Ruminations mentales

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Mesures des ruminations

(Autres) mesures possibles, présentées dans une revue de la littérature de 2017. Anxiété : - Penn State Worry Questionnaire - Cambridge Worry Scale - Worry Domains Questionnaire Mesure transdiagnostique : - Pensées persévératives - Questionnaire des pensées répétitives

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy Efficacité

- Efficacité de la TCC-ruminations pour la dépression, notamment auprès de patients souffrant de dépression chronique. - TCC-rumination de groupe au sein d'un échantillon d'adolescents a mené à une diminution tant des symptômes anxieux que dépressifs. - Voir Watkins (2015) pour une revue.

2) Interférence avec la résolution efficace de problèmes.

- Plus abstrait - Moins focalisé sur les détails - Plus pessimiste On observe une baisse de la résolution de problème active. On va réfléchir de manière plus abstraite, généralisée. On va vite aller dans les scénarios catastrophiques, et on se focalise moins sur les détails, on sera plus pessimiste. Plutôt que chercher des solutions concrètes, on va plus ruminer. On se focalise moins sur ce qu'on peut mettre en place dans le moment présent.

3) Interférence avec un comportement d'approche

- Réduction de la volonté de s'engager dans des activités agréables - Augmentation de l'incertitude et réduction de la confiance dans les plans - Augmentation de l'évitement On aura moins de comportements d'approche. Les ruminations peuvent être un évitement. Si on évite de se mettre en action, on va moins avoir l'envie et l'énergie d'aller vers les activités qui sont agréables, nous donnent un sentiment de succès et d'efficacité. On obtient aussi une augmentation de l'incertitude par rapport à nos capacités à s'en sortir et une réduction de la confiance dans les plans à mettre en place.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Metacognitive Therapy Efficacité

- Tant le modèle théorique que l'intervention sont efficaces, avec de nombreuses études qui le prouvent. - Diminution des pensées répétitives négatives (mécanisme) et des symptômes anxieux et dépressifs - Thérapie métacognitive > TCC classique. - Versions transdiagnostiques de la thérapie métacognitive > TCC sur un seul diagnostic. - Groupe > individuel, y compris par rapport à la TCC basée sur la pleine conscience. Quand on a de nombreuses personnes avec des croyances différentes, il y a une dynamique de remise en question des croyances, de l'utilité de ruminer etc.

Quelques derniers conseils pour votre pratique...

1) Première étape : STOP aux croyances positives concernant les ruminations ! 2) Deuxième étape : la prise de conscience. Prendre conscience qu'on rumine ! Est-ce que mon humeur vient de chuter ? 3) Troisième étape : la concrétisation. STOP, passer du mode abstrait au mode concret. Posez-vous les questions suivantes 4) Quatrième étape : le passage à l'action. 5) Cinquième étape : laisser passer les ruminations ! Reportez vos ruminations à plus tard. Faites des exercices de méditation en pleine conscience. Engagez-vous dans une activité prenante (un livre, un sudoku, un instrument, de la marche etc).

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Les fonctions exécutives 3° Mise à jour

= Contrôle des informations entrantes dans la mémoire de travail et la suppression du contenu qui n'est plus pertinent pour la tâche. Si on a du mal à mettre à jour sa mémoire de travail, on risque de rester coincé sur ces ruminations, car elles sont encore en train d'être traitées alors qu'elles ne sont pas nécessairement utiles pour la tâche en cours.

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Les fonctions exécutives 4° Flexibilité / shifting

= Génération d'idées, sélection de choix optimaux dans des tâches spécifiques et optimisation de la fluidité de la pensée. C'est la notion d'arriver à switcher entre des tâches, buts, pensées, comportements... C'est vraiment l'idée d'arriver à s'adapter par rapport à la tâche en cours. Cela prend tout son sens dans les ruminations ; si on n'arrive pas à inhiber les pensées négatives, qu'elles viennent dans notre mémoire de travail, et qu'on n'arrive pas à switcher vers autre chose, on restera coincé dessus.

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Les fonctions exécutives 2° Inhibition

= L'inhibition des réponses, des pensées et des émotions prépotentes, inappropriées et/ou précédemment pertinentes, l'arrêt de la réponse en cours, et le contrôle de l'interférence. C'est ce qui va nous permettre d'inhiber les informations inintéressantes. Imaginons qu'on soit en train d'étudier pour notre examen, et on se dit « je ne suis pas préparée, j'ai encore 3 autres cours à étudier, finalement est-ce que je vais réussir... » et on part dans des ruminations. L'inhibition va aider à stopper ce processus et à se refocaliser sur la tâche en cours, qui était d'étudier. Si on a un problème avec l'inhibition, il sera beaucoup plus compliqué de laisser ces pensées de côté et de se refocaliser.

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Les fonctions exécutives 1° La mémoire de travail

= Système à capacité limitée qui concentre l'attention et est responsable du stockage et la manipulation des informations sur de brèves périodes de temps. Ces informations seront ensuite encodées dans la mémoire à long terme. Cette mémoire étant limitée, elle peut seulement traiter certaines informations à la fois. C'est là que ce sera intéressant dans le cadre des ruminations, parce que forcément notre capacité de mémoire de travail va nous permettre de traiter plus ou moins d'informations selon son niveau.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N b) Mode de pensée concret

A l'inverse, on peut avoir le *concret-expérientiel* : comment puis-je faire ? Comment est-ce que je peux résoudre mon problème ? Quelles sont les étapes concrètes à mettre en place ? Quelle est la liste d'action que je peux faire ? Ici, on se focalise beaucoup plus sur l'événement spécifique, de manière concrète. De manière générale, on observe dans les études que ce mode de pensée est lié à une amélioration de l'humeur, mais aussi une meilleure résolution de problème. Quand on pense de cette manière là, on va générer des pistes de solution qu'on va ensuite suivre. Par contre, cela demande beaucoup de ressources cognitives. Quand on est fatigué ou stressé, c'est plus compliqué de se remettre dans ce type de pensées. Chez nos patients, c'est très important de l'expliquer. Cela va demander de l'entrainement de switcher vers un autre mode de pensée.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N c) Interaction

Avant, Watkins partait du principe que le concret est bien et l'abstrait est mauvais. Attention, parfois, le mode abstrait peut s'avérer utile ! C'est le cas dans des situations bien spécifiques. Par exemple, quand il y a un événement positif, on se sent bien, cela a de l'intérêt de se demander pourquoi aujourd'hui cela a bien marché. C'est un changement par rapport au modèle d'avant. Ce qui est important est *l'interaction entre le mode de traitement de la pensée et les buts*. Quand on est en train de penser de manière *abstraite* sur des buts qu'on n'a pas atteints, évidemment on sera à fond dans l'analyse et on aura une humeur plus négative liée aux buts problématiques. On va alors par habitude ruminer plus. Dans ce cas-là, clairement, ce n'est pas utile. A l'inverse, quand on remarque des différences entre nos objectifs et ce qu'il en est dans l'état actuel, mais qu'on y pense de manière *concrète*, on va plus vers la résolution de problèmes, et donc avoir progressivement plus l'habitude de passer à ce mode de résolution. L'idée est d'apprendre à créer une nouvelle association entre « j'ai un problème » et « je pense de manière concrète ».

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Metacognitive Therapy Entrainement attentionnel

C'est appliqué à la fin de chaque séance, et cela dure environ 10-12 minutes. Il faut trouver différents sons en tant que thérapeute (au moins 4-5). Les participants déplacent leur focus attentionnel vers différentes sources sonores dans la pièce. C'est par vagues : 1. Attention sélective (1 min) : se focaliser sur un son. 2. Déplacement rapide de l'attention (30 secondes) : on les guide en changeant toutes les 30 secondes. 3. Généralisation de l'attention à tous les sons présents. L'idée n'est pas de ne pas avoir de pensées, ce n'est pas une séance de relaxation. But : que leur attention ne soit plus systématiquement happée par leurs pensées négatives.

Modèles théoriques Response Style Theory

C'est la théorie de base, qui a lancé les recherches sur les ruminations. Nolen-Hoeksema a produit une définition uniquement pour les ruminations. Elle les définit comme un mode de réponse stable à l'humeur (négative) et à la détresse. Pour elle, les ruminations sont caractérisées par des pensées répétitives et passives sur les causes (« Pourquoi ai-je ces symptômes ? »), significations, circonstances, implications et conséquences (« que va-t-il arriver ? »). Il y aurait deux types de ruminations : 1) *Réflexion (reflecting pondering)* : essayer de comprendre, de chercher des solutions à des problèmes. Ce n'est pas associé à la dépression dans les recherches. Cet aspect de la rumination ne semble pas problématique. 2) *Brooding / ressassement* : se poser des questions telles que « qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? ». Pensées où on va se comparer aux autres, très abstraites et générales. C'est la partie pathologique de la rumination. C'est associé à un risque plus élevé de dépression et prédit le risque de rechute dépressive. Cela prédit également la gravité des symptômes dépressifs. Mesure associée : Response Style Questionnaire. La traduction a été réalisée en français par C. Baeyens et C. Douilliez. A la base, c'était un questionnaire très large qui a été critiqué parce qu'il contenait également des questions sur la dépression. Il y a eu alors une version condensée, avec 10 items, qui évalue juste les ruminations. Exemple : « Les gens pensent et font différentes choses lorsqu'ils se sentent découragées, tristes ou déprimés. Veuillez lire chacun des énoncés ci-dessous et indiquer à quelle fréquence vous faites ce qui est mentionnée lorsque vous vous sentez découragé, triste ou déprimé. Indiquez ce que vous faites habituellement et non ce que vous pensez que vous devriez faire. » Penser : « Qu'ai-je fait pour mériter cela ? » Penser : « Pourquoi ai-je des problèmes que les autres n'ont pas ? » On va demander aux personnes d'indiquer à quelle fréquence ils font ce qui est mentionné dans les items, mais dans des situations particulières (lorsqu'ils se sentent découragés, tristes ou déprimés). La limite par rapport à cette approche est qu'elle est limitée par rapport à la dépression, et sur les aspects négatifs de la rumination. Or, nous le verrons, il peut être utile de ruminer dans certaines circonstances. Cette théorie se focalise uniquement sur ce qui se passe quand cela ne va pas, et uniquement dans le cadre de la dépression

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N Limites

C'est un modèle récent, de 2020, il reste nécessaire de répliquer et valider ce modèle par des équipes différentes de Watkins pour essayer d'établir la cohérence du modèle. Les auteurs disent clairement qu'ils ont développés tous ces éléments, mais que l'interaction entre tous ces facteurs doivent encore continuer à être évalués. Plus précisément, la manière de mesurer les différents éléments, les tâches à utiliser, l'identification du rôle des habitudes et des buts...

Modèles théoriques Control Theory / Goal Progress Theory

C'est une théorie de 1995, de Martin et Tesser : c'est une théorie davantage liée aux buts. Leur idée est que les ruminations apparaissent lorsque nous avons un écart entre la personne que nous sommes et la personne que nous aimerions être. Celles-ci vont perdurer jusqu'à ce qu'on réduise cet écart. Ici, elles ne sont pas spécialement pathologiques, elles peuvent être adaptatives si elles nous aident à nous mettre en action vers un but. Si on arrive à progresser vers ce but, les ruminations s'arrêtent, ou on peut choisir de se désengager du but (quand on décide que l'écart est trop élevé et qu'on n'y arrivera pas). Il y a dans cette théorie la notion que les ruminations peuvent être utiles si elles existent dans le contexte de réduire l'écart entre les buts. Maintenant, ce qui est plus compliqué avec cette théorie, c'est qu'elle n'explique pas comment exactement les ruminations aident à réduire cet écart. Les processus ne sont pas opérationnalisés.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N Biais négatifs

Ce dernier aspect du modèle rejoint les modèles traditionnels de la TCC avec les biais. Ce n'est pas les fonctions exécutives en tant que telles, mais c'est plus une tendance à, de manière générale, s'engager plus rapidement et plus facilement vers du matériel négatif. On va avoir plusieurs types de biais : - Des biais attentionnels - Des biais mnésiques et d'interprétation

Modèles théoriques Théorie métacognitive Meta-System Mesure associée : Metacognitions Questionnaire (MCQ-30)

Ce sont 30 items relativement courts, assez intéressants à utiliser en pratique clinique. Il y a 6 sous-catégories. Exemple : « Nous sommes intéressés par les croyances que les gens ont concernant leurs pensées. Vous trouverez ci-dessous un certain nombre de croyances ; veuillez lire chacune de ces croyances et indiquer dans quelle mesure vous êtes en général d'accord, en entourant la réponse appropriée. » « - Le fait de m'inquiéter m'aide à éviter des problèmes qui pourraient survenir - Si je ne contrôlais pas une pensée inquiétante et puis qu'elle arrivait, je considérerais que c'est de ma faute. - J'ai besoin de me tracasser pour rester organisé(e).»

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy Le relevé des ruminations

Cela nous aide à comprendre pourquoi une personne rumine, quelle est la fonction de ses ruminations. Comment ça se fait qu'elle continue à ruminer malgré les multiples conséquences négatives ? Voici plusieurs éléments auxquels nous devons faire attention : Définir le *contexte d'apparition* des ruminations - L'environnement : si on a tendance à être seul dans la journée, la rumination risque d'avoir plus de place. - Heure, moment de la journée : exemple, le soir dans son lit, ou le matin au lever. - Solitude, comparaisons sociales - Rituels et routines - Critiques, infos, rappels d'événements négatifs Définir les *conséquences* (et donc, leur fonction) - Eviter les sentiments indésirables - Chercher à comprendre - Augmenter la motivation pour l'action - Se préparer ou planifier les événements anticipés - Anticiper les résultats négatifs potentiels - Générer des rationalisations ou des justifications Comprendre la *variabilité* - Brève vs longue - Utile vs pas utile - Quelles stratégies pour arrêter les ruminations - Cfr Analyse « CUDOS » de Watkins (Contexte - Utilité - Développement - OptionS). Pour identifier la fonction, la réduire voir la remplacer systématiquement => déterminer les contextes et fonctions dans lesquels les comportements désirés et non désirés se produisent et trouver des moyens d'augmenter ou de réduire systématiquement les comportements cibles.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Quelles approches ? TCC ?

Certaines personnes traitent la rumination simplement avec la TCC. Rappel des cours de BAC 2 : c'est typiquement tout ce qui est théorie cognitive, qui se focalise principalement sur le changement du contenu des pensées. Il y a une certaine efficacité : - 6-8 semaines - groupe : réduction significative des ruminations chez des adultes avec symptomatologie dépressive élevée. - TCC individuelle et de groupe : réduction significative des préoccupations. Mais on ne comprend pas vraiment quel est le mécanisme sous-jacent qui fonctionne : - La TCC ,e se focalise pas sur les ruminations exclusivement : est-ce les ruminations ou l'état d'humeur qui s'améliore ? - Les mécanismes d'action ne sont pas clairs (distraction ? réévaluation ?) - La TCC est un peu moins efficace pour la dépression chez ceux qui ruminent en grande quantité. - On aurait tendance également à co-ruminer avec son patient car on le suit dans le contenu, et donc à un moment donné on se rend compte qu'on est en train de broyer du noir ensemble et qu'on n'est toujours pas sorti de ce qu'on est en train de dire. - Se concentrer sur le contenu des pensées => déclencher des pensées plus répétitives La TCC classique ne serait pas la plus appropriée si on a identifié que c'était surtout les ruminations qui étaient fortement problématiques. Du coup, quelles approches ? - TCC basée sur les ruminations - La modification des biais cognitifs (en lien avec les fonctions exécutives) - La thérapie métacognitive Il faut savoir que d'autres interventions ont été évaluées : - La pleine conscience est aussi appliquée dans le ciblage des ruminations. Etant donné qu'on l'a déjà vue, on ne va pas le réaborder aujourd'hui. - Thérapie ACT : c'est l'intervention phare du moment. Elle agit sur beaucoup de choses en même temps : valeurs, actions, défusion cognitive. Cela peut aider, mais il y a tout un tas d'autres aspects à prendre en compte. Cible-t-on alors vraiment les ruminations ?

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Modifications des biais cognitifs

Ces interventions se sont d'abord développées dans le cadre de la dépression et de l'anxiété, et les adaptations sur les ruminations sont plus récentes. Elles se développent aussi par rapport à tout ce qui est régulation émotionnelle, par rapport à la gestion du stress... C'est plus large, mais ça se développe de plus en plus par rapport aux ruminations. En quoi cela consiste-t-il ? Il y a principalement des interventions sur la mémoire de travail ou sur les biais développés jusqu'à présent.

Conséquences principales : Stress

Dans ce cadre, on ne parle pas vraiment de préoccupations ni de ruminations, mais on va parler de cognitions persévératives (Perserevative Cognition Hypothesis (Brosschot et al)) : - Représentations répétitives et négatives d'événements passés et/ou d'événements futurs - Associées à des variables somatiques et peuvent influencer la santé physique Selon eux, le fait de ruminer va mener à des problèmes somatiques. Il y aura un impact au niveau physiologique et au niveau de la santé à long terme. Pensées répétitives négatives et stress

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy Expériences comportementales

Dans le cadre de la TCC sur les ruminations, il y a de *l'activation comportementale*. L'idée est une réduction de l'évitement et une remise en action de la personne. La personne aura du mal à se lever, à prendre une douche... On va l'encourager à programmer des exercices, et à planifier des activités qui peuvent donner du sens dans la vie. On essaie de créer des routines, s'ouvrir à d'autres possibilités (s'ouvrir à la vie). Ensuite, nous allons faire des expériences (même type d'expérience de visualisation que nous avons eue plus tôt avec la situation de la voiture qui ne démarre pas). Il y a plusieurs approches. On fait générer des possibilités, et la majorité du temps les personnes restent dans l'abstrait. Il est possible aussi de faire le scénario, de demander d'abord de penser de manière abstrait, et d'induire ensuite un mode concret. On leur demande de comparer : « au niveau émotionnel, comment vous êtes-vous senti dans chacune des possibilités ? ». C'est à nous de voir ce qu'on préfère comme approche. Les *expériences comportementales* visent à déterminer si la rumination est *adaptative* et à mettre à l'essai des stratégies *alternatives*, par ex, l'expérience Why-How, dans laquelle les patients comparent le fait de penser à une situation bouleversante de manière *abstraite* (en se demandant « pourquoi est-ce arrivé ? ») à celui d'y penser de manière *concrète* (en se demandant « comment est-ce arrivé ? ») pour apprendre que les styles de pensée influencent les effets de la rumination. Nous pouvons aussi faire des exercices d'exposition émotionnelle. Exemple : se remémorer un souvenir douloureux, pour ensuite y penser de manière plus concrète (concrétisation).

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Koster et al

Des collègues de Gand sont arrivés à la notion du problème de désengagement du contenu négatif. La rumination indique la présence d'un écart entre la situation actuelle et les buts ou représentations que nous avons de nous-mêmes (c'est la même idée). Par contre, ce qui va changer, c'est que les personnes n'arrivent pas à se désengager des buts ou pensées pour ensuite s'engager dans d'autres situations ou stratégies de régulation comme la réévaluation de la situation, la distraction ou de s'engager dans un processus de résolution de problèmes. On a un problème d'inhibition, de mettre de côté les pensées négatives, pour ensuite se désengager de cela pour se refocaliser sur les choses. Pour eux, c'est davantage une théorie cognitive, mais qui explique tant les ruminations que les préoccupations. Ils expliquent qu'on peut observer des déficits dans le cadre de la dépression. Cela peut être compliqué : estce que les personnes ont des déficits au départ qui font qu'alors ils continuent à ruminer lorsqu'ils sont déprimés, ou alors est-ce que c'est la dépression qui fait qu'ils ont des fonctions exécutives plus faibles ? Le rôle reste encore à être déterminé. On a clairement des effets qui montrent que les déficits prédisent l'apparition de la dépression, mais davantage d'informations sont nécessaires. Dans le cadre de cette théorie, ils proposent de mettre en place des entrainements cognitifs avec les patients. On y reviendra dans la partie sur les interventions.

Modèles théoriques Théorie métacognitive Meta-System

Du coup, pour eux, ce qui est vraiment important est bien sûr de cibler le CAS donc travailler les pensées, les biais attentionnels et les comportements, mais ce qui est principalement important est de modifier les croyances qui sont là. Ils vont expliquer qu'il y a plusieurs types de croyances : Collection de croyances métacognitives se trouvant dans la mémoire à long-terme (« meta-system »). - Croyances connues (plans) : on a des connaissances implicites comme des règles ou des programmes qui vont guider nos pensées. Par exemple : les facteurs qui contrôlent l'allocation de l'attention, la recherche de la mémoire et l'utilisation d'heuristiques pour former des jugements. Mais, plus important pour eux, on a deux types de croyances : - *Positives* : provoquent et sont en grande partie responsables de l'apparition des ruminations. Ce sont les croyances qui nous donnent l'idée que c'est utile pour moi de ruminer. Cela va inciter les personnes à essayer de ruminer. Exemple : « j'ai besoin de me tracasser pour rester organisé(e) » ; « le fait de m'inquiéter m'aide à résoudre les problèmes ». Vu qu'on pense que c'est utile, on s'engage dans un système où on se préoccupe par rapport à une situation qui arrive, on rumine par rapport à un événement qui est passé, et alors, se développent des croyances négatives. - *Négatives* : ce sont des croyances sur l'incontrôlabilité et la dangerosité de mes ruminations. Je n'ai même plus l'impression de contrôler mes ruminations ; elles me contrôlent moi. « Le fait de m'inquiéter est dangereux pour moi » ; « quand je commence à me tracasser, je ne peux pas m'arrêter ». On a des métacognitions qui entretiennent les ruminations. Ex : si je pense que c'est incontrôlable, je ne vais pas essayer de contrôler, donc je continue à ruminer. Pour Wells, bien sûr il va falloir traiter le fait de ruminer, mais pour lui la cible du traitement principal commence par la gestion de ça

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Les fonctions exécutives

Elles sont des capacités qui nous permettent de s'organiser dans la vie de tous les jours., de choisir des actions appropriées à mettre en place pour gérer les événements qui se produisent dans la vie quotidienne. On va parler de 4 fonctions exécutives.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N d) Mesure Mesure associée = *Mini Cambridge-Exeter Repetitive Thought Scale*

Exemple : "Lisez chacune des propositions présentées ci- dessous, puis sélectionnez, à l'aide d'une croix, la case qui correspond le mieux ce que vous vivez habituellement [...] Quand des pensées à propos de moi, de mes sentiments ou de situations et d'évènements vécus me viennent à l'esprit... - Je me concentre sur la question de savoir pourquoi les choses se sont passées de cette manière. - Je me demande pourquoi je n'arrive pas à me mettre en action. » Dans cette échelle-là, on n'identifie que l'abstrait et le concret. Cependant, une nouvelle échelle en cours de développement qui a identifié un nouveau type de pensée qui est plus une pensée créative. Elle est en cours de validation.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy

Il s'agit de la TCC centrée sur les ruminations, différente de la TCC classique. On ne va pas se centrer sur le contenu des ruminations, mais bien sur la manière dont on va traiter les ruminations (le fameux mode abstrait-concret). On est davantage dans les troisièmes vagues des TCC. La TCC a un déroulement assez structuré : 12 séances d'1 heure en individuel. On commence par faire le point sur la semaine qui s'est écoulée, on fait l'agenda de la séance, on regarde si la personne a fait ses devoirs, on travaille sur l'agenda du moment et puis on fait un résumé. C'est ainsi que ça a été validé, mais c'est possible d'être créatif avec ce format. Cela commence par une évaluation et une anamnèse globale, principalement sur la rumination et l'évitement.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N a) Biais attentionnels

Il y a des *biais attentionnels vers le matériel négatif* : tendance à s'engager plus rapidement et plus facilement vers du matériel négatif. Au niveau de l'attention, on va avoir tendance à se focaliser sur les stimuli négatifs. On le voit beaucoup dans la dépression. C'est un peu la même chose pour les ruminations. Pour l'instant, nous avons des preuves limitées en terme de rôle causal (que les biais attentionnels seraient responsables des ruminations), mais il existe de nombreuses études concernant la contribution de ces biais. Le rôle causal est en train d'être investigué.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy Entrainement à la concrétude

Il y a plusieurs approches dans l'entrainement à la concrétisation. La première est de faire des exercices répétés d'imagerie dans lesquels les participants centrent activement leur attention sur les détails concrets, spécifiques et uniques de différentes situations personnelles ou scénarios standardisés et la manière dont les situations se déroulent. Ce sont des exercices répétés avec le thérapeute durant plusieurs séances, puis il y a des exercices quotidiens à faire à la maison. Cela n'a pas de sens de le faire seulement en séance, la personne doit être capable de l'appliquer chez elle. C'est très important que la personne choisisse *une situation BIEN SPECIFIQUE limitée dans le temps !!* Principes : il y a 4 étapes générales : • Concentrez-vous sur les détails sensoriels et remarquez ce qui est spécifique et distinct. La personne se remémore les émotions, les aspects visuels, les odeurs, les sensations tactiles... • Remarquez le processus par lequel les événements et les comportements se déroulent. Décomposition des événements qui se sont produits. On demande de ralentir et de décomposer la manière dont l'événement s'est déroulé du début à la fin. L'exercice dure facilement 15 minutes. • Concentrez-vous sur la façon dont vous pouvez aller de l'avant. On identifie les moments où des choses auraient pu faire différemment. Soit il y a encore moyen de réparer les choses, et on peut mettre en place des actions concrètes ; soit on va voir comment la personne peut aller de l'avant. On va essayer de générer des actions concrètes, des solutions sur lesquelles le patient peut repartir. Cela marche très bien aussi pour l'anxiété. • Faites une note mentale. Exercice ! Avoir une idée de la situation : - Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Qu'ont-ils fait ? Quelles étaient les réponses ? Une fois que ceci a été fait, une autre possibilité existe : les *activités absorbantes*. On va demander à la personne de se remémorer un moment où elle était complètement absorbée par une activité qu'elle faisait. On va essayer de lui faire imaginer, se rappeler tout ce qu'elle ressentait à ce moment (état de flow). L'idée est de s'aider à concrétiser, mais aussi de faire cet exercice quand elle rumine pour lui montrer qu'elle peut passer à autre chose. Cela aide à couper court aux ruminations.

Le stress et son impact

Il y a un stress, qui peut être petit (j'ai raté mon train) ou important (j'ai eu une mauvaise nouvelle). Face à un stresseur, on aura tendance à interpréter une situation de manière plus menaçante, à l'inverse d'une situation de défi. On aura alors tendance à avoir une série de réactions physiologiques : des hormones sont sécrétées, notre rythme cardiaque augmente... C'est la réaction « *fight or flight* ». Cette réaction est normale ; elle est là pour nous aider au quotidien à faire face à la situation. Le problème ici est que cette réaction est provoquée de manière quotidienne alors que nous ne sommes plus en danger de mort. Nous avons tout de même ces réactions. Le rôle des pensées répétitives va faire qu'elles vont prolonger la réponse de stress. Cette réponse n'est pas négative en soi ; elle est utile. Mais le fait de s'engager dans un processus de ruminations continues à propos du stresseur fait que non seulement la réaction physiologique va être prolongée (le cortisol va continuer à augmenter), et en plus cela va prolonger la récupération. On aura non seulement un pic plus élevé, mais aussi une récupération beaucoup plus longue. Le fait d'avoir un état prolongé de stress mène à un état qui est dit *allostatique(TUYAAAU)* : la répétition de cette activation physiologique prolongée mène à une détérioration de nos états cellulaires. Nous aurons alors des problèmes cardiologiques, immunitaires qui se développent. Il y a vraiment alors un problème organique. Les réponses persévératives ont un impact détérioratif sur nos cellules.

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif Au niveau corrélationnel (More et Dash, 2015) :

Ils ont fait une revue de tout ce qu'on sait à l'heure actuelle des problèmes cognitifs dans le cadre de la rumination (uniquement !). Tout ce qui est anxiété et dépression possède une autre littérature. Il semblerait qu'au niveau corrélationnel, on observe plus de déficits d'inhibition chez les personnes qui ruminent. Des études corrélationnelles et expérimentales indiquent clairement un lien entre les déficits de fonctions exécutives et la présence de ruminations. On a aussi des études qui se sont intéressées au rôle médiateur. On a par exemple une étude chez les personnes âgées qui observait que quand on s'intéressait au rôle des fonctions cognitives dans les symptômes dépressifs, les ruminations étaient un médiateur. Les personnes qui ont plus tendance à ruminer vont avoir plus de dépression si leurs fonctions exécutives sont plus faibles. On a aussi ça chez les enfants. Au niveau de la santé : les ruminations modéraient l'association entre le fait d'être exposé à un événement stressant et les tendances ultérieures à la rumination par le FEs. Si j'ai des bonnes capacités cognitives, je vais moins ruminer suite à ce stresseur. Dans une étude de 2018, il a été indentifié que l'inhibition et l'(in)flexibilité cognitive seraient particulièrement cruciales pour l'apparition et la présence maintenue de la cognition persévérante.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N Déficits exécutifs

Koster et al expliquent que les déficits exécutifs vont notamment maintenir les ruminations en place. Les déficits exécutifs expliquent pourquoi les ruminations apparaissent et sont maintenues. 1° Il y aurait des difficultés dans le monitoring, le shifting et la mise à jour du contenu de la mémoire de travail, ce qui ferait qu'on a alors beaucoup plus accès à du contenu négatif. Comme on aura des problèmes dans la manière de traiter les informations qui viennent, on va se focaliser peut être un peu plus sur ce qui est négatif, et on aura du mal à le mettre de côté, ce qui fait qu'on sera plus focalisé. 2° On aura également des difficultés à inhiber les ruminations et à passer à une autre manière de gérer. Le problème ici est que les fonctions exécutives sont très importantes. Le fait d'en avoir qui fonctionnent correctement va nous aider à surmonter ces habitudes, à passer outre et à essayer de mettre en place d'autres manières de gérer quand on est stressé ou anxieux. Les déficits dans les fonctions exécutives vont avoir un impact via les pensées, via la manière de traiter ces pensées, et alors on a plus de dépression et d'anxiété.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy Psychoéducation, buts et contingences si-alors

La *psychoéducation* peut se faire par la remise d'une fiche explicative avec 8 principes clés pour donner au patient et lui expliquer ce qu'est une rumination, dans quelle circonstance elle peut être négative, mais bien sûr l'idée est d'aborder cela en séance. Une fois qu'on a identifié le ABC, ensuite on va expliquer et adapter l'explication à la personne. Cela reste individuel. Nous allons ensuite formuler des *buts de thérapie* en lien avec les valeurs pertinentes pour la personne (SMART). *If-Then* : On va alors essayer de casser les contingences dans l'environnement de la personne. Les personnes ruminent souvent par habitude. L'idée est de briser l'association de l'habitude des ruminations. Exemple : le soir, si cela fait 15 minutes qu'on rumine dans son lit, on va proposer au patient de changer d'activité, de sortir de son lit. On veut casser le conditionnement lit - ruminations. On va créer des réponses plus adaptatives et utiles aux signes d'alerte précoces, au lieu de la rumination (ex : utilisation d'exercices d'imagerie et de visualisation (absorption), de résolution de problèmes). On utilise les formulations *SI* et *ALORS*. Exemple : *SI* je sais que je vais ruminer le soir dans mon lit, *ALORS* je vais lire un livre dans un fauteuil jusqu'à ce que le sommeil me gagne. SI je sais que face à ce déclencheur je vais ruminer, ALORS je fais ceci.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N Mode de traitement de la pensée

La partie principale de ce modèle concerne les modes de traitement de la pensée. Proposition d'un exercice : fermer les yeux, imaginer qu'on est pressés, qu'on doit aller à un rendez-vous très important pour nous. Imaginer qu'on est le jour j, qu'on est prêt le matin et qu'on se dirige vers notre voiture. On entre dans notre voiture pour aller à ce rendez-vous, en créant l'image la plus détaillée possible (ce qu'on voit au travers du pare-brise, le volant, la sensation du siège...). On tourne la clé, et notre voiture ne démarre pas. Quel est votre premier réflexe ? Selon Watkins, il y a deux types de modes de traitement de pensée : - Abstrait - Concret

1) Amplification et prolongation d'un état d'humeur négatif déjà présent et de pensées négatives associées.

Le fait de ruminer empire et prolonge un état d'humeur négatif présent auparavant. Une rumination renforce le fait d'être focalisé sur soi, renforce la notion que « je ne suis pas dans l'état dans lequel j'aimerais être », et donc je rumine. Finalement, on va de manière perpétuelle entretenir ces ruminations et les maintenir en place. Cela aura un effet sur le fait de ruminer, mais aussi sur des comportements d'évitements comportementaux (éviter de sortir de chez soi, de se mettre en action, de se mettre dans un état de résolution de problème) et des comportements impulsifs (réassurance, binge drinking / eating, plan suicidaire).

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N Habitude + GO

Le premier critère est la différence entre les buts. On revient avec la théorie du contrôle et la théorie de déficit du désengagement du matériel négatif. Tout commence en partie parce qu'on a une différence entre nos buts. Ils se basent principalement sur la théorie de Watkins de 2014, qui était cette notion des buts et de leur importance dans l'apparition des dépressions. Mais eux vont faire un lien entre les buts et les habitudes. Pour eux, nous allons ruminer parce qu'il y a cette différence de buts, mais ce qui sera problématique est qu'il va y avoir un conditionnement qui va se produire. Ce qui se passe est qu'on va associer le fait que « je suis anxieux », « je suis triste », donc je vais ruminer sur le sujet, ce qui fait qu'à chaque fois que je me retrouve dans cet état émotionnel, je vais avoir l'habitude de ruminer. Parce que cela commence par quelque chose que je vois comme utile, je commence à ruminer, et par association, je vais le faire juste par habitude. Ce qui est crucial pour eux est l'interaction entre ces buts et les habitudes. Ce qui est compliqué est que les habitudes vont forcément être résistantes. Cela sera compliqué de changer d'habitude si on a mis en place un réseau de croyances, d'intentions. Une fois qu'on est dans ce processus, il est compliqué de s'en rendre compte et d'en sortir. Ce qui sera aussi particulièrement important est que du fait de répéter, on va avoir une association plus forte. Quand on est sous stress et qu'on a alors des capacités cognitives plus faibles, ou alors qu'on est dans un ancien contexte, ou qu'on est fatigués et qu'on a beaucoup de pensées et un cognitive load élevé, les habitudes vont revenir. On est trop pris, et les habitudes vont reprendre la place qu'elles avaient de base. Cette interaction explique pourquoi certaines personnes commencent à ruminer. Tout le monde peut ruminer, c'est facile à produire. Cela explique également pourquoi certaines personnes développent ce qu'on appelle une rumination trait. La *rumination état* indique le fait qu'on rumine dans un moment bien précis parce qu'on est dans un moment de stress particulier où il s'est passé quelque chose, on a perdu quelqu'un... A cause du conditionnement, cela va être renforcé, et les personnes vont développer ce qu'on appelle des *ruminations traits*, et auront une plus grande tendance à ruminer de manière générale. C'est là que ce sera plus problématique pour la personne, car cela devient une manière de gérer les difficultés ou les situations. C'est compliqué de s'en sortir.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N b) Biais mnésiques et d'interprétation

Les *biais mnésiques* sont la tendance à se rappeler des informations négatives. Les *biais d'interprétation* concernent plutôt le fait que lorsqu'on nous donne des informations ambigües, c'est-à-dire qui peuvent être interprétées soit de manière positive soit de manière négative, des personnes qui ruminent vont avoir tendance à aller davantage vers une interprétation négative. Des études prospectives et expérimentales montrent très clairement un rôle causal des ruminations et des préoccupations vers ces biais. C'est-à-dire que le fait de ruminer va provoquer ces biais interprétatifs et mnésiques, et que ces biais vont ensuite venir renforcer ces ruminations.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N (Watkins et Roberts)

Les anciens modèles de Watkins parlaient principalement du mode de traitement de la pensée. Il s'agissait surtout de l'abstrait contre le concret. Watkins et Roberts ont proposé un modèle tout récent (2020) qui intègre les différents modèles présentés jusqu'ici. C'est un modèle plus holistique et plus large des pensées répétitives.

Petite parenthèse : les pensées répétitives comme approche transdiagnostique

Les ruminations ne se retrouvent pas que dans le contexte de la dépression. Des études corrélationnelles, longitudinales et interventionnelles montrent que les ruminations sont clairement impliquées dans l'apparition des symptômes dépressifs et d'anxiété, mais aussi dans leur maintien. Cela expliquerait pourquoi les personnes restent dans un état dépressif ou anxieux prolongé. Mais aussi dans le PTSD, l'anorexie mentale, le trouble bipolaire... On observe dans certaines études que les ruminations seraient plus élevées chez les personnes souffrant de plusieurs troubles plutôt que d'un seul trouble. Maintenant, dans la clinique, il est rare d'observer des personnes avec un seul trouble isolé. On observe de plus en plus de comorbidités. Récemment, les théories des réseaux essaient d'identifier comment les personnes passent de l'anxiété à la dépression par exemple, et comment on explique qu'il y a cette comorbidité, dans quel sens elle se produit. Les pensées répétitives seraient un « *processus pont* » qui connecterait les symptômes anxieux à ceux de la dépression, provoquant directement l'apparition du trouble dès la présence de l'autre. Peut-être que quelqu'un qui n'a que de l'anxiété développerait de la dépression à cause de ces pensées répétitives, et vice versa. Maintenant, il manque encore de la validation pour ces études.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Metacognitive Therapy

Livre de référence : « Metacognitive Therapy for Anxiety and Depression » Adrian Wells. C'est une thérapie encore plus transdiagnostique que l'intervention de Watkins. *Objectif* : briser le syndrome attentionnel et cognitif en supprimant les métacognitions positives et négatives. On va mettre en place une série de techniques visant la diminution de la vulnérabilité au syndrome attentionnel et cognitif, sur base d'une formulation de cas individuelle et basée sur un modèle pour un trouble spécifique (ex modèles spécifiques pour l'anxiété ou la dépression ; Matthews, 2015). Il est bien sûr important de d'abord réaliser une anamnèse et une conceptualisation de cas afin d'adapter l'intervention à l'individualité de chaque patient. La thérapie va se dérouler en deux temps.

Définitions

Nous allons aborder l'approche transdiagnostique. Beaucoup de travaux ont été menés sur la rumination dépressive. On s'est rendus compte qu'il y a beaucoup de liens entre les ruminations et d'autres types de pensées comme les préoccupations ou alors les cognitions persévératives. Plusieurs concepts ont été mis en lien car on s'est rendus compte qu'ils avaient beaucoup en commun. C'est récemment qu'on est arrivés à une définition des pensées répétitives négatives. C'est ce qui englobe ces différents types de pensées.

Modèles théoriques Théorie métacognitive Low-level processing

On a d'abord tout ce qui est *réflexif et automatique*, ce qui est perceptuel tout simplement. C'est ce qu'on va traiter. Cela peut être des pensées qui vont venir dans notre mémoire, des souvenirs, des informations d'événements passés... Tout cela va venir dans notre mémoire de travail, et le plus bas niveau va traiter ces informations. C'est un niveau qui est réflexif et automatique.

4) Réduction de la sensibilité aux contingences et au contexte changeant

On est dans nos ruminations, dans nos têtes, on va être moins présent à ce qui se passe dans notre environnement. On va alors être moins sensibles aux signaux de récompense potentielle, à quelque chose qui peut nous mettre en valeur, les contingences changeantes ou les réactions interpersonnelles. C'est probablement dû aussi à la réduction de la concentration et des fonctions exécutives. On observe des déficits des fonctions exécutives, qui font que les personnes sont moins aptes à se défocaliser de ces ruminations. Leur focus attentionnel reste axé dessus et il est dur de le déplacer et de remarquer d'autres choses. => Les personnes qui ruminent sont moins susceptibles de répondre de manière adaptée aux changements de leur environnement ou de bénéficier d'un apprentissage qui pourrait changer leurs interprétations / croyances négatives.

Petit rappel de l'approche processuelle

On va revenir sur le modèle de Kinderman. On sait qu'à la base il y avait un modèle biopsychosocial, mais on se rend de plus en plus compte que ce seraient des processus qui viendraient modifier notre exposition. Quand ces processus vont devenir plus perturbés ou déficitaires, on va observer l'apparition de troubles mentaux. Dans tout ce qui est biologique, on a les facteurs plus génétiques, hormonaux. Dans tout ce qui est social, cela peut être des abus, de la négligence, de la privation sociale. Tout ce qui est environnemental peut être la pauvreté, le milieu dans lequel on a vécu etc. L'approche processuelle fait que les ruminations peuvent être tout à fait adaptées, mais c'est quand elles deviennent problématiques qu'on observe l'apparition ou le maintien des difficultés psychologiques. C'est pour ça que finalement placer les ruminations au centre d'un traitement parait tout à fait pertinent. Si un patient vient chez nous et qu'il a de l'anxiété, de la dépression, et qu'on comprend que ce qui sous-tend tout ça ce sont les ruminations, ça n'a pas vraiment de sens de mettre en place un protocole qui est axé juste sur l'anxiété ou la dépression. Cela a plus de sens d'aller soulever les pensées qui sous-tendent cela. On va donc partir de l'à priori que les ruminations ne sont pas forcément mauvaises, mais cela dépend du cas dans lequel elles apparaissent.

Modèles théoriques H-EX-A-GO-N a) Mode de pensée abstrait

On va ruminer, on va se préoccuper à propos des causes, des significations, des implications d'un événement. C'est le mode « pourquoi ». Cela nécessite peu de ressources cognitives. C'est vraiment facile pour nous tous, face à une situation comme ça, de ruminer de prime abord. Ce qui va être important est d'apprendre à switcher vers un autre mode de pensée. En effet, ce mode de pensée abstrait est lié à des conséquences plus négatives : moins de résolution de problèmes, plus d'anxiété, plus de dépression. C'est lié à l'aspect de brooding que nous avons vus plus tôt. Même si nous savons que cela n'a pas beaucoup d'efficacité pour résoudre nos problèmes et que cela a des conséquences négatives, nous continuons dans ce mode de pensée car finalement cela demande peu de ressources. Ce sont des pensées décontextualisées, très générales et donc très abstraites. On va faire des généralisations, on n'est plus du tout dans la situation actuelle, dans ce que je peux faire par rapport à ma situation

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* RFCBT : Rumination-focused Cognitive Behavioral Therapy Analyse fonctionnelle

On va utiliser notamment l'analyse fonctionnelle : essayer d'identifier le modèle ABC. *Antécédents* de la rumination : - Quand ? Où ? - Déclencheurs ? Personnes particulières ou moment de la journée particulier ? Humeur spécifique ? - Indices *Behaviours* : On essaie ici de concrètement identifier ce qui se passe quand la personne rumine. - Comment ? - Contenu : en quoi consiste la rumination ? - Séquence : est-ce que c'est bref, long ? *Consequences* : - Changement de comportement ? Evitement, comportements négatifs... - Emotions ? Humeur rétablie, émotions améliorées ? - Etait-ce utile de mettre en place cette rumination ? On est dans la notion que la rumination est dynamique, qu'elle va changer, et donc une partie phare du traitement sera de faire des auto-observations (voir fiche sur Moodle).

Modèles théoriques Théorie métacognitive

Pour Wells, nous avons trois systèmes différents : - Low-level processing - Cognitive Style Appraisal - Meta-System

Modèles théoriques Théorie métacognitive Cognitive Style Appraisal

Pour eux, ce qui explique principalement les problèmes psychologiques, c'est tout ce qu'ils appellent le style cognitif. C'est le traitement conscient des pensées et des comportements. Quand on est par exemple triste, anxieux, en colère, qu'on se sent nul, chez des personnes qui ne sont pas cliniquement déprimées, qui n'ont pas de ruminations excessives, ce genre de situation est temporaire et isolé. Toute émotion va se résorber par elle-même. Mais selon les auteurs, ce qui explique qu'une émotion est maintenue et que les difficultés émotionnelles se présentent, c'est le *CAS : le syndrome attentionnel cognitif*. C'est ce qu'ils appellent un style de pensée toxique. Ce CAS va être sous trois penchants : 1) *Des pensées répétitives* : chez qqn qui n'a pas un CAS, il n'y aura pas de pensées répétitives. C'est vraiment ici la présence de ruminations et de préoccupations. 2) *Des biais attentionnels* vers tout ce qui est menace. On revient typiquement dans tout ce qui concerne les théories d'anxiété sociale et les biais négatifs vers par exemple le regard des autres, des signaux négatifs que nous donnent les autres personnes. 3) Des *comportements inadaptés* : par exemple, on va éviter de se retrouver dans certaines situations, on va essayer de supprimer nos pensées, l'utilisation de substances. On va avoir des boucles rétroactives. Dans la *boucle rétroactive a*, le CAS va venir renforcer des croyances qu'on peut avoir. Si on pense que le monde est contre nous, la manière dont on va gérer ce qui se passe dans notre environnement va venir renforcer ces croyances. On peut faire le lien avec le modèle de Beck : les croyances plus larges, les pensées automatiques et la manière dont on va traiter ces pensées. On va faire de l'auto-confirmation de nos hypothèses et de nos croyances : « il vaudrait mieux éviter cette situation stressante », « c'est plus facile pour moi si je ne m'y confronte pas ». Et alors on a la *boucle rétroactive b* : le CAS va renforcer des croyances négatives qu'on a par rapport au mondre, par rapport à nous, mais il va aussi renforcer ce qu'on va traiter dans notre environnement. Par exemple, si on est anxieux, on va essayer de maintenir ce niveau d'anxiété sans jamais le traiter et détourner l'attention des informations qui sont intrusives et bloquer ensuite le traitement des émotions de base.

Modèles théoriques Rumination comme évitement (Martel)

Pour lui, la rumination a une fonction d'évitement. On va ruminer, être perdu dans nos pensées, cela va faire qu'on sera moins en contact avec ce qui se passe autour de nous, et notamment moins en lien avec les émotions qu'on va ressentir. On les évite. Comme on n'est pas focalisé sur nos émotions et qu'on n'est pas en train de les traiter, elles diminuent de manière temporaire. Mais si on ne traite pas le contenu de l'émotion, elle va revenir. L'émotion n'est pas digérée, elle n'est pas traitée, et donc elle persiste. Au niveau comportemental, on évite parce qu'on rumine, mais du coup on va aussi non seulement être en lien avec plus d'évitements comportementaux (éviter de manière physique des situations difficiles, de procrastination), mais les ruminations seront également une conséquence du fait d'éviter. Je rumine donc je procrastine, mais je me sens encore moins bien parce que je n'ai pas avancé dans ce que je devais faire, et donc je continue à ruminer. On est finalement dans ce cercle vicieux.

Modèles théoriques Théorie métacognitive Meta-System Exemples

Quelque chose va venir déclencher ces systèmes de croyance. Cela peut être une pensée par exemple. On a tous des pensées intrusives, des flux de pensées qui vont être générés. Maintenant, ce qui va être important est la manière dont on s'attache à ces pensées. Le fait d'avoir des pensées qui apparaissent dans notre conscience, dans notre mémoire de travail, vous ne pouvez rien y faire. Par contre, le fait de ruminer est un acte conscient. Leur notion est que ces intrusions vont venir activer des métacognitions positives, qui vont nous faire ruminer. Ex : je suis stressé par rapport à mes examens, donc je me dis que me préoccuper va m'aider à gérer, donc je rumine. Mais en fait j'ai l'impression que je ne contrôle plus du tout, que je suis tout le temps en train de ruminer. On va être dans un cercle vicieux qui renforce ceci. Cela déclenche finalement les symptômes dépressifs que nous pouvons observer. Exemple : Je me sens grosse => si j'y pense, cela m'aidera à agir là-dessus => je rumine => je n'ai plus de contrôle, je suis inutile => au niveau comportemental, je quitte la fête plus tôt, je me sens triste, je suis seule. On est coincé dans un cercle vicieux. Voir slide Nous avons un second exemple qui concerne l'anxiété. La pensée qui survient : « et si je n'arrive pas à gérer ce week-end ? ». C'est dans un contexte de quelqu'un avec un TAG. La personne va avoir la métacognition positive de « si je rumine, ça va m'aider à m'organiser, je vais rester en contrôle ». Mais du coup elle va ruminer à propos de ce qui pourrait se passer, et va percevoir ses préoccupations comme incontrôlable. Elle va penser qu'elle perd le contrôle, de devenir fou, que ça va avoir un impact sur son corps. Suite à cela, il y a à nouveau des ruminations, des évitements, des pensées, des sensations physiologiques. C'est un manière dont on peut conceptualiser un cas et l'expliquer à un patient.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Metacognitive Therapy Changer les croyances méta-cognitives

Remise en question des croyances positives et négatives concernant les ruminations et les inquiétudes. Première étape : Changer les métacognitions *négatives* 1. Remettre en question l'incontrôlabilité des ruminations. 2. Questionner les preuves et générer des preuves qui viennent invalider les croyances. 3. Report des ruminations : déterminer un moment de la journée où le patient a le droit de ruminer (en évitant le soir évidemment). Cela veut dire que si l'envie de ruminer vient à un autre moment, on doit reporter cette rumination. Le moment venu, on prend un crayon, une feuille de papier et on écrit dix minutes (avec un timer). « Si je n'ai pas envie de ruminer, dois-je le faire ? » Non ! A force de reporter, on n'a plus envie => il y a un certain contrôle ! 4. Expériences : si la crainte avec la rumination est de devenir fou-folle, tester en séance. Il y a des questionnaires à faire passer entre les séances pour mesurer l'avancement de la thérapie. Une fois qu'on estime que les métacognitions négatives ont diminué de manière significative, on peut aller vers tout ce qui est positif. Deuxième étape : Changer les métacognitions *positives* 1. Remettre en question l'utilité de ruminer. Qu'est-ce qui fait que le fait de ruminer fonctionne ? 2. Méditation détachée. - S'exercer à se détacher de leurs pensées en utilisant les 9 outils de la « pleine conscience détachée ». Apprendre à accepter ses pensées. On n'essaie pas de changer le contenu de nos pensées, mais bien de vivre avec. // CAS. - Exemple : « ne pensez surtout pas à un lapin bleu » => on y pense !

Modèles théoriques Déficit de désengagement attentionnel du matériel négatif

Une des premières études date de 2000. Les ruminateurs, comparativement aux non-ruminateurs présentaient des déficits de flexibilité sur la tâche de tri de cartes de Wisconsin. On doit trier des cartes, et les règles de tri changent. Il faut être flexible et savoir changer rapidement entre les règles. Ils commettaient davantage d'erreurs de persévérance. Ils persistaient sur la tâche alors qu'on leur avait dit de changer de tâche.

Conséquences principales des ruminations

Watkins et Roberts ont sorti un article en 2020 qui revient sur les conséquences et les traitements des ruminations. Watkins identifie 4 conséquences principales. Ils vont induire des ruminations dans un sens, et amener une distraction dans l'autre. Ils vont comparer comment les deux groupes présentent des ruminations. On va demander aux personnes chez qui on induit des ruminations de réfléchir à des questions sur leurs pensées, leurs émotions, leur état actuel, et tout cela va montrer des différences significatives d'avec l'autre condition. Les personnes chez qui on a induit ces ruminations montrent plus de tristesse, de colère, d'anxiété, de symptômes dépressifs et plus de ruminations. C'est ainsi qu'on cherche la manière dont les ruminations peuvent avoir un impact.

Préoccupations :

pensées et/ou images négatives orientées vers les autres et vers le futur, souvent au caractère incontrôlable (l'événement est perçu comme incontrôlable). Davantage orientées vers les autres et vers le futur. Principalement étudiées dans le cadre de l'anxiété. Les personnes vont souvent se préoccuper car elles pensent que cela va les aider (ce qui n'est absolument pas le cas). Ce qui différencie les deux est leur orientation (passé / futur, dépression / anxiété). De plus en plus, on s'accorde sur le fait qu'elles appartiennent à une catégorie plus large. Des questionnaires sont en train de se développer sur le rôle des pensées répétitives négatives plus largement. Ce sont des définitions qui restent assez simples à donner aux patients.

Ruminations (dépressives) :

pensées répétitives, passives et négatives sur les symptômes de détresse, ainsi que leurs causes, circonstances, conséquences et significations. Ces ruminations se focalisent sur le soi, les autres, le monde (triade négative). On se pose plein de questions sur les causes, les conséquences, les significations de ce qui se produit. Davantage vers le passé. Ex : « je suis nul », « les autres ne m'aiment pas », « je n'y arriverai jamais ». Principalement étudiées dans le cadre de la dépression.

Pensée répétitive négative :

une pensée récurrente, passive et/ou incontrôlable, qui se focalise sur un contenu négatif. C'est sur le contenu négatif. Approche transdiagnostique : elle se retrouve au sein de plusieurs difficultés. Elle n'est pas spécifique à la dépression ou à l'anxiété, on la retrouve même dans les troubles alimentaires ou le PTSD par exemple.

*Surmonter les ruminations : approches empiriquement fondées* Modifications des biais cognitifs Interventions cognitives au niveau de la mémoire de travail :

• *N-Back* : consiste à avoir un stimulus qui est présenté, qui change ; l'idée est de se rappeler du stimulus présenté 2 stimuli plus tôt, ou 1, ou 3... L'idée est de maintenir en mémoire et de mettre à jour sa mémoire de travail tout en étant focalisé sur le fait de se rappeler du chiffre qui vient d'être mentionné. Par rapport à cela, on remarque des effets limités (ex : pas d'effet de transfert sur les ruminations ou sur les symptômes). C'est une des interventions qui a été le plus mise en place pour les ruminations. Cela fonctionne dans le sens que cela a un effet sur les fonctions exécutives, mais on n'est pas certain de l'effet de transfert sur les ruminations (dépendent du nombre de séances, des auteurs, des stimuli présentés...). • *PASAT* : consiste à additionner continuellement des chiffres qui apparaissent à l'écran (mémoire de travail). Le rythme est ajusté selon les performances du sujet (ex : si on s'en sort bien, ça va plus vite). Le PASAT montre des effets prometteurs pour les symptômes dépressifs, et aussi pour la rumination. Cela veut dire que cela fonctionne pour la dépression, mais aussi pour le mécanisme d'action ! • *Modification des biais (ex : attentionnels)* : cela a été longtemps étudié dans l'anxiété. Cela montre des effets prometteurs mais limités pour les ruminations (ex : ABM) mais cela dépend des stimuli, du nombre de séances etc. Des interventions par rapport aux fonctions exécutives commencent à émerger avec des effets plus ou moins prometteurs. Mais ce qu'il faut retenir ici, c'est quels sont les effets à long terme ? On regarde souvent l'efficacité d'une intervention après quelques semaines, puis 6 mois et un an, mais après c'est très rare d'avoir des études à plus long terme. De plus, les mécanismes sont encore à déterminer et préciser.


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