Personnages

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François Ier

- 1539: l'ordonnance de Villers-Cotterêts ~ supplanter le latin comme langue obligatoire de l'administration et les procès juridiques

Henry Wadsworth Longfellow

- 1847: le poème Évangéline : l'histoire du "Grand Dérangement" (Anglais Protestants - Français catholiques(Acadie) : conflits politiques, ethniques et religieux restent présents ; les Anglais décident même de déporter les Acadiens français en Louisiane) est racontée dans plusieurs ouvrages littéraires

Antonine Maillet

- 1979: le roman Pélagie-la-Charette ~ l'histoire du "Grand Dérangement" (Anglais Protestants - Français catholiques(Acadie) : conflits politiques, ethniques et religieux restent présents ; les Anglais décident même de déporter les Acadiens français en Louisiane) est racontée dans plusieurs ouvrages littéraires

Giovanni Caboto

- en 1497: navigateur et explorateur vénitien au service du roi Henri VII d'Angleterre, cherchant la route maritime des Indes par l'ouest comme Colomb, touché terre et explore la côte pendant quelque temps avant de repartir pour l'Angleterre - les Anglais ont prétendu qu'il était le premier Européenne à découvrir la "nouvelle terre", puisque le premier à atteindre lw continent nord-américain après les Vikings - l'absence de cartographie ou de journal de voyage pose de questions quant à la véracité des faits

les poètes de la Pléiade

- en 1549: la Défense et Illustration de la langue française qui propose le dialecte de Paris comme modèle de la langue littéraire.

Renée Robert Cavelier De La Salle

- en 1682: il a venu de la Nouvelle-France explore le bassin du Mississippi jusqu'à son embouchure et donne à cet immense territoire le nom de Louisiane en l'honneur du roi de France, Louis XIV - une colonie pénitentiaire de la France y sera bientôt installée pour accueillir des malfaiteurs, des prostitués de France

Philippe d'Orléans (Nouvelle-Orléans)

- en 1718 a lieu la fondation de La Nouvelle-Orléans, baptisée ainsi en honneur du Régent Philippe d'Orléans ~ elle devient capitale de la Louisiane en 1772 - le 3 mai 1803 Napoléon vend la Louisiane aux États-Unis (15millions de dollars) ~ en 1849 Bâton-Rouge devient la capitale de l'État

Ferenc Ribáry

- en 1866: une des premières descriptions de la langue basque, traduit ensuite aussi en français a été rédigé par lui

Charles le Simple

- en 911, il a fini par leur céder une partie du littoral de la Manche, celle qui deviendra le duché de Normandie. - À partir de ce moment, ces Normands (= hommes du nord), installés sur leurs propres terre, renoncent définitivement au pillage, se convertissent au christianisme et s'intègrent à la population. Ces envahisseurs parlant le norrois, ont été complètement romanisés et seuls quelques termes rappellent leur passage.

François II Rákóczi

- ses Mémoires (1739) et ses Réflexions sur la vie civile et la politesse d'un chrétien en français

Antoine de Rivarol

- 1784: Discours l'universalité de la langue française ~ une dissertation sur l'universalité du français - Cette question de l'universalité de la langue française a même fait l'objet d'un concours organisé par l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Berlin en 1782, auquel ANTOINE DE RIVAROL (1753-1801) a pris part. - Les sujets de dissertation du concours étaient les suivants : 1) Qu'est-ce qui fait la langue française la plus universelle de l'Europe ? - 2) Par où mérite-t-elle cette prérogative ? - 3) Peut-on présumer qu'elle la conserve ? Le Discours sur l'universalité de la langue française (1783)9 de RIVAROL a été couronné, ex-equo avec l'Allemand JOHANN CHRISTOPH SCHWAB (1743-1821), un professeur à l'Académie de Stuttgart, que l'histoire a rapidement oublié. En caractérisant la langue française RIVAROL remarque entre autres qu'elle est : « [...] sûre, sociale, raisonnable, ce n'est plus la langue française, c'est la langue humaine. » [p. 100-101] « [...] la syntaxe française est incorruptible. C'est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue : ce qui n'est pas clair n'est pas français ; ce qui n'est pas clair est encore anglais, italien, grec ou latin. » [p. 90-91] Il précise ainsi, de façon un peu simpliste et réductrice, ce qu'il croyait être les causes de l'universalité du français : « Mais cette honorable universalité de la langue française, si bien reconnue et si hautement avouée dans notre Europe, offre pourtant un grand problème. Elle tient à des causes si délicates et si puissantes à la fois que, pour les démêler, il s'agit de montrer jusqu'à quel point la position de la France, sa constitution politique, l'influence de son climat, le génie de ses écrivains, le caractère de ses habitants, et l'opinion qu'elle a su donner d'elle au reste du monde, jusqu'à quel point, dis-je, tant de causes diverses ont pu se combiner et s'unir pour faire à cette langue une fortune si prodigieuse. » [p. 40] - Ce discours se voulait une tentative de stopper l'avancée de l'anglais. De plus, RIVAROL ne distinguait guère le français comme « langue véhiculaire », « langue maternelle » ou « langue seconde » ; on ne sait donc pas de quel français il parlait. - Aujourd'hui, on donnerait sans doute raison à son concurrent, JOHANN CHRISTOPH SCHWAB, lui qui croyait plutôt que la suprématie du français était due surtout aux conditions politiques, économiques ou militaires, non à des causes intrinsèques à la langue elle-même. - Par ailleurs, RIVAROL n'avait pas répondu à la troisième question posée par le jury du concours: « Peut-on présumer que la langue française conserve cette prérogative de l'universalité en Europe ? » Mais SCHWAB y avait répondu : « Les autres langues qui sont en concurrence avec la langue française ne peuvent enlever à cette langue le rang qu'elle occupe que dans les cas suivants : il faudrait ou qu'elle vînt à s'altérer, ou que la culture d'esprit fût négligée dans la nation qui la parle, ou que cette nation perdît de son influence politique, ou que sous ces trois rapports une nation voisine reçût un accroissement proportionnel. »

Philippe le Bel

- Dès l'époque de PHILIPPE LE BEL (1268-1314), on avait commencé à employer plus ou moins régulièrement le « françois » au lieu du latin dans les actes officiels, dans les parlements régionaux et à la chancellerie royale. Ainsi, dès 1300, dans le Nord, il s'était constitué une langue administrative et judiciaire qui faisait déjà concurrence au latin : la lingua gallica.

Andreas Kempe

- médecin et alchimiste - suédois - distribue ainsi les rôles (Die Sprachen des Paradies. 1688) : Dieu s'adressait à Adam en suédois, celui-ci lui répondait en danois, et le serpent subornait Ève en français.

Un ouvrage du XIIIe siècle (entre 1215 et 1230) intitulé Vie des Pères

- nous apprend que la dot la plus importante d'une riche fille bourgeoise - en dehors qu'elle est bien élevée et chante bien - était la bonne maîtrise de la langue et de la littérature française.

François Grimaldi (le Malizia)

- son histoire, affichée près du Palais des Grimaldi,est par exemple d'abord rédigée en langue monégasque

Antoine Furetière

- 1690: a paru aux Pays-Bas, à La Haye, le Dictionnaire universel (Dictionnaire françois, contenant les mots et les choses, plusieurs nouvelles remarques sur la langue françoise : Ses Expressions Propres, Figurées & Burlesques, la Prononciation des Mots les plus difficiles, le Genre des Noms, le Régime des Verbes : Avec Les Termes les plus connus des Arts & des Sciences. Le tout tiré de l'Usage et des bons Auteurs de la Langue françoise) - Ce dictionnaire n'excluait pas les termes dialectaux, ni les mots « bas », ni les termes scientifiques. - FURETIÈRE faisait figure de précurseur dans son domaine, car il décrivait l'usage en recourant à un ouvrage de type encyclopédique, avec des articles parfois extrêmement longs. - Le dictionnaire de FURETIÈRE n'a pu paraître en France que clandestinement, mais il a connu un succès rapide. Il a été abondamment copié et imité, inspirant les travaux des encyclopédistes du siècle suivant. - Le dictionnaire de FURETIÈRE est aujourd'hui considéré comme le meilleur dictionnaire du XVIIe siècle, de loin supérieur à celui de l'Académie. Il a également été le premier dictionnaire encyclopédique au monde, comptant au moins 45 000 articles.

Boileau

- Après la mort de RONSARD, les critiques deviennent cependant de plus en plus vives. - Un besoin de simplicité dans le style et de respect dans la grammaire est réclamé. « Enfin Malherbe vint » - dira BOILEAU dans son Art poétique (Chant premier, 131-142) : « Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée. Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber. Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle. Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté."

Limojon De Saint Di(s)dier

- Autrefois, les traités internationaux étaient rédigés en latin, propre à tous les cours d'Europe. - Au cours du XVIIe et du XVIIIe siècles, le français supplantera progressivement le latin. Les principales causes en sont a) la puissance militaire et politique de la France dans le monde et b) les qualités de clarté, de rationalité et d'élégance qu'on prête à cette langue. - D'après la légende, ce serait depuis le traité de Nimègue du 10 août 1678, qui mettait fin à la guerre de Hollande (entre les Provinces-Unies et la France), que la langue française, bénéficiant du prestige de la monarchie de LOUIS XIV, aurait définitivement obtenu ses prérogatives de « langue diplomatique ». - Cette légende proviendrait du texte suivant du diplomate français, LIMOJON DE SAINT DISDIER (v. 1630-1689) : « L'on s'apperceut à Nimegue du progrés que la Langue Françoise avoit fait dans les Païs étrangers ; car il n'y avoit point de maison d'Ambassadeurs, où elle ne fust presque aussi commune que leur Langue naturelle. Bien davantage, elle devint si necessaire, que les Ambassadeurs, Anglois, Allemans, Danois, et ceux des autres Nations, tenoient toutes leurs Conferences en François. Les deux Ambassadeurs de Dannemarck convinrent mesme de faire leurs depesches communes en cette Langue, parce que le comte Antoine d'Oldembourg parloit bon Allemand et n'entendoit point le Danois, comme son Collegue. De sorte que, pendant tout le cours des Negotiations de la Paix, il ne parut presque que des Ecritures Françoises, les Etrangers aimant mieux s'expliquer en François dans leurs Memoires publics que d'écrire dans une langue moins usitée que la Françoise. » / Histoire des negotiations de Nimegue par le sieur de Saint-Disdier, Paris, 1680, pp. 78-79 ; cf. Actes et Mémoires de Nimègue, Amsterdam, 1678./

Clément Marot

- C'est au XVIe siècle qu'apparaît la règle de l'accord du participe passé avec avoir. - Nous la devons à CLÉMENT MAROT (1496-1544). Ce dernier l'avait empruntée à un professeur italien qui, enseignant le français à des Italiens, essayait de trouver un système pour le fonctionnement du participe passé. - En 1538, Marot a formulé ainsi la règle du participe passé avec avoir (OEuvres, Epigramme CIX) : « Enfants, oyez une leçon : Nostre langue a ceste façon, Que le terme, qui va devant,.... - C'est cette règle (le mot amour était à l'époque féminin), fondée sur l'opposition entre le participe passé avec être et le participe passé avec avoir, que nous observons aujourd'hui. - À l'époque de CLÉMENT MAROT, les écrivains suivaient plus ou moins cette nouvelle règle. À long terme cependant, il a paru plus commode d'avoir une règle afin que le français soit plus comparable au latin. - Ce n'est qu'au XIXe siècle que les règles du participe passé seront finalement imposées dans les écoles de France, de Belgique, des cantons suisses romands et du Canada français.

Henriette Walter

- Aventures et mésaventures des langues de la France (2008) ~ les prénoms se trouvent bien sûr aussi ailleurs,mais ou bien ils ont d'abord été créés dans la région signalée ou bien à une époque de leur histoire - Selon une enquête (Cf. HENRIETTE WALTER. Le français dans tous les sens) nous savons aussi qu'il y a 16 façons différentes de préparer la salade selon les régions - C'est la linguiste HENRIETTE WALTER qui affirme dans son livre Honni soit qui mal y pense que, sans l'intervention de JEANNE D'ARC, les Anglais restés en partie francophones auraient pu adopter définitivement le français et transporter plus tard cette langue dans les futurs États-Unis d'Amérique et ailleurs. Même s'il ne s'agit là que d'une hypothèse, les chances du français de s'implanter en Angleterre auraient été incontournables. Ou bien le duc de Bourgogne ou bien le roi d'Angleterre aurait occupé le trône de France en lieu et place des Valois ; or, ces deux prétendants parlaient le français. Ayant conservé la moitié de leurs terres en France, les « rois-anglais-de-langue-maternelle-française » n'auraient certainement pas eu cette réaction anti-française qu'ils ont développée par la suite, une fois « boutés hors de France ». Autrement dit, la conquête de la France par les Anglais aurait assuré la pérennité du français en Angleterre grâce à la fusion des deux royaumes. Dans ce cas, le français aurait certainement dominé sur l'anglais. Par la suite, la répartition mondiale des langues aurait aujourd'hui une toute autre apparence. Mais l'histoire en a voulu autrement. - Même si la linguiste HENRIETTE WALTER affirme dans Le français dans tous les sens (1988 : 15), qu'« il n'y a aucune hiérarchie de valeur à établir entre langue, dialecte et patois », tous sont devenus plus prudents avec ces termes aujourd'hui controversés. Pour HENRIETTE WALTER, le terme de patois correspond à une forme prise par le latin parlé dans une région donnée : « ... le terme de patois en est arrivé progressivement à évoquer dans l'esprit des gens l'idée trop souvent répétée d'un langage rudimentaire [...]. Nous voilà loin de la définition des linguistes, pour qui un patois (roman) est au départ l'une des formes prises par le latin parlé dans une région donnée, sans y attacher le moindre jugement de valeur : un patois, c'est une langue. » - Et la linguiste de préciser ainsi les conditions dans lesquelles sont apparus les patois : « Le latin parlé en Gaule [...] s'est diversifié au cours des siècles en parlers différents. [...] Lorsque cette diversification a été telle que le parler d'un village ne s'est plus confondu avec celui du village voisin, les linguistes parlent plus précisément de patois. Mais, à leurs yeux, il n'y a aucune hiérarchie de valeur à établir entre langue, dialecte et patois. » - Si pour un linguiste il n'existe aucune hiérarchie de valeur entre les mots langue, dialecte et patois, il n'en est pas ainsi pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. En effet, pour la plupart des simples mortels, une hiérarchie s'est établie : la langue est supérieure au dialecte. Quant au patois, il est encore associé à un « langage rudimentaire ». Néanmoins, c'est HENRIETTE WALTER qui a raison.

Nicolas Sarkozy

- D'ailleurs, le président français, NICOLAS SARKOZY (élu en 2007), a plusieurs fois déclaré être opposé à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. - Dans un discours à Besançon en mars 2007 il a déjà affirmé son opposition : « Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre, décide qu'une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le français. Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J'ai la conviction qu'en France, terre de liberté, aucune minorité n'est opprimée et qu'il n'est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre identité nationale et n'a absolument rien à voir avec la construction de l'Europe. » - Cependant, SARKOZY s'est dit « favorable à ce que le droit des parents à inscrire leurs enfants dans une classe bilingue français + langue régionale soit reconnu, dès lors que la demande est suffisante. » Plus précisément, un enseignement bilingue à la maternelle et au primaire serait possible pour les élèves dont les familles le demandent et dont le nombre est jugé suffisant, mais il ne pourrait être imposé.

François Rabelais

- Dans le Prologue de son Cinquième livre, FRANÇOIS RABELAIS défendait aussi la langue du peuple (« ...notre langue vulgaire n'est tant vile, tant inepte, tant indigente et à mépriser qu'ils l'estiment. ») et s'est élevé contre les écumeurs de latin qui, selon lui, sclérosaient l'enseignement, maintenaient les sciences dans l'obscurantisme et corrompaient le français. L'un des textes les plus célèbres de l'oeuvre de FRANÇOIS RABELAIS demeure sans doute celui de « l'escholier limousin » que rencontrent à Paris le personnage Pantagruel et ses compagnons. L'écrivain se moque joyeusement du jargon prétentieux de ceux qui ont fait leurs études à la Sorbonne et qui ont pris l'habitude de latiniser leur propre langue à un point tel qu'ils ne sont plus guère compris (RABELAIS, Pantagruel 1532, Chapitre VI, Comment Pantagruel rencontra un Limosin qui contrefaisoit le langaige Francoys).

Bertrand Barère

- Dans son Rapport du Comité de salut public sur les idiomes du 8 pluviôse de l'an II (le 27 janvier 1794), il a dénoncé « les idiomes anciens, welches, gascons, celtiques, wisigoths, phocéens et orientaux. » en s'exclamant ainsi : « Combien de dépenses n'avons-nous pas faites pour la traduction des lois des deux premières assemblées nationales dans les divers idiomes de France ! Comme si c'était à nous à maintenir ces jargons barbares et ces idiomes grossiers qui ne peuvent plus servir que les fanatiques et les contre-révolutionnaires ! » - Son rapport a également déclenché une véritable offensive en faveur de l'existence d'une langue nationale : « Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, l'émigration et la haine de la République parlent allemand, la contre-révolution parle italien et le fanatisme parle basque. Cassons ces instruments de dommage et d'erreur. [...] La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel ; dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale, [...] c'est trahir la patrie [...]. Le français deviendra la langue universelle, étant la langue des peuples. En attendant, comme il a eu l'honneur de servir à la Déclaration des droits de l'homme, il doit devenir la langue de tous les Français [...]. Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous. » - à la suite de ce discours, on a procédé aussi à la nomination immédiate d'instituteurs de langue française ('personne dont le devoir était d'institutionnaliser la langue française) dans tous les départements où se parlait une des langues régionales dénoncées par BARÈRE. - BARÈRE n'était pas le seul à penser ainsi. La plupart des membres de la classe dirigeante développaient des idées similaires.

Louis Meigret

- En 1550, a paru un ouvrage important : Tretté de la grammaire francoeze, fet par Louis Meigret Lionoes. L'ouvrage de Meigret est le premier du genre à utiliser les adjectifs français et française (au lieu de françois/françoise) pour désigner la langue.

Victor Duruy

- En 1863, l'enquête du ministre de l'Instruction publique,... établissait que 20% des Français ne parlaient pas du tout français et que l'école recourait à la langue régionale dans 12 départements, dont l'Alsace, la Lorraine, la Bretagne, le Pays basque et la Corse

Antoine de Monzie

- Et enfin une proclamation provenant de lui, ministre de l'Instruction publique (1925) : « Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse. »

Richelieu

- Imposé par les souverains de France, le français était dorénavant considéré à égalité avec ce qu'on croyait être alors comme les trois « langues du bon Dieu » : l'hébreu, le grec et le latin. - Sous le règne de LOUIS XIII (1610-1643), le puissant cardinal de RICHELIEU a créé l'Académie française en 1635, qui a été chargée de faire un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique, et de prendre soin de la langue. Les tâches de l'Académie française ont été fixées en 1637 : elle devait nettoyer le français des ordures qu'il avait contractées dans la bouche du peuple (les Halles) et sa fonction principale était de travailler à « donner des règles certaines à la langue française, la rendre pure, éloquente et capable de traiter des arts et des sciences » (Article 24). Il s'agissait essentiellement de privilégier la langue parisienne d'où toute tournure provinciale ou régionale devait être bannie. Les « ordures » en question désignaient les mots mal employés, la contamination du langage cultivé par les régionalismes et dialectalismes, les mots étrangers, les termes techniques et les jargons. LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE : Le frontispice du Dictionnaire de l'Académie françoise symbolisait bien l'alliance du pouvoir politique et du pouvoir culturel, car l'ouvrage était « dédié au Roy ». Suivant l'idéologie prônée par le Grand Siècle, le dictionnaire de l'Académie (quelque 17 500 entrées) épurait le vocabulaire pour n'inclure que les termes permis à l'« honnête homme » et nettoyait la langue des ordures qui la menaçaient tout en s'appuyant sur la tradition du « bon usage » de VAUGELAS. Ainsi, le dictionnaire de l'Académie excluait les domaines spécialisés comme les arts et les sciences.

John Palsgrave

- L'Anglais - il a publié en 1530 Lesclaircissement de la langue françoyse. Son ouvrage, rédigé en anglais malgré son titre, était dédié à Henri VIII et à la princesse Mary dont il était le précepteur. - Il mettait l'accent sur la prononciation et la manière de former les lettres tout en présentant un vocabulaire bilingue, ce qui en faisait un dictionnaire. L'auteur anglais voulait faire connaître la grammaire du français au moyen de règles précises.

Claude Hagége

- La France, qui prône la diversité linguistique au sein des organismes internationaux, s'est montrée incapable de la reconnaître sur son propre territoire. C'est le point de vue du linguiste CLAUDE HAGÈGE dans L'Express du 12 avril 2007 : « Si nous voulons défendre la francophonie dans le monde et être crédibles, cela suppose d'abord que la France montre qu'elle respecte chez elle sa propre diversité linguistique. Ratifier la Charte, en expliquant aux parlementaires qu'elle est très souple et donc peu dangereuse, irait dans le bon sens. Certes, depuis quelques années, l'État a accompli des efforts, mais largement insuffisants. Les langues régionales sont dans un tel état de précarité que, pour leur permettre d'échapper à l'extinction totale qui les menace, il faudrait un investissement énorme et accepter de prendre des risques, comme l'ont fait les Espagnols en donnant une grande autonomie aux Basques et aux Catalans. » - il affirme (Hagège, 1996 : 117) que dans ce monde géré par le pouvoir des multinationales le français « a le devoir de se battre pour pouvoir offrir, le jour venu, une autre façon de dire et de penser le monde. »

Charles-Pierre Girault-Duvivier

- La grammaire la plus importe de cette période dans les écoles était celle de CHARLES-PIERRE GIRAULT-DUVIVIER (1765-1832), d'inspiration très conservatrice. - Dans la préface de sa Grammaire des grammaires, ou analyse raisonnée des meilleurs traités sur la grammaire française (1811), GIRAULT-DUVIVIER ne se présentait guère comme un novateur, car il se faisait le protagoniste des anciennes règles : « J'ai cherché à réunir en un seul corps d'ouvrage tout ce qui a été dit par les meilleurs grammairiens et par l'Académie, sur les questions les plus délicates de la langue française. [...] J'ai suivi les sentiers battus par les anciens maîtres, bien sûr de ne pas m'égarer et de n'égarer personne avec moi sur leurs traces. »

Xavier North

- La tradition centralisatrice de l'État est depuis fort longtemps (au moins depuis FRANÇOIS IER) trop ancrée dans les mentalités pour prendre de tels risques. - De nombreux dirigeants français voyaient dans la Charte un complot tramé par Bruxelles pour affaiblir la France en investissant le « terrain culturel local » et créer ainsi « un folklore sympathique » menant à la « disparition du modèle de l'État républicain français ». - Mais la vraie raison était bien politique, celle de devoir accorder des droits à toutes les langues régionales de France, comme l'expliquait en février 2010 XAVIER NORTH, délégué général à la Langue française et aux langues de France : « Le territoire métropolitain compte au moins une dizaine de langues régionales, voire vingt, si l'on reconnaît la diversité des langues d'oc et des langues d'oil. Accorder des droits opposables à une langue supposerait évidemment de les étendre à toutes, ce qui porterait atteinte à l'indivisibilité de la République et d'unicité du peuple français, selon les termes du Conseil constitutionnel, qui s'est opposé pour cette raison en 1999 à la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. »

Louis XIV

- Le 18 octobre 1685, dans son château de Fontainebleau, le roi LOUIS XIV a révoqué l'édit de Nantes signé en 1598 par son grand-père, HENRI IV. - Sur les conseils de ses ministres, LOUIS XIV a décidé alors de supprimer « l'hérésie protestante » de son royaume car, à l'exemple de la majorité des Européens de son époque, il ne pouvait admettre que deux religions puissent cohabiter dans un même État. - À la suite de la révocation de l'édit de Nantes plus de 300 000 huguenots se sont réfugiés en Allemagne, en Suisse romande, en Angleterre, aux Pays-Bas, puis plus tard aux États-Unis et même en Afrique du Sud où ils ont diffusé le français.

François Fabre D'Églantine

- Le calendrier républicain a été utilisé jusqu'au 1er janvier 1806, jour de son abolition, ainsi qu'en 1871 (à Paris seulement). Il était l'oeuvre du poète FRANÇOIS FABRE D'ÉGLANTINE.

Antoine Baudeau Sieur de Somaize

- Le grand dictionnaire des précieuses ou la clef de la langue des ruelles, 1660).

Antoine Meillet

- Le traité de Versailles terminant la première Guerre Mondiale (1919) signifie la fin de la carrière du français comme langue diplomatique. Ce document très important avait été rédigé en anglais. - Les langues dans l'Europe nouvelle, Paris, 1928: « C'est un général français [Foch] qui commandait les troupes alliées lors de la victoire finale. Mais quand ont commencé les négociations entre alliés, nécessaires pour préparer les traités, il s'est trouvé que les chefs des délégations britannique et américaine ne savaient pas le français, tandis que le chef de la délégation française [Clémenceau] parlait couramment l'anglais, et presque toutes les discussions préliminaires ont eu lieu en anglais. Par une innovation singulière - et absurde -, le traité de Versailles a été rédigé en deux langues, le français et l'anglais, les deux textes faisant également foi, et, à lire le traité, on a souvent l'impression que le texte français est traduit de l'anglais. La fin d'une guerre où la France a joué le premier rôle militaire a donc consacré la ruine du privilège qui faisait du français l'unique langue diplomatique. »

Étienne Mayet

- Lyonnais - il considérait que le français était inférieur à l'allemand et qu'il était une langue pleine de bizarreries dans son orthographe et sa prononciation : « Il n'y a peut-être point de langue qui présente plus d'irrégularités et de bizarreries dans la syntaxe d'usage que la langue française » (cité dans Le Mercure de France d'août 1785). - Les esprits critiques considéraient plutôt que le dynamisme politique, économique et militaire de la France avait contribué à la valorisation du français.

Abdou Diouf

- Malgré cette avancée du globbish, le français reste donc aujourd'hui aussi langue officielle ou l'une des langues de travail dans les grands organismes internationaux.(ONU,UNESCO...) - En décembre 2009, le secrétaire général de la Francophonie, attrait l'attention sur une contradiction à la fois intéressante et inquiétante : « La langue française est dans une situation ambiguë. Cette langue progresse, elle est la deuxième langue la plus enseignée dans le monde, le nombre de locuteurs augmente, la demande de français sur tous les continents augmente et paradoxalement nous assistons à l'effacement du français dans les organisations internationales. [...] Nous avons donc là un problème de volonté politique au niveau de tous nos États. » - C'est pourquoi il a recommandé aux différents responsables des pays francophones de ne pas « se laisser entraîner vers l'expression dans une autre langue ».

Mme de Charrière (née Isabelle van Tuyll van Serooskerken van Zuylen)

- Observations et conjectures politiques, 1788, cité dans L'Histoire, no 248, novembre 2000, 48 la remarque suivante à propos de l'importance des protestants pour la diffusion du français (l'Édit de Nantes) : « A qui la France doit-elle cet agréable empire qu'elle exerce bien plus sur l'Angleterre, l'Allemagne, la Hollande que sur l'Italie ou l'Espagne, à qui, si ce n'est à ses réfugiés protestants ? Sans eux la cour de Berlin n'aurait pas été française, le feu roi de Prusse [Frédéric II] n'aurait pas écrit français... Grâce aux instituteurs français, les enfants hollandais et allemands apprennent La Fontaine par coeur dès qu'ils savent parler : depuis quarante ans les lettres de Mme de Sévigné sont entre les mains de toutes les Allemandes, de toutes les Hollandaises, de toutes les femmes de Suisse un peu bien élevées et le règne de Louis XIV leur est bien plus connu qu'aucune partie de l'histoire de leur propre pays. Lirions-nous aujourd'hui Montesquieu, Voltaire, Buffon, vos édits, vos mémoires, vos remontrances, si votre langue ne nous était pas familière, si votre pays n'était pas une seconde patrie pour la plupart d'entre nous, une patrie que se choisissent le goût et l'élégance ? »

Merlin de Douai

- Par la suite, la Révolution s'est attribué non seulement le droit d'éliminer leurs concitoyens au nom du progrès pour l'humanité (cf. la guillotine) mais a également imposé le français par des décrets rigoureux à travers toute la France, par la force si nécessaire. - Sous ROBESPIERRE, le décret du 2 thermidor, an II (20 juillet 1794) de MERLIN DE DOUAI a sanctionné la terreur linguistique. - À partir de ce moment, tout ce qui n'était pas français devait s'appeler patois ou idiomes féodaux qui devait être pourchassés. - C'était la deuxième grande mesure linguistique de l'histoire du français après l'Ordonnance de Villers-Cotterêts. - Les quatre articles de ce décret stipulaient que désormais aucun acte, ni public, ni même sous seing privé, ne pourrait être écrit autrement qu'en français. L'article 3 disait en particulier que « Tout fonctionnaire ou officier public, tout agent du Gouvernement qui, à dater du jour de la publication de la présente loi, dressera, écrira ou souscrira, dans l'exercice de ses fonctions, des procès-verbaux, jugements, contrats ou autres actes généralement quelconques conçus en idiomes ou langues autres que la française, sera traduit devant le tribunal de police correctionnelle de sa résidence, condamné à six mois d'emprisonnement, et destitué. »

Peter Villaume

- Plusieurs contemporains de Rivarol ne se sont pas gênés pour critiquer le Discours sur l'universalité de la langue française. Par exemple, l'Allemand PETER VILLAUME (1746-1825), cité dans Le Mercure de France d'août 1785, affirmait que le français était plutôt une langue « timide, lourde et peu abondante ». - Il croyait même que « ce n'est pas par elle-même que la langue française a obtenu l'universalité dont elle jouit ».

Jacques Toubon

- Pour le gouvernement de la France, le français est la langue de la République, c'est-à-dire la langue de l'unité nationale et des institutions publiques, celle de l'égalité de tous, une composante fondamentale du lien social, l'un des facteurs les plus importants d'égalité et d'intégration. - Afin d'atteindre l'objectif d'assurer le respect du français sur le territoire national et de garantir son emploi dans tous les actes de la vie sociale, le gouvernement a adopté la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française, appelée aussi loi Toubon car elle a été présentée par le ministre de la Culture et de la Francophonie JACQUES TOUBON du gouvernement Balladur. - La loi a été précédée par un sondage populaire qui a révélé que 97% des Français sont attachés à leur langue, 70% sont fiers de sa diffusion internationale, 81-93% approuvent le projet de loi et 78% préfèrent le multilinguisme en Europe au déferlement généralisé de l'anglais. - Cette nouvelle loi française précise que l'emploi de la langue française est obligatoire dans un certain nombre de situations et affirme ainsi un droit au français pour les consommateurs, les salariés, le public. L'imposition de ces règles est assortie des moyens pour les faire respecter. - La loi Toubon précise successivement les conditions dans lesquelles l'emploi du français est obligatoire afin que les consommateurs, les salariés, les usagers, le public, soient assurée de comprendre les indications qui leur sont données et afin que le français soit naturellement la langue dans laquelle se déroulent les activités qui ont lieu sur le territoire national, notamment l'enseignement et les émissions de radio et de télévision. Il prévoit que la présentation en langue française peut toujours être accompagnée d'une traduction en langue étrangère.

Robert Pandraud

- ROBERT PANDRAUD (député et ancien ministre) déclarait, le 13 mai 1992, qu'il était inutile de faire apprendre aux enfants des dialectes en lieu et place d'une langue internationale (lire « l'anglais ») : « Je rends hommage à l'école laïque et républicaine qui a souvent imposé le français avec beaucoup d'autorité — il fallait le faire — contre toutes les forces d'obscurantisme social, voire religieux, qui se manifestaient à l'époque. Je suis également heureux que la télévision ait été un facteur d'unification linguistique. Il est temps que nous soyons français par la langue. S'il faut apprendre une autre langue à nos enfants, ne leur faisons pas perdre leur temps avec des dialectes qu'ils ne parleront jamais que dans leur village : enseignons-leur le plus tôt possible une langue internationale ! »

Victor Hugo

- Si les forces conservatrices régnaient dans le domaine scolaire, la libéralisation a gagné la langue littéraire et le vocabulaire de la langue commune : « Je fis souffler un vent révolutionnaire. / Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire. » - disait Victor Hugo dans sa Réponse à un acte d'accusation. Contrecoup retardé de la Révolution française, le mouvement romantique a révolutionné la langue littéraire et a rompu avec l'humanisme classique sclérosé. L'autorité en matière de langue devait cesser d'appartenir uniquement aux grammairiens et être rendue aux écrivains : plus de dogmes, plus de mots interdits. À la fixité devait se substituer le mouvement. « ... la langue française n'est point fixée et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas. [...] les langues ni le soleil ne s'arrêtent plus. Le jour où elles se fixent, c'est qu'elles meurent. - Voilà pourquoi le français de certaine école contemporaine est une langue morte. » - proclamait VICTOR HUGO dans la Préface de Cromwell en 182712. HUGO était alors âgé de 27 ans. Il faisait partie du Cénacle romantique ('Romantikus kör') animé par le poète SAINTE-BEUVE, théoricien du mouvement. Les réunions se tenaient chez HUGO, à Paris, rue Notre-Dame-des-Champs, dans la « chambre au lys d'or ».13 Pendant la réunion du 30 septembre 1829 s'est faite la lecture de la pièce intitulée Hernani. Tout le monde s'est enthousiasmé pour cette pièce qui a brisé les canons du théâtre classique, la fameuse règle des trois unités énoncées par BOILEAU (de temps, de lieu, d'action) : « Mais nous, que la raison à ses règles engage, Nous voulons qu'avec art l'action se ménage ; Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. » Boileau, Art poétique, Chant III, 43-46. Arrive enfin le jour de la première (le 25 février 1830), à la Comédie-Française. Le spectacle est dans la salle davantage que sur la scène. Ce sera la fameuse « bataille d'Hernani ». Les « Jeune-France » romantiques du parterre (VICTOR HUGO, GÉRARD DE NERVAL THÉOPHILE GAUTIER, HECTOR BERLIOZ14) insultent les « perruques » des tribunes qui restent fidèles aux règles classiques. C'était le début de l'explosion de la poésie lyrique, sentimentale et pittoresque (LAMARTINE, VIGNY, HUGO, MUSSET), l'avènement de la peinture des moeurs dans le roman, avec HUGO, DUMAS, STENDHAL, SAND, BALZAC, etc., lesquels n'hésitaient pas à employer la langue populaire et argotique. La plupart des romans de cette époque ont été publiés en feuilletons dans les journaux et ont connu ainsi une énorme diffusion, ce qui a favorisé la diffusion du français.

François-Joseph-Michel Noël et Charles-Pierre Chapsal

- Tout l'enseignement de la langue française a reposé obligatoirement sur la grammaire codifiée (Grammaire française, 1823) ainsi que sur l'orthographe de l'Académie française. La maîtrise des règles de la grammaire et de la « bonne orthographe » est devenue, à partir de 1832, obligatoire pour l'obtention de tout emploi public. La Grammaire française de Noël et Chapsal a connu plus de 80 éditions jusqu'en 1889.

Ferdinand Brunot

- Toutefois, dans un article de la Revue de Paris (« Les débuts du français dans la diplomatie », 15 décembre 1913), le grammairien français FERDINAND BRUNOT (1860-1938) a taillé en pièces cette légende. - D'abord, il note que le texte de DE SAINT DISDIER n'affirme en aucune façon que la langue française a été la langue officielle du Congrès et celle du traité. - Après avoir consulté les documents originaux aux Archives du ministère des Affaires étrangères, BRUNOT a constaté que le traité de Nimègue se composait de trois textes. Les deux premiers textes sont en français, mais le troisième est uniquement en latin. - De plus, les deux premiers étaient accompagnés d'une version latine, alors que les négociateurs de l'Empire avaient joint une version en allemand. - Autrement dit, le latin était la version officielle, le français, l'espagnol ou l'allemand, de simples traductions.

Dominique Bouhours

- Un grammairien jésuite, DOMINIQUE BOUHOURS (1628-1702), a écrit en 1671 Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène. Dialogues. On lit par exemple dans cet ouvrage sur la langue du roi : « Notre grand Monarque tient le premier rang parmi les heureux génies et il n'y a personne dans le Royaume qui sache le français comme il le sait. Ceux qui ont l'honneur de l'approcher admirent avec quelle justesse il s'exprime [...] ; tous ses termes sont propres et bien choisis, quoi qu'ils ne soient point recherchés : mais le tour qu'il leur donne est le plus délicat et le plus noble du monde. Dans ses discours les plus familiers, il ne lui échappe pas un mot qui ne soit digne de lui, et qui ne se sente de la majesté qui l'accompagne partout [...]. Enfin, pour tout dire en un mot, il parle si bien que son langage donne une véritable idée de la perfection de notre langue. » - le « françois », cette langue aristocratique, était particulièrement diffusée en Angleterre et aux Pays-Bas, mais aussi en Allemagne, en Suisse, en Italie, dans les pays scandinaves (Danemark, Suède et Norvège), en Hongrie, en Pologne, en Russie tsariste et jusque dans les Amériques (Canada, Acadie, Louisiane, Antilles). Paris était alors la « capitale universelle ». - Rappelons cette remarque du grammairien jésuite, DOMINIQUE BOUHOURS (1628-1702), sur la langue française : « Il n'y a guère de pays dans l'Europe où l'on n'entende le françois et il ne s'en faut rien que je ne vous avoue maintenant que la connaissance des langues étrangères n'est pas beaucoup nécessaire à un François qui voyage. Où ne va-t-on point avec notre langue? »

Antoine-Laurent de Lavoisier

- Une autre réforme était celle du système des poids et mesures. Il est vrai que, sous l'Ancien Régime, il existait près de 800 unités, selon les particularités et les coutumes locales. Par exemple, une livre de farine pouvait varier de poids ou de volume selon la localité - c'est ANTOINE-LAURENT DE LAVOISIER (1743-1794) qui était le grand responsable de la réforme du système des poids et mesures. Il avait adopté pour ses travaux personnels le système décimal et avait recommandé à ses collègues chimistes d'en faire autant « en attendant que les hommes, réunis en société, se soient déterminés à n'adopter qu'un seul poids et qu'une seule mesure ».

Pierre de la Ramée

- XIVe s. - selon lui l'alphabet aurait été donné aux Grecs par les Gaulois

Molière

- XVIIe s. - l'époque des précieuses ou de la préciosité, qui est devenue surtout l'affaire des dames. MOLIÈRE a popularisé ce mouvement dans sa pièce Les Précieuses ridicules de 1659. L'un des principes des précieuses était de désigner des réalités quotidiennes en les nommant autrement. Par exemple, le nez devenait les écluses du cerveau, les seins les coussinets d'amour, le miroir le conseiller des grâces, le chapeau l'affronteur des temps ; être en couches devenait sentir les contrecoups de l'amour permis. Les précieuses ont aussi créé des mots nouveaux dont certains ont disparu (débrutaliser, importamment, soupireur, etc.) mais d'autres ont survécu : s'encanailler, féliciter, s'enthousiasmer, bravoure, anonyme, incontestable, pommade, etc. Autrement dit, l'apport des précieuses ne doit pas être considéré comme négligeable pour l'histoire de la langue française.

Jean-François Féraud

- abbé - En 1787 et 1788 il a publié son Dictionaire critique de la langue française. Le souci principal de son auteur était de fournir aux étrangers et aux Français des régions éloignées de France un guide complet de l'usage de la langue française. - Dans ce dictionnaire, les doubles consonnes ont été systématiquement éliminées (dictionaire, gramaire, diférent, persone, atention, doner, etc.), quitte à ajouter un accent si nécessaire (anciène, viènent, aprènent, etc.). On note aussi un accent sur certaines voyelles allongées : phrâse, pâsser, faûsse, aûtre, chôse, encôre, ôser, etc.

Henri-Baptiste Grégoire

- abbé - L'un des plus célèbres d'entre eux a certainement été l'abbé HENRI-BAPTISTE GRÉGOIRE (1750-1831). Le 16 prairial de l'an II (le 16 juin 1794), il a remis au Comité de salut public un rapport de 28 pages intitulé Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. Il dénonçait la situation linguistique de la France républicaine qui, « avec trente patois différents », en était encore « à la tour de Babel », alors que « pour la liberté » elle formait « l'avant-garde des nations ». « Ne faisons point à nos frères du Midi l'injure de penser qu'ils repousseront une idée utile à la patrie. Ils ont abjuré et combattu le fédéralisme politique ; ils combattront avec la même énergie celui des idiomes. Notre langue et nos coeurs doivent être à l'unisson [...]. Pour extirper tous les préjugés, développer toutes les vérités, tous les talents, toutes les vertus, fondre tous les citoyens dans la masse nationale, [...] il faut identité de langage. » [...] on peut uniformiser le langage d'une grande nation, de manière que tous les citoyens qui la composent puissent sans obstacle se communiquer leurs pensées. Cette entreprise, qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français qui centralise toutes les branches de l'organisation sociale, et qui doit être jaloux de consacrer au plutôt, dans une République une et indivisible, l'usage unique et invariable de la langue de la liberté. - N'oublions pas cependant que l'abbé Grégoire, ce fervent ennemi des patois était aussi celui qui réclamait la défense du patrimoine, l'abolition des privilèges et de l'esclavage, le suffrage universel, la défense des droits des juifs.

Móric Benyovszky

- chargé par le roi de France, fonde en 1774 Louisbourg à Madagascar et colonise l'île jusque-là indépendante. - élu roi en 1776 - récit de son voyage à Madagascar en français : Memoire sur l'expédition de l'isle de Madagascar

J. Dosimont

- comme la francisation n'allait pas assez vite au gré du ministère de l'Éducation nationale, les autorités ont suggéré fortement de faire nommer des instituteurs qui ignoraient tout des parlers locaux. - Cette déclaration de la part de lui, inspecteur d'académie en 1897, paraît aujourd'hui très catégorique: « Un principe qui ne saurait jamais fléchir : pas un mot de breton en classe ni dans la cour de récréation. »

Diderot et D'Alembert

- dans l'Encyclopédie: Évidemment, l'emploi de ces « patois » demeurait socialement stigmatisé. L'article « Patois » dans l'Encyclopédie de DIDEROT et D'ALEMBERT (Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 1751-1765) en est un bon exemple : PATOIS (Gramm.). Langage corrompu tel qu'il se parle presque dans toutes les provinces : chacune a son patois ; ainsi nous avons le patois bourguignon, le patois normand, le patois champenois, le patois gascon, le patois provençal, etc. On ne parle la langue que dans la capitale.

Guillaume IX

- duc d'Aquitaine - le premier troubadour connu

François-Joseph Bouchette

- député - Partant du slogan « Si la loi est commune pour tous, elle doit être à la portée de tous. », le 14 janvier 1790, sur proposition du député FRANÇOIS-JOSEPH BOUCHETTE (1735-1810), l'Assemblée nationale française décidait de « faire publier les décrets de l'Assemblée dans tous les idiomes qu'on parle dans les différentes parties de la France ». Et le député BOUCHETTE de dire : « Ainsi, tout le monde va être le maître de lire et écrire dans la langue qu'il aimera mieux. » De cette façon, la République croyait qu'il fallait recourir au multilinguisme parce que toutes les langues de France avaient droit de cité. Toutefois, la traduction a été rapidement abandonnée devant les coûts financiers et l'absence réelle de vouloir conserver les langues régionales. Aussitôt, les patois sont devenus l'objet de critique. Les révolutionnaires bourgeois ont même vu dans les patois un obstacle à la propagation de leurs idées.

Charles VIII

- en 1490 - il a prescrit dans son ordonnance de Moulins l'usage du "langage François" ou "maternel" : Outre y est ordonné que les dicts & depositions des tesmoins qui seront ouys & examinez d'oresnavant esdites cours & en tout le pays de Languedoc, soit par forme d'enqueste ou information & prinse sommaire, seront mis redigez par escrit en langage François ou maternel, tels que lesdits tesmoins puissent entendre leurs depositions, & on les leur puisse lire & recenser en tel langage et forme qu'ils auront dit & deposez.

Maximilien de Robespierre

- est un avocat et homme politique français - Il est l'une des principales figures de la Révolution française et demeure aussi l'un des personnages les plus controversés de cette période. - Élu député du Tiers état aux États généraux de 1789, il devient bientôt l'une des principales figures des « démocrates » à l'Assemblée constituante, défendant l'abolition de la peine de mort et de l'esclavage, le droit de vote des gens de couleur, des juifs ou des comédiens, ainsi que le suffrage universel et l'égalité des droits contre le suffrage censitaire. Il décide aussi de réglementer sévèrement la Bourse. Son intransigeance lui vaut bientôt d'être surnommé « l'Incorruptible ».

John Adams

- il deviendra un jour président des États-Unis, écrivait le 5 septembre 1780 dans une lettre au président du Congrès : « L'anglais est destiné, au cours du prochain siècle et des siècles suivants, à être plus généralement la langue du monde que le latin l'était en dernier ou le français à l'époque présente. La raison de cela est évidente, parce que la population croissante en Amérique et ses relations et ses écrits universels avec toutes les nations auront pour effet, en cela facilité par l'influence de l'Angleterre dans le monde, qu'elle soit grande ou petite, d'imposer sa langue comme emploi généralisé, malgré tous les obstacles qui peuvent être jetés sur son chemin, s'il doit y en avoir. »

Gottfried Wilhelm von Leibniz

- il rédigeait un tiers de ses écrits importants en français

Grégoire de Tours

- il écrit dans son Histoire des Francs : « Courbe la tête, fier Sicambre, abaisse humblement ton cou. Adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré. » (à propos du baptême de Clovis)

Louis XII

- le décret en faveur des dialectes en 1510: « Ordonnons que dorénavant tous les procès criminels et lesdites enquêtes, en quelque manière que ce soit, seront faites en vulgaire et langage du pays autrement ne seront d'aucun effet ni valeur. »

Lucien Bonaparte

- le frère de Napoléon - Comme au Grand Siècle, l'État a créé un certain nombre d'organismes, tous d'inspiration conservatrice, chargés de veiller sur la langue : l'Institut de France, le Conseil grammatical, etc. - Sous l'impulsion de lui, l'Académie française a été reconstituée en 1803 au sein de l'Institut de France. C'était le retour au classicisme louis-quatorzien : le français devait être fixé de façon permanente. L'innovation, les nouvelles prononciations, les nouvelles règles, etc., ont été rejetées, surtout toute orthographe nouvelle.

Voltaire

- l'Ingénu (1784) : ironise un peu sur la beauté du français "... l'abbé de Saint-Yves ...lui demanda laquelle des trois langues lui plaisait..." - Les conflits avec les Anglais mènent à la guerre de sept ans à partir de 1754. ~Candide: "...ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et...elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut" - À cette époque des pays comme la Grande-Bretagne, la Hollande, la Russie, la Suède, la Prusse, l'Espagne, etc., empruntaient des centaines de mots à la langue française. - Ce sont les Anglais qui ont inventé le mot gallomanie, ce qui signifie « tendance à admirer aveuglément tout ce qui est français » pour identifier cette mode qui avait saisi l'Europe aristocratique. - VOLTAIRE explique ainsi l'universalité du français en son temps, en se fondant sur les qualités internes du français (Le Siècle de Louis XIV, chap. XXXII) : « La langue française est de toutes les langues celle qui exprime avec le plus de facilité, de netteté, de délicatesse tous les objets de la conversation des honnêtes gens. » - Il en parle aussi dans les articles « Langues » et « France » du Dictionnaire philosophique : Article « franc ou franq ; france, françois, français » (t. IV. du Dictionnaire, t. XXXIII des OE. c., pp. 146-174) « Le génie de cette langue est la clarté et l'ordre. » (p. 159) « La liberté et la douceur de la société n'ayant été longtemps connues qu'en France, le langage en a reçu une délicatesse d'expression et une finesse pleine de naturel qui ne se trouvent guère ailleurs. On a quelquefois outré cette finesse, mais les gens de goût ont su toujours la réduire dans de justes bornes. Plusieurs personnes ont cru que la langue française s'était appauvrie depuis le temps d'Amyot et de Montaigne : en effet, on trouve dans ces auteurs plusieurs expressions qui ne sont plus recevables ; mais ce sont pour la plupart des termes familiers auxquels on a substitué des équivalents. Elle s'est enrichie de quantité de termes nobles et énergiques, et sans parler ici de l'éloquence des choses, elle a acquis l'éloquences des paroles. C'est dans le siècle de Louis XIV, comme on l'a dit, que cette éloquence a eu son plus grand éclat, et que la langue a été fixée. Quelques changements que le temps et le caprice lui préparent, les bons auteurs du dix-septième et du dix-huitième siècle serviront toujours de modèles. » (p. 160) « Songeons à conserver dans sa pureté la belle langue qu'on parlait dans le grand siècle de Louis XIV. » (p. 163) Article « langues » (t. V. du Dictionnaire, t. XXXIV des OE. c, pp. 96-119) « Le français, par la marche naturelle de toutes ses constructions, et aussi par sa prosodie, est plus propre qu'aucune autre à la conversation. Les étrangers, par cette raison même, entendent plus aisément les livres français que ceux des autres peuples. Ils aiment dans les livres philosophiques français une clarté de style qu'ils trouvent ailleurs assez rarement. » (p. 103) « De toutes les langues de l'Europe, la Française doit être la plus générale, parce qu'elle est la plus propre à la conversation : elle a pris son caractère dans celui du peuple qui la parle. [...] La syntaxe de cette langue toujours uniforme, et qui n'admet point d'inversions, est encore une facilité que n'ont guère les autres langues. » (p. 113)

Pierre Guiraud

- linguiste - En 1965, il dénombrait 700 mots anglais passés au français depuis la fin de la Première Guerre Mondiale.

Montesquieu et Voltaire

- philosophes français - ils se rendaient en Angleterre et revenaient dans leur pays en propageant de nouveaux mots. - C'est à cette époque que le français a emprunté à l'anglais une soixantaine de nouveaux mots comme vote, session, jury, budget (< ancien français : bougette 'petit sac'), verdict, veto, partenaire (< partner), paquebot (< packet-boat), etc.

François Mittérand

- president de la République de 1981 à 1995, annonçait au sujet des langues de France, deux mois avant son élection (1981, à Lorient) : « Le temps est venu d'un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l'école, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu'elles méritent dans la vie publique. »

John Barton

- son Grammaire enseigne dans son Donait françois aux Anglais : « la droit language du Paris et de païs la d'entour, laquelle language en Engliterre on appelle doulce France. »

Pierre de la Ramée

- un autre ouvrage qui a fait fureur au XVIe siècle : la Gramere rédigée en 1562 sous forme d'un dialogue pédagogique entre un maître et son élève. Il a proposé des réformes grammaticales avec la distinction de la lettre u et de la lettre v (confondues à cette époque), ainsi que des trois « e » : e, é (accent aigu) et è (accent grave).

Jean-François Gaufridi

- un avocat - Ces propos du parlement d'Aix-en-Provence au sujet de la langue provençale (1694) : « Depuis que les gens de qualité l'ont abandonnée pour la françoise, elle est demeurée parmi le peuple. » Rapportons aussi ce témoignage de FRANÇOIS RANCHIN (1634) au sujet de l'Auvergne : « Le langage du peuple y est grossier ; mais les gens de qualité de toutes les professions s'accoustument à la langue françoise, & en acquierent les graces. »

Talleyrand

- un des grands hommes politiques de l'époque - Déjà en 1791, le rapport de Talleyrand constate sur un ton méprisant : « Les écoles primaires mettront fin à [une] étrange inégalité : la langue de la Constitution et des lois y sera enseignée à tous ; et cette foule de dialectes corrompus, dernier reste de la féodalité, sera contrainte de disparaître. » - Les langues régionales deviennent le symbole de la féodalité et de l'inégalité parmi les hommes. Parler français, la langue de la liberté sera synonyme d'être patriote, parler dialecte sera un signe de déclassement. - C'est l'évêque d'Autun, CHARLES-MAURICE DE TALLEYRAND (1754-1838), qui, le premier, a proposé le 9 mars 1790 à l'Assemblée nationale d'unifier le système. - La Révolution allait mettre l'éducation à l'ordre du jour. TALLEYRAND a proposé en 1791 à l'Assemblée nationale qu'il y ait une école primaire dans chacune des municipalités : « Les Écoles primaires vont mettre fin à cette étrange inégalité : la langue de la Constitution et des lois y sera enseignée à tous ; et cette foule de dialectes corrompus, derniers restes de la féodalité, sera contrainte de disparaître : la force des choses le commande. »

Johann Christoph Schwab

- un professeur à l'Académie de Stuttgart, que l'histoire a rapidement oublié. - il croyait plutôt que la suprématie du français était due surtout aux conditions politiques, économiques ou militaires, non à des causes intrinsèques à la langue elle-même. - « Peut-on présumer que la langue française conserve cette prérogative de l'universalité en Europe ? » SCHWAB y avait répondu : « Les autres langues qui sont en concurrence avec la langue française ne peuvent enlever à cette langue le rang qu'elle occupe que dans les cas suivants : il faudrait ou qu'elle vînt à s'altérer, ou que la culture d'esprit fût négligée dans la nation qui la parle, ou que cette nation perdît de son influence politique, ou que sous ces trois rapports une nation voisine reçût un accroissement proportionnel. » - il avait aussi prédit que l'anglais, malgré « son manque d'attrait », allait voir changer sa situation, lorsque la Grande-Bretagne acquerrait son « prodigieux empire » en Amérique : « Ceci ne doit s'entendre que de l'Europe, car la langue anglaise peut, en suivant le rapport des accroissements de l'Amérique septentrionale, y acquérir un empire prodigieux. »

Pierre-Claude-François Daunou

- une réforme de l'orthographe. - Dans son Essai sur l'instruction publique (1793), PIERRE-CLAUDE-FRANÇOIS DAUNOU (1761-1840), élu à l'Académie des inscriptions et belles lettres en 1795, a prôné une réforme profonde de l'orthographe : « Je demande la restauration de tout le système orthographique, et que, d'après l'analyse exacte des sons divers dont notre idiome se compose, l'on institue entre ces sons et les caractères de l'écriture une corrélation si précise et si constante, que, les uns et les autres devenant égaux en nombre, jamais un même son ne soit désigné par deux différents caractères, ni un même caractère applicable à deux sons différents. » - Mais il n'y a pas eu de suite au projet de DAUNOU, car l'abbé GRÉGOIRE, partisan de « rectifications utiles », s'y est opposé.

Gilles Ménage

- écrit dans son Dictionnaire étymologique de la langue françoise (1750) à l'article baragouin : « J'ai cru autrefois qu'il venait du mot bas-breton bara qui signifie du pain & de celui de guin qui signifie du vin. Mais je ne doute plus que baragouin n'ai été fait de barbaracuinus, diminutif de barbaracus. » - Le terme barbare vient du latin barbarus, lui-même emprunté au grec. Il désignait ceux qui ne parlaient pas le grec, l'étranger qui a un langage grossier. Il est curieux de remarquer qu'en breton, baragouiner se dit gregachiñ, littéralement : 'parler grec'.

Goropius (Van Gorp) d'Anvers

- dans ses Origines Antwerpianae (1569) affirme qu'Adam dans le Paradis parlait flamand, c'est-à-dire teutonique.

Charles de Coster, Émile Verhaeren, Maurice Materlinck

- la Légende d'Ulenspiegel (Charles de Coster) - créations littéraires belges en français

Louis Meigret

- La publication de la première grammaire française écrite en français (Trêtté de la grammêre françoêze, 1550).

Paul Émond

- le texte: Belges divers

Samuel de Champlain

- un soldat et un explorateur français - a fondé la ville de Québec le 3 juillet 1608

Martin Luther

- De son côté, MARTIN LUTHER a traduit en allemand la Bible (1522) contribuant par-là à fixer l'allemand écrit.

Richard Cœur de Lion

- 60% du vocabulaire anglais est d'origine latine-française. - L'anglais, langue germanique, est devenu dans son lexique une langue « semi-romane ». Ex.: "Dieu et mon droit" : phrase français prononcée par Richard Cœur de Lion se querellant avec Philippe II Auguste lors de la bataille de Courcelles en 1198 - Pendant trois siècles, on pratiquait trois langues en Angleterre : (1) le français des élites normandes dominant l'écrit, le droit, la cour royale, la politique et la littérature (RICHARD COEUR DE LION, roi d'Angleterre à la fin du XIIe siècle, pour qui combattait son contemporain légendaire ROBIN DES BOIS, parlait aussi français), Les enfants de l'aristocratie anglaise ont dû apprendre le « françois », probablement jusque vers le milieu du XIVe siècle. Par exemple, dans ses célèbres Contes de Canterbury écrits vers 1380, GEOFFREY CHAUCER (v. 1343-1400) met en scène une prieure qui s'efforce d'avoir les belles manières de la haute société anglaise en parlant le « françois » (2) le latin continuant à régner en religion et dans l'administration, (3) l'ancien anglais (anglo-saxon), surtout oral, jugé inférieur du peuple.

Édouard III

- 60% du vocabulaire anglais est d'origine latine-française. - L'anglais, langue germanique, est devenu dans son lexique une langue « semi-romane ». Ex.: "Honni soit qui mal y pense." (Slogan de l'Ordre de la Jarretière prononcée par ÉDOUARD III).

Jules Ferry

- Après un arrêté du Consulat en 1803, l'usage du français dans les actes publics ou privés est étendu aux territoires récemment conquis (la Belgique, la Rhénanie, l'Italie du Nord). - La politique linguistique de JULES FERRY, ministre de l'Instruction publique de 1879 à 1883 favorisera l'école gratuite, obligatoire et laïque avec enseignement obligatoire du français où aucune place n'est prévue aux langues régionales. - Un moyen drastique appelé la plaque ou le symbole pour imposer aux enfants le français est bien décrit dans Le cheval d'orgueil. Mémoires d'un Breton du pays bigouden de PIERRE-JAKEZ HÉLIAS - Avec l'adoption de la loi Ferry, qui a institué la gratuité de l'école primaire (1881) et a rendu obligatoire (1882) l'enseignement primaire ainsi que la laïcisation des programmes scolaires, le français s'est imposé finalement sur tout le territoire de la France et s'est aussi démocratisé. - L'objectif de JULES FERRY était surtout d'éliminer le clergé des écoles publiques. - Dans les campagnes, certains membres du clergé encourageaient même l'emploi des patois comme forme de résistance à la République. On a formé des instituteurs laïcs qui ont été appelés plus tard « les hussards noirs de la République », en raison de leur uniforme, une longue redingote noire et une casquette plate. - Ces instituteurs formés à l'École normale et vêtus de noir ont été considérés comme de véritables missionnaires laïcs répandant dans les campagnes leur idéal de laïcité et appelés à démanteler l'école catholique, c'est-à-dire lutter contre l'obscurantisme et promouvoir les valeurs républicaines. - Les patois n'ont pu que difficilement résister aux méthodes de répression et aux techniques de délation ou d'espionnage, qui ont marqué des générations d'enfants.

Gerbert D'Aurillac

- C'est la langue arabe qui a permis au français, comme à bien d'autres langues, de découvrir la numération en « chiffres arabes ». - Les Arabes avaient eux-mêmes emprunté à l'Inde ce système de numération qu'ils nommaient « chiffres hindîs ». - En France, un moine mathématicien et astronome du nom de GERBERT D'AURILLAC (938-1003) avait découvert les chiffres arabes lors de ses études en Catalogne (Barcelone). - À cette époque, les monastères catalans possédaient de nombreux manuscrits de l'Espagne musulmane. GERBERT s'est initié à la science arabe, étudiant les mathématiques et l'astronomie. Il s'est vite rendu compte des avantages de la numération décimale, même s'il ignorait encore le zéro. - Devenu pape en 999 sous le nom de SYLVESTRE II (le premier pape français), il a employé toute son autorité pour promouvoir la numération arabe, ce qui lui a valu le surnom de « pape des chiffres ». - C'est également lui qui avait envoyé la couronne au roi hongrois Saint Étienne

Pierre Richelet

- Dans son Dictionnaire français contenant les mots et les choses, PIERRE RICHELET se moque encore en 1680 de l'usage des dialectes dans les provinces et, ce faisant, ses locuteurs seront considérés comme ne sachant pas parler : « Médecine. Quelques personnes se servent du mot de médecine pour dire la femme d'un Médecin. Ils diront Madame la Médecine, ou Mademoiselle la Médecine telle est acouchée. Ces personnes parlent comme les Provinciaux qui ne savent pas parler. On dit à Paris, la femme d'un Médecin. » - En 1680, CÉSAR-PIERRE RICHELET (1626-1698) avait publié à Genève son Dictionnaire françois contenant les mots et les choses, lequel comptait quelque 20 500 entrées. C'était un ouvrage destiné aux lettrés et aux « honnêtes gens », qui désiraient trouver une norme de l'usage. - Contrairement à l'Académie, RICHELET n'hésitait pas à insérer des mots « bas » tels que bordel, chier, con, connard, etc. L'ouvrage a fait scandale à l'époque et l'Académie l'a toujours ignoré en ne s'en inspirant jamais. - Le dictionnaire de RICHELET, rapidement appelé « Le Richelet », a néanmoins obtenu un grand succès et est devenu le dictionnaire de référence de son époque.

Adenet le Roi

- L'influence du français a été très forte, aux XIIe et XIIIe siècles, sur l'allemand surtout par la poésie épique et lyrique, au nom des valeurs communes de la chevalerie. Grâce aux relations dynastiques franco-hongroises, le français était présent également en Hongrie comme en témoigne la citation suivante d'une chanson de geste du XIIIe siècle d'ADENET LE ROI (Berte as grans piés) : Tout droit a celui tans que je ci vous devis Avoit une coustume ens el tiois pays Que tout li grant seignor, li conte et li marchis Avoient entour aus gent franзoise tous dis Pour apprendre franзois lor filles et lor fis. Li rois et la royne et Berte o le cler vis Sorent pres d'aussi bien le francois de Paris Co se il fussent né ou bourc a Saint Denis, Car li rois de Hongrie fu en France norris, De son pays i fu menez molt tres petis. Le hongrois s'est également beaucoup enrichi au XIIe-XIIIe siècles de mots et de termes techniques français (lakat, kilincs, mécs, tárgy, címer, etc.)

Ambroise Paré

- Dès lors, les écrits en « françoys » se sont multipliés. De plus en plus de savants écrivaient en français, notamment les mathématiciens, les chimistes, les médecins, les historiens et les astronomes. - AMBROISE PARÉ, le chirurgien des champs de bataille, le père de la chirurgie moderne, l'inventeur de nombreux instruments, a par exemple publié en français en 1561 La maniere de traicter les playes faictes tant par hacquebutes, que par fleches, & les accidentz d'icelles, comme fractures & caries des os, gangrene & mortification, avec les pourtraictz des instrumentz necessaires pour leur curation. Et la methode de curer les combustions principalement faictes par la pouldre à canon.

Charles VIII

- En 1490, CHARLES VIII a prescrit dans son ordonnance de Moulins l'usage du « langage François » ou « maternel » : Outre y est ordonné que les dicts & depositions des tesmoins qui seront ouys & examinez d'oresnavant esdites cours & en tout le pays de Languedoc, soit par forme d'enqueste ou information & prinse sommaire, seront mis redigez par escrit en langage François ou maternel, tels que lesdits tesmoins puissent entendre leurs depositions, & on les leur puisse lire & recenser en tel langage et forme qu'ils auront dit & deposez. - L'objectif était de limiter l'emploi du latin et favoriser la langue maternelle, soit le « françois » soit la langue locale.

Charles de Bovelles

- En 1533, un humaniste picard du nom de CHARLES DE BOVELLES a écrit un ouvrage sur les « langues vulgaires » parlées en France (De differentia vulgarium linguarum et Gallici sermonis varietate [Des différentes langues vulgaires et variétés de discours utilisés dans les Gaules]) dans lequel il soulignait la grande diversité linguistique dans la France de son époque : « Il y a actuellement en France autant de coutumes et de langages humains que de peuples, de régions et de villes. »

Jean Calvin

- En 1559, JEAN CALVIN, alors réfugié à Genève, a fondé le calvinisme et a diffusé sa doctrine en français en Suisse romande comme en France. Par son livre, l'Institution chrétienne, CALVIN a également contribué à fixer l'écriture du français alors en pleine évolution.

1. Saint François d'Assise 2. Brunetto Latini 3. Marco Polo

- En Italie l'usage du français était assez général. 1. SAINT FRANÇOIS D'ASSISE mendiait ou exprimait sa joie en français. 2. BRUNETTO LATINI a écrit son Li Livres dou Tresor (1265) en français : « Et se aucuns demandoit por quoi cist livres est escriz en romans, selonc le langage des Francois, puisque nous somes Ytaliens, je diroie que ce est por .iv. raisons l'une, car nos somes en France ; et l'autre porce que la parleure est plus delitable et plus commune à toutes gens. » 3. Le Livre des Merveilles de MARCO POLO (1296) a été dicté dans la prison en Italie en français plein d'italianismes. 4. Alors qu'à Paris on rédigeait encore les textes juridiques en latin, en 1532, dans la vallée d'Aoste ils étaient écrits en français.

Brunetto Latini

- Florentin - en 1260: il dit avoir choisi d'écrire son Livres dou tresor en français, car cette langue est plus « delitable » (délectable, délicieuse) et « commune » que les autres

Jules Gilliéron + Edmond Edmont

- J. G. : géologue de formation - E. E. : pharmacien de formation - à la fin du XIXe s. parcourir la France a bicyclette pour recueillir les différentes formes d'une liste de 1400 mots dans 639 villes - l'enquête a durée pendant 4 ans les résultats ont été publiés entre 1902 et 1910 dans une publication intitulée Atlas linguistique de la France (ALF) - depuis 1980, le CNRS publie l'Atlas linguistiques de la France par régions - grâce à l'activité de Gilliéron et d'Edmont la linguistique géographique ou autrement dit la dialectologie est née

Probus

- L'Appendix Probi est le troisième de cinq appendices ajoutés par un auteur anonyme à la grammaire latine Instituta Artium. - La grammaire elle-même a été attribuée à un certain PROBUS mais il peut être exclu qu'il soit identique avec le grammairien connu VALERIUS PROBUS : la grammaire fait référence aux bains de Dioclétien qui existaient au début du IVe siècle - tandis que VALERIUS PROBUS a vécu au Ier siècle. - Aujourd'hui, on parle plutôt de « Pseudo-Probus ». - Dans l'Appendix, plusieurs entrées constituent des références à des lieux ou réalités de l'Afrique du nord ce qui a amené plusieurs chercheurs à penser que l'auteur était d'origine africaine. - Le texte de l'Appendix a survécu dans un seul exemplaire, à savoir un manuscrit écrit à Bobbio (nord-ouest de l'Italie) vers 700. Des taches d'eau et d'encre ont corrompu le texte et rendu illisibles certaines lignes. - Aujourd'hui, le manuscrit est conservé à Naples. - L'Appendix contient une liste de 227 recommandations relatives à l'orthographe et indirectement à la prononciation du latin, toutes pareilles dans leur structure. Ce sont des corrections du genre: « écrivez/dites X, n'écrivez/ne dites pas Y », le deuxième élément étant ce qui est considéré comme erreur (ce qui est une preuve de son existence !), le premier élément étant la forme classique ou ce que l'auteur croit être du bon latin : vetulus non veclus (fr. vieil), articulus non articlus (fr. article), columna non colomna (fr. colonne), tabula non tabla (fr. table). - Ces exemples représentent un des maillons dans une chaîne évolutive des langues néo-latines.

Charles Quint

- L'espagnol castillan emprunte beaucoup de mots français par les contacts entre monastères et des pèlerinages (Saint-Jacques de Compostelle). - La phrase amusante attribuée à CHARLES QUINT : « Je parle anglais aux commerçants, italien aux femmes, français aux hommes, espagnol à mon cheval. »

Edmund Halley

- La planche 32 est représente une comète ('une boule de feu à la queue flamboyante') précédée de l'inscription Isti mirant stella ('Ils observent l'étoile'). - Elle a été interprétée par les astrologues d'HAROLD comme un mauvais présage à la veille de l'affrontement de Hastings. Cette comète qui alarma la cour saxonne n'était autre qu'une des apparitions de la fameuse 'comète de Halley', astre périodique (environ 75 ans), entre le 24 avril et le 1er mai 1066. - La comète doit son nom à EDMUND HALLEY (1656-1742) qui identifia une comète brillante qu'il avait observée en 1682. - De nombreux passages de cette comète ont été retrouvés dans des chroniques ou des témoignages picturaux (par exemple L'Adoration des Mages de GIOTTO dans la chapelle de Scrovegni à Padova datant de 1302).

Stephan Ladislaus Endlicher

- Le Glossaire de Vienne ou glossaire d'ENDLICHER d'après le nom de celui qui l'a fait connaître en 1836 (Ve s.) et la soixantaine d'inscriptions incantatoires ('varázs-'), votives ('fogadalmi') en caractères grecs ou latins retrouvées en Gaule apportent peu d'informations sur la structure de cette langue.

Walter de Bibbesworth

- Le plus ancien manuel de français, le Traité sur la langue françoise, a été composé par un Anglo-Normand, WALTER DE BIBBESWORTH, entre 1240 et 1250. Il était destiné aux nobles anglais qui désiraient parfaire leurs connaissances du français.

Ernest Renan

- Le rapport des Français envers les dialectes devient ambiguë : « Toute sa vie, on aime à se rappeler la chanson en dialecte populaire dont on s'est amusé dans son enfance. Mais on ne fera jamais de science, de philosophie, d'économie politique en patois. » - disait ERNEST RENAN en 1889.

Conrad Gesner

- Le terme glottomachie signifie 'combat des langues'. - Un des premiers témoignages de glottomachie se trouve dans le livre intitulé Mithridates. De differentiis linguarum de CONRAD GESNER (1555). - Il examine quelque cent trente langues connues à l'époque, dont le hongrois et constate : « ...certaines [langues] sont d'une extrême barbarie. On reconnaît celles-ci à ce qu'elles n'entretiennent aucune ressemblance avec les autres : rien de plus barbare que le hongrois, puisque cette langue n'a rien de commun avec l'illyrique ou l'anglais, ni, à mon avis, avec aucune autre. Une telle langue ne mérite pas d'être écrite. [...] Au fond, parmi les langues, le hongrois tient la place qui, parmi les êtres vivants, est dévolue aux insectes. »

François Malherbe

- On insistera (par exemple FRANÇOIS MALHERBE) sur la nécessité d'unifier la langue française et de purifier le français des « provençalismes », « gasconismes » et autres dialectalismes ou italianismes. On parlait beaucoup à l'époque de « dégasconiser » la langue françoise. - il devient une autorité en matière de langue. Il se consacre au perfectionnement grammaticale de la bonne langue, celle de l'aristocratie et impose des règles sévères : (1) il condamne les emprunts, les mots dialectaux, l'abondance des mots savants, les italianismes, la préciosité et réclame un vocabulaire purement français, (2) la tradition de la distinction entre mots nobles et mots bas vient de lui, (3) il entend donner à la phrase un tracé quasi géométrique où la part de l'imprévu, de la fantaisie et du symbolisme est très limitée, (4) il établit les grandes lignes du classicisme : pureté, clarté, justesse, stabilité. Son fameux Remarques sur Desportes (1606) ouvre le règne de la grammaire en France qui sera long et autoritaire.

Pascal Krop

- Tu fais l'avion par terre. Dico franco-africain (1995) ~ différences importantes dans le vocabulaire d'un pays à l'autre

Pierre-Jakez Hélias

- Un moyen drastique appelé la plaque ou le symbole pour imposer aux enfants le français est bien décrit dans Le cheval d'orgueil. Mémoires d'un Breton du pays bigouden de PIERRE-JAKEZ HÉLIAS: « Lorsque l'un d'entre nous est puni pour avoir fait entendre sa langue maternelle dans l'enceinte réservée au français, [...] une autre punition l'attend à la maison. Immanquablement. Le père ou la mère, qui quelquefois n'entend pas un mot de français, après lui avoir appliqué une sévère correction, lui reproche amèrement d'être la honte de la famille, assurant qu'il ne sera jamais bon qu'à garder les vaches, ce qui passe déjà pour infamant, par le temps qui court, auprès de ceux-là mêmes dont une part du travail est de s'occuper des vaches. Le mot vache d'ailleurs (buoc'h en breton) est l'injure que l'on adresse aux pauvres d'esprit, aux imbéciles fieffés, à ceux qui n'apprennent rien de rien et dont la vie quotidienne est un chapelet de bêtises à faire rougir Jean Dix-sept lui-même, « celui qui met dix-huit pour faire dix-neuf ». Il n'y a pas d'âne dans la région, il faut donc se rabattre sur un animal familier dont l'intelligence n'est pas réputée très vive. Les longues cornes valent bien les longues oreilles. Est-ce pour cela que la punition infligée, dans tout le pays bretonnant, aux écoliers surpris à parler breton s'appelle la vache ! Il y a bien d'autres noms, le symbole, par exemple, mais la vacherie l'emporte à tous les coups. À propos de symbole, la vache est souvent symbolisée par un objet matériel, n'importe quoi : un galet de mer, un morceau de bois ou d'ardoise que le coupable (!) doit porter en pendentif autour du cou au bout d'une ficelle ; un sabot cassé, un os d'animal, un boulon que le maître d'école remet au premier petit bretonnant qui lui offense ses oreilles de fonctionnaire avec son jargon de truandaille. Le détenteur de la vache n'a de cesse qu'il n'ait surpris un de ses camarades en train de parler breton pour lui refiler l'objet. Le second vachard, à son tour, se démène de son mieux pour se débarrasser du gage entre les mains d'un troisième et ainsi de suite jusqu'au soir, le dernier détenteur écopant de la punition. » - Cette politique linguistique sévère est compréhensible du point de vue du pouvoir car un quart de la population française ne parlait pas encore le français en 1864 - À partir de cette époque on assiste à une « muséification » des langues régionales.

Jacques Bretel

- XIIIe s. - trouvère, auteur de Tournoi de Chauvency, parle aussi de "massacrer le bon français" Lors commença à fastroiller / Et le bon fransoiz essilier, / Et d'un walois tout despannei / M'a dit : « Bien soiez vos venei, / Sire Jaquemet, volontiers ! » - [Il commença alors à baragouiner et à massacrer le bon français ; il me dit dans un valoi [wallon] tout écorché : « Soyez vraiment le bienvenu, Monsieur Jaquemet !].

Kölcsey Ferenc és Szemere Pál

- XIX. sz. végén - neológusok (nyelvújítók) - ortológusok - ORTOLÓGUSOK: Mondolat (1813) - NEOLÓGUSOK válasza (Kölcsey és Szemere): Felelet a Mondolatra (1815) - bírálták a maradiak nehzkes nyelvhasználatát és hangsúlyozták az újítás szükségességét - számos nyelvújítási szó fennmaradt: kavics, kétkedés, kilátás, kiváltság...

Jean Marot

- au début du XVIe sièclem il envoie son fils CLÉMENT, âgé à peine de 10 ans, de Cahors à Paris pour qu'il y oublie sa langue maternelle (son dialecte) et y apprenne « langue françoise ès grands courts estimée ».

Racine

- au milieux du XVIIe siècle, le francien (français) est devenu langue nationale unifiée utilisée surtout au nord de la France. - Le sud continuait à parler dialecte ce qui se voit bien par l'extrait d'une lettre écrite par RACINE à LA FONTAINE en 1661 : « J'avais commencé dès Lyon à ne plus guère entendre le langage du pays, et à n'être plus intelligible moi-même. Ce malheur s'accrut à Valence, et Dieu voulut qu'ayant demandé à une servante un pot de chambre, elle mit un réchaud sous mon lit. Vous pouvez imaginer les suites de cette maudite aventure, et ce qui peut arriver à un homme endormi qui se sert d'un réchaud dans ses nécessités de nuit. » - Dans les campagnes surtout du sud de la France, on ne retrouvait que des patoisants unilingues qui n'avaient aucune connaissance active ou passive du français. JEAN RACINE (1639-1699) a fait un récit détaillé de ses « déboires linguistiques », lors d'un voyage effectué en 1661 de Paris à la Provence (Uzès). « J'avois commencé dès Lyon [passage en terres franco-provençales] à ne plus guère entendre le langage du pays, et à n'être plus intelligible moi-même. Ce malheur s'accrut à Valence [passage en terres occitanes], et Dieu voulut qu'ayant demandé à une servante un pot de chambre, elle mît un réchaud sous mon lit. Vous pouvez vous imaginer les suites de cette maudite aventure, et ce qui peut arriver à un homme endormi qui se sert d'un réchaud dans ses nécessités de nuit. Mais c'est encore bien pis dans ce pays. Je vous jure que j'ai autant besoin d'un interprète, qu'un Moscovite en auroit besoin dans Paris. Néanmoins je commence à m'apercevoir que c'est un langage mêlé d'espagnol et d'italien; et comme j'entends assez bien ces deux langues, j'y ai quelquefois recours pour entendre les autres et pour me faire entendre. Mais il arrive souvent que je perds toutes mes mesures, comme il arriva hier qu'ayant besoin de petits clous à broquette ['kárpitosszög'] pour ajuster ma chambre, j'envoyai le valet de mon oncle en ville, et lui dis de m'acheter deux ou trois cents de broquettes; il m'apporta incontinent trois bottes d'allumettes. Jugez s'il y a sujet d'enrager en de semblables mal-entendus; cela iroit à l'infini, si je voulois dire tous les inconvénients qui arrivent aux nouveaux venus en ce pays, comme moi. » -> Lettre VII (œuvres de Jean Racine) - La différence entre les parlers du Nord et ceux du Sud était tellement évidente qu'un résident du Sud utilisait l'expression « aller en France » lorsqu'il voyageait dans le Nord.

Garnier (Guernes) de Point-Sainte-Maxence

- auteur d'un biographe de Thomas Becket, archevêque de Canterbury, était très fier quand il a écrit vers 1173 que: « Mis langages est boens car en France fui nez. » [Mon langage est correct, car je suis né en <Île-de->France.].

Jean de Meung

- auteur de la deuxième partie du Roman de la Rose, né à Meun, près d'Orléans, seulement à 134km de Paris constate aussi avec un peu de honte qu'on n'y parle pas la norme: "Si m'escuse de mon langage;/Rude, malostru et savage;/Car nés ne suis pas de Paris..." (Je m'excuse de mon langage,/Rude, grossier et savage,/Car je ne suis pas né à Paris.)

Pathelin

- avocat - le roi et le poète fait la langue : les écrivains s'excusent de leurs parlers dialectaux et sont fiers de parler le francien - Farce de maître Pathelin (avant 1470) - emploie diverses langues de France (limousin, picard, flamand, breton, lorrain, normand, sans oublier le latin) - ce procédé comique suppose la conscience, chez les spectateurs de l'époque, de la pluralité des parlers en France - C'est aussi à cette farce qu'on doit la célèbre locution : Revenons à nos moutons.

Erro y Aspiroz

- basque espagnol - Au début du XIXe siècle, il soutient encore que la langue d'Adam était le basque (El Mundo primitivo, o examen filosofico de la antigüedad y cultura de la nacion bascongada, Madrid, 1815).

Richelieu

- cardinal - La fondation de l'Académie française en 1635. - La monarchie absolue poursuivra méthodiquement une politique de francisation.

Catherine de Russe, Marie-Thérèse, Frédéric II de Prusse

- correspondaient et conversaient en français

Nithard

- cousin et conseiller de Charles le Chauve, nous raconte cette histoire (des conflits familiaux entre les fils de Louis le Ier dit le Pieux ou le Débonnaire) dans son ouvrage rédigé en latin intitulé Histoire des divisions entre les fils de Louis le Débonnaire (fils de Charlemagne)

Ronsard

- dans Franciade (1574), soutenait que « de tous les dialectes, le courtisan est le plus beau à cause de la majesté du Prince ».

Abbé Prévost

- dans le récit : Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut (1731) la mort et l'enterrement de Manon Lescaut déportée au lieu en Louisiane ~ inspiré les compositeurs et des cinéastes

Bernard Cerquiglini

- directeur de l'Institut national de la langue française - en 1999: un rapport : Les languages de France : Rapport au Ministre de l'Éducation Nationale,de la Recherche et de la Technologie,et à la Ministre de la Culture et de la Communication - selon l'enquête de lui, 75 langues sont parlées en France (dans la France métropolitaine on parle 9 langues régionales et dialectes différents) - le terme francien est aujourd'hui controversé, (Gaston Paris) par exemple par BERNARD CERQUIGLINI. - Remarquons que la terminaison -ien est atypique pour les dialectes (sauf languedocien). - CERQUIGLINI pense qu'il vient peut-être de l'amalgame de deux mots : Fran(çais) (an)cien. - Selon BERNARD CERQUIGLINI c'est un français incolore, pâle, un dialecte non dialectal. « Un terme de l'atelier des linguistes, du tiroir et non pas du terroir, du terrain ! » Selon lui le normand généralisé est plus vraisemblable comme origine de la langue nationale (la Chanson de Roland a été écrit en dialecte normand). - Au terme de ce tour d'horizion sur le combat du français pour devenir langue nationale et internationale et pour pouvoir continuer à l'être, posons cette question qui est souvent évoquée de nos jours : « Faut-il défendre la langue française ? » Lors d'une conférence donnée à l'Institut français de Budapest le 22 novembre 2000, BERNARD CERQUIGLINI y a donné la réponse optimiste suivante (CERQUIGLINI, 2002 : 38-39) : « Le monolinguisme [anglais], c'est le nouvel analphabétisme. Une chance du français - parmi d'autres langues - c'est de pouvoir être une langue intrinsèquement ouverte au plurilinguisme. Il ne faut pas craindre de relativiser la norme, de s'ouvrir à toutes les variétés du français, de favoriser le dialogue avec les autres langues (régionales, minoritaires). L'avenir de la francophonie, c'est l'échange et le commerce des langues. Il faut que le français soit toujours en mouvement, toujours en échange. C'est la meilleure façon - plutôt qu'une défense frileuse, dos au mur, arc-boutée sur une norme qui de toute façon change à tout instant - de promouvoir cette langue et puis tout simplement - ce qui nous réunit aujourd'hui, de l'aimer. »

Deixonne

- député socialiste - le projet de loi DEIXONNE: en 1951, propose de faciliter l'enseignement des langues régionales à l'école - ses adversaires avancent les arguments - souvent faux - suivants: (1) manque de crédit, (2) problème de nomination des maîtres dans leur région d'origine, (3) problème de la formation des maîtres, (4) surcharge des programmes, (5) l'enseignement des langues régionales est dangereux car il nuit à l'enseignement du français, et il porte atteinte à l'unité française, la France risquant de devenir une tour de Babel. - il réplique que la France est suffisamment forte pour pouvoir s'orienter sans crainte vers une forme de décentralisation. - La loi est finalement votée (aujourd'hui abrogée et remplacée par la loi Bas-Lauriol de 1975 et par la loi Toubon de 1994). - L'article III de cette loi marque l'entrée officielle des langues régionales dans l'enseignement : « Tout instituteur qui en fera la demande pourra être autorisé à consacrer, chaque semaine, une heure d'activités dirigées à l'enseignement de notions élémentaires de lecture et d'écriture du parler local et à l'étude de morceaux choisis de la littérature correspondante. Cet enseignement est facultatif pour les élèves. »

Robert Estienne

- fils de Henri Estienne - imprimeur humaniste écrivait dans sa Grammaire de 1557 que : « Je m'en rapporte à tous ceux qui ont tout le temps de leur vie hanté les cours de France, tant du Roi que de son Parlement à Paris, et aussi sa Chancellerie et Chambre des Comptes, auxquels lieux le langage s'écrit et se prononce en plus grande pureté qu'en tous autres ». Et dans son livre intitulé De la précellence du langage françois (1579) il estimait que les patois constituaient une richesse pour le royaume, mais que le « françois » devait demeurer la langue principale : Par ailleurs, le français a commencé à s'imposer aussi comme langue diplomatique en Europe. - ROBERT ESTIENNE a publié en 1539 le Dictionnaire Francois latin contenant les motz et manieres de parler françois tournez en latin. L'ouvrage contenait 9000 mots français, chacun suivi d'une définition en latin ; la seconde édition passera à 13 000 entrées.

Charlemagne

- germanophone fortement attaché à sa langue, ayant son siège à Aix-la-Chapelle (Aachen) a même entrepris d'écrire une grammaire « tudesque ». - Le germanique était considéré comme la « langue des seigneurs » qui jouissait d'une grande réputation face au parler des peuples romans considéré comme le « parler des serfs et des vaincus », une sorte de « jargon agricole ». - Avec CHARLEMAGNE une influence civilisatrice et la renaissance des lettres latines ont été paradoxalement à l'origine de l'apparition d'une nouvelle langue, qui deviendra le français. - CHARLEMAGNE a reconstitué un empire d'Occident qui comportait (1) le territoire de la France (à l'exception de la presqu'île bretonne), (2) le territoire de l'Allemagne, (3) une grande partie du territoire de l'Italie. - Il a aussi tenté de redonner à ses peuples la civilisation qu'ils avaient perdue. - Il a fait venir d'Angleterre (Oxford) le moine ALCUIN pour organiser un enseignement en latin pour les moines qui ne comprenaient plus le texte de la Vulgate (traduction de la Bible en latin). (1) L'école palatine d'Aix-la-Chapelle formait les élites intellectuelles. (2) Les écoles épiscopales ou monastiques (p. ex. Abbaye de Saint-Martin-de-Tours) formaient les adolescents. (3) Les écoles de campagne assuraient une initiation par les curés au calcul et à la grammaire (pas trop durables). (4) Les ateliers de copistes, les scriptoria, se multipliaient dans les abbayes. Les scribes calligraphient leurs textes avec une écriture particulièrement lisible, la minuscule caroline. - Les nouveaux lettrés qui ont réappris ainsi le latin classique ont commencé à se moquer des barbarismes du latin mérovingien de leurs prédécesseurs. Mais il s'est créé une situation plus que contradictoire : (1) La langue simplifiée des scribes mérovingiens était accessible au peuple. (2) Il était impossible de faire comprendre un texte de vrai latin à qui ne l'avait pas étudié. - On a commencé aussi à réaliser qu'il existait deux langues : (1) La langue de culture - le latin -, utilisée par les intellectuels-ecclésiastiques de l'époque ; cette langue seule utilisée dans l'administration, le culte et l'enseignement peut être qualifiée de langue officielle. (2) La langue maternelle, vernaculaire utilisée dans la vie courante que les textes latins de l'époque appellent lingua rustica romana. On dit aussi aujourd'hui : proto-français.

Claude Favre de Vaugelas

- grammairien, écrivain - 1647: Remarques sur la langue française ~ continuent à contribuer à la normalisation, à l'unification, à la diffusion international du français - En ce siècle autoritaire et centralisée, ce sont les grammairiens qui ont façonné la langue à leur goût. Le français était parvenu au comble de la « perfection » et avait atteint un idéal de fixité. Les spécialistes ou professionnels de la langue de l'époque préconisaient l'usage d'un vocabulaire « choisi » et « élégant » seul permis à l'« honnête homme » et s'appuyant sur la tradition du « bon usage » de CLAUDE FABRE DE VAUGELAS (1585-1659), le plus célèbre de tous les grammairiens. Celui-ci a publié en 1647 les Remarques sur la langue française où il a défini le bon usage comme « la façon de parler de la plus saine partie de la Cour. » - Un autre signe de l'importance de VAUGELAS en matière de langue est qu'après la critique de CHAPELAIN, PIERRE CORNEILLE devait même corriger son Cid pour accorder son texte avec l'enseignement de VAUGELAS.

Koutouzov

- général russe - citait la fable Le Héron de La Fontaine dans le texte la ville de la bataille décisive de Borodino contre Napoléon "On hasarde de perdre en voulant trop gagner"

Onésime Reclus

- géographe - le terme francophonie en 1781 - en 1962 réapparaît dans la numéro spécial de la revue Esprit

François Villon

- il a mis aussi l'accent dans son poème Ballade des femmes de Paris sur le bon usage du dialecte francien : « Il n'est bon bec que de Paris. ».

Napoléon

- il avait le corse comme langue maternelle et n'avait appris le français qu'à l'âge de 15 ans - toute sa vie, il parlera le français avec son accent corse - empereur - après la défaite à Waterloo: le traité de paix de Vienne (1815) ~ rédigé en français mais à la fin du texte "120. la langue française ayant été exclusivement employée dans toutes les copies du présent traité..." - Par le coup d'État du 18 brumaire, an VIII (9 novembre 1799), NAPOLÉON BONAPARTE a voulu mettre fin à l'anarchie et au chaos économique - Par souci d'économie, NAPOLÉON a abandonné les écoles à l'Église, qui a rétabli alors son latin anachronique. Dans l'ensemble, la diffusion du français dans les écoles a montré un recul. Dans le sud de la France, on comptait même plus de maîtres de latin que de maîtres de français.

Henri Estienne

- imprimeur huguenot et érudit polyglotte - il démontre, en 1565, La conformité du langage françois avec le grec, et bientôt après La precellence du langage françois, dont il publie le « project » en 1579. On connaît le dicton qu'il cite dans sa préface pour démontrer la supériorité du français : « Balant Itali, gemunt Hispani, ululant Germani, cantant Galli. » ('Les Italiens bégayent, les Espagnols gémissent, les Allemands hurlent, les Français chantent.'). - glottomachie - - De nombreux personnages de la Renaissance (par exemple HENRI ESTIENNE, dans son livre Deux dialogues du nouveau français italianizé, et autrement desguizé, principalement entre les courtisans de ce temps. De plusieurs nouveautez qui ont accompagné ceste nouveauté de langage. De quelques courtisianismes modernes et de quelques singularitez courtisianesques, 1578) se sont élevés alors contre cette intrusion des italianismes dans la langue française et cette manie de s'italianiser à tout prix.

Jules César

- l'empereur de l'Empire romaine pendant le 5e siècle. - 57 av. J.-C. : la conquête et la romanisation ~ concerne les régions du nord de la France et le sud de la Belgique qui s'appelle la Wallonie (dialecte picard et wallon) - c'est dans ce région où on trouve l'Abbaye bénédictine de Saint-Amand-les-Eaux où est né vers 880 un des premiers monuments de la langue française ~ la Cantilène de sainte Eulalie ~ le premier document littéraire rédigé en français ~ le texte administratif écrit en français a été rédigé à Chièvres en 1149: La Charte-loi de Chièvres de 1194 - Wallonie : appartenait à la France jusqu'à 1477 (sous la dominance des Habsbourg jusqu'à Napoléon), gagné son indépendance en 1830 sous la forme royaume, pays bilingue, une situation linguistique appelée diglossie (l'état dans lequel se trouvent 2 variétés linguistiques coexistant sur une territoire donné) - Suisse : en 58 av. J.-C. - tombé sous dominance romaine, 1648: indépendant, 1848: pays fédéral

Giovanni Da Verrazano

- l'explorateur italien - en 1524 a été envoyé par François Ier pour explorer la zone comprise entre la Floride et Terre-Neuve, afin d'y découvrir un accès donnant sur l'océan Pacifique

Erasme

- l'un des plus grands humanistes de la Renaissance - dans son Opera Omnia (1523), considérait normal de lire l'Évangile dans sa langue (maternelle) plutôt que de répéter comme un perroquet des paroles incompréhensibles : « Pourquoi paraît-il inconvenant que quelqu'un prononce l'Évangile dans cette langue où il est né et qu'il comprend : le Français en français, le Breton en breton, le Germain en germanique, l'Indien en indien ? Ce qui me paraît bien plus inconvenant, ou mieux, ridicule, c'est que des gens sans instruction et des femmes, ainsi que des perroquets, marmottent leurs psaumes et leur oraison dominicale en latin, alors qu'ils ne comprennent plus ce qu'ils prononcent. »

Vercingétorix

- le chef des Gaulois - on ne connaît que les neuf mois de son existence évoqués dans le récit de la Guerre des Gaules de César. - Les portraits de lui figurant sur les monnaies de l'époque montrent un jeune homme imberbe, aux cheveux bouclés, juste le contraire du guerrier moustachu et casqué de l'imagerie scolaire traditionnelle.

Mathilde

- le récit de la conquête de l'Angleterre par GUILLAUME DE NORMANDIE, merveilleusement raconté par son épouse, MATHILDE, dans cette première « bande dessinée » de l'histoire de l'Occident qu'est la fameuse Tapisserie de la reine Mathilde dite Tapisserie de Bayeux. - Réalisée par des brodeurs saxons pour orner la cathédrale, elle est 69,55 m de long sur 48 à 51 cm de large. C'est un chef d'oeuvre de l'art roman et une source importante pour l'histoire du XIe siècle pour les équipements et les tactiques militaires, les costumes, les navires, les armes et aussi les moeurs de l'époque. La tapisserie se compose de 72 scènes où quelque 626 personnages, 202 montures (chevaux ou mulets), 55 chiens, plus de 500 autres animaux, 37 édifices, 41 vaisseaux et barques et ... 49 arbres sont représentés.

Graziadio Isaia Ascoli

- linguiste italien - le terme franco-provençal a été introduit par lui en 1873 - il présente des traits communs avec les parlers de langue d'oïl et ceux de langue d'oc ~ ce n'est pas pour autant un mélange de français et d'occitan, mais un groupe linguistique gallo-roman distinct

Georges Leygues

- ministre de l'Instruction publique (1902), exclut les langues régionales de l'école mais déclare : « J'aime beaucoup l'idiome de ma province, je le parle et je lui trouve une saveur particulière. Je regretterais beaucoup qu'il disparût. » D'autres ministres après lui, patoisants ou non, conduiront la même politique. Le français deviendra la langue de l'État et de la nation, un facteur de l'unité politique. Les dialectes ne sont pas enseignés à l'école sous prétexte de la surcharge des programmes et même de la nocivité du bilinguisme.

Jacques Cartier (1497-1557)

- navigateur de Saint-Malo - 1534: a été envoyé pour prendre possession au nom du roi François Ier des territoires occupés - Bref récit de la navigation du capitaine Jacques Cartier aux îles du Canada - début du Canada français

Chrétien de Troyes

- nous informe vers 1170, au début de son roman Lancelot ou le Chevalier de la Charrete, quand il présente la cour du roi Arthur que le roi était entouré en dehors de ses barons par « ...mainte bele dame cortoise, bien parlant an lengue françoise... ». -

Pierre Bayle

- philosophe, écrivain, lexicographe - 1685: La fameuse phrase ~ "La langue française est désormais le point de communication de tous les peuples de l'Europe"

Léopold Senghor

- poète, président du Sénégal - le terme francophonie sera ensuite beaucoup utilisé par lui - petit nègre (parler petit nègre : kerékbe töri a franciát) {dans les pays Afrique noire, pleins d'intégralités économiques, politiques et linguistiques,le niveau du français parlé est très différent}

Georges Pompidou

- président de la République - en 1972, il disait: : « il n'y a pas de place pour les langues régionales dans une France destinée à marquer l'Europe de son sceau ».

Hugues Capet

- roi de la France - HUGUES CAPET, de langue maternelle romane, semble avoir été le premier souverain à avoir eu besoin d'un interprète pour comprendre le germanique quand il est arrivé au pouvoir (957).

Alain Rey

- selon lui, la locution viendrait d'une combinaison de choses péjoratives propres à l'époque (parler français comme une vache espagnol - 'parler très mal' ~ existent en français depuis 1640)

Paul de Chomedey de Maisonneuve

- sieur de Maisonneuve - en 1642: a fondé la ville de Montréal - les premiers Français viennent surtout des régions de l'ouest de la France (Normandie, Bretagne, Poitou) et de la région parisienne - le rôle de Louis XIV: il avait envoyé au Canada entre 1663 et 1673 "Les filles du Roy" (les orphelines, des religieuses) ~ l'objectif : augmenter le nombre des femmes pour faciliter la fondation de familles et ainsi la colonisation

Conon de Béthune

- trouvère picard (artésien) de haute naissance - en 1180: son poème Mout me semont Amors que je m'envoise que ~ bien que sa parole soit celle de sa région,elle peut être bien comprise en français car à la cour du roi, le roi et sa mère lui ont reproché publiquement - devant la comtesse Marie de Champagne aussi, sa protectrice et la dame de ses pensées - d'employer des mots picards - "Men language ont blasmé li Franchois/Et mes canchons, oiant les Campenois,/Et le Contesse encor,dont plus me poise..../Le Roïne n'a pas fait ke cortoise,/Ki me reprist,ele et ses fuis,li Rois./Encor ne soit me parole franchoise,/Si le puet on bien entendre en franchois." [Les Français de l'île-de-France ont blâme mon langage/Et mes chansons,devant les Champenois/Et la Comtesse aussi, ce qui me chagrine le plus./La Reine ne s'est pas montrée courtoise/En me reprenant, elle et son fils,le Roi./Même si je ne suis pas de langue française,/On peut bien me comprendre en français.]

Clovis

- un Franc Salien, dont le peuple occupait le territoire de l'actuelle Belgique. Il a envahi le royaume gallo-romain en 486, s'est converti au christianisme (496) et a réuni le royaume des Francs et des Burgondes en 534. Le 25 décembre 496, CLOVIS (rex Francorum) est baptisé par l'évêque Rémi à Reims. - les Mérovingiens sont les descendants de Clovis - Jusque vers 900 (CHARLEMAGNE était encore fortement attaché au germanique, il a même commencé à rédiger une grammaire franque !), il y a eu une sorte de bilinguisme francique/latin tant chez les Francs que chez certains Gallo-Romains. - La langue gallo-romane et le germanique ont donc longtemps coexisté (du Ve au Xe siècle). - Les Mérovingiens, puis les Carolingiens étaient bilingues. HUGUES CAPET, de langue maternelle romane, semble avoir été le premier souverain à avoir eu besoin d'un interprète pour comprendre le germanique quand il est arrivé au pouvoir (957).

Guillaume le Conquérant

- un descendant des Vikings - on l'appelait Guillaume le Bâtard, car il était le fils du duc Robert le Diable et d'un Normande, Arlette, fille d'un peaussier de Falaise - il est probablement né dans un bourg du Calvados en 1028. - Duc de Normandie, puis, roi d'Angleterre - 1064: Harold est retenu prisonnier à la cour de Guillaume, à Rouen. Pour recouvrer sa liberté, il avait dû faire serment de soutenir la candidature de GUILLAUME à la succession d'ÉDOUARD qui meurt en 1066. HAROLD oublie sa promesse et s'empare du trône d'Angleterre. GUILLAUME, mécontent, débarque en Angleterre et écrase l'armée d'HAROLD à Hastings le 14 octobre 1066. HAROLD meurt, les Anglais capitulent et GUILLAUME est couronné à Londres, à Westminster le jour de Noël. Le français - plus exactement sa variante régionale, le normand -, à peine né, se trouve exporté en Angleterre. - la victoire à Hastings en 1066 du Guillaume sur le roi anglo-saxon Harold, le succeseur désigné, était d'une importance majeure pour le français. Guillaume, vainqueur, fait valoir ses droits sur trône d'Angleterre.

Johan Zinzerling

- un jeune étudiant allemand - il publie en 1616 le récit en latin de son voyage en France, Itinerarium Galliae. Voici ce qu'il dit du parler du Val de Loire, de Blois à Tours : « Le français que l'on parle en ce pays est extrêmement pur, non seulement en ville mais dans la campagne et les bourgs voisins. Maupas l'enseigne aux étrangers et tout le monde lui accorde la palme en ce domaine. »

Gaston Paris

- un philologue républicain, positiviste, partisan de la centralisation - aurait créé le terme francien (c'est une fabrication des linguistes du XIXe siècle) après la guerre perdue de 1870 contre les Allemands, quand il y avait besoin d'une idée d'une France où il y avait depuis toujours un état, une capitale, une langue. - Mais en réalité on a peu de témoignages sur ce francien (CONON DE BÉTHUNE, GARNIER DE PONT-SAINTE-MAXENCE, CHRÉTIEN DE TROYES). - On n'a aucune description du francien qui ne présente aucun trait linguistique particulier comme le normand ou le picard.

Antoine Meillet et Dezső Kosztolányi

- une escarmouche tardive de la glottomachie au début du XXe siècle entre ANTOINE MEILLET et DEZSŐ KOSZTOLÁNYI. - Dans son livre Les langues dans l'Europe nouvelle (1918), MEILLET critique la confusion babélienne en Europe et prévoit la disparition nécessaire des « petites langues » comme la langue magyare qu'il traite avec mépris : « ...le magyar n'est pas une vieille langue de civilisation. [...] Sa littérature n'a pas de prestige. [...] il a une structure compliquée, n'est facile à apprendre pour personne. Hors de Hongrie, il est universellement inconnu. [...] Il ne porte pas une civilisation originale. » (ANTOINE MEILLET : Les langues dans l'Europe nouvelle. Paris, Payot, 1928, 208-209). - Le poète hongrois DEZSŐ KOSZTOLÁNYI lui répond dans une lettre ouverte pleine d'indignation : « Liberté, égalité, fraternité, même en enfer, même en linguistique. Il n'y a pas, il ne peut pas y avoir de langue 'barbare'. » („A magyar nyelv helye a földgolyón. Nyílt levél Antoine Meillet úrhoz, a Collège de France tanárjához", in Kosztolányi, Dezső, Nyelv és lélek, Budapest, Szépirodalmi Könyvkiadó, 1971, 89-108. - « La place de la langue hongroise sur la planète. Lettre ouverte à Monsieur Antoine Meillet, professeur au Collège de France », traduction de Georges Kassai, in Ma : (Aujourd'hui, Anthologie de la littérature hongroise contemporaine, publiée sous la direction de l'Association des Écrivains Hongrois, choix établi par Éva Tóth), Budapest, Corvina, 1987, pp. 24-40.

Aimon de Varennes

- vers 1188: son poème Florimont "Il ne fu mie fait en France/Maix en la langue de fransois/Le prist Aymes en Loenois,/Aymes i mist s'estension,/Le romant fit a Chastillon./As Fransois wel de tant servir/Que ma langue lor est salvaige;/Car ju ai dit en mon lamgaige /Az muels que ju ai seu dire,/Se ma langue la lor empire,/Por ce ne m'en dient anui" [Il ne fut pas écrit en Île-de-France,mais Aimon le mit en français dans le Lyonnais. Aimon s'y décida, et écrivit le roman à Châtillon. Je veux servir les Français bien que ma langue leur paraisse sauvage, car je me suis exprimé en mon langage au mieux que j'ai su dire. Si ma langue est moins belle que la leur,qu'ils ne m'en tiennent pas grief."

Jean Chardin

- voyageur - il rapporte que, selon la croyance des Persans, il y avait 3 languages au Paradis: le serpent parlait arabe, Adam et Ève persan, et l'archange Gabriel turc.

Fréderic Mistral

- À partir du tournant du XIXe siècle on assiste à la naissance de mouvements pour la défense des langues régionales telles que le basque, le breton ou le provençal. Pour ce dernier, l'activité de FRÉDÉRIC MISTRAL et du cercle de poètes Félibrige contribue à la renaissance d'une véritable langue occitane commune et à la constitution d'une orthographe aussi fidèle que possible de la prononciation de la langue provençale. (Après cette courte période de renaissance, il faut attendre jusqu'à 1946 quand se crée l'association Lou Prouvençau a l'Escolo pour l'introduction de l'enseignement du provençal à l'école.) - D'autres associations du même type défendront au XXe siècle le breton, le basque et le catalan seront reconnus d'utilité publique par le gouvernement. - Le résultat de ces mouvements sera que l'enseignement de ces langues régionales est dans un premier temps toléré bien qu'illégal.

Joachim du Bellay

- écrivain - 1549: Défense et Illustration de la langue française ~ renforcer les positions du français en France - Il est généralement consideré comme le manifeste de La Pléiade -> Dans ce texte, DU BELLAY préconisait, contre les défenseurs du latin, l'usage de la langue française en poésie. Il favorisait ouvertement l'enrichissement du vocabulaire par la création de termes nouveaux (abréviations de termes existants, création de mots composés, réactivation du sens des racines anciennes, etc.). Les emprunts à d'autres langues, régionales ou étrangères (grecque et latine notamment) sont également conseillés, à condition que les mots choisis soient adaptés en français.

Casanova

- écrivait ses mémoires - Histoire de ma vie - en français

1. la Chanson de Roland 2. la Séquence de sainte Eulalie

1. écrit en normand 2. rédigée en picard-wallon - La dominance des dialectes normands et picards dans la littérature commence à reculer au profit du « francien ».

Geoffroy Tory

Certains érudits ont commencé à protester contre l'envahissement du français par le latin. Ainsi par exemple l'illustre humaniste de l'époque et imprimeur du roi FRANÇOIS IER, GEOFFROY TORY, qui dans son livre de 1529 intitulé Champ-Fleury, auquel est contenu l'art & science de la deue et vraye proportion des lettres attiques et vulgairement Lettres Romaines, proportionnées selon le corps & le visage humain, a proposé même une réforme en profondeur de l'orthographe. Il a popularisé le caractère « romain » qu'il a enrichi de l'apostrophe, des accents aigus et de la cédille (d'influence espagnole)


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