Partie 1/2 de la théorie

Réussis tes devoirs et examens dès maintenant avec Quizwiz!

Jean Stengers

Quelqu'un qui avait une thèse sur la Belgique. Selon lui, pas de finalisme, mais le sentiment national belge s'est constitué progressivement. Etapes: depuis 15 S : sentiment d'unité, Pays-Bas méridionaux sous le duc de Bourgogne depuis 18 S: confirmé par époque autrichienne, consensus national pour se réunir sous un même drapeau. 1830 = confirmation

Qui sont les romanciers fondateurs?

Deux romanciers sont considérés comme les fondateurs de la littérature belge. Ils ont été institués dans ce rôle par La Jeune Belgique. Ils se connaissaient, l'un ayant été le professeur de littérature de l'autre, et ils ont tous deux un monument à Ixelles. Mais leur destin a été contraire : l'un est mort pauvre et méconnu, l'autre entouré de gloire. Une quinzaine d'années séparent leurs œuvres maîtresses. Il s'agit de ---Charles De Coster (1827-1879), avec sa Légende d'Ulenspiegel de 1867 ---Camille Lemonnier (1844-1913), avec son roman Un mâle de 1880

Quels sont les deux centres du surréalisme en Belgique?

En Belgique, on distingue deux centres, qui s'opposent à maints points de vue : l'un est situé à Bruxelles et a pour figure de proue Paul Nougé, l'autre se situe à La Louvière dans la province du Hainaut et tourne autour des figures d'Achille Chavée et de Fernand Dumont.

Escales et comptoirs?

En afrique: Quelques fondations au Sénégal (esclaves) Océan Indien: Fr était présente à Madagascar, la Réunion, Maurice (escales sur la route des Indes orientale) Esclaves: cultiver du café, des épices Maurice => anglaise la rèunion => DROM

Quelle est la problématique de la littérature francophone?

Est-on en droit de parler de « littérature française » au singulier, comme s'il n'y en avait qu'une seule ? Ou vaut-il mieux parler de « littératures » au pluriel ? Encore, s'agit-il dans ce cas de deux, ou de plusieurs « littératures » ? Faut-il, autrement dit, distinguer entre une littérature française « de France » et une autre « hors de France », que l'on pourrait appeler « francophone » (comme si la littérature produite en France n'était pas « francophone » ) ? Et si l'on se base sur le critère géographique pour séparer la littérature française de celle du reste de la francophonie, pourquoi n'irait-on pas plus loin, et pourquoi ne distinguerait-on pas, dans ce dernier bloc, plusieurs « littératures francophones » ?

Maeterlinck

Il connut Verhaeren au collège Ste-Barbe à Gand, mais fut son opposé à maints égards. Et par exemple déjà par son lieu de naissance : Verhaeren est un fils de la mer, de la campagne et des grands espaces ; Maeterlinck, né à Gand, est un enfant de la ville, il a grandi dans un monde clos, étriqué, tourmenté par une morale victorienne qui lui donna un sens subtil de la culpabilité. Si Verhaeren appréciait l'intimité et a vécu dans des maisons plutôt étroites, Maeterlinck étouffe facilement et a besoin d'air : menant une existence de grand seigneur, il a une prédilection pour les châteaux, les vastes demeures et les grands jardins (la passion de son père était l'horticulture). Il est mort dans son château d'Orlamonde, près de Nice. On a vu que la poésie de Verhaeren est pour ainsi dire « sortie de la glaise » (M. Quaghebeur) : Verhaeren a eu besoin d'une longue maturation. Le génie de Maeterlinck, par contre, tient du prodige : tout, chez lui, se déclencha comme magiquement. Il commença à publier dans La Jeune Belgique : des poèmes de style parnassien (vers 1885). Juriste de formation, il interrompit assez vite une carrière d'avocat qui ne l'attirait guère, après avoir rencontré, lors d'un voyage à Paris, Mallarmé et Villers de l'Isle-Adam. Ses premières sources d'inspiration étaient : la spiritualité de Ruysbroeck l'Admirable (qu'il traduisit en 1891), les philosophes idéalistes allemands (Hegel, Schopenhauer), le romantisme allemand (Novalis). Sa vie durant, il demeura un érudit qui ne se limitait pas à la littérature et à la philosophie, mais s'informait également des sciences positives et occultes.

Le second empire colonial comprend quels lieux?

L'indochine Le Maghreb en Afrique Noire: L'Afrique occindentale française et l'Afrique équatoriale française Explique le diffusion du français en Indochine • Indochine = actuellement Vietnam, Laos et Cambodge latex, caoutchouc, du riz indépendant: Ho Chi Minh

Explique la guerre d'indépendance de l'Algérie

La guerre d'Algérie, aussi connue sous les appellations événements d'Algérie, révolution algérienne, guerre d'indépendance algérienne et guerre de libération nationale, est un conflit armé qui s'est déroulé de 1954 à 1962 en Algérie, colonie française depuis 1830, divisée en départements depuis 1848. L'aboutissement est la reconnaissance de l'indépendance du territoire le 5 juillet 1962. En tant que guerre d'indépendance et de décolonisation, elle oppose des nationalistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN), à la France. Elle est à la fois un double conflit militaire et diplomatique et aussi une double guerre civile, entre les communautés d'une part et à l'intérieur des communautés d'autre part. Elle a lieu principalement sur le territoire de l'Algérie française, avec également des répercussions en France métropolitaine. Elle entraîne de graves crises politiques en France, avec pour conséquences le retour au pouvoir de Charles de Gaulle et la chute de la Quatrième République, remplacée par la Cinquième République. Après avoir donné du temps à l'armée française pour lutter contre l'Armée de libération nationale (ALN) en utilisant tous les moyens à sa disposition, de Gaulle penche finalement pour l'autodétermination en tant que seule issue possible au conflit, ce qui conduit une fraction de l'armée française à se rebeller et entrer en opposition ouverte avec le pouvoir. Cette rébellion est rapidement matée. La guerre d'Algérie présente un bilan lourd, et les méthodes employées durant la guerre par les deux camps (torture, répression de la population civile) furent controversées. Le conflit débouche, après les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet suivant, et précipite l'exode des habitants d'origine européenne, dits Pieds-Noirs et des Juifs, ainsi que le massacre de près de 50 000 harkis.

Explique la troisième unification de la Belgique

Nous serons « libérés » des Autrichiens par les Français (Napoléon), puis, après la défaite de Napoléon, nous passerons brièvement sous la maison d'Orange (Hollandais) (1815-1830) ; enfin, en 1830, à la faveur d'une révolte libérale déclenchée par l'opéra La muette de Portici, l'Etat belge sera fondé pour faire « tampon » contre la France ; cette dernière, par ailleurs, demeurera encore pendant quelque temps la menace numéro un pour le jeune Etat.

Romantisme

Né en Angleterre et en Allemagne, ce mouvement réagit contre l'esprit des Lumières (caractérisé par la primauté de la raison et par une esthétique classique) et contre les progrès de l'industrialisation. Il privilégie l'expression du Moi (d'où une tendance à l'introspection et une grande valorisation du rêve) qu'il veut en accord avec la Nature. Le genre par excellence est donc logiquement la poésie (lyrique). A la raison classique, il oppose l'être passionnel et imaginatif (Sturm und Drang). Si Jean-Jacques Rousseau est désigné comme un précurseur, Chateaubriand (qui a été exilé en Angleterre) et Germaine/ « Mme » de Staël (qui a séjourné en Allemagne) sont généralement considérés comme ceux qui ont introduit le romantisme en France. Quelques grands représentants : Lamartine (avec son recueil Les Méditations) et Victor Hugo (pièce de théâtre : Hernani ! ; roman : Les Misérables !). Chez Victor Hugo, le romantisme prend un souffle visionnaire, prophétique.

L'OIF

Organisation Internationale de la Francophonie : actuellement 54 Etats membres + 4 Etats associés + 26 Etats observateurs. Actuellement, la Secrétaire générale de l'OIF est Michaëlle Jean (Haïti). L'organisation organise tous les deux ans les Sommets de la Francophonie : le premier eut lieu à Paris (1986), le dernier à Antananarivo (Madagascar) (26 et 27 novembre 2016), les 2 prochains se dérouleront en Arménie (2018) et en Tunisie (2020) : « L'OIF fêtera ainsi ses 50 ans dans la patrie de l'un de ses père fondateurs, l'ancien président Habib Bourguiba. »

Quels sont les mouvements littéraires en France pendant la période centrifuge?

Romantisme - Réalisme & naturalisme - Symbolisme

La révolution tranquille

Révolution tranquille désigne une période de réformes importantes et de modernisation de l'État québécois dans les années 1960

Réalisme et naturalisme

S'opposant au romantisme, qui s'exprimait surtout à travers la poésie, le réalisme se tourne plutôt vers le roman et abandonne l'introspection pour la description objective des êtres et des choses. L'écrivain est surtout un observateur scientifique, au regard photographique : dans son œuvre, il doit imiter le réel, en se documentant autant que possible. Le Moi de l'écrivain doit disparaître : « présent partout, mais visible nulle part » (Flaubert). Stendhal est vu comme un précurseur, mais les grands représentants sont Flaubert et Balzac, et dans une moindre mesure, Maupassant et les frères Goncourt. Le naturalisme, que l'on rattache surtout à Zola, est une forme exaspérée du réalisme, qui fait de la littérature une forme d'expérimentation scientifique. L'écrivain-observateur trouve dans son roman une sorte de laboratoire où le personnage est mis à l'épreuve dans une série de situations expérimentales.S'opposant au romantisme, qui s'exprimait surtout à travers la poésie, le réalisme se tourne plutôt vers le roman et abandonne l'introspection pour la description objective des êtres et des choses. L'écrivain est surtout un observateur scientifique, au regard photographique : dans son œuvre, il doit imiter le réel, en se documentant autant que possible. Le Moi de l'écrivain doit disparaître : « présent partout, mais visible nulle part » (Flaubert). Stendhal est vu comme un précurseur, mais les grands représentants sont Flaubert et Balzac, et dans une moindre mesure, Maupassant et les frères Goncourt. Le naturalisme, que l'on rattache surtout à Zola, est une forme exaspérée du réalisme, qui fait de la littérature une forme d'expérimentation scientifique. L'écrivain-observateur trouve dans son roman une sorte de laboratoire où le personnage est mis à l'épreuve dans une série de situations expérimentales.

Françafrique

Terme péjoratif: France à fric - est employé pour dénoncer une certaine action néo-coloniale prêtée à la France, en particulier dans ses relations avec l'Afrique.

Pourquoi les années 1960-70 constituent un nouveau pivot (2 raisons)

(1) Elles correspondent au mouvement général de la décolonisation; 1960: année de l'indépendance du Congo (2) Elles marquent le début d'une nouvelle Belgique: après la Flandre, la Wallonie demande également la constitution d'un Etat fédéral, qui sera créé en 1993. Cet Etat fédéral est fondé sur trois Communautés dont les compétences sont surtout culturelles et trois Régions, dont les compétences sont l'économie et l'infrastructure

Quels sont les groupes littéraires selon Denis et Klinkenberg (2005) dans la francophonie?

(1) Il faut classer la littérature belge et la littérature suisse romande, parce que: littérature est contiguë à l'ensemble français. Ces régions ont depuis les origines participé à la constitution de la langue littéraire française. Ce sont des « terres de francité traditionnelle ». (2) Non contiguë, mais francité trad. Développé dans les colonies avec un véritable peuplement français. = lit. québécoise = lit. acadienne = lit. antillaise (3) terres de francité imposée. régions où français est superposé à d'autre langues + cultures. aujourd'hui: langues et culture autochtone interfère avec langue + culture française. = littérature d'Afrique subsahrienne = lit. du Maghreb = lit de l'Océan Indien (4) ensembles lit. franc. très peu indépendant = Egypte = lit. valdôtaine = lit. luxembourgeoise = lit. franco-ontarienne

Quelles sont les trois thèses sur la Belgique?

(1) Selon Henri Pirenne: finalisme. La Belgique (nation) existait avant la Belgique (unité politique). La création de l'État est une aboutissement logique et nécessaire. La civilisation belge existe depuis le Moyen ge. XVième siècle: regroupement des Pays-Bas méridionaux sous le duc de Bourgogne => belgique existe officieusement (2) <> La création de la Belgique est un accident Y a jamais d'unité, mêmes après l'indépendance (forces centrifuges) (3) Jean Stengers: pas de finalisme, mais le sentiment national belge s'est constitué progressivement. Etapes: depuis 15 S : sentiment d'unité, Pays-Bas méridionaux sous le duc de Bourgogne depuis 18 S: confoirmé par époque autrichienne, consensus national pour se réunir sous un même drapeau. 1830 = confirmation

Quelles les caractéristiques de la littérature de la période centripète

(1) la fin du mythe nordique (2) les écrivains se centrent sur Paris: tendance centripète Puisque les écrivains francophones n'ont plus d'identité « nationale », ils cherchent un appui auprès de la France qui leur donne une identité « linguistique » : au lieu de s'affirmer comme « Belges », ils veulent faire partie intégrante de la grande famille de ceux qui écrivent en français. Pendant cette période, on affirme donc que rien ne distingue la littérature belge francophone de la littérature française. Cela est particulièrement clair dans le Manifeste du Groupe du Lundi, qui paraît en 1937, sous l'initiative de Robert Poulet et de Franz Hellens, et qui est signé par e.a. Marie Gevers, Michel de Ghelderode, Charles Plisnier, etc. Dans ce Manifeste, les signataires déclarent qu'ils constituent une nouvelle génération d'écrivains, différente de la précédente (les Symbolistes étaient tous des rentiers ; la nouvelle génération comporte aussi des écrivains issus des milieux petits-bourgeois), et ayant aussi une esthétique différente : ils affirment (et réclament) l'appartenance plénière de la littérature belge à la littérature française. Tout ce qui flaire le régionalisme est donc proscrit : il faut éviter de se profiler comme issu d'une région spécifique, car cela empêche d'avoir accès à la littérature universelle. (3) le phénomène de l'entrisme Les forces centripètes sont telles que les écrivains belges cherchent à entrer complètement, et pour ainsi dire à disparaître, dans la littérature française. Ce phénomène a été appelé « entrisme » (Denis & Klinkenberg) : il s'agit d'une « entrée » systématique, érigée en véritable système. Elle peut prendre plusieurs formes (4) l'esthétique centripète Comment cette tendance centripète se reflète-t-elle dans les textes mêmes ? Plusieurs aspects de ceux-ci montrent que les auteurs veulent surtout « faire comme en France », et évitent à tout prix de trahir leurs origines belges. « Il ne faut pas montrer qu'on n'est pas Français. » (5) rémanence des forces centrifuges de la première période Si la tendance générale est centripète, il y a pourtant quand même quelques restes de l'ancienne tendance centrifuge. ---Certains auteurs maintiennent le mythe de la nordicité : c'est le cas, surtout, de Michel de Ghelderode , mais aussi de Georges Simenon (dans ses romans flamands ) ; et ce mythe trouve un domaine d'expression extrêmement important dans le récit fantastique (cf. infra, paragraphe VI). ---Certains prolongent le symbolisme : Franz Hellens (cf. infra), Jean de Bosschère, Henri Vandeputte ---Certains trouvent une niche dans le régionalisme : Marie Gevers (quoiqu'elle dépasse de loin le roman régionaliste : sa thématique est universelle) ---Certains se font remarquer/ se distinguent de la littérature du centre par une tendance à l'outrance, à la violence : Michel de Ghelderode ; Fernand Crommelynck ---Certains se nichent dans l'autobiographie, genre typique de la périphérie (car non légitimé par le centre) : surtout des femmes (Suzanne Lilar, Françoise Mallet-Joris, Dominique Rolin, Marie Gevers aussi)

Les études culturelles étudient quoi? Qu'est-ce que l'objet d'étude?

(1) les études culturelles veulent intégrer tous les produits culturels. Aussi les formes non légitimes. Pas limiter à la culture académique et canonique, ni aux objets que occupe le centre du système culturel (Art, Lit), mais aussi pop. minoritaires, minorités sociales... (2) la culture telle qu'elle: en termes symboliques. Les objet culturels exprime, symbolise quelque chose: donne vision du monde

Quelles sont les caractéristiques principales de la période centrifuge?

(1) une grande faiblesse institutionnelle: les écrivains n'ont pas encore d'identité sociale + la structure éditoriale est très faible + il y a peu d'instance de consécration MAIS en 1880 cette situation changera avec création de la revue La Jeune Belgique (2) le mythe nordique: Le jeune Etat belge a besoin d'une littérature à son service (cf. point 1 a : les écrivains sont très dépendants du politique). Cette littérature a pour but d'unifier la nation, de la légitimer, de lui donner une identité, de la différencier des autres. On reconnaît la théorie de Herder (chapitre II) : chaque nation a une âme spécifique, différente de toutes les autres, qui s'exprime dans sa littérature. (3) Une écriture baroquisante = L'insécurité linguistique qui caractérise toujours la périphérie (chapitre II) se renforce dans nos régions par une situation de diglossie (= parler 2 langues différentes dans 2 situations différentes : le français comme langue de culture, le flamand avec les gens du peuple, les petits commerçants, les écrivains et artistes flamands). Une des réactions possibles (cf. chapitre II) à cette insécurité linguistique est d'exagérer la particularité : cela donne lieu à un style typique, baroquisant, « coruscant » (comme on a pu le dire à propos de Lemonnier) - un style reconnaissable entre tous, très différent de celui qui était en vogue dans le centre, et qu'un des critiques de La Jeune Belgique a baptisé « le style macaque flamboyant ».

Quelles sont les tendances générales après la Première Guerre mondiale?

(1) une surpolitisation de la vie intellectuelle (2) la fin de l'hégémonie européenne (3) une remise en cause de l'humanisme llibéral (4) le surgissement des mouvements d'avant-garde Dans toute l'Europe, les intellectuels se sentent intensément concernés par la politique (p.ex. Sartre en France !). Une polarisation des positions se dessine, entre la gauche internationaliste et pacifiste, et la droite nationaliste et belliciste. La Belgique réagira un peu différemment : beaucoup de ses intellectuels résoudront les tensions « à la belge » en pratiquant une politique de l'autruche. Cette tendance apolitique s'accentuera surtout après la 2e Guerre mondiale. (2) la fin de l'hégémonie européenne Les valeurs de l'ancienne Europe ne méritent plus qu'on s'y fie, puisqu'elles ont conduit à - ou n'ont pas pu empêcher - une guerre atroce. L'Europe s'ouvre dès lors aux cultures des autres continents. On découvre l'art et la culture africains ; le jazz fait fureur (importé de l'Amérique, où il est apparu en Louisiane, en particulier à La Nouvelle-Orléans) ; la danseuse Joséphine Baker est la star de la Revue nègre. (3) une remise en cause de l'humanisme llibéral La culture européenne était basée sur une croyance au libre choix de l'individu. De nouvelles épistémologies démontrent qu'il s'agit d'une illusion : selon Sigmund Freud (la psychanalyse), la conduite humaine échappe pour une très large partie au contrôle conscient de la raison (nous sommes régis par des pulsions inconscientes) ; selon Karl Marx, notre comportement n'est pas le résultat d'une décision individuelle, mais dépend fondamentalement de l'infrastructure socio-économique. (4) le surgissement des mouvements d'avant-garde Les artistes se révoltent contre la société qui a permis le grand carnage. Ils veulent faire table rase de toute cette culture qui n'a pu l'empêcher, voire qui l'a provoqué. Les mouvements d'avant-garde foisonnent donc : le mouvement « Dada » est créé en 1916 par Tristan Tzara (Zurich) ; le surréalisme voit le jour en France vers la même époque (Les Mamelles de Tirésias, première pièce dite « surréaliste », de G. Apollinaire , date de 1917 ; la Parade de Satie et de Cocteau date de 1918) ; en Allemagne on note le mouvement expressionniste autour de Kirchner et le groupe « Die Brücke ». Ces avant-gardes veulent abolir les frontières entre les différents arts (littérature, peinture, ballet, musique, cinéma). 1928 : le célèbre film surréaliste « Un chien andalou » (Buñuel et Dalí).

Quelles sont les caractéristiques de la littérature de cette période?

-- Réaménagement des rapports centre-périphérie: la littérature française perd une partie de son pouvoir d'imposer la norme -- phase dialectique -- retour de la question identitaire -- réflexion sur la langue d'écriture -- institutions

Qu'est-ce que la négritude?

-- elle dénonce l'oppression du Noir par le Blanc (physique + culturelle) -- elle revendique une identité et une culture propres à l'homme noir -- le colonisé: droit de s'approprier et de réinventer la culture du colonisateur. Senghor rêve d'une nouvelle Civilisation de l'Universel

Les facteurs pourquoi la décolonisation donne lieu à l'Ère post-coloniale

-- poids géopolitique se déplace vers les blocs américain et communiste (pays colonisé > independent) -- de nouveaux paradigmes culturels: mouvement de la négritude -- affaiblissement du pouvoir prescripteur du centre: multiplicité des expressions culturelles

Caractéristiques propres au symbolisme belge?

---Presque tous ces écrivains sont des Gantois formés au collège Sainte Barbe. ---Ils se réfèrent en masse au mythe de la nordicité. ---Leur style est « périphérique » : en réaction à l'insécurité linguistique dont souffre généralement la périphérie, ils exagèrent les audaces ou bien, au contraire, sont exagérément précautionneux. On trouve ainsi, d'un côté, des audaces lexicales chez Verhaeren et un certain dérèglement syntaxique chez Elskamp ; de l'autre, mutisme et hypercorrectisme chez Maeterlinck, et un métadiscours envahissant chez Rodenbach. ---Alors que les Symbolistes français restent attachés à l'art pour l'art, les Belges s'engagent dans la politique : ils se rallient au POB (Parti ouvrier belge), sans ressentir cela comme une perte de leur autonomie, parce qu'il s'agit d'un parti d'opposition. ---Comme cela se passe généralement dans la périphérie, les Symbolistes belges accusent un certain retard par rapport aux développements qui se produisent dans le Centre ; mais en même temps, ils font preuve d'une certaine originalité. Rodenbach • Fut élève au collège Sainte Barbe de Gand, puis étudia le droit à l'université de Gand, et devint le collaborateur d'Edmond Picard à Bruxelles. En 1881, il délaissa le barreau pour vivre de sa plume. Il devint un des grands animateurs de La Jeune Belgique (il collabora déjà au premier numéro), et s'installa définitivement à Paris en 1888, en tant que correspondant du Journal de Bruxelles. Il fut le premier écrivain belge à avoir du succès à Paris. Ce succès lui vint surtout de son roman Bruges-la-Morte (1892), qui parut d'abord en feuilleton dans le journal français Le Figaro, et ensuite en volume chez Flammarion. La première édition porta un frontispice de Fernand Khnopff. Bruges-la-Morte eut une influence décisive sur la façon dont fut perçue la ville de Bruges. Un autre roman qui eut beaucoup de succès est Le Carillonneur (1897), qui se déroule aussi à Bruges et oppose les partisans du projet Bruges-port-de-mer aux partisans d'une ville d'art destinée à l'élite.

Les raisons du succès du symbolisme belge?

-Ces écrivains n'avaient pas de soucis d'argent et avaient tout le temps de se consacrer à leur art : c'étaient pour la plupart des rentiers ; libres, ils pouvaient aussi se permettre de prendre des risques. -Ils bénéficiaient d'un solide réseau de relations avec les Symbolistes français. Ces derniers étaient accueillis ici (publiés chez Deman et dans La Wallonie), et permettaient en retour aux Belges de s'insérer sans problème dans le monde littéraire parisien. -Les Symbolistes belges se sont investis dans des genres négligés par les Symbolistes du centre (qui privilégiaient la poésie) : Maeterlinck choisit le théâtre, Rodenbach le roman, Verhaeren la poésie sociale (créneau laissé libre dans la poésie). -Les Belges avaient une meilleure connaissance de l'allemand que les Français, ce qui leur permettait un contact plus direct avec les sources d'inspiration : surtout les philosophes idéalistes allemands (Hegel, Schopenhauer, Schelling). -Les Symbolistes belges ont inventé la formule idéale de la nordicité : leur nordicité était désincarnée, non descriptive/réaliste (et ce par opposition aux régionalistes qui proposaient une nordicité exotique, trop concrète, pittoresque, qui n'intéressait pas les Parisiens). (Voir p.ex. « Le passeur d'eau » de Verhaeren : ce n'est pas la description anecdotique d'un métier flamand.) -Ces écrivains ne sont pas restés figés dans leur succès. Ils ont su évoluer et se renouveler : ainsi, p.ex., Verhaeren injecta le symbolisme d'une bonne dose de vitalisme, l'enrichit d'une adhésion euphorique à la modernité urbaine et technique, et lui permit de retourner vers des préoccupations sociales.

Elskamp

-anversois - Bien qu'il ait publié dans La Jeune Belgique, il n'a pas vraiment participé aux combats de la revue - Son œuvre est déclenchée par une grave crise morale et physique, qu'il traverse en 1883 après la mort de sa mère et la rupture d'avec Maria de Mathys, surnommée Maya - deux périodes - Eventail Japonais (1886) - Dominical (1892)

Explique la seconde unification de la Belgique

: Pendant tout le 18e siècle (1713-1794), nous serons dominés par les Autrichiens (le Saint-Empire). Sous Marie-Thérèse nous formerons un Etat fédéral de Provinces semi-autonomes, qui seront déjà appelées « les Pays belgiques ». Lorsque Joseph II, son successeur, impose à ces régions semi-autonomes des mesures centralisatrices, une révolution éclate : la Révolution brabançonne, qui nous vaut notre hymne national et un drapeau déjà tricolore (quoique différent de l'actuel drapeau belge), et qui donne lieu à la création d'un Etat éphémère : les « Etats-Belgiques-Unis » (1790). (Si cet Etat ne dure pas, c'est essentiellement à cause des dissensions entre catholiques et libéraux ; aussi, lorsque plus tard l'Etat belge sera créé pour de bon, la devise nationale sera : « L'union fait la force. »)

Période centrifuge

: la périphérie cherche à se différencier du centre, veut être reconnue comme « autre » : la Belgique veut avoir sa littérature propre, typiquement belge et reconnaissable comme telle, manifestement différente de la littérature française

La période centripète

:la périphérie cherche à s'assimiler au centre, n'accepte plus d'être perçue comme une littérature différente, « exotique » : seule existe la littérature française, et la littérature de Belgique en fait intégralement partie

Quels sont les zones de diffusion du français en Europe et son explication historique?

= des pays limitrophes à la France > pays faisaient partie de l'Empire romain Les romains imposèrent le latin, pendant les invasions germaniques: certains parties changent de langue. parties fortement latinisé: le latin est resté. Le français=forme evolué du latin. Quelques frontières de langues germaniques/romains traverse p.e. la Belgique et la Suisse.

Les formes du phénomène de l'entrisme

>>>l'entrisme au sens propre Beaucoup d'écrivains belges déménagent pour faire carrière en France. Le plus souvent ils s'installent à Paris (Juin, Lilar, Mallet-Joris, Rolin....), parfois aussi en Provence (Norge). Parfois le choix de s'installer en France est plus ou moins imposé : cf. l'exil des anciens collaborateurs de la 2e GM Robert Poulet et Félicien Marceau. Le cas le plus extrême est Henri Michaux, qui se naturalise Français et prend des dispositions testamentaires pour ne jamais être considéré comme un écrivain belge. >>>l'entrisme « de conversion » Certains écrivains restent en Belgique, mais au moment où ils commencent à être remarqués en France, à y avoir du succès, ils adaptent leurs œuvres pour les « franciser ». Parfois ils remplacent carrément les realia belges par des realia français , parfois ils se limitent à effacer les marques belges. Exemples : Hergé dans Tintin (voir transparents du cours) ; Charles Plisnier dans Mariages . >>>l'entrisme symbolique Il s'agit d'écrivains qui restent en Belgique et qui écrivent aussi pour un public belge ; mais ils évitent d'écrire des œuvres qui porteraient des marques « belges » trop explicites. Ils adoptent donc un style classique, neutre, « non marqué », qu'ils considèrent comme « français ». C'est surtout le cas pour les membres de l'Académie royale.

Explique la première unification de la Belgique

Au 15e siècle, Philippe le Hardi, duc héritier de la Bourgogne, épouse la fille du comte de Flandres. Ses successeurs (notamment Philippe le Bon et Charles le Téméraire) essaieront d'unir les deux territoires éloignés l'un de l'autre. Ainsi, sous les ducs de Bourgogne, se réalise la première unification de nos régions, appelées « Pays-Bas », par opposition aux territoires d'en haut qui désignent la Bourgogne. Les provinces du nord (Frise, Utrecht, Gueldre...) ne sont annexées que sous Charles-Quint (1500-1555) ; l'ensemble est appelé « les 17 Provinces ». Charles-Quint possède un vaste empire qui comprend l'Espagne (sa mère est espagnole), les Pays-Bas, et d'importantes parties de l'actuelle Europe de l'Est et de l'Italie. Le protestantisme (chez les « voisins », dans le Saint-Empire romain germanique, Luther placarde ses 95 thèses sur les portes de la chapelle du château de Wittenberg en 1517) va faire éclater cet empire, surtout pendant le règne du fils de Charles-Quint, Philippe II, contre la tyrannie de qui les Pays-Bas se révoltent (il envoie dans nos régions le redouté duc d'Albe, qui fera juger les « hérétiques » par la Sainte Inquisition). La scission des 17 Provinces est officiellement accomplie en 1609, date à laquelle le Nord conquiert définitivement son indépendance. Les 7 provinces du Nord seront protestantes et seront appelées désormais les « 7 Provinces-Unies » ; les 10 provinces du Sud restent catholiques. Une fuite des cerveaux sera la conséquence ; en plus, le blocage de l'estuaire de l'Escaut signifiera le déclin du port d'Anvers au profit de celui d'Amsterdam. Après la mort de Philippe II, Albert et Isabelle (1598-1621) accordent aux Dix Provinces du Sud une semi-indépendance ; mais pendant le reste du 17e siècle, nos régions tomberont de nouveau sous la domination espagnole. L'Espagne perd pourtant progressivement de son pouvoir ; d'autres puissances (la France, le Saint-Empire, l'Angleterre) lui disputent ses territoires et les guerres continuelles finissent par l'épuiser. Le roi français Louis XIV ayant épousé une princesse espagnole exige en dot les Pays-Bas espagnols. Les guerres entre la France et l'Espagne (1667-68) se solderont par le traité d'Utrecht, qui signe la défaite espagnole. La couronne espagnole passe au petit-fils de Louis XIV (un Bourbon) ; mais les Pays-Bas espagnols, eux, passeront aux Habsbourg d'Autriche.

Paul Nougé

Avec Nougé comme figure de proue, le surréalisme bruxellois est peut-être même plus radical encore que le surréalisme français. Radicalement anti-institutionnel, radicalement décidé aussi à se tenir dans les marges de la société, et de garder par rapport à elle une distance provocatrice, le groupe refuse de faire « œuvre » : il montre une nette préférence pour les formes courtes et fragmentaires

Jacques cartier

C'était lui qui est envoyé par François Ier. Il arrive à l'embouchure du St. Laurent (Canada) en 1534, descend la rivière et explore le golfe St.-Laurent. Il fera au total 3 voyages ; lors du 2e il explore l'arrière-pays ; le 3e a pour but la colonisation. C'est lui qui donne au Canada son nom (à partir de Kanata) ; mais en fait il désigne par ce nom la seule région du Québec; après lui, le nom a servi à désigner tout le territoire du nord. Il baptise aussi Montréal (montagne royale).

C'est qui, Lemonnier

Camille Lemonnier, presque d'une génération plus jeune que Charles De Coster, qui l'encouragea d'ailleurs à se consacrer à la littérature, connut un destin contraire à celui de son maître (dont il fut un des plus grands défenseurs). Si Charles De Coster mourut méconnu, Camille Lemonnier mourut entouré de gloire. On avait refusé à De Coster le Prix Quinquennal de Littérature, et personne n'avait protesté. Quand, en 1883, on refusa ce même Prix à Lemonnier, toute la Jeune Belgique se souleva : la revue organisa un grand banquet en son honneur, au cours duquel, en signe de protestation, Georges Rodenbach le couronna « maréchal des Lettres belges ». Le succès de Lemonnier était en partie un succès de scandale. La parution d'Un Mâle fut accueilli à Paris avec enthousiasme par les réalistes (Daudet lui écrivit une lettre où il lui dit : « Vous êtes des nôtres. Nous vous attendons, Flaubert, Maupassant, Goncourt, Zola et moi. »), mais fit scandale à Bruxelles, où la bourgeoisie trouvait le livre immoral et pornographique. Cela lui valut un premier procès (1881), qui serait suivi de deux autres, en 1888, toujours pour outrage aux bonnes mœurs ; son avocat Edmond Picard réussit à l'acquitter à chaque fois. ; ; La jeune Belgique • La Jeune Belgique est une des nombreuses revues littéraires qui furent fondées à l'époque (entre 1874 et 1884, 25 nouvelles revues ont vu le jour) ; son fondateur est Max Waller. Sa principale rivale était la revue L'art moderne, fondée par Edmond Picard et animée par Emile Verhaeren. Elle réussit à regrouper autour d'elle la plupart des écrivains de la Belle Epoque (= l'époque entre 1870 - la guerre franco-prussienne - et la Première Guerre mondiale).

La littérature française comme polysystème. C'est quoi?

Ce concept a été introduit il y a un demi-siècle pour complexifier, nuancer et dynamiser la notion structuraliste de « système ». Concevoir un ensemble de signes (une langue, une littérature, une culture) comme un « polysystème », c'est non seulement postuler qu'il s'agit d'un réseau de relations entre des éléments (ce qu'impliquent déjà les notions souvent interchangeables de « système » et de « structure ») mais encore reconnaître le caractère multiple, hiérarchisé et relativement hétéronome de cet ensemble, constitué de sous-ensembles qui fonctionnent à leur tour comme des systèmes.

Cultural studies

Courant de recherche né dans les années 60 à Birmingham (Richard Hoggart, Stuart Hall, etc.) ; en Amérique, associé à la French Theory (philosophie de Derrida, Foucault, Deleuze). La méthode de recherche se caractérise par 3 éléments : 1. Une approche interdisciplinaire ; 2. La contextualisation historique ; 3. L'engagement du chercheur.

Symbolisme

Ce courant date de la fin du 19e siècle ; il peut être considéré comme une réaction contre le naturalisme (en roman) et le Parnasse (en poésie). Comme précurseurs, on désigne généralement Baudelaire et Nerval. Il y aurait deux « symbolismes » : le premier, nommé aussi « décadentisme », se rattache essentiellement à la personne de Verlaine, le deuxième, considéré comme « le symbolisme proprement dit », trouve son représentant majeur dans Mallarmé. Sont considérés comme symbolistes e.a. les poètes Rimbaud, Apollinaire, Laforgue, et les romanciers Huysmans et Barbey d'Aurevilly. Le symbolisme se caractérise par une intense sacralisation de l'Art : le poète serait un voyant, qui aurait accès au monde mystérieux au-delà des apparences. Le monde sensible masque le sens caché des choses, mais se laisse aussi lire comme une vaste forêt de correspondances : les choses de l'univers seraient les symboles d'un autre monde, spirituel et secret. Le langage poétique peut suggérer ce sens caché des choses. La poésie symboliste est donc toujours marquée par une profonde nostalgie, un désir d'on-ne-sait-quoi, un sentiment de suspension (avant l'avènement d'une révélation) et de mystère.

C'est qui, Charles De Coster?

Charles De Coster est né à Munich, d'un père flamand et d'une mère wallonne. Il a d'abord travaillé comme journaliste pour la revue « Uylenspiegel » qui avait été créée par son ami le peintre, dessinateur et graveur Félicien Rops (qui a illustré la première édition de la Légende de 15 eaux-fortes ; l'esprit satirique de l'aquafortiste s'accorde à merveille à l'esprit moqueur du héros de la Légende) .

Matthew Arnold

Dans la préface à son recueil d'essais Culture and Anarchy (1869), Matthew Arnold définit la culture comme « the best that has been said and thought in the world ». Les « études culturelles » critiquent cette définition comme ethnocentriste (elle est convaincue de la supériorité de la pensée occidentale), élitaire (la culture en question est celle de l'aristocratie), textocentrée (la manifestation culturelle qui est supérieure à toutes les autres est la littérature, et en particulier la poésie) et réactionnaire (la culture veut transmettre plutôt que de créer du nouveau).

Qu'est-ce que la valorisation de la germanité?

Dans son livre De la littérature (1800), Mme de Staël, une des grandes figures qui ont introduit le romantisme en France, avait opposé - dans la lignée de Herder - l'esprit latin à l'esprit germanique. L'esprit latin serait caractérisé par la raison, la clarté, la mesure ; il serait à la base d'une esthétique classique. L'esprit germanique, à l'opposé, se caractériserait par le rêve, l'irrationnel, le merveilleux, l'étrange ; il déterminerait une esthétique romantique. Cette opposition « fit école » à l'époque, et occasionne dans la littérature belge un discours qui procède par oppositions, et qui, en particulier, oppose le « latin » au « germanique » comme la pensée sclérosée à l'esprit de renouveau. On retrouve cette opposition par exemple chez Charles De Coster (La Légende d'Ulenspiegel) : les Espagnols sont immobiles, répressifs et peureux ; les Flamands en revanche incarnent le progrès et la justice, et défendent leurs idéaux de façon intrépide. Henri Moke joue des mêmes oppositions dans ses romans historiques : Hermann ou La civilisation et la barbarie oppose le monde en décadence des Romains à la jeunesse et à la vigueur des Germains ; Philippine de Flandre ou Les prisonniers du Louvre oppose la France féodale, système rationnel, clair, mais figé, voire sclérosé, à la Flandre démocratique, système beaucoup plus opaque, mais dynamique et orienté vers le progrès.

Pendant la période centripète: Quelle est la situation de la Belgique dans cette Europe en mouvement ?

Du point de vue de la politique extérieure, l'Etat belge s'est consolidé grâce à la guerre : La Belgique est devenue une puissance coloniale en 1908 (Congo) et pendant la guerre, elle a vaillamment résisté à l'ennemi : cela lui vaut un certain prestige en Europe ; prestige que vient confirmer le fait qu'on lui attribue les deux anciennes colonies allemandes du Rwanda et du Burundi. La Belgique n'a donc plus besoin de s'affirmer pathétiquement : elle a pris sa place parmi les nations européennes et est reconnue par elles. Influence sur la littérature : Dans la période précédente, l'une des tâches de la littérature avait été de justifier, voire de fonder le jeune Etat belge. A présent, la littérature n'a plus besoin d'exercer cette fonction politique. En termes « sociologiques » (cf. chapitre II), le champ littéraire peut s'autonomiser définitivement par rapport au pouvoir politique. Du point de vue de la politique intérieure, l'Etat belge unitaire n'existe plus : La flamandisation de la Flandre a pour effet que l'idée identitaire d'une « nation belge » devient un concept creux. Jules Destrée écrit en 1912 sa fameuse Lettre ouverte au Roi : « Sire, il n'y a pas de Belges ; il y a dans votre royaume des Flamands et des Wallons. » Influence sur la littérature : Dans la période précédente, la littérature avait fondé mythiquement la nation belge sur l'idée de la nordicité. Ce qui unissait les Belges, ce qui en faisait une nation avec un « génie » ou une « âme » spécifique, c'était qu'ils étaient tous « Flamands », « des gens du Nord », des « Germains ». A présent, cette âme flamande est revendiquée par ceux qui parlent flamand et qui écrivent en flamand exclusivement ; les francophones en sont exclus et sont désignés comme différents des Flamands. Ils chercheront dès lors à se rapprocher du monde français.

Verhaeren

Emile Verhaeren naquit à St.-Amand sur l'Escaut ; le fleuve y est déjà tout près de se jeter dans la mer, et coule à travers une vaste campagne. Ce paysage maritime sera non seulement un thème inépuisable dans l'œuvre de Verhaeren ; il lui dicte aussi son souffle. Verhaeren est un homme des grands espaces : tout, chez lui, est amplifié. Adolescent, Verhaeren fut envoyé au collège Ste-Barbe de Gand, où il connut Maeterlinck et Rodenbach. Il étudia le droit à Louvain, et travailla un moment à Bruxelles, chez Edmond Picard, dont il fréquenta le salon. Il collabora aux revues La Jeune Belgique et L'Art Moderne.

Le grand dérangement

En 1755 a lieu « le grand Dérangement ». Comme les Acadiens refusent de prêter un serment d'allégeance inconditionnel à la Grande-Bretagne, leurs biens sont confisqués par édit royal ; la population est déportée (environ 10.000) ou massacrée

Quels sont les auteurs et mouvements de la période dialectique?

La génération du « tournant » : il s'agit d'auteurs nés autour de l'année 30, qui ont été enfants pendant la guerre. Ils continuent encore l'époque précédente (nous avons rencontré la plupart de leurs noms à la fin de la période centripète). La génération identitaire : appelés ainsi parce qu'ils réfléchissent justement à l'identité « belge » (Pierre Mertens est parmi eux : c'est l'inventeur du concept de « belgitude »). Ces auteurs sont nés pendant ou juste après la guerre (1940-50) et ont été jeunes pendant les « golden sixties » : ils ont connu une grande liberté (mai 68) et une grande prospérité matérielle ; ils sont optimistes (« génération lyrique »). La génération minimaliste : nés vers 1960-70, ces auteurs ne se font plus d'illusions : ils ont vécu le choc pétrolier, qui a entraîné le blocage de l'ascenseur social ; la chute de l'URSS, qui a entraîné la fin des idéologies ; le surgissement du sida, qui a entraîné la fin de la liberté sexuelle.

Explique par quels éléments la méthode de recherche des "cultural studies" à la mode anglo-saxonne se caractérise. Explique chaque élément

La méthode se caractérise par 3 éléments: approche interdisciplinaire, contextualisation historique, l'engagement du chercheur. (1) Approche interdisciplinaire: empruntent leurs concepts et méthodes à des disciplines très diverses (sémiotique, sociologie, linguistique, philosophie, anthropologie ...) (2) tout phénomène culturel est situé dans son contexte historique (tant synchronique, que diachronique). Le micro et le macro sont mis en rapport (3) culture impose une vision du monde => instrument du pouvoir. Les études étudient les rapport de force et de pouvoir et comment ces relations influencent les pratiques culturelles. La culture pour faire de la politique.

Explique l'histoire du français sur le continent américain (Canada, Louisiane, Nouvelle-Orléans)

La première expédition importante est celle de Jacques Cartier, qui est envoyé par François Ier à la recherche d'un passage Est-Ouest. Première implantation: fondation de l'Acadie + Québec. activité commerciale: pêche, + fourrures Expédition vers le sud: Louisiane + Nouvelle-Orléans Concurrence de l'Angleterre > les Anglais occupent toute la côte Est: Canada + Etats unis le nombre des Anglais augmente très rapidement. les colons français seront refoulés tout au long du XVII siècle Traité de Paris signé par Louis XV: France cède les territoires, sauf St Pierre et Miquelon et une partie de Louisiane. Mais Napoléon a vendu plus tard Traité d'Utrecht 1713 Angleterre acquiert l'Acadie + Terre Neuve Acadie=> Nouvelle Ecosse et Nouveau Brunswick + angleterre interdise l'usage du français 1755 Grand Dérangement

Quelles sont les trois périodes délimitées par Denis et Klinkenberg en Belgique?

La période de l'unitarisme belge 1830 - 1920 La perte des illusion libérales 1920 - 1960 L'ère postcoloniale et l'Etat fédérale

Le premier empire colonial comprend quel lieux?

Le Canada, la Louisiane et la Nouvelle-Orléans les Antille et la Guyane escales et comptoirs sur la côte ouest de l'Afrique, dans l'océan Indien et en Indie

Explique l'histoire du français: Le Maghreb

Le Maghreb = Maroc, Sahara occidental, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Libye colonisation pure et simple La conquête d'Algérie: guerre bactériologique a détruit les cultures Guerre d'indépendance d'algérie

Le Parnasse

Le Parnasse était un mouvement de réaction contre le sentimentalisme exagéré du romantisme : il prônait la retenue, l'impersonnalité ; la rigueur formelle aussi, le travail de la forme, contre l'inspiration « immédiate » du romantisme. Il célébrait surtout un idéal de l'art pour l'art (Théophile Gauthier) : l'artiste doit être absolument autonome, sans engagement politique ou social.

populisme

Le roman régional se joue dans un cadre local limité (une province, une ruralité), et décrit les coutumes et usages locaux. Très souvent, il porte une grande attention aux faits de langue qui dénotent le patois. Son ressort dramatique principal est l'opposition entre la ville et la campagne. En suivant la devise : « L'universel ne s'atteint qu'à travers le particulier », il oppose la province à Paris comme le particulier à l'universel, ou encore comme le concret à l'abstrait. Si le terme a aujourd'hui une connotation péjorative, c'est surtout parce que le genre a été pratiqué par des écrivains secondaires (en France par exemple par Alphonse Daudet, qui chante la Provence dans Lettres de mon moulin).

Caractéristiques générales du surréalisme?

Le surréalisme est un mouvement d'avant-garde : cela signifie qu'il est né d'une révolte contre la société qui avait permis le carnage de la Grande Guerre. Cette révolte implique dans toutes les avant-gardes une rupture radicale d'avec le passé: les artistes veulent faire table rase et recommencer à zéro. une doctrine exclusive, qui condamne toutes les autres. une attitude anti-institutionnelle : les plus radicaux des surréalistes (et ce sera le cas en particulier du groupe bruxellois) rejettent l'institution littéraire dans sa totalité, œuvreront dans l'anonymat (rejet du statut d'auteur), refuseront de publier sous une forme institutionnalisée (refus du circuit de la publication), et se montrent particulièrement allergiques au « livre » - ils préfèrent le tract, par exemple, ou créeront des performances. On sait que le surréalisme est fort tributaire des idées freudiennes. Les surréalistes veulent exprimer « le fonctionnement réel de la pensée », et Sigmund Freud leur enseigne que celle-ci n'est rationnelle que dans une portion infime

Régionalisme

Le terme fut introduit par Lemonnier en 1931, en réaction contre l'analyse psychologique en littérature. A partir de cette date, un Prix (français) du roman populiste fut décerné pour récompenser une œuvre romanesque qui « préfère les gens du peuple comme personnages et les milieux populaires comme décors, à condition qu'il s'en dégage une authentique humanité. » Dans la lignée de l'esthétique réaliste-naturaliste, le populisme a une fascination quasi ethnologique pour le prolétaire, au point que l'on a pu parler à son sujet d'un « nouvel exotisme ». Exemples : Neel Doff (cf. supra) ; André Baillon (Histoire d'une Marie, Zonzon Pépette, cf. infra) ; Marie Gevers (Madame Orpha, cf. infra) ; même Sartre gagna le prix avec Le Mur.

Surréalisme bruxellois

Les Parisiens ont d'emblée reconnu Bruxelles comme une « seconde capitale » du surréalisme, et ont salué dans les Bruxellois un groupe de « pairs ». C'est ce qui explique aussi la grande indépendance des Bruxellois par rapport aux Français ; indépendance qui se manifeste par exemple dans le refus de l'écriture automatique, voire dans le refus de la dénomination même de « surréalistes » : dans Histoire de ne pas rire (livre de 1956 dans lequel Marcel Mariën a réuni les écrits théoriques de son ami), Nougé, qui est le grand théoricien du groupe, écrit à l'occasion d'une exposition surréaliste : « Exégètes, pour y voir clair, rayez le mot surréalisme. »

Qu'est-ce que la littérature française selon Denis & Klinkenberg?

Les auteurs y défendent l'approche sociologique de la littérature. Dans cette approche, la littérature est considérée comme un « système », c'est-à-dire comme un ensemble structuré selon des codes, et dont le comportement obéit à certaines lois/régularités. Les études littéraires traditionnelles avaient tendance à limiter la littérature aux auteurs et aux textes. Or « une littérature » implique encore beaucoup d'autres instances. Font ainsi partie du « système » littéraire les instances qui se rapportent à --La production d'œuvres --Leur édition et leur diffusion par un canal déterminé --Leur lecture et leur réception --Le commentaire et l'étude des œuvres --La formation d'un « canon » (on émet sur ces œuvres un jugement de valeur) --La formation d'une histoire littéraire (ce qui implique que l'on sélectionne certaines œuvres qui ont « fait histoire », que l'on établisse une hiérarchie, que l'on catégorise les œuvres dans le temps et dans l'espace)

Avec Nougé comme figure de proue, le surréalisme bruxellois est peut-être même plus radical encore que le surréalisme français. Surréalisme hennuyer

Parallèlement au groupe bruxellois, mais créé nettement plus tard, au cours des années 30, un autre groupe surréaliste se constitue dans la province du Hainaut, qui prend pour centre la ville de La Louvière. Ses deux grandes figures sont Achille Chavée et Fernand Dumont. Le groupe se nomme d'abord « Rupture » (création 1934), puis « Groupe surréaliste en Hainaut » (1939). Il crée une revue et une maison d'édition qui s'appelle « Le Daily Bul ». Sa création tardive explique sa grande dépendance du surréalisme français (y compris son côté romantique, que l'on retrouve moins chez les surréalistes bruxellois). C'est un groupe qui produit peu de réflexion théorique (il considère peut-être que le travail de réflexion a déjà été fait), mais surtout des formes de subversion ludiques ou ironiques. Par contre, l'engagement politique des surréalistes hennuyers est plus manifeste. Chavée est communiste ; Fernand Dumont antifasciste militant, incarcéré pendant la 2e GM, puis transféré dans divers camps en Allemagne ; il mourra à Bergen-Belsen, n'ayant pas encore 40 ans.

Qu'est-ce que la phase dialectique?

Phase dialectique = synthèse des deux périodes précédentes. Dans la pratique on trouve: des écrivains qui restent belges tout en étant à Paris (Hubert Juin, Françoise Mallet-Joris, Conrad Detrez, Henry Bauchau) + des écrivains qui sont parisiens tout en restant en Belgique (Amélie Nothomb, Jacqueline Harpman).

Van Lerberghe

Poète de : 1898 Entrevisions 1904 La chanson d'Eve (lecture : jeux de mots : Eve-rêve-éveil-émerveillé)

Quels sont les éléments du mythe nordique?

VALORISATION DE LA GERMANITE INTERTEXTUALITÉ GERMANIQUE Puisque tout ce qui est « germanique » prend une valeur positive, les auteurs vont puiser leur inspiration essentiellement dans des sources « germaniques ». STEREOTYPES THEMATIQUES climat, architecture, tempérament Au niveau thématique, on trouve une image stéréotypée de la Flandre : ---le brouillard, les brumes, la pluie (cf. beaucoup de poèmes sur la pluie, p.ex. Van Lerberghe et Verhaeren), les plaines, les canaux, la mer... ---les maisons à pignons, les moulins, les humbles demeures à la campagne, les beffrois, les béguinages, les clochers, les ports... (p.ex. Bruges-la-Morte) ---un tempérament à la fois jovial et mystique, qui combine le bon sens et le goût du surnaturel, le vitalisme et la mélancolie (p.ex. Lamme Goedzak et Nele + sa mère Katheline) INTÉRÊT PRIVILÉGIÉ POUR LES PAYS-BAS DU SUD AU SIÈCLE D'OR Le moment historique qui est perçu comme le moment fondateur de l'identité nationale est le 16e siècle, siècle d'Or des Pays-Bas du Sud, au cours duquel ces derniers se sont soulevés contre l'oppresseur espagnol Philippe II et son régent le duc d'Albe. C'est le personnage du Gueux flamand qui est mis en avant comme représentant des vertus authentiques du peuple belge.

Pourquoi la périphérie proteste-t-elle contre le centralisme parisien?

Voir: le manifeste "pour une littérature-monde en français"

Quelles sont les trois positions successives de la périphérie par rapport au centre?

centrifuge (1830) - lit belge de langue française centripète (20) lit française de Belgique dialectique (70) litt. francophone de Belgique

La période de l'unitarisme belge

l'Etat belge vient d'être créé sous la devise « L'union fait la force » (union entre catholiques et libéraux, entre francophones et néerlandophones). Dans cette période, l'unité belge est mythologisée : les écrivains francophones créent un génie national mythique, qui est « nordique » et qui est incarné par le peuple flamand. Après la 1e GM, le mouvement flamand brise cette illusion unitaire : une scission se produit entre Flamands et francophones ; « Sire, il n'y a pas de Belges ».

Achille Chavée

l'engagement politique des surréalistes hennuyers est plus manifeste. Chavée est communiste ; Fernand Dumont antifasciste militant, incarcéré pendant la 2e GM, puis transféré dans divers camps en Allemagne ; il mourra à Bergen-Belsen, n'ayant pas encore 40 ans

La perte des illusions libérales et la période coloniale

la 1e GM change la face du monde ; le monde éclate ; on cesse de croire en l'individu et son libre arbitre (Freud, Marx). La Belgique pourtant sort renforcée de la guerre et devient une puissance coloniale. Cette période se termine par la vague générale des décolonisations.

L'Ère postcoloniale et l'État fédéral

la Belgique a perdu le Congo belge (1908-1960) et le Ruanda-Urundi (1916-1960) ; sur le plan intérieur, elle évolue vers une structure fédérale, dans laquelle les régions et les communautés reçoivent de plus en plus de compétences (la première réforme de l'Etat qui instaure l'Etat fédéral a lieu en 1970 ; il y en aura cinq autres). On peut encore subdiviser cette troisième « ère » en deux périodes : pendant les « golden sixties », ceux que l'on appellera plus tard les « soixante-huitards » forment une génération « lyrique » d'optimistes qui croient au progrès continuel ; ensuite les grands chocs pétroliers de 1973 et de 1979 et le terrorisme montant créent une génération « narcissique ».

Quels sont les critères selon Denis et Klinkenberg (2005) pour distinguer des groupes littéraires.

le premier critère est la position géographique par rapport à la France le second: la place que le français occupe dans la société concernée

La période dialectique

les écrivains belges ne veulent certes pas être définis comme exotiques, mais refusent également d'être confondus sans reste avec les écrivains français (d'où une réflexion sur la « belgitude » : qu'est-ce qui nous différencie, nous caractérise en propre ?) ; ils veulent être traités en partenaires égaux, position qui permet le dialogue et les échanges ; il faut, en particulier, que la France laisse tomber son sentiment de supériorité.

joual?

lié à la Révolution tranquille: le français québécois. Joual = moyen d'affirmation identitaire québécoise

Quels sont les trois grands mouvements littéraires qui peuvent être liés aux trois positions successives de la périphérie par rapport au centre?

unitarisme belge (centrifuge) 1830 symbolisme + réalisme + romantisme période coloniale (centripète) 1920 surréalisme + expressionnisme + avant-garde période postcoloniale (dialectique) 1960 absence d'un grand courant enveloppant: perte de la hiérarchie: paralittérature, lit. postcoloniale


Ensembles d'études connexes

Intracavitary Brachy Dose Specifications + HDR Intracavitary Brachy

View Set

Mensa Quiz Book Questions (Set 1)

View Set

Chapter 3: The Marketing Environment

View Set

Ch. 1: Contractors License Law - California Contractor License

View Set

Chaucer and The Canterbury Tales

View Set

পারিভাষিক শব্দ A-M

View Set