Glossaire des termes de traduction

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Syntagme

Un syntagme est un segment d'énoncé comprenant un ou plusieurs mots qui sont étroitement associés. Exemple: Un homme averti en vaut deux. (Literal meaning is "A warned man is worth two") - Un homme averti = syntagme nominal dont le noyau est un nom ("homme") - en vaut deux = syntagme verbal dont le noyau est un verbe ("vaut") Un syntagme prépositionnel est un syntagme introduit par une préposition. Exemple: À la mer, il pleut souvent. À la mer = syntagme prépositionnel introduit par la préposition "à".

Mot image

S'oppose à mot signe. Mot qui exprime une idée concrète susceptible d'évoquer une image ou une sensation. Exemple: L1: Paul is standing in the hall. ("standing" est un mot image) L2: Paul est dans le corridor. (il n'existe pas de mot image équivalent en français)

Particules

Mots invariables qui regroupent les prépositions et les postpositions en anglais. ("Postposition" veut dire que la particule - préposition ou adverbe - est placée APRÈS le verbe en anglais). Les verbes à particules en anglais sont les "phrasal verbs", c'est-à-dire des verbes qui sont suivis de prépostions ou d'adverbes qui modifient le sens du verbe simple. Exemple: "to go" = verbe simple "to go off, to go after, to go ahead, to go away, to go back, to go by, to go down, etc." = verbes à particule

Compensation

Procédé - dans le passage de L1 à L2 - qui vise à remédier à toute perte d'information ou d'élément stylistique par un rattrapage informationnel ou stylistique à un endroit autre que celui où a lieu la perte. Exemple: L1: Je suis un chef, moi! Le français peut recourir à un pronom personnel tonique mis en apposition (après la virgule) pour mettre en relief l'élément porteur de la charge émotionnelle de l'énoncé. Cette ressource grammaticale ne s'offre pas à l'anglais. L2: I [en italique] am a chef! Ici, le traducteur remédie à l'absence d'une ressource grammaticale (on ne peut pas dire "I am a chef, me!" en anglais) en se rattrapant sur un autre plan, celui de la typographie: le pronom sujet "I" est en italique pour en accentuer la charge émotionnelle. La compensation se fait ici au moyen de la typographie.

Aspect

Terme de grammaire descriptive qui indique la manière dont le sujet envisage l'action. Exemples: - action qui exprime une habitude (aspect habituel): « Enfant, Paul regardait souvent la télévision. » - action qui exprime une répétition (aspect itératif): « Paul repensait au conseil. » - action qui ne se fait qu'une fois ou occasionnellement (aspect ponctuel): « Paul a voyagé en Italie. » -action qui marque le début d'un processus (aspect inchoatif): « Paul se mit à travailler. » - action qui marque la fin d'un processus (aspect terminatif): « Paul a accroché sa veste »

Nominalisation

Transformation d'un verbe ou d'une expression verbale en nom ou en expression nominale. Caractéristique distinctive du français qui privilégie le nom par rapport au verbe. Exemples: L1: When Paul was a child [proposition subordonnée], he liked to read [verbe]. L2: Enfant [nom], Paul aimait la lecture. [nom] L1: I'd rather exercise [verbe] than eat [verbe] too much. L2: Je préfère l'exercice [nom] aux excès de table. [nom]

Lacune

Une lacune est un vide lexical, c'est-à-dire l'absence d'un mot en L2 pour traduire un mot en L1. Exemple: L1: shallow L2: il n'y a pas de mot pour traduire "shallow" en français. Il faut utiliser l'expression "peu profond".

Métalinguistique

Étude de l'ensemble des facteurs sociaux, culturels, économiques, technologiques, historiques, psychologiques, religieux, etc. qui ont influé ou influent actuellement sur l'évolution de la langue. Exemple: des innovations technologiques et culturelles, ainsi que des phénomènes sociaux tels que «junk food», «drive-ins» «smart drugs», «spamming», etc. A l'origine, ces phénomènes posent des problèmes de traduction aux traducteurs: des « analyses de culture » peuvent être menées afin d'arriver à saisir l'essentiel des phénomènes en question pour ensuite trouver des concepts plus ou moins équivalents en L2.

Amplification

Cas où L2 emploie plus de mots que L1 pour exprimer la même idée. S'utilise très souvent pour traduire un texte anglais en français. Un cas particulier de l'amplification est l'étoffement. Exemple: L1: the charge against him L2: l'accusation portée contre lui

Étoffement

Cas particulier d'amplification où une préposition en anglais doit être étoffée en français par l'adjonction d'un adjectif, d'un participe passé, ou d'un nom (alors que les prépositions anglaises se suffisent à elles-mêmes). Procédé inverse du dépouillement. Exemple: L1: Passengers to and from Paris L2: Les passagers en provenance et à destination de Paris

Surtraduction

Ce terme a plusieurs sens. 1) Faute de traduction qui consiste à relever deux unités de traduction là où il n'y en a qu'une. Exemple: L1: petit pain = une seule unité de traduction L2: bun [et non pas «little bread»] 2) Faute de traduction qui consiste à traduire explicitement des éléments de L1 que L2 garderait normalement implicite. Exemple: L1: No parking at any time. L2: Stationnement interdit. [et non pas "Stationnement interdit en tout temps" qui est une surtraduction car "en tout temps" est implicite en français. Il suffit de traduire par "Stationnement interdit"] 3) Faute de traduction (très grave) où le traducteur, dans un souci d'adaptation, de compensation, et/ou d'explicitation excessive, ajoute des informations au message qui ne sont pas du tout présentes dans L1. Le résultat est une traduction qui n'est pas fidèle au texte de départ.

Option

Choix entre formulations de même sens et également correctes que la langue offre au traducteur. Exemple: L1: When Paul got up L2: Lorsque Paul s'est levé ou: L2: Au lever de Paul (nominalisation)

Niveau de langue

Classification normative des modes d'expression associés à un groupe de locuteurs. Ces modes d'expression peuvent varier selon des facteurs tels que la classe socio-économique, le niveau de scolarisation, l'emploi, le milieu (urbain, rural, etc). On peut distinguer cinq niveaux de langue: 1) la langue soignée orale et écrite [LS], 2) la langue courante orale et écrite [LC], 3) la langue familière orale et écrite [LF] , 4) la langue populaire, surtout orale [LP], 5) l'argot [A] Exemples de chaque niveau en français (les traductions proposées en anglais sont très approximatives et sont fournies uniquement pour vous donner une idée du niveau de langue) : 1) Paul ne veut pas importuner son camarade. [LS] (Paul does not desire to importune his comrade.) 2) Paul ne veut pas ennuyer son ami. [LC] (Paul does not wish to inconvenience his friend.) 3) Paul ne veut pas embêter son copain. [LF] (Paul doesn't want to annoy/disturb his pal.) 4) Paul veut pas raser son pote. [LP] (Paul doesn't want to bother/pester his buddy.) 5) Paul veut pas faire chier son tepo. ("tepo" = verlan de "pote") (Paul ain't bugging his chum.) Note: Verlan is an argot in the French language, featuring inversion of syllables in a word, and is common in slang and youth language. The name verlan is an example: it is derived from inverting the syllables in "l'envers" (meaning "the inverse," pronounced "lan-ver").

Parole

Concept linguistique qui s'oppose à Langue. Désigne l'usage que chaque locuteur fait de la langue. Exemple: Jules César parlait la langue latine; certaines de ses paroles, ou prétendues telles, lui ont survécu: "Veni, vidi, vici". Cet énoncé constitue une manifestation de la parole de César en langue latine.

Tour de présentation

Construction grammaticale qui permet au français de manifester sa prédilection pour le nom (voir «nominalisation»), pour une description qui, dans la chaîne parlée, tend à présenter un sujet (thème) animé et agissant devant la chose (propos) au moyen de laquelle un fait est énoncé à propos du thème. Exemples de ces constructions grammaticales (appelées «artifices stylistiques»): - Il y a...qui (que, dont, etc.) = Il y a des jeunes qui n'aiment pas les réseaux sociaux. - C'est (ce sont)...que (que, dont, etc.) = Ce sont les films violents que je n'aime pas. - Voilà (voici)...(que, dont, etc.) = Voilà la couleur qu'il préfère. - Ça (cela) fait... que = Cela fait longtemps qu'ils habitent à Montréal - Quant à...,... = Quant à eux, ils insistent pour y aller. - En ce qui...concerne,.... = En ce qui nous concerne, nous refusons de le faire. - Ce qui (ce que, ce dont, etc.)...c'est... = Ce qu'elle adore, c'est faire du ski. - Si..., c'est que (il n'en est pas moins vrai que ; il n'en demeure moins que ; il n'empêche que)... = Elle a eu 85 à l'examen, il n'empêche qu'elle a dû travailler très fort.

Servitude

Contrainte d'ordre lexical ou syntaxique imposée par L2. Désigne dans un contexte donné l'imposition de mots et de structures par L2. Exemple: L1: Raise your hand! L2: Levez la main! L'article défini « la » témoigne de la tendance du français à privilégier le général alors qu'en anglais l'emploi de l'adjectif possessif démontre sa tendance vers le particulier. En français, l'article constitue une servitude. En anglais, c'est l'adjectif possessif qui constitue une servitude: « Raise *the hand! » est agrammatical en anglais car l'anglais impose l'emploi du possessif "your".

Signe

Dans la perspective du linguiste F. de Saussure, c'est l'union du signifiant et du signifié. Tous les mots d'une langue sont des signes. L'association entre le signifiant et le signifié est arbitraire: 'il n'y a pas de raison profonde pour laquelle le concept (signifié) "chien" ait un signifiant "C+H+I+E+N" en français et "D+O+G" en anglais.

Signification

Domaine sémantique d'un mot hors contexte. Les dictionnaires enregistrent les principales significations (acceptions) des mots.

Découpage

Délimitation des unités de traduction ou des unités de sens dans L1. Le fait d'analyser une phrase en délimitant ses unités de traduction pour bien en comprendre le sens. Exemples: L1: Translation/exists/because/people/speak/different/languages. Ici, 7 mots = 7 unités de traduction mais: L1: La traduction/ existe/ parce que /les gens /parlent /des langues /différentes. Ici, 10 mots = 7 unités de traduction. Selon la finesse du découpage, on peut arriver à un nombre plus ou moins élevé d'unités de traduction.

Procès

Désigne l'action du verbe faite par le sujet. Un verbe indique un proçès quand il exprime une action (marcher, manger) réalisée par le sujet de la phrase, par opposition aux verbes qui indiquent un état (être, paraitre). Exemple: Paul regarde le film. -> le verbe « regarde » indique un procès parce qu'il exprime l'action faite par le sujet Paul.

Zeugme

Désigne le cas où deux verbes de construction différente ont le même complément d'objet. Alors que le zeugme est courant en anglais, la syntaxe française ne le permet pas. Pour le rendre en français, on peut soit répéter le complément d'objet nominal après chaque verbe, soit répéter le complément sous forme pronominale. Exemples: L1: Paul has faith in and admires Marie. L2: Paul a confiance en Marie et l'admire. ou: L2: Paul admire Marie et a confiance en elle. L1: Absence of steps to and from the platforms. L2: Absence de marches pour monter sur les plates-formes ou en descendre.

Tour factitif

Désigne le groupe « faire + infinitif ». Construction qui exprime le fait que le sujet est la cause de l'action sans agir lui-même, l'élément agissant étant désigné par le complément d'agent introduit par "par". Exemples: L1: Paul a fait réparer sa voiture par le garagiste. L2: Paul had his car repaired by the mechanic. En remplaçant les noms complément d'objet direct et complément d'agent par des pronoms, la phrase se transforme en: «Paul la lui a fait réparer». Il faut noter que dans cette construction, le participe passé de faire « fait » ne s'accorde jamais avec le complément d'objet direct qui précède le verbe.

Voix

Désigne les rapports de l'action verbale avec le sujet selon qu'on estime que le sujet fait l'action (voix active construite avec un complément d'objet direct), subit l'action (voix passive construite avec le verbe « être ») ou se fait à lui-même l'action (voix pronominale construite avec un pronom personnel). Le français privilégie les voix active et pronominale; alors que l'anglais a tendance à mettre la voix passive en avant. Exemples: L1: On vend beaucoup de journaux le samedi. (voix active, pronom indéfini sujet "on" lorsque le complément d'agent de l'action manque) L2: Lots of newspapers are sold on Saturday. (voix passive) L1: Beaucoup de journaux se vendent le samedi. (voix pronominale) L2: Lots of newspapers are sold on Saturday. (voix passive) L1: Beaucoup de journaux sont vendus le samedi. » (voix passive) L2: Lots of newspapers are sold on Saturday.(voix passive)

Signifiant

Désigne sur le plan de la langue, la forme matérielle, sonore ou écrite, du signe (mot). Exemple: dans le cas du signe (mot) "chien", les lettres "c", "h", "i", "e" et "n" constituent le signifiant. Le signifiant s'oppose au signifié (concept) "chien".

Signifié

Désigne sur le plan virtuel de la langue le contenu immatériel, conceptuel du signe (mot), en d'autres termes son SENS. Exemple: le signifié du signe « chien » renvoie au concept de « mammifère domestique de l'ordre des carnivores, de la famille des canidés»[ Larousse]

Calque

Emprunt d'un syntagme étranger avec traduction littérale de ses éléments. Exemples: L1: skyscraper L2: gratte-ciel L1: week-end L2: fin de semaine (Québec) Attention: certains calques sont intégrés (lexicalisés) dans L2 et ne constituent pas un emploi fautif (comme les exemples ci-dessus), mais d'autres restent en marge du bon usage et sont à proscrire. Par exemple, on ne peut pas traduire "Compliments of the season" par *"Compliments de la saison". Il faut traduire par "Meilleurs voeux".

Mise en relief

Ensemble des procédés qui permettent d'insister sur un élément de l'énoncé, d'attirer l'attention sur cet élément. Exemples: 1. Paul, lui, n'a jamais menti! -> la mise en apposition du pronom "lui" souligne l'importance du sujet « Paul » dans l'intention du locuteur et, par conséquent, dans la phrase prononcée ou écrite. 2. C'est Paul qui l'a fait. -> le tour de présentation "C'est...qui..." renforce la valeur du sujet « Paul » plus que ne le ferait des mots présentés dans l'ordre normal de la phrase déclarative française, soit sujet + verbe + complément: « Paul l'a fait. »

Personnification (ou animisme)

Figure de style qui consiste à attribuer à des choses inanimées (ou à des entités abstraites) des comportements, des sentiments ou des attitudes typiques des êtres humains. Exemple: Le soleil danse sur les flots.

Langue de départ (L1) et langue d'arrivée (L2)

La langue de départ ou langue source est la langue dans laquelle le texte était originalement rédigé ou simplement une langue de laquelle on traduit. La langue d'arrivée ou langue cible (target language) est la langue vers laquelle on veut traduire le texte. Les traducteurs utilisent fréquemment L1 pour désigner la langue de départ ou la langue source, et L2 pour désigner la langue d'arrivée ou la langue cible. En traduction, selon les textes à traduire, L1 et L2 peuvent désigner le français ou l'anglais. Le texte original (ou "texte source" ou "texte de départ") est écrit en L1. Le traducteur traduit le texte original en L2. ATTENTION: les termes L1 et L2 n'ont PAS le même sens en traduction qu'en didactique des langues, où L1 fait référence à la langue maternelle et L2 fait référence à une langue seconde qui n'est pas considérée comme "langue maternelle" par le locuteur.

Faux amis de structure

La plupart des expressions figées et des expressions idiomatiques dans une langue ne peuvent pas être traduites littéralement: pour les traduire correctement, il faut tenir compte du sens général de l'expression, et non pas du sens structural (c'est-à-dire le sens de chaque mot pris séparément dans la phrase: sens de mot 1 + sens du mot 2 + sens du mot 3, etc.) Les faux-amis de structure produisent des traductions incorrectes. Exemples: L1: Ce n'est pas peu dire. L2: That's not saying much. (= faux-ami de structure) L2: That's saying a lot. (= traduction correcte car elle respecte le sens général) L1: Make sure (Be sure) he knows what he has to do. L2: Soyez sûr qu'il sait ce qu'il a à faire. (= faux-ami de structure) L2: Assurez-vous qu'il sait ce qu'il a à faire. (= traduction correcte car elle respecte le sens général) L1: I don't think much of him. L2: Je ne pense pas beaucoup à lui. (= faux-ami de structure) L2: Il ne m'emballe pas. / Je ne le trouve pas très intéressant. (= traductions correctes car elles respectent le sens général) L1: You can say that again! (avec accentuation sur "that") L2: Vous pouvez le dire encore/Vous pouvez le redire/Vous pouvez le dire à nouveau. (= faux-amis de structure) L2: Je vous crois! / Vous l'avez dit! / Et comment! (= traductions correctes car elles respectent le sens général)

Langue

La totalité des moyens d'expression oraux et écrits dont dispose un groupe d'êtres humains pour communiquer: sons, signes écrits, alphabet, formes lexicales (mots), structures (syntaxe). S'oppose généralement à Parole. Exemples: Le français et l'espagnol sont des langues romanes.

Contexte

Le contexte est l'entourage linguistique qui précise le sens (la signification) d'un mot. Le sens d'un mot peut varier selon le contexte. Exemple: Le sens du mot "bank" varie selon le contexte de la phrase: - I went to the bank to deposit money in my account. - We had a picnic on the bank of the river. Le contexte peut aussi désigner des éléments du paragraphe ou du texte entier, ainsi que des éléments extérieurs au texte, qui doivent être pris en compte afin d'interpréter correctement le sens du message.

Caractérisation

Le fait d'apporter une précision à un nom, à un adjectif ou à un verbe au moyen d'un adjectif, d'une locution adjectivale, d'un adverbe, d'une locution adverbiale, ou d'un substantif en apposition. L'anglais utilise des adjectifs simples (fair), des adjectifs composés (fair-haired), des expressions à valeur d'adjectif (a man of courage), et des noms employés en apposition de façon adjectivale (cottage industry). L'emploi des noms en apposition -à valeur adjectivale- est, dans la pratique, très restreinte en français (« un gâteau maison » ou "un emballage cadeau" est une structure assez rare en français) Il faut distinguer entre adjectif qualificatif et adjectif de relation. Exemples: a punctual employee = "punctual" est un adjectif qualificatif car il exprime une qualité inhérente de cet employé. a postal employee = "postal" est un adjectif de relation car il exprime une relation d'appartenance entre le substantif (le nom) et le déterminant (l'adjectif). L'employé "appartient" au service postal. En français, les adjectifs de relation se placent toujours APRÈS le nom; ils ne peuvent pas s'utiliser comme attribut (*"l'employé est postal"); et ils ne prennnent pas les degrés de comparaison (*"l'employé est plus postal que mon voisin"). C'est pourquoi on distingue: L1: a medical opinion L2: un avis médical (c'est l'avis lui-même qui est de nature médicale) L1: a medical student L2: un étudiant en médecine (PAS *"un étudiant médical") En français, la faculté de recourir aux expressions à valeur d'adjectif est très développée (un homme de cœur, un garçon aux cheveux bruns, un homme à tout faire, une personne sans-gêne).

Affectif

Le sens affectif d'un mot est constitué par l'ensemble des associations émotionnelles évoquées par son emploi. Exemple: En Europe, les mots qui désignent le «pain» («bread», «Brot», etc.) ont une charge émotionnelle beaucoup plus forte («notre pain quotidien» = substance vitale) que celle associée au mot "riz". En Asie, c'est le contraire qui est vrai.

Sens propre et sens figuré

Le sens propre d'un mot est sa signification première. Les autres significations (ou acceptions) du mot sont dérivées de cette signification principale et sont dites "figurées". Souvent le sens figuré du mot est le sens abstrait, alors que le sens propre est le sens concret. Attention: le sens propre et figuré d'un même mot en L1 ne correspond pas nécessairement à un seul mot en L2. Exemple avec le mot "maigre": L1: Cet enfant est maigre. (sens propre) L2: This kid is skinny/thin. L1: Ce sont de maigres résultats. (sens figuré) L2: These are poor results. On ne peut pas dire: *These are skinny results.

Plan du réel

Mode de représentation du monde propre à l'anglais; il se caractérise par une tendance à enregistrer le réel, le concret, le visuel, la sensation, le particulier, le processus, et à privilégier les "mots images". Exemples: L1: The mouse squeaked. L2: La souris a poussé un petit cri aigu. L1: There wasn't a peep of protest. L2: Il n'y a pas eu la moindre protestation. L1: A bee flew in through the open window. L2: Une abeille est entrée par la fenêtre. Le lien suivant fournit une explication détaillée et de nombreux exemples de ces concepts. Highlight the link and right-click Search Google for... http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_titls&page=9mQ1FtU4Q4q8.html

Charnière

Mot ou groupe de mots servant à lier les parties d'un discours de façon à faire ressortir les rapports logiques qui les unissent. La charnière rend explicite l'articulation logique du texte. Elle peut exprimer l'opposition, la conséquence, la cause, le but, etc. Exemples: en outre par conséquent ensuite ainsi mais or en effet alors étant donné que car etc.

Emprunt

Mot « importé » d'une autre langue et employé tel quel sans qu'on le traduise. Exemples: En français: "ticket", "cow-boy", "suspense", ... sont des emprunts faits à l'anglais. En anglais: "bouquet", "chef", "fuselage",... sont des emprunts faits au français.

Faux amis de lexique

Mots qui, en L1 et en L2, semblent avoir le même sens parce qu'ils sont de même origine historique et ont donc des formes identiques ou similaires, mais qui ont, en réalité, des SENS DIFFÉRENTS suite à une évolution séparée. Phénomène à la fois morphologique [forme des mots] et sémantique [sens des mots]. Les faux amis peuvent être des homographes ("trivial" s'écrit de la même façon en anglais et en français mais le sens est différent) ou des quasi-homographes ("control" et "contrôle" s'écrivent presque de la même façon mais ces mots ne sont pas toujours utilisés avec le même sens en anglais et en français). La ressemblance entre les formes lexicales fait commettre des erreurs au traducteur débutant ou même expérimenté.

Adaptation (ou équivalence)

Procédé de traduction libre qui s'écarte de la stricte conformité du texte de départ et qui consiste à remplacer une réalité socio-culturelle de L1 par une autre propre à la socioculture de L2. Utilisation d'une équivalence en passant d'une langue à l'autre. Exemples: L1: « coin-coin » (pour imiter le cri d'un canard en français) L2: « quack! quack! » S'utilise aussi pour traduire une expression figée ou une expression idiomatique de L1 par une autre en L2 qui, bien que différente, correspond à la même réalité: Exemple d'adaptation d'une expression figée: L1: Il a trouvé la mort dans un accident. L2: He lost his life in an accident. Exemple d'adaptation d'une expression idiomatique (un proverbe): L1: Once bitten, twice shy. L2: Chat échaudé craint l'eau froide. Ces deux expressions sont équivalentes: elles s'utilisent dans le même type de contexte, sont du même niveau de langue, etc.

Chassé-croisé

Procédé de traduction par lequel deux signifiés permutent entre eux et changent de catégorie grammaticale. Cas particulier de la transposition. Exemple: L1: Paul swam [verbe en français = nager] across [préposition = à travers] the lake. L2: Paul a traversé [élément prépositionnel en anglais passé dans la catégorie de verbe en français] le lac à la nage. [élément verbal en anglais passé dans la catégorie adverbiale en français]

Transposition

Procédé de traduction visant à établir une équivalence en changeant la catégorie grammaticale des mots. Exemples: L1: A long trail of light [nom] L2: une longue traînée lumineuse [adjectif] L1: Une attitude faussement [adverbe] humble [adjectif] L2: A false [adjectif] look of humility [nom]

Dépouillement

Procédé inverse de l'étoffement. Dans le cas des prépositions, l'anglais se caractérise par sa tendance à permettre l'emploi de prépositions simples, qui sont des éléments dépouillés; alors que le français a tendance à requérir qu'à la préposition simple soit ajouté un adjectif, un participe passé, une proposition relative, ou un nom pour « étoffer » la préposition, c'est-à-dire pour en clarifier le sens. Exemple: L1: Des enfants VENUS DE Paris [préposition "de" étoffée par un participe passé]; ou L1: Des enfants QUI SONT VENUS DE Paris [préposition "de" étoffée par une proposition relative] L2: Children FROM Paris [préposition simple "from"] Ici, on a un dépouillement de L1 à L2.

Dilution

S'oppose à concentration. Lorsque L2 présente un sens (un concept, un signifié) en PLUS de mots (signifiants) que ne requiert L1, il y a dilution en L2. Exemples: L1: as L2: au fur et à mesure que (dilution) L1: un roux L2: a red-haired-man (dilution)

Modulation

Procédé par lequel le traducteur change de point de vue, d'attitude mentale à l'égard d'une unité de traduction de L1 pour demeurer en accord avec les caractères distinctifs de L2. Le français privilégie l'abstrait, l'intellectuel, le général, le résultat, le "mot signe" par rapport à l'anglais porté à représenter le concret, le réel, le particulier, le processus (action) et le "mot image". Le traducteur veillera à respecter les caractères distinctifs et les tendances propres à chaque langue. Exemples: L1. Paul has no inter-personal skills whatsoever. [plan du concret, du réel (skills), du particulier, et emploi du mot image "inter-personal"] peut se traduire par: L2: Paul n'a aucun savoir-être. ou: L2: Paul n'a aucun entregent. [plan de l'abstrait, de l'intellectuel, du général, et emploi de mots signes (savoir-être; entregent)]

Explicitation

Procédé qui consiste à introduire dans L2 des précisions qui sont implicites (non formulées) dans L1 mais qui se dégagent du contexte ou de la situation. Exemple: Si le contexte de la phrase indique qu'il s'agit d'un comédien de théâtre, il faut le rendre explicite dans la traduction: L1: He left a trail of furious MANAGERS and mixed reviews behind. L2: Il laissa derrière lui de nombreux DIRECTEURS DE THÉÂTRE mécontents et des critiques partagés.

Juxtaposition

Procédé qui consiste à omettre les charnières de l'énoncé. S'oppose à articulation. Exemple: Elle n'est pas sortie: il pleuvait. (juxtaposition) Elle n'est pas sortie parce qu'il pleuvait (articulation au moyen du mot charnière "parce que")

Perte (ou Entropie)

S'oppose à Gain. Phénomène de traduction où une partie du message dans L1 ne se laisse pas traduire dans L2 pour des raisons structurales, stylistiques ou métalinguistiques. "Dégradation" plus ou moins importante de l'information dans le passage d'une langue à l'autre. Exemple: La distinction entre « tu » et « vous » en français est perdue au profit de "you" en anglais: il y a donc ici perte en anglais. Pour remédier à cette difficulté, on essaiera une forme de compensation (voir ce terme).

Hyponymie

S'oppose à Hyperonymie. Le rapport contraire de l'hyperonymie est celui de l'hyponymie. Exemple: "institutrice" (terme particulier) est un hyponyme de "enseignante" (terme général)

Hyperonymie

S'oppose à Hyponymie. Se réfère à un rapport d'inclusion entre au moins deux termes, rapport où le sens général d'un des termes inclut le sens particulier de l'autre. Exemple: "fleur" est un hyperonyme de "rose" En passant de l'anglais (L1) au français (L2), le traducteur se verra amené à recourir souvent aux hyperonymes (sens général des termes) vu la tendance du français vers le général, l'abstrait et le mot signe: toutes des caractéristiques à l'opposé de celles de l'anglais.

Grammaticalisation

S'oppose à Lexicalisation. La grammaticalisation représente un des facteurs générateurs d'abstraction et de mots signes, c'est-à-dire de mots vides de sens concret. Ce trait de la langue française est en accord avec sa grande faculté de généralisation. Exemple: L1: It nearly happened. L2: Il s'en est fallu de peu pour que cela n'arrive. Le français a la possibilité de se servir d'une longue suite de mots signes vides de sens tels que le « ne » explétif, et toute l'expression "il s'en est fallu de peu pour que..." pour exprimer l'idée de "presque". De façon similaire, "il se peut que" suivi du subjonctif est la grammaticalisation du mot "peut-être".

Gain

S'oppose à Perte. Cas où un élément du message de L1 résiste à la traduction simple en raison de l'absence dans L2 de moyens formels, conceptuels, culturels, structuraux; pour traduire de tels éléments il faut recourir à des explicitations ou à des commentaires. Exemple: En traduisant « Ms » par « Madame » on sera amené à expliquer (en note, entre parenthèses, etc.) la genèse et l'évolution du terme de façon à démontrer que les sens de «Ms» et de «Madame» ne se recouvrent pas exactement; l'explication en langue française du sens de « Ms » représenterait donc un gain dans cette langue.

Thème

S'oppose à Propos. Dans un syntagme on distingue un terme connu, le thème, d'un terme inconnu, le propos. Exemples: 1) dans le groupe « un cheval blanc », ce qui est connu, c'est le « cheval » et ce qui est inconnu et qu'on rattache à l'élément connu, c'est le descripteur « blanc ». En français, l'ordre de la manifestation des deux concepts tend à être thème → propos ; 2) la petite ville froide et laide : thème → propos 3) Il y a des gens qui croient que Paul est gentil. : thème (gens) → propos (Paul est gentil.) En ce qui concerne 3), la syntaxe française fait en sorte que la proposition subordonnée relative « qui croient que Paul est gentil» complète « gens », se comportant en cela comme un adjectif qui complète son nom, d'où la séquence thème → propos. En anglais, par contre, l'ordre de la manifestation des deux concepts est le plus souvent propos → thème : 1) a white horse : propos → thème ; 2) the cold, ugly little town : propos → thème 3) Some people think Paul is nice. : propos → thème Pour ce qui est de 3), ce qui est connu est la croyance que «Paul est gentil » ; ce qui est inconnu, c'est qui croit cela, d'où la séquence propos → thème.

Propos

S'oppose à Thème. Désigne le fait énoncé à propos du thème. Le propos est l'élément inconnu rattaché à l'élément connu dans tout syntagme. Exemples: Le chien est affectueux. : Le chien (connu) = thème ; affectueux (inconnu) = propos. En français, dans les chaînes parlée et écrite, le thème passe généralement avant le propos ; le contraire est vrai en anglais.

Concentration

S'oppose à dilution. Lorsque L2 présente un sens (un concept, un signifié) en MOINS de mots (signifiants) que ne requiert L1, il y a concentration en L2. Exemples: L1: au fur et à mesure que L2: as (concentration) L1: a red-haired man L2: un roux (concentration)

Mot signe

S'oppose à mot image. Mot qui tend vers l'abstraction et s'adresse à l'esprit plutôt qu'à l'imagination ou aux sens.Le français généralise plus que l'anglais. Le français a tendance à préférer le mot signe (vide de sens concret) au mot image,qui reflète davantage du monde matériel. Exemple: L1: Ce matin, Paul a enlevé pas mal de neige. ("a enlevé" est un mot signe: c'est un terme plutôt général et abstrait) L2: Paul shovelled much snow this morning. ("shovelled" est un mot image: c'est un terme plutôt concret qui évoque une image spécifique)

Vectoriel

Se dit d'un mot qui exprime une direction, que ce soit au sens propre (un mouvement physique) ou au sens figuré (un échange, un rapport), par opposition aux mots ambivalents qui peuvent impliquer deux directions contraires. Exemple: "Un hôte" est ambivalent en français car ce mot désigne une personne qui DONNE l'hospitalité aussi bien que celle qui REÇOIT l'hospitalité. "A host" est vectoriel en anglais car ce mot désigne seulement la personne qui DONNE l'hospitalité (le "mouvement" va dans une seule direction)

Message

Sens et signification d'un énoncé complet ou d'un segment de la chaîne parlée ou écrite (sons, mots, suite de mots, proposition, phrase, texte parlé ou écrit plus long). Information transmise par l'ensemble des énoncés en L1 et qui exprime ce qu'un auteur veut communiquer à un destinataire.

Collocation

Une collocation est une association de deux ou plusieurs mots habituellement liés. Exemple: - grièvement blessé - gravement malade Les adverbes "grièvement" et "gravement" sont presque synonymes, mais c'est une habitude en français d'utiliser le mot "grièvement" avec "blessé" et le mot "gravement" avec "malade". Par conséquent, dire "grièvement malade" n'est pas à proprement parler fautif en français, mais ce n'est pas une collocation et donc cette expression semble peu naturelle en français. Le traducteur doit être sensible aux collocations en L1 et L2 pour produire un texte naturel en L2. L'emploi des collocations est fortement encouragé en traduction. Dans l'évolution d'une langue, certaines collocations peuvent devenir des expressions idiomatiques figées.

Équivalence

Voir Adaptation. Procédé qui consiste à rendre linguistiquement une situation, un phénomène de L1 en accord avec les usages et les structures de L2. Exemple: L1: to be continued se traduit non par « *à continuer » mais par: L2: à suivre

Unité de traduction

voir Découpage. Désigne tout segment dont les mots sont assez liés les uns aux autres pour ne pas être traduits séparément; le degré de cohésion prêté à une unité donnée varie selon la finesse désirée de l'analyse (du découpage). Exemple: The kids / play / hide and seek / every / long weekend / in the neighbour / 's / backyard. = 8 unités de traduction Ou en effectuant un découpage plus fin: The / kids / play / hide and seek / every / long weekend / in / the / neighbour / 's / backyard. = 11 unités de traduction

Plan de l'entendement

« Miroir » psychologique qui réfléchit le monde extérieur que la langue capte et représente. Notre expérience du monde est filtrée, façonnée, traduite par la langue; le « miroir » français réfléchit un monde qui tend vers l'abstrait, l'intellectuel, le général, le résultat, le "mot signe". Le plan de l'entendement contraste vivement avec le plan du réel qui caractérise la manière de percevoir le monde propre à l'anglais. Exemple: L1: Yesterday, Paul went horseback riding. L2: Hier, Paul a fait de l'équitation. Dans la traduction française, il n'est aucunement question ni d'"aller" ni de "dos de cheval" ni même de "monter à cheval". Le lien suivant fournit une explication détaillée et de nombreux exemples de ces concepts. Highlight the link and right-click Search Google for... http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_titls&page=9mQ1FtU4Q4q8.html

Stylistique (interne et comparée)

Étude des moyens d'expression d'une langue (stylistique interne) ou comparaison de deux langues du point de vue de leurs moyens d'expression distinctifs (stylistique comparée). On parle de linguistique différentielle si on étudie la stylistique comparée à des fins d'enseignement. La linguistique différentielle est une branche de la linguistique appliquée dont l'objet est la comparaison de deux langues à tous les niveaux afin de mettre en évidence leurs ressemblances et leurs différences en vue de l'élaboration de méthodes d'enseignement.


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