiographie classique type "Confessions", qui ne tolère pas le mensonge, qui pousse à l'aveu, et d'autre part, la mise en oeuvre littéraire (et pas forcément la fiction), qui suppose le passage par des mots, le choix de ces mots, qui esthétise la réalité et qui donc forcement la déforme, même dans le cas d'Annie Ernaux avec son écriture plate (qui est déjà un choix, donc une mise en récit, et sans doute déjà un peu de fiction). Ecrire, est-ce que ce n'est pas déjà un embryon de fiction?
Eric Chevillard
Pas du tout médiatique comme Tesson. Il a beaucoup publié. Il a écrit un récit de voyage: "Oreille rouge". Un voyage vers la littérature plutôt que vers le monde. Chevillard trompe le lecteur: il utilise le genre du récit de voyage comme un leurre, pour finalement se moquer du genre. Pour que le lecteur comprenne qu'il critique le genre, il faut qu'il puisse reconnaitre le genre. Alors il faut que Chevillard utilise les codes, qu'il le mette en avant: Le texte est divisé en 3 parties: avant, pendant, après le voyage. On a bien une description du Mali, de la végétation, des rencontres, etc. On a aussi le fait de convoquer beaucoup de lecture, il fait des références. Pacte réaliste passé avec les lecteurs: "je" est le voyageur et l'écrivain. —> toute une série d'éléments qui nous font croire qu'on se trouve dans un récit de voyage classique. Distance critique, distance humoristique et/ou ironique La première distance critique qui s'est installée: on dirait que c'est Eric Chevillard, mais c'est un "il", et il s'appelle "Oreille rouge". Récit à la 3eme personne. Cruauté: "Il sait dire bonjour le mâtin, à midi, après midi, bonne nuit, au revoir, en bambara, il sait dire merci, soleil, argent - quelle pitié! Jusqu'au jour de son départ, on lui souhaite la bienvenue". —> il n'est jamais intégré Oreille rouge = aussi clairement un indice de moquerie Le fait de parler de soi à la 3eme personne permet d'avoir une grande distance critique et de se critiquer soi-même: "Oreille rouge est une sombre ordure". Il se moque aussi de sa façon d'écrire. —> le baobab —> /!\ car dans les livres il y a beaucoup de clichés Contrairement à ce que fait comprendre l'incipit, on tombe sur quelque chose d'assez nouveau et d'inédit, sensationnel: la mise à distance et la séparation narrateur/voyageur. Les ailleurs du récit: exercices de style 3 nouveaux voyages proposés par Chevillard (qui ne sont pas le Mali) * Fragmentation/composition Texte fait de petits paragraphes séparés par des grands blancs. —> On découvre une autre utilisation du texte * L'usage de la langue Chevillard explore le pays de la langue française, qui devient un espace de jeu. Il détourne tous les clichés, choisit un mot plutôt qu'un autre pour nous faire sourire, pour se moquer. Il faut être vigilant à chaque mot (c'est fatiguant). Il joue sur la matérialité et la sonorité des mots: "Vu aussi sur les têtes: bûche, bêche, bâches, seau, marmite, fagot, botte de carotte, panier, poulet plumé, plateau, bidon, cageot"—> allitération "Et que faisait-il dans son jardinet? Il jardinait." —> homonyme "Ce qui expliquerait beaucoup de choses et notamment comment il se fait que le margouillis escalade les roches les plus abruptes sans jamais se casser la margouillette" —> néologisme (margoulette) "Le point part et tout vacille. Décollation en fait de décollage." —> décollation = couper la tête Il est censé décoller et il se fait assommer * Le réel, la poésie et l'imaginaire Travail poétique qui pose la question du réel. Le réel échappe au voyageur. Oreille rouge veut absolument voir un hippopotame. Un gamin apprend par coeur des choses sur les hippopotames pour les lui raconter. —> Morale: ce qu'on tient à voir pendant le voyage, on ne le découvre pas. C'est sans doute autre chose qu'on découvre. Le narrateur se fait entrainer sur le récit de l'imaginaire. Ex: girafe qui servirait de porte-chapeau. Chevillard mêle très habilement l'imaginaire au réel. Le réel est en partie décevant car on le connait déjà, mais si on ajoute une pointe d'imaginaire, tout devient intéressant. Ainsi, Chevillard redonne le sens au voyage et à l'écriture du voyage.
Paronomase
Rapprochement de paronymes qui ont des sonorités semblables mais des sens différents. (Ex: qui vole un oeuf vole un boeuf; qui se ressemble s'assemble; "décollation en forme de décollage" - Chevillard)
Homonymie
Relation entre plusieurs formes linguistiques ayant le même signifiant graphique et/ou phonique et des signifiés totalement différents. (Ex: Ces nuits t'en souvient-il Me souvenir me nuit. - Aragon)
Anadiplose
Reprise dans une phrase, en général au début, d'un mot ou d'un groupe de mots de la phrase précédente. (Ex: Le plat pays de Jacques Brel: "Avec la mer du Nord comme dernier terrain vague, et des vagues de dunes..." ; Jean Echenoz (Des éclairs): "Oui le Niagara. Le Niagara ce serait bien.")
Anacoluthe
Rupture de construction, discontinuité dans la construction d'une phrase. Le début fait penser à une construction, mais elle est ensuite abandonnée. Dans le contexte du langage courant, c'est une erreur. (Ex: "En attendant de vos nouvelles, veuillez Monsieur, Madame.... ; "Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géants l'empêchent de marcher". - Charles Baudelaire, L'Albatros)
Analepse
Récit d'une action passée (équivalent d'un flash-back)
Anaphore
Répétition d'un mot ou d'un groupe de mots en tête de phrase/vers/paragraphe. (Ex: J'accuse - Zola: toutes les phrases commencent par "J'accuse" ; "Moi président de la République..." - Hollande)
traduction littéraire
Simon Leys (sinologue) - Experience de la traduction littéraire: quelques observations Qu'implique la traduction littéraire? De l'amour. D'après Leys, les traduction mauvaises le sont parce qu'elles sont liées a la rentabilité. Le premier paradoxe, c'est que le traducteur littéraire ne devrait pas vivre de son metier. Il devrait aimer la traduction littéraire et ne pas tirer à en faire de l'argent. Pour lui, "si on traduit pour vivre, il faut constamment choisir entre bousiller l'ouvrage ou mourir de faim". Il parle d'un texte de Dana (1840). Il l'intitule "Deux ans sur le gaillard d'avant". Il a retravaillé ce texte pendant 18 ans. Il dit que si on rapporte les heures de travail à ce que ça rapporte, on est loin derriere le salaire d'une balayeuse. De la modestie. C'est un travail considérable pour finalement demeurer secret, invisible. "On ne remarque le traducteur que lorsqu'il a échoué. Son succès est de se faire oublier." C'est un travail de l'ombre. On est au service d'un auteur. De la créativité, mais pas vraiment. C'est un "substitut de création". La traduction littéraire imite le travail de création de l'auteur. Le traducteur ne crée par l'histoire. Leys en déduit que ce n'est pas étonnant que certains écrivains passent à la traduction. Pourquoi? Peut-être pour combler l'absence d'imagination, le syndrome de la page blanche. De nombreux écrivains on fait ca: Baudelaire (traduit Edgar Allan Poe), Valery, Larbaud... C'est une sorte de plagiat, mais pour que ca marche, il faut une certaine complicité entre traducteur et auteur. D'où le fait qu'il soit presque naturel pour un écrivain qui a donné des traductions, que ces traductions figurent parmi ses oeuvres à lui. Quels sont les principaux problèmes (selon Leys)? La maitrise de la langue française. La langue d'arrivée est primordiale, plus importante que la connaissance de la langue de l'oeuvre traduite. Il faut un talent d'écrivain, une souplesse d'écriture dans la langue d'arrivée. Pour Leys, on ne peut bien traduire une oeuvre littéraire que dans sa propre langue. Il dit que le problème n'est pas tellement d'exprimer de mots ou des expressions ; les problèmes viennent plutôt des choses simples, des expression faciles. Les erreurs sont inévitables, mais on peut les repérer et les corriger ; mais quand il s'agit d'erreurs de sens, des fautes d'oreille, des fautes de jugement, c'est plus délicat. Les titres des oeuvres sont assez indicateurs de ce que le traducteur a compris du livre. Pour Begbedee, la premiere phrase de Gatsby ne "sonne pas juste". Importance de la lecture et de la relecture. Il faut mettre en oeuvre toutes les ressources de l'écriture, mais c'est aussi le travail supreme de la lecture. Il y a selon lui deux grands types d'écrivain * ceux pour qui le récit peut se dissocier du langage. ceux pour qui le récit est indissociable du langage. Plus une oeuvre se rapproche du langage poétique, plus elle est difficilement traduisible. Ces traductions deviennent parfois supérieures aux textes originaux Ex: Gabriel Garcia Marquez a reconnu que la traduction anglaise de 100 ans de solitude est meilleure que son texte original.
figures de style
Trois grands types de figures de style: Elles jouent sur le sens des mots (ex: oxymore) Elles jouent sur leur sonorité ou aspect visuel (ex: allitération) On joue sur l'ordre des mots dans la phrase (ex: gradation) /!\ Ces critères sont théoriquement critiquables Quintilien a fait un traité de rhétorique: La figure est un écart délibéré par rapport à une norme de discours. Nuance: il n'y a pas de langue sans figure, la figure fait partie de la langue elle-même (tout est figure). Laurent Jenny propose trois problèmes: - Un critère psychologique On dit que l'auteur décide de faire cet écart par rapport à la norme, or la figure n'est pas toujours volontaire (exemple: boire un verre) - Un critère socio-linguistique Qu'est-ce qu'une norme? (la norme, c'est dire "boire un verre") - Un critère formel Écart par rapport à un discours simple (c'est quoi un discours simple? oral? écrit?) De toutes façons, dans le langage le moins sophistiqué. Aussi, cette norme varie en permanence. A certaines époques, on a des normes et codes particuliers. C'est impossible de saisir une norme.
Antonomase
Utiliser un nom propre à la place d'un nom commun et l'inverse. (Ex: un judas, un hercules, un don juan). C'est plus rare dans l'autre sens (Ex: Mallarmé: Mal Endormi, Mal Enterré; Jean Echenoz: Marron glacé, Vert bouteille; Musso: M. Jus d'Orange)