La fin de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences

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1948-1952

Le 14 mai 1948, les Etats-Unis et l'Union soviétique reconnurent l'Etat d'Israël. Le Congrès adopta également en 1948 une loi sur les personnes déplacées, autorisant ainsi 200 000 personnes à entrer aux Etats-Unis. Les dispositions de cette loi furent d'abord défavorables aux Juifs déplacés, mais elle fut ensuite amendée par le Congrès en 1950. En 1952, plus de 80 000 Juifs déplacés avaient immigré aux Etats-Unis dans le cadre de la loi sur les personnes déplacées et avec l'aide d'organisations juives. Avec 80 000 Juifs déplacés admis aux Etats-Unis, environ 136 000 en Israël, et 20 000 autres dans d'autres pays comme le Canada, l'Australie et l'Afrique du Sud, la crise de l'émigration des personnes déplacées toucha à sa fin.

29 juillet - 15 octobre 1946

Conférence de paix de Paris

28 septembre 1942

L'URSS reconnaît de Gaulle

20 septembre 1945

Début de la dénazification : le Conseil de contrôle assurant l'ensemble des compétences d'un gouvernement allemand rend le parti nazi illégal au nom de ses crimes passés (le parti nazi compte toujours 6 millions de membres en 1945.).

à partir du printemps et de l'été 1945

Expulsions dites sauvages des Volksdeutsche conduites par les autorités civiles et militaires soviétiques occupant la Pologne et la Tchécoslovaquie

été 1945

L'Allemagne et l'Autriche sont divisées en quatre zones d'occupation alliées (américaine, britannique, française, russe).

1945-1948

L'organisation Brihah ("Fuite") fit passer plus de 100 000 Juifs à travers les filets des patrouilles britanniques et les fit entrer illégalement en Palestine. La marine britannique captura bon nombre des navires utilisés pour ces opérations et interna leurs passagers dans des camps à Chypre.

15 mai 1945

50 000 soldats et militants croates liés au parti oustachi avec leurs familles se rendent aux Anglais au village de Bleiburg. Ils sont livrés aux partisans communistes et exécutés sur place. Les survivants subissent un traitement inhumain sur le chemin du retour. Le nombre des soldats croates morts dans les nombreuses batailles de la région n'est pas défini, mais il est certain qu'un très grand nombre de personnes ont été exécutées dans les deux semaines qui ont suivi les combats. Les victimes étaient des soldats et civils croates, exécutés sans procès, en représailles des crimes perpétrés par les Oustachis pendant la guerre. Les exécutions étaient souvent très cruelles (les femmes étaient violées en masse et lapidées ; les soldats prisonniers croates étaient décapités). Les meurtres ont continué en Slovénie, et des fosses communes furent mises au jour près de Maribor et dans plusieurs autres localités de Slovénie. Beaucoup de prisonniers ont été conduits dans une « marche de la mort » vers d'autres régions yougoslaves. Les exilés politiques croates ont publié de nombreux témoignages sur les atrocités, ainsi que le rôle des Britanniques dans l'affaire.

fin 1944

Création des brigades soviétiques de Trophées qui étaient chargées de l'enlèvement des usines, des produits manufacturés, des matières premières, du bétail, des machines agricoles, des engrais, des cultures, des laboratoires, des bibliothèques, des musées, des archives scientifiques, des ingénieurs et des scientifiques de toute l'Allemagne et l'Europe de l'Est. En avril 1945 est créée la "Commission de Réception et d'Inventaire des trophées de valeurs" soviétique. Pour les Soviétiques, cette prise est légitime car elle vise à compenser les pertes immenses subies pendant une guerre dont ils estiment avoir payé la victoire au prix fort.

10 janvier 1947

Création du Territoire libre de Trieste, État neutre créé par une décision du Conseil de sécurité des Nations Unies. Formé de la ville de Trieste, d'une partie de l'Istrie occidentale et d'une bande côtière qui le reliait à l'Italie, il avait une superficie de 738 km2 et environ 330 000 habitants. La partie du Territoire libre situé en zone A comptait 311 000 habitants en grande majorité triestins, et comprenant la ville de Trieste ; l'autre partie, située en zone B (yougoslave) comptait 54 000 habitants en majorité istriens, et comprenant la ville de Capodistria. La plus grande partie de la population de la zone B du Territoire (40 000 Italiens, mais aussi des Croates et Slovènes) abandonne cette région entre 1947 et 1956, poussée par la « terreur rouge », notamment les massacres des foibe. Par le protocole d'accord du 26 octobre 1954, le Territoire est partagé : la majeure partie de la zone A (au nord) passe sous administration civile italienne (ce qui implique la responsabilité envers le gouvernement italien), tandis que la zone B (au sud) et une partie de la zone A vont à la Yougoslavie et seront, au sein de celle-ci, partagées entre la Croatie et la Slovénie.

8 mai 1945

Après l'occupation d'Altaussee (Autriche) par l'infanterie américaine, la mine de sel servant de vaste dépôt d'art est investie par les "Monuments Men". Ce vaste complexe implanté dans des mines de sel servait de gigantesque entrepôt pour les œuvres d'art volées par les nazis, ainsi que pour d'autres provenant de collections autrichiennes. Pour le seul domaine de la peinture, plus de 6 500 tableaux sont découverts à Altaussee. Parmi les principales œuvres retrouvées, on compte "L'Agneau mystique" de Jan van Eyck ou "L'Astronome" de Vermeer qui devaient constituer les pièces maîtresses du Führermuseum de Hitler à Linz.

18 mai 1945

Arrivée du scientifique autrichien spécialiste des missiles guidés Herbert Wagner aux États-Unis et début de l'opération Paperclip. L'opération Paperclip (originellement appelée « Opération Overcast ») fut menée par l'état-major de l'armée des États-Unis afin d'exfiltrer et de recruter près de 1 500 scientifiques allemands issus du complexe militaro-industriel de l'Allemagne nazie pour lutter contre l'URSS et récupérer les armes secrètes du Troisième Reich. Ces scientifiques effectuèrent des recherches dans divers domaines, notamment sur les armes chimiques (Zyklon B), sur l'usage des psychotropesnote 1, sur la conquête spatiale, sur les missiles balistiques et sur les armes à longue portée (bombes volantes V1 et V2). Loin de les affecter à des postes subalternes, le département de la Défense des États-Unis leur confia la direction d'une part de ses programmes de recherches. Ils furent affectés aux bases de White Sands, dans le Nouveau-Mexique, et à Fort Bliss, au Texas. Grâce en partie à l'aide de ces scientifiques, l'avancée technologique des États-Unis fut considérable pendant la guerre froide. Elle est arrêtée en 1957, lorsque l'Allemagne de l'Ouest proteste auprès du gouvernement des États-Unis qui la dépouille de ses compétences scientifiques. L'opération Paperclip est rendue publique en 1973.

9 juillet 1945

Arrivée à Moscou de Nikolaus Riehl, chimiste et physicien allemand spécialiste de chimie nucléaire (dans le cadre de l'opération Alsos soviétique).

9 avril 1945

Au terme de quatre journées de combats acharnés, le général Otto Lasch commandant la place de Königsberg capitule face aux Soviétiques. La ville, presque complètement détruite et abandonnée par sa population, est annexée par l'URSS et renommée Kaliningrad. La "Chambre d'ambre", pièce aux murs recouverts d'éléments sculptés dans de l'ambre originellement à Tsarskoïe Selo, démontée par les soldats allemands lors d l'occupation d cette ville puis emballée dans 27 caisses et emportée à Königsberg le 14 octobre 1941 pour y être déposée depuis lors, disparaît définitivement. Elle aurait brûlé dans l'incendie du château. Mais comme depuis le 11 avril 1944, plus aucun témoignage n'atteste de la présence de ce trésor, il est possible qu'il ait été mis à l'abri par Erich Koch, à l'époque Gauleiter de Königsberg, en application de l'instruction du 21 janvier 1945 et du décret du Führer du 24 janvier suivant. Certains témoins affirment l'avoir vue pour la dernière fois à la gare de Königsberg, emballée dans des caisses puis transportée à bord du paquebot Wilhelm Gustloff., bateau qui fut coulé par trois torpilles soviétiques après avoir quitté le 30 janvier 1945 le port de Gdingen.

juin 1943

Le "Monuments, Fine Arts, and Archives program" (communément surnommé les « Monuments Men ») est créé par le général Eisenhower. Il est chargé de suivre les Alliés afin de récupérer les très nombreuses œuvres d'art dérobées par les nazis. En effet, la spoliation par le troisième Reich est évaluée à plus de cinq millions de tableaux et sculptures. Après la guerre, entre 1945 et 1951, les Monuments Men vont rechercher et réussir à localiser cinq millions d'œuvres pour les rendre aux personnes à qui elles avaient été volées.

1998

Canonisation de la carmélite Thérèse-Bénédicte de la Croix, née Edith Stein, Juive convertie, ancienne assistante d'Edmund Husserl, gazée à Birkenau le 9 août 1942.

1982

Canonisation du franciscain Maximilien Kolbe, mis à mort Auschwitz le 14 août 1941 d'une injection de phénol après avoir été affamé des jours durant.

7-9 mai 1945

Capitulation allemande. Le 7 mai, vers 2 heures 40 du matin, est signé l'acte de capitulation sans conditions. Les combats doivent cesser le 8 mai à 23 h 01. Toutefois, Staline souhaite que la capitulation soit signée à Berlin, capitale du IIIe Reich et ville occupée par les troupes soviétiques. La rencontre a lieu dans la nuit du 8 mai au 9 mai et se termine à 0h28 exactement.

17 juillet - 2 août 1945

Conférence de Potsdam organisée par trois des puissances alliées victorieuses pour fixer le sort des nations ennemies. L'accord de Potsdam a formellement été signé le 26 juillet 1945.

28 novembre - 1er décembre 1943

Conférence de Téhéran Les Trois Grands se présentent avec des projets et des arrière-pensées dissimulées. Mer Égée, Balkans, Turquie, intégrité de la puissance britannique, pour Churchill. Overlord, Chine, anticolonialisme, gouvernement mondial, pour Roosevelt. Pologne, États baltes, Finlande, ports sur des mers libres, extension du communisme, version moderne de l'impérialisme moscovite, pour Staline. Malgré les réserves de Churchill, Staline a quasiment obtenu gain de cause. Le futur État polonais glissera d'est en ouest, au détriment de l'Allemagne et au profit de l'URSS. La ligne Curzon devrait devenir sa frontière orientale et la ligne Oder-Neisse* l'occidentale. Roosevelt a entériné. La Finlande* retrouvera ses frontières de 1940 et perdra en outre Petsamo. Roosevelt a encore entériné. Quant aux États baltes, leur sort est réglé depuis longtemps à Moscou. Ils seront, comme en 1940, annexés. Roosevelt a une fois de plus accepté. L'Allemagne vaincue devrait être, suivant l'idée de Staline, scindée en sept régions. Churchill aurait préféré une Prusse isolée et une confédération danubienne ; mais Roosevelt et Staline ont fait cause commune. Roosevelt a fait approuver son principe d'un Conseil chargé d'assurer la police du globe. États-Unis, Grande-Bretagne, URSS, Chine y seraient seuls représentés. Churchill a avancé le nom de la France dans la conversation. Roosevelt, qui n'aime pas de Gaulle, a fait rejaillir sur elle son antipathie. Staline a remarqué sèchement qu'elle n'était plus une grande puissance et qu'elle était pétainiste.

4-11 février 1945

Conférence de Yalta Elle pose quatre questions : — Comment en finir avec l'Allemagne ? — Comment traiter l'Allemagne vaincue ? — Comment venir à bout de l'empire nippon ? — Après quoi, comment organiser et préserver la paix dans le monde ? Là, les problèmes s'additionnent, à commencer par celui du sort de la Pologne. C'est la conférence du divorce entre Churchill et Staline. Staline cède sur un point. La France bénéficiera d'une zone et d'un siège au Conseil de contrôle allié pour l'Allemagne. Les parties se sont entendues sur certains sujets comme l'Allemagne, l'ONU, la guerre contre le Japon. Nulle part n'apparaît la notion de zone d'influence qui existait dans l'esprit de Staline et dans sa volonté mal dissimulée de profiter des circonstances en Europe comme en Asie. Roosevelt a laissé faire Staline et il a fait peu de cas de son ami et allié Tchang Kaï-chek.

13 janvier 1942

Conférence interalliée pour la punition des crimes de au Saint-James Palace à Londres réunissant les représentants de huit gouvernements en exil et de la France libre. Ils avaient demandé que « la guerre ait pour but principal, entre autres, de châtier les coupables de ces crimes contre l'Humanité, quel que soit le degré de responsabilité des auteurs ». Ils avaient affirmé leur « volonté de poursuivre, de rechercher, de juger et de condamner les criminels sans distinction d'origine et de veiller à l'exécution des sentences dans le cadre d'une juridiction internationale ».

30 octobre 1943

Déclaration de Moscou. Signée par les ministres des Affaires étrangères soviétique (Molotov), britannique (Eden) et américain (Hull), elle distinguait les « grands criminels », ceux qui avaient accompli leurs forfaits dans plusieurs pays, de ceux dont les crimes étaient localisés dans un seul pays. Les premiers seraient punis par les Alliés ; les seconds seraient ramenés sur les lieux de leurs crimes pour y être jugés.

17 décembre 1942

Déclaration interalliée publiée simultanément à Londres, Moscou et Washington. Pour la première fois, le sort des Juifs était mentionné spécifiquement : « L'administration allemande, dans les territoires qu'elle a soumis à des lois barbares, ne se contente pas de retirer aux personnes d'origine israélite les droits de l'homme les plus élémentaires ; elle se prépare à mettre à exécution le dessein plusieurs fois exprimé par Hitler d'exterminer le peuple juif en Europe. Dans des conditions inhumaines, les Juifs sont concentrés en Europe centrale, en particulier en Pologne que les nazis ont transformée en un gigantesque abattoir. Ils vident systématiquement les ghettos qu'ils ont constitués, à l'exception de quelques travailleurs hautement qualifiés qui sont nécessaires à leur industrie de guerre. Jamais on n'a pu obtenir de renseignements sur les déportés. » Et de réaffirmer « solennellement » la volonté de « châtier les coupables à la mesure de leurs forfaits, et d'accélérer les mesures nécessaires pour parvenir à ce but ».

4 avril 1945

Découverte par la troisième armée américaine, commandée par le général George Patton des mines de sel de Merkers (Thruringe) où avaient été déposés l'or et les œuvres d'art volés par l'Allemagne nazie. L'or de la Reichsbank y est retrouvé, ainsi que 400 tableaux des musées de Berlin et de nombreuses caisses contenant divers trésors, dont le buste de Néfertiti. Dans le même labyrinthe minier, les militaires mettent la main sur de l'argenterie et des dents en or provenant des victimes des camps de concentration nazis.

août 1945

Earl Harrison remet un rapport au président Truman sur la situation des camps de DP sous contrôle américain en Allemagne : il décrit le surpeuplement, la promiscuité, la pénurie alimentaire, l'insuffisance de vêtements, les conditions sanitaires déplorables, l'incapacité de l'armée à prendre en charge des personnes traumatisées par la guerre et les camps. Avec la libération des camps et la fin de la guerre, s'étaient produits des déplacements de population sans précédent : 16 à 18 millions de personnes civiles étaient des réfugiés, pour l'essentiel d'Europe centrale et des Balkans. On les appelle les DP (Displaced Persons) prises en charge par l'UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration).

28 novembre 1941

En présence de Ribbentrop, le Grand mufti de Jérusalem Al-Husseini est reçu par Hitler. Antisémite virulent, il était l'un des principaux opposants de la domination britannique et de l'immigration juive en Palestine. À l'automne 1937, le mufti avait été contraint de s'enfuir pour le Liban, d'où il partit bientôt pour l'Irak puis, après l'échec de la tentative de coup d'État des partisans de l'Axe en Irak, pour Téhéran. À l'automne 1941, lorsque l'Iran fut envahi par les Alliés, il s'échappa en Italie en passant par la Turquie. Le 6 novembre 1941, un avion allemand l'amena à Berlin. Le mufti s'y installa et, au cours des années qui suivirent, il servit de figure de propagande pour les autorités allemandes qui le rétribuaient. De 1942 à 1945 il répandit dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord de la propagande antisémite et génocidaire en arabe dans des millions de tracts, ainsi que lors d'émissions de radio à ondes courtes. Dans une déclaration publique à Berlin le 2 novembre 1943, il déclara que « les musulmans devraient suivre l'exemple des Allemands qui ont trouvé une solution définitive au problème juif ». Cependant, son principal projet - obtenir des concessions concrètes et des garanties pour l'indépendance arabe et palestinienne - s'est soldé par un échec. Seules celles de ses propositions qui coïncidaient avec les intérêts allemands étaient réellement entendues comme son intervention pour s'opposer à l'émigration vers la Palestine de juifs venus de Bulgarie, de Hongrie et de Roumanie. En mai 1943, après une tournée dans les Balkans planifiée par l'Office central de la SS, il collabore avec le mufti de Mostar au recrutement de musulmans de Bosnie (alors croate) pour former la 13e division de montagne de la Waffen-SS Handschar. Mais son projet d'une « armée arabo-islamique » (Arabisch-Islamische Armee) pour la Waffen-SS, suggéré au cours de l'été 1944, s'avéra irréalisable. À l'issue de la guerre, il trouva refuge dans la région de Constance où il fut arrêté le 15 mai 1945 par les troupes françaises puis transféré dans la région parisienne. À plusieurs reprises, la France, au nom d'une politique pro-arabe, refusa de répondre aux demandes d'extradition de la Grande-Bretagne et de la Yougoslavie qui le recherchaient respectivement en tant que collaborateur et criminel de guerre. Il quitta la France le 29 mai 1946 pour Le Caire. Il vécut en Égypte jusqu'en 1960 puis au Liban jusqu'à sa mort en 1974.

mai 1945

Face à la progression des Partisans communistes, Ante Pavelić s'enfuit et se réfugie en Autriche, puis à Rome pour deux ans, sous la protection du père Krunoslav Draganović, avant de s'installer en Argentine en 1948 grâce à la protection de Juan Perón. En 1957, il est blessé lors de deux tentatives d'assassinat, vraisemblablement commanditées par les services secrets yougoslaves. Il se réfugie à Madrid, où il meurt en 1959. Les principaux dirigeants oustachis sont parvenus à s'exiler en Amérique du Nord, en Amérique du Sud ou encore dans l'Espagne franquiste.

11 juillet 1947

L'"Exodus", bateau affrété par l'Haganah, part de Sète à destination de la Palestine mandataire avec 4500 survivants de la Shoah (son nom en hébreu est "Exode d'Europe 5707" en référence à l'année selon le calendrier hébraïque). La marine royale britannique prend en chasse le navire et l'arraisonne alors qu'il approche des côtes de la Palestine. Les passagers de l'Exodus sont alors envoyés à Chypre, puis embarqués sur trois navires. Après une escale en France où des propositions de débarquement sont faites, la marine anglaise renvoie tous les passagers dans la zone sous contrôle britannique en Allemagne. Faisant massivement preuve de résistance passive, de nombreux passagers entament une grève de la faim. La dureté de la répression anglaise, critiquée par la presse, a alors une grande influence sur la future reconnaissance de l'État d'Israël.

28 avril 1945

L'Armée américaine atteint le château de Neuschwanstein : on retrouve dans ce château plus de 6 000 objets volés par les ERR (les Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, la section du NSDAP dirigée par Alfred Rosenberg et chargée de gérer le pillage dit légal des juifs). C'est ici que l'on trouve les pièces de collections privées provenant de France, comprenant des meubles, des bijoux, des tableaux et d'autres objets. Le Monuments Man James J. Rorimer, capitaine de l'armée américaine, supervise l'évacuation de l'entrepôt, qui contenait également des documents de l'ERR.

21 novembre 1944

L'armée américaine crée l'Unité d'investigation des œuvres d'art spoliées (ALIU - Art Looting Investigation Unit) au sein de l'OSS pour recueillir des informations sur le pillage, la confiscation et le transfert d'objets culturels par l'Allemagne nazie, ses alliés et les autres personnes et organisations impliquées. L'ALIU a compilé des informations sur les personnes soupçonnées d'avoir participé au pillage artistique dans plusieurs pays européens. La destruction totale de l'art polonais est estimée par le gouverneur Hans Frank qui devait faire des comptes avec Himmler, à 20 milliards de dollars, ou 43 % de l'héritage culturel polonais. La chute de Berlin se traduit par le pillage systématique de l'Allemagne occupée et des anciens territoires de l'Est de l'Allemagne par les Soviétiques en guise d'indemnité de guerre, ces derniers ayant été eux-mêmes victimes de nombreux vols nazis (l'exemple le plus emblématique étant la Chambre d'ambre). En 1945, le capitaine Walter Farmer considéra que 20 % de l'art en Europe fut pillé par les nazis et que 100 000 pièces ne furent pas retournées à leur propriétaire. La recension du nombre d'œuvres d'art spolié est difficile et varie selon les sources entre 100 000 et 400 000.

à partir de 1963

La légende noire de Pie XII est due à Saul Friedländer dans "L'Allemagne nazie et les Juifs". La polémique éclate sur la place publique en 1963 avec la pièce de théâtre" Le Vicaire", œuvre du dramaturge allemand Rolf Hochhuth. Un officier de la DIE (services d'espionnage roumains) passé à l'Ouest en 1978 et recruté par la CIA américaine, Ion Mihai Pacepa, affirme que le général soviétique Ivan Agayants, chef du service de désinformation du KGB, aurait conçu en 1963 un plan contre Pie XII. L'idée était de produire une pièce de théâtre s'appuyant sur de prétendues archives afin de les discréditer lui et son action anticommuniste.

fin octobre 1945

La plupart des personnes déplacées ont été rapatriées chez elles par les militaires alliés et l'UNRRA sauf un million de personnes dans les centres, nommées le « noyau résiduel », les non-rapatriables, principalement originaires d'Europe centrale et orientale ; elles sont toujours internées, essentiellement en Allemagne (185 000), en Autriche (45 000) et en Italie (20 000). Parmi elles, se trouvent 250 000 Juifs, des rescapés de la Shoah qui ne souhaitent pas rentrer dans leurs pays d'origine où ils ont subi de dures épreuves. Entre 1945 et 1950, alors que la guerre froide s'installe en Europe, coupant radicalement l'Est et l'Ouest, « la crise des personnes déplacées » devient un sujet majeur de conflit.

21 mai 1945

Le physicien allemand Manfred von Ardenne arrive à Moscou dans le cadre de l'opération Alsos soviétique (opération dont les objectifs étaient l'exploitation des installations atomiques allemandes, du savoir intellectuel associé, des ressources matérielles et du personnel scientifique au profit du projet de bombe atomique soviétique). Peu de temps après, son laboratoire de Lichterfelde est transplanté pièce par pièce à Soukhoumi en Abkhazie. Ainsi, vers la fin des années 1940, près de 300 Allemands étaient employés par l'institut de Soukhoumi.

26 mai 1945

Les Soviétiques s'emparent du "Trésor de Priam" (parfois désigné comme l'or de Troie) qui avait été découvert par Heinrich Schliemann. Le 30 juin 1945, le Trésor de Priam était l'un des premiers butins de guerre à rejoindre l'aérodrome de Vnoukovo; le 10 juillet il rejoignait les collections du Musée Pouchkine, où il ne fut cependant jamais exposé. Aussi finit-on par le croire disparu. Ce n'est qu'en septembre 1987 que fut révélée la détention du trésor en Russie

à partir de l'été 1945

Les Volksdeutsche sont expulsés des territoires d'Europe centrale. Les expulsions eurent principalement lieu dans l'actuelle Pologne (Poméranie, Prusse, 7 millions de personnes) et en Tchécoslovaquie (Silésie, Sudètes, 3 millions de personnes) mais touchèrent la plupart des pays d'Europe centrale et orientale. Ces déplacements touchèrent entre 12 et 16 millions de personnes. Ce fut l'un des grands transferts de populations de l'histoire contemporaine et le plus important parmi ceux qui eurent lieu à la fin de la guerre. Les expulsions étaient terminées au début des années 1950 et à ce moment il ne restait plus que 12 % des populations allemandes d'avant-guerre dans ces territoires. Mais l'exode s'est poursuivi ensuite individuellement. Les expulsions d'autres nationalités eurent lieu en même temps que celles des Allemands. Les Allemands et les Italiens furent expulsés de la Yougoslavie dirigée par Tito. De même que pour les Allemands, la Pologne expulsa 482 000 des 622 000 Ukrainiens vivant en Pologne dans le cadre de l'opération Vistule. En Tchécoslovaquie, la minorité hongroise fut expulsée de Slovaquie durant l'ocysta. La Lituanie et l'Ukraine expulsèrent à la fois les Allemands et les Polonais.

mai-juin 1945

Massacres des "foibe" en Istrie Des milliers de personnes, essentiellement des italophones furent précipitées dans ces gouffres, morts ou vivants, par les partisans communistes de Tito. Ces massacres furent une opération délibérée de nettoyage politique (voire ethnique), voulue par Tito pour assurer par la terreur sa domination sur la Vénétie julienne et l'Istrie (et donc sur la population italienne) mais aussi pour se débarrasser d'opposants politiques, y compris croates et slovènes. Ils connurent leur apogée lors de l'arrivée presque conjointe des Yougoslaves et des Alliés à Trieste, se poursuivant jusqu'en 1947 où le traité de paix de Paris mit fin aux hostilités mais provoqua le départ de nombreux habitants de la région pour l'Italie. Ces massacres entraient dans un plan général visant à annexer pour étendre le territoire yougoslave toutes les zones peuplées en majorité d'Italiens mais où existait une minorité linguistique slave, aussi minime soit-elle, c'est-à-dire l'Istrie, une partie de la Dalmatie mais aussi le Frioul jusqu'au Tagliamento. Trieste est occupée avant Zagreb ou Ljubljana — les ordres reçus par la IVe armée yougoslave étaient clairs : arriver coûte que coûte avant les Alliés à Trieste — les Néo-Zélandais (2e division) n'entreront à Trieste que le lendemain. On estime que les "infoibati" ont été entre 12 000 à 15 000.

à partir 11 septembre 1946

Opération "Tulipe noire" aux Pays-Bas. Elle visait à expulser des Pays-Bas les 25 000 Allemands qui y habitaient. Ils furent conduits dans des camps au voisinage de la frontière allemande dont le plus grand était celui de Mariënbosch tout près de Nimègue. À la fin de 1948, les camps furent fermés et à partir de 1950 les expulsions cessèrent. Le 26 juillet 1951, l'état de guerre avec l'Allemagne prit fin et les Allemands ne furent plus considérés comme des ennemis de l'État. Au total 3 691 Reichsdeutsche (soit 15 % de tous les Allemands des Pays-Bas) avaient été touchés par cette expulsion.

14 août 1946-9 mai 1947

Opération Keelhaul Cette opération militaire des États-Unis et du Royaume-Uni en Italie du Nord visait en vertu de la conférence de Yalta à rapatrier en URSS les prisonniers de guerre et déserteurs soviétiques qui avaient été capturés par les nazis. Le nom de cette opération a par la suite été appliqué pour désigner, par extension, l'ensemble des rapatriements effectués par les Alliés, quand bien même ils ne se seraient pas déroulés durant l'opération proprement dite. Ces rapatriements ont scellé le sort de millions de réfugiés d'après-guerre fuyant l'Europe de l'Est. Les rapatriés étaient alors soit assassinés par les soviétiques ou déportés dans les goulags. Tous les pays alliés ont collaboré à cette déportation, la Suisse également, à l'exception du Liechtenstein (qui hébergea notamment le général Boris Smyslovski et son armée).

20 novembre 1945 - 1er octobre 1946

Procès de Nuremberg Condamnation de 22 criminels de guerre Le juriste Raphael Lemkin a précédemment forgé le terme et le concept de génocide dans son livre "Le pouvoir de l'Axe en Europe occupée" (1944) et l'a fait valoir d'abord au tribunal de Nuremberg, puis auprès de l'ONU en 1948.

automne 1944

Rose Valland, attachée de conservation au musée du jeu de Paume, communique aux Alliés les noms des dépôts allemands et autrichiens (Alt-Aussee, Buxheim, Neuschwanstein-Füssen, Nikolsburg, etc.) afin d'éviter les bombardements, de les sécuriser et de faciliter la récupération des œuvres. Grâce à ses renseignements, le service des Monuments Men, réunissant des spécialistes de tous horizons au sein de l'US Army, a pu ainsi localiser tous les dépôts de l'ERR hors de France où avaient été transportées les œuvres provenant de ce pays. Nommée « officier Beaux-Arts » dans la 1re Armée française avec grade de capitaine et résidence administrative à Berlin, elle était habilitée à se rendre dans les différentes zones d'occupation alliées, britannique, américaine et soviétique. Entre 1945 et 1954, elle aura ainsi participé au rapatriement de plus de 60 000 œuvres et objets divers spoliés aux institutions publiques et aux familles juives persécutées. Pendant le pillage nazi, Rose Valland avait relevé aussi précisément que possible le mouvement des œuvres qui transitaient par le musée du Jeu de Paume, le nom des victimes spoliées, le nombre d'œuvres, leurs destinations, le nom des agents chargés des transferts, le nom des transporteurs, les marques des caisses, les numéros et les dates des convois, sans oublier le nom de l'artiste, de l'œuvre et ses dimensions. Pendant quatre ans, elle avait gardé la trace des mouvements, de la provenance et de la destination des œuvres. Elle avait rédigé des dizaines de fiches de manière scrupuleuse, déchiffré les papiers carbone allemands dans les poubelles du musée, écouté les conversations des officiels nazis. Elle a fourni des informations essentielles à la Résistance sur les trains qui transportaient les œuvres, afin que ces convois soient épargnés par les résistants.

10 février 1947

Traité de Paris entre les Alliés vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale d'une part (États-Unis, Royaume-Uni, France, URSS, Pologne, Yougoslavie, Albanie, Tchécoslovaquie, Grèce) et les vaincus (Italie, Roumanie, Hongrie, Bulgarie et Finlande). L'Italie abandonnait Tende et La Brigue à la France, Zara et la majeure partie de l'Istrie à la Yougoslavie (tandis que Trieste devenait une ville libre neutre), le Dodécanèse à la Grèce et toutes ses possessions en Afrique (Libye, Érythrée, Somalie). La Roumanie abandonnait la Bessarabie et la Bucovine du Nord à l'URSS, et la Dobroudja du Sud à la Bulgarie. La Hongrie était ramenée à ses frontières du 1er janvier 1938. La Finlande abandonnait la Carélie méridionale avec Vyborg (qu'elle avait dû céder après l'attaque soviétique de 1940), ainsi que les régions de Petsamo et de Salla et elle laissait à l'URSS l'usage de la presqu'île de Porkkala pour que celle-ci puisse y établir une base militaire.

à partir du printemps 1946

Un certain nombre de criminels de guerre s'expatrièrent d'Italie vers l'Argentine selon une même filière, le bureau romain de La Croix-Rouge leur fournissant des passeports revêtus de visas touristiques argentins. Le premier cas documenté d'un Français arrivant à Buenos Aires pour fuir l'épuration à la Libération est celui d'Émile Dewoitine (l'homme qui lancera le premier avion à réaction argentin en 1947). Le recel de nazis par l'Argentine devint ensuite institutionnalisé grâce au soutien du dictateur Juan Domingo Perón. Parmi ceux qui ont bénéficié de ce réseau, on compte Josef Mengele (arrivé en 1949), Charles Lescat, l'éditeur de "Je suis partout", Klaus Barbie, le chef des Oustachis croates Ante Pavelić, l'ex-Premier ministre de la Yougoslavie occupée, Milan Stojadinović, Jacques de Mahieu, qui devint un idéologue du péronisme ou le Belge Pierre Daye, qui devint l'éditeur d'un journal péroniste.

20 septembre 1945

Wernher von Braun, qui s'était rendu aux Alliés le 2 mai, arrive aux États-Unis. C'est dans le cadre de l'opération Paperclip que sont récupérés par les forces américaines Wernher von Braun et les principaux ingénieurs ayant participé à la série de fusées Aggregat (fusées militaires développées entre 1933 et 1945 et dont le plus grand succès fut l'A4, plus connue sous le nom de V2). Von Braun est alors placé à la tête d'une équipe constituée principalement d'ingénieurs allemands. Au début des années 1950, l'équipe de von Braun est installée à Huntsville où elle développe les premiers missiles balistiques de l'armée de terre américaine. Il joue par la suite un rôle pivot dans le développement du lanceur Saturn V qui permet le lancement des missions lunaires du programme Apollo.

1958

À la mort de Pie XII, le Premier Ministre Israélien Golda Meir déclare : « Pendant la décennie de terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible, la voix du pape s'est élevée pour condamner les persécuteurs... Nous pleurons un grand serviteur de la paix ». En 2011 l'ambassadeur d'Israël auprès du Saint-Siège Mordechai Lewy rappelle que les couvents et monastères catholiques ont abrité des rescapés de la rafle du Ghetto de Rome le 16 octobre 1943 avec l'accord et le soutien de la plus haute hiérarchie vaticane. À l'occasion de l'exposition de son cinquantenaire, le Musée de l'Holocauste à Jérusalem reconnaît que nombre de juifs ont trouvé refuge « sous les ailes de l'Église ».


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